« Voyage au pays des horreurs ou l’Invention de l’enfer libéral » : différence entre les versions
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* La dégradation tous azimuts de l'hôpital public, qui elle-même entraîne erreurs médicales et suicides des infirmières (émission [https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/video-hopital-public-la-loi-du-marche_2355953.html ''Envoyé spécial'']). | * La dégradation tous azimuts de l'hôpital public, qui elle-même entraîne erreurs médicales et suicides des infirmières (émission [https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/video-hopital-public-la-loi-du-marche_2355953.html ''Envoyé spécial'']). | ||
* La laideur contaminatrice et généralisée (Gwen Garnier-Duguy dans ''L'Incorrect'' no 6, février 2018). | * La laideur contaminatrice et généralisée (Gwen Garnier-Duguy dans ''L'Incorrect'' no 6, février 2018). | ||
* La domination écrasante des forces de «l'antisocial» qui musèlent la «critique sociale», pratiquent la «casse sociale», refusent l'extension des «[[logement social|logements sociaux]]» et provoquent la dégradation du «climat social» puis la «régression sociale», tout cela afin de démolir l'«État social» et le «modèle social» français (que le monde entier nous envie) – qui a pour pilier la «Sécurité sociale» –, et réduire à néant les «[https://www.wikiberal.org/wiki/Acquis_sociaux acquis sociaux]», la «solidarité sociale» et les «droits sociaux»; forces maléfiques contre lesquelles donc il faut mener la «résistance sociale», voire la «guerre sociale» (Thomas Guénolé | * La domination écrasante des forces de «l'antisocial» qui musèlent la «critique sociale», pratiquent la «casse sociale», refusent l'extension des «[[logement social|logements sociaux]]» et provoquent la dégradation du «climat social» puis la «régression sociale», tout cela afin de démolir l'«État social» et le «modèle social» français (que le monde entier nous envie) – qui a pour pilier la «Sécurité sociale» –, et réduire à néant les «[https://www.wikiberal.org/wiki/Acquis_sociaux acquis sociaux]», la «solidarité sociale» et les «droits sociaux»; forces maléfiques contre lesquelles donc il faut mener la «résistance sociale», voire la «guerre sociale» ([[Thomas Guénolé]]). Il faut noter qu«'antisocial» a des sens précis en [http://www.cnrtl.fr/lexicographie/antisocial langue française classique], mais signifie, en [http://fr.liberpedia.org/Category:Novlangue novlangue] socialiste, tout ce qui n'est pas pleinement socialiste et/ou communiste. À noter que le [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/antisocial/4296?q=antisocial#4277 Larousse] a intégré le sens socialiste… Et passage l'«État social» que défend l'[[esclavagiste-absurdiste]] Thomas Guénolé, c'est, entre autres, typiquement la [https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2018/09/rapport_de_christine_cloarec-le_nabour_et_julien_damon_sur_la_juste_prestation.pdf ''«bureaucratisation de la lutte contre l’exclusion et de l’accès aux droits»''] (voir le schéma p. 46). | ||
* La constitution d'une nouvelle religion dont la conséquence est la destruction de la nature (Stéphane Foucart, https://www.grasset.fr/des-marches-et-des-dieux-9782246861010 ) ou plus simplement et plus directement (sans passer par la case "constitution d'une nouvelle religion") la destruction de la nature (Alain Badiou, https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/26/le-capitalisme-seul-responsable-de-l-exploitation-destructrice-de-la-nature_5336333_5325928.html ) ; | |||
* La violence à l'égard des plus vulnérables qui en retour déclenche chez eux de l'homophobie (Édouard Louis, https://fr.wikipedia.org/wiki/Qui_a_tu%C3%A9_mon_p%C3%A8re ) ; | |||
la réhabilitation des péchés capitaux (Christian Godin, https://www.letemps.ch/culture/devenus-peches-capitaux ) ; | la réhabilitation des péchés capitaux (Christian Godin, https://www.letemps.ch/culture/devenus-peches-capitaux ) ; | ||
le libéralisme étant dans son essence une idéologie religieuse (la « religion capitaliste »), il constitue à cet égard une "Église" (« l'Église capitaliste ») qui par son influence au sein de l'État fait de ce dernier une théocratie, une théocratie libérale-capitaliste (http://fr.liberpedia.org/Bernard_Friot + https://www.youtube.com/watch?v=3vW8EoVUaEo ) . | le libéralisme étant dans son essence une idéologie religieuse (la « religion capitaliste »), il constitue à cet égard une "Église" (« l'Église capitaliste ») qui par son influence au sein de l'État fait de ce dernier une théocratie, une théocratie libérale-capitaliste (http://fr.liberpedia.org/Bernard_Friot + https://www.youtube.com/watch?v=3vW8EoVUaEo ) . |
Revision as of 30 October 2018 à 06:57
Depuis au moins le début des années 1990[1] existe en France (notamment) une surabondante production de pensée qui attribue au libéralisme quasiment tous les maux de la Terre. De ce point de vue-là, l’imagination de nos « intellectuels » est sans limites. Voir la liste ci-après. Parmi cet ensemble sans fin de calamités dont le libéralisme serait à l’origine, on peut en distinguer trois sortes : 1) des maux réels, mais qui en fait n’ont rien à voir avec le libéralisme et le plus souvent même ont tout à voir avec son exact contraire ; 2) des phénomènes effectivement existants mais qui en réalité ne sont pas du tout des maux (certains relevant simplement de la nature humaine et de la vie sur Terre); 3) enfin des phénomènes qui n’existent pas, qui relèvent purement et simplement de l’invention des « penseurs » qui les conceptualisent, en d'autres termes qui sortent de leur esprit malade. Et naturellement, pour renforcer la « production nationale », une flopée de livres allant dans le même sens sont traduits de langues étrangères, à commencer par l’anglais. Au cœur de la Folie française, le libéralisme (réel ou fantasmé) – et par extension, le néolibéralisme, l'ultralibéralisme, le marché, le capitalisme libéral, la mondialisation (libérale), le profit, l’individualisme… – comme figure absolue et polymorphe du mal.
Il y a tout d'abord, les grands classiques : l'exploitation, la pauvreté, le chômage, les inégalités, l'exclusion, la précarité, les crises financières. Des thèmes régulièrement mis à jour par d'innombrables auteurs, par exemple :
- L'exploitation par les détenteurs de capital de l'ensemble des salariés, au-delà des simples ouvriers (Toni Negri).
- Des inégalités croissantes de revenus et de patrimoines (Thomas Piketty).
- Etc., etc.
Mais aussi :
- La marchandisation généralisée, le règne de l'argent, le matérialisme.
- La désindustrialisation.
- La destruction des structures collectives (Pierre Bourdieu, L’essence du néolibéralisme).
- La dissolution de l'individu-sujet (Dany-Robert Dufour).
- Les discriminations et le racisme (Sylvie Laurent).
- La malbouffe (Malet).
- L'escroquerie, le mensonge et la manipulation généralisés (George Akerlof et Robert Shiller) – au passage voir ce qu'il en est en réalité.
- Des frustrations de toutes sortes.
- La satisfaction de tous les désirs de l'individu, ce qui aboutit à l'oubli de l'essentiel (l'être, la spiritualité, l'amour du prochain…).
- La baisse du niveau scolaire, le déclin de l'intelligence critique et du sens de la langue, l'illettrisme (Jean-Claude Michéa L’Enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes).
- Le conformisme et la soumission à l'ordre établi.
- La subversion et la disparition de toutes les traditions.
- La dénaturation, la déstructurisation et la «dé-démocratisation» de l'Éducation nationale (Michel Fabre et Christiane Gohier).
- L'atomisation des individus (variante : l'atomisation de l'individu).
- L'idéologie du genre Jean-Claude Michéa.
- La violence (Jean-Pierre Dupuy).
- La délinquance et la criminalité.
- La frivolité généralisée (Jean-Joseph Goux).
- La guerre des sexes, les divorces.
- La misère sexuelle (Michel Houellebecq) et/ou affective.
- La débauche généralisée et le vagabondage sexuel.
- Le sadisme, la pornographie (et plus généralement la «pornocratisation» du monde), la perversion ultime et l'égoïsme absolu (2009 Dany Robert-Dufour).
- La régression et la dénaturation des droits de l'homme (Lacroix) – au passage, c'est évidemment l'inverse qui est vrai.
- La confiscation de la démocratie par une oligarchie (Chantal Mouffe).
- Le modelage du cerveau de sorte qu'il soit soumis aux lois de l'économie mondiale et à l'esprit du capitalisme, phénomène contre lequel il faut résister par un altermondialisme biologique (Catherine Malabou).
- L'uniformisation (et/ou l'occidentalisation) du monde (Serge Latouche).
- La pollution (Alain Badiou.
- Le changement climatique.
- Indirectement le développement du djihadisme (Jean-Claude Michéa, entretien avec Christian Authier) ou même directement (Jean-François Bayart, voir le chapitre «Au Sahel, le néolibéralisme au service du salafisme (et du djihadisme)»).
- L’esclavage, le colonialisme, le génocide, le racisme et le mépris du peuple (Domenico Losurdo).
- La destruction de la nation et/ou de la souveraineté.
- L'arrogance (Eugène Enriquez et autres auteurs).
- Des dégradations psychosociologiques de toutes sortes aboutissant à l'inhumanité généralisée (Yves Michel).
- La violence masculine à l'égard des femmes (Mélanie Gourarier).
- Le «cannibalisme» (Corinne Dupré).
- L'art contemporain (Nadine Floury, L'Art contemporain de marché, vitrine du néolibéralisme ) et particulièrement dans ce qu'il a de plus détestable [https://comptoir.org/2017/02/15/de-quoi-ai-weiwei-est-il-le-nom/ Mikaël Faujour).
- La destruction de la civilisation (Frédéric Lordon et, dans un autre genre, Michel Onfray).
- La bureaucratisation (Béatrice Hibou, David Graeber et Thibault Le Texier). Voir également La Bureaucration du monde.
- La négation de la nuit comme temps distinct du jour (Michaël Fœssel).
- L'insécurisation des parcours (de vie ?) qui en retour provoque une demande de sécurité permanente (Michaël Fœssel).
- La perversion des légitimes et indispensables politiques d'égalité féministes et antiracistes (Réjane Sénac).
- La haine de soi ([http://www.alaindebenoist.com/2017/09/22/elements-n168-en-marche-vers-luberisation/ Alain de Benoist).
- Une révolution culturelle permanente qui, en raison de la domination exclusive de la loi de la valeur marchande, aboutit à la production – d'essence totalitaire – d'un «homme nouveau» (Maxime Ouellet).
- La «foi ridicule dans une autonomie sans limite», qui, selon Jacques de Guillebon (https://lincorrect.org/parce-que-cest-notre-projet/ ) dans son éditorial du numéro 1 du mensuel L'Incorrect (septembre 2017), constitue l'essence du libéralisme.
- La connivence avec le déconstructionnisme ( Renaud Garcia).
- La disparation des valeurs traditionnelles du beau jeau et du fair-play dans le football, sa marchandisation, sa spectacularisation, etc. (Jean-Claude Michéa, Le plus beau but était une passe), Robert Redeker et Kévin Boucaud-Victoire.
- La destruction de toute vie privée (Frédéric Dufoing).
- La délocalisation de la recherche scientifique vers des lieux à faibles contraintes réglementaires, «une sorte d'avatar scientifique de l'utralibéralisme» (Jean-François Bouvet dans «Chine, le défi génétique», Le Point 2370 du 1er février 2018).
- La séparation des enfants et des parents dans certains pays plus pauvres que d'autres (voir le reportage d'Envoyé spécial «Le Village sans parents» : dans le lancement de ce sujet diffusé le 5 avril 2018 sur France 2, Élise Lucet a expliqué que les enfants de ce village roumain dont les parents sont partis travailler en Europe occidentale étaient victimes de « la loi du marché »).
- La dégradation tous azimuts de l'hôpital public, qui elle-même entraîne erreurs médicales et suicides des infirmières (émission Envoyé spécial).
- La laideur contaminatrice et généralisée (Gwen Garnier-Duguy dans L'Incorrect no 6, février 2018).
- La domination écrasante des forces de «l'antisocial» qui musèlent la «critique sociale», pratiquent la «casse sociale», refusent l'extension des «logements sociaux» et provoquent la dégradation du «climat social» puis la «régression sociale», tout cela afin de démolir l'«État social» et le «modèle social» français (que le monde entier nous envie) – qui a pour pilier la «Sécurité sociale» –, et réduire à néant les «acquis sociaux», la «solidarité sociale» et les «droits sociaux»; forces maléfiques contre lesquelles donc il faut mener la «résistance sociale», voire la «guerre sociale» (Thomas Guénolé). Il faut noter qu«'antisocial» a des sens précis en langue française classique, mais signifie, en novlangue socialiste, tout ce qui n'est pas pleinement socialiste et/ou communiste. À noter que le Larousse a intégré le sens socialiste… Et passage l'«État social» que défend l'esclavagiste-absurdiste Thomas Guénolé, c'est, entre autres, typiquement la «bureaucratisation de la lutte contre l’exclusion et de l’accès aux droits» (voir le schéma p. 46).
- La constitution d'une nouvelle religion dont la conséquence est la destruction de la nature (Stéphane Foucart, https://www.grasset.fr/des-marches-et-des-dieux-9782246861010 ) ou plus simplement et plus directement (sans passer par la case "constitution d'une nouvelle religion") la destruction de la nature (Alain Badiou, https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/26/le-capitalisme-seul-responsable-de-l-exploitation-destructrice-de-la-nature_5336333_5325928.html ) ;
- La violence à l'égard des plus vulnérables qui en retour déclenche chez eux de l'homophobie (Édouard Louis, https://fr.wikipedia.org/wiki/Qui_a_tu%C3%A9_mon_p%C3%A8re ) ;
la réhabilitation des péchés capitaux (Christian Godin, https://www.letemps.ch/culture/devenus-peches-capitaux ) ;
le libéralisme étant dans son essence une idéologie religieuse (la « religion capitaliste »), il constitue à cet égard une "Église" (« l'Église capitaliste ») qui par son influence au sein de l'État fait de ce dernier une théocratie, une théocratie libérale-capitaliste (http://fr.liberpedia.org/Bernard_Friot + https://www.youtube.com/watch?v=3vW8EoVUaEo ) .
Liste non exhaustive, tant s'en faut…
- un capitalisme technologique féroce qui apporte de nouvelles formes de servitude. https://www.demopolis.fr/livre.php?Clef=106 - Pierre Larrouturou, Le livre noir du libéralisme, paru le 26 octobre 2007, éditeur : Editions du Rocher, - La souffrance au travail ("Rêver sous le capitalisme", http://cooperativedhr.fr/index.php/2018-05-29-13-44-20 ) - L'existence du design, lui-même «chien de garde du captalisme » (Vincent Beauvois http://www.implications-philosophiques.org/recensions/stephane-haber-le-capitalisme-des-philosophes/ ) - La création d'un « capitalisme émotionnel » (ou encore « capitalisme affectif ») aboutissant à une dangereuse et trompeuse idéologie du bonheur, profondément individualiste, elle-même n'étant qu'une « ruse destinée à nous convaincre, encore une fois, que la richesse et la pauvreté, le succès et l’échec, la santé et la maladie sont de notre seule responsabilité » (Eva Illouz http://www.premierparallele.fr/livre/happycratie ) - https://www.lorientlejour.com/article/1007405/marchandisation-de-la-violence-stade-ultime-du-capitalisme.html - https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/video-20-ans-livre-noir-communisme-enfin-repondre-aymeric-monville/ (la grosse artillerie marxiste-léniniste-staliniste, ils ont oublié le Déluge, l'extinction des dinosaures et la dérive des continents…) - [6] Benjamin Barber, Comment le capitalisme nous infantilise, Paris, Fayard, 526 p., 2007.
- https://actuelmoyenage.wordpress.com/2018/06/11/contre-la-theologie-economique-neo-liberale-la-pensee-medievale/ -> à traiter
- http://www.communcommune.com/2018/09/la-caste-main-basse-sur-l-etat-un-entretien-avec-laurent-mauduit.html : probablement, thèse selon laquelle les hauts fonctionnaires imposent le libéralisme ou une connerie comme ça… - La réduction de la durée de vie (Emmanuel Todd)
- ^ Nous renvoyons à la note 1 de notre article sur la Folie française.
Mots clés : sophismes - sophistique - propagande