« Pseudo-expérimentalisme » : différence entre les versions

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Par [[François Guillaumat]]
Le '''pseudo-expérimentalisme'''  consiste  à prétendre mettre en oeuvre la méthode expérimentale  dans les domaines de la connaissance  où celle-ci ne peut pas s'appliquer.   
Le '''pseudo-expérimentalisme'''  consiste  à prétendre mettre en oeuvre la méthode expérimentale  dans les domaines de la connaissance  où celle-ci ne peut pas s'appliquer.   
Ces domaines sont  essentiellement les disciplines qui consistent  à énoncer des propositions générales ("théoriques") à propos de '''l'action humaine''', notamment :   
Ces domaines sont  essentiellement les disciplines qui consistent  à énoncer des propositions générales ("théoriques") à propos de '''l'action humaine''', notamment :   
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=Pourquoi "pseudo-expérimentalisme"=
=Pourquoi "pseudo-expérimentalisme"=
==Incompétence ''sur l'applicabilité'' de la méthode et incompétence ''dans son application''==
==Incompétence ''quant à l'applicabilité'' de la méthode et incompétence ''dans son application''==
On parle de "pseudo-expérimentalisme"  dans ces domaines :
On parle de "pseudo-expérimentalisme"  dans ces domaines :


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:- et que,  par conséquent  ''ceux qui prétendent y appliquer la méthode expérimentale  '''ne le font pas réellement''''' : s'ils cherchaient ''vraiment'' à l'appliquer,  à chacune de ces tentatives  ils pourraient,  et donc devraient,  se rendre compte  que ce n'est pas possible.
:- et que,  par conséquent  ''ceux qui prétendent y appliquer la méthode expérimentale  '''ne le font pas réellement''''' : s'ils cherchaient ''vraiment'' à l'appliquer,  à chacune de ces tentatives  ils pourraient,  et donc devraient,  se rendre compte  que ce n'est pas possible.


En effet, la théorie de l'action humaine ne se prête pas à la définition d'une "expérience cruciale",  l'observation qui,  dans la démarche expérimentale, est  censée permettre de réfuter les théories fausses.
En effet, la théorie de l'action humaine ne se prête pas à la définition d'une "expérience cruciale",  l'observation qui,  dans la démarche expérimentale, est  censée permettre de réfuter les théories fausses.
C'est précisément  au cours du raisonnement qui vise à déduire cette expérience cruciale  des énoncés généraux  que l'on voudrait prouver ou réfuter par ce moyen, que l'on a l'occasion de se rendre compte que celle-ci ne peut pas se définir :
C'est précisément  ''au cours du raisonnement qui vise à '''déduire cette expérience cruciale''''' des énoncés généraux  que l'on voudrait prouver ou réfuter par ce moyen, ''que l'on a l'occasion de se rendre compte que celle-ci '''ne peut pas se définir''''' :
   
   
:si on peut imaginer des exceptions à l'affirmation générale,  elle est réfutée  a priori,  soit qu'elle soit mal formulée,  soit qu'elle soit inutilisable ;  et '''l'expérience cruciale  est alors ''inutile'''''.   
:si on '''peut''' imaginer des '''exceptions''' à l'affirmation générale,  celle-ci est '''réfutée  a priori''',  soit qu'elle soit mal formulée,  soit qu'elle soit inutilisable ;  et '''l'expérience cruciale  est alors ''inutile'''''.   
 
:Si on ne '''peut pas''' imaginer de telles exceptions, alors  '''l'expérience cruciale est ''impossible'''''  et la proposition générale est ipso facto '''prouvée'''.
:Ces énoncés vraiment généraux  en science économique,  ceux qui ne dépendent ni des circonstances ni des opinions,  sont '''moins nombreux''' que les  '''régularités''' communes mais '''contingentes''' vaguement observées en  '''histoire''' économique. Cependant,  il n'en est que plus nécessaire de savoir les identifier et de les prouver, dans la mesure ou ''toute '''interprétation''' des faits de cette '''histoire'''  économique  est nécessairement '''absurde'''  si elle les '''contredit'''''.
 
Les pseudo-expérimentalistes  ne sont donc pas seulement des gens  qui ne savent pas raisonner  sur les moyens de preuve de la science : 
ce sont aussi des gens  qui ''ne savent pas véritablement  se servir'' de la méthode expérimentale  qu'ils voudraient,  faussement,  appliquer  dans ces domaines.
En effet,  s'ils ne se sont jamais rendus compte  que son expérience cruciale ne peut  jamais y être définie,  alors ''c'est qu'ils ne '''savent pas''' définir une expérience cruciale'',  à supposer qu'ils reconnaissent seulement sa nécessité. 
===Des alibis permanents, devenus automatiques===
Appliquer sérieusement la méthode expérimentale aux sciences de l'action humaine impliquerait d'employer des méthodes quantitatives dans toutes sortes de domaines de la pensée et de ses conséquences où toute mesure directe, voire toute observation,  est impossible.
 
Au lieu de renoncer à y faire des mesures puisque c'est impossible, les pseudo-expérimentalistes y multiplient les observations censées y suppléer,  qu'il appellent "variables approchées"  quand ils n'ont pas oublié  que ''leur '''lien logique'''  avec ce qu'ils prétendent étudier n'est que '''partiel et indirect''' voire inexistant, et en tout cas ne leur '''permet pas'''  de départager des interprétations théoriques concurrentes''. 
La plus grande partie de ces simulacres impliquent des '''''[[sophisme comptable|sophismes comptables]]''''',  c'est-à-dire '''abusent''' d'indications de '''prix''' en monnaie  formés dans des conditions morales sans rapport avec ce qu'ils prétendent décrire''.
 
C'est cette première manière de violer la rigueur scientifique qui sert d''''''alibi''' aux pseudo-expérimentalistes pour leur '''incapacité'''  permanente à définir  '''l'expérience cruciale''''' sans laquelle l'emploi de la procédure expérimentale n'est qu'une singerie.
Ils se rassurent en se racontant  que leur méthode serait ''la plus scientifique'' possible  puisqu'on ''ne saurait faire mieux'' en la matière
-- alors qu'en réalité ''elle ne l'est  '''jamais''''',  puisque c'est précisément parce qu'ils se donnent '''sans arrêt''' des prétextes pour ne pas définir cette '''expérience cruciale''' qu' ''ils foulent '''toujours''' aux pieds  l'obligation minimum de  '''cohérence logique'''  sans laquelle on ne peut '''absolument pas''' la '''définir''' comme  telle.''
 
===Une sophistique commode pour dire n'importe quoi "au nom de la science"===
Un autre motif  de ce défaut de rigueur dans l'application de la méthode expérimentale  tient  à la réussite apparente  qu'il garantit immanquablement  à ceux qui s'y adonnent.
 
D'après la méthodologie à la mode,  la méthode expérimentale est censée '''''tenter de réfuter'''  les propositions théoriques,  l''''échec''' éventuel de cette réfutation  étant alors censé '''confirmer''' provisoirement l'hypothèse testée'',  jusqu'à ce qu'une expérience ultérieure vienne,  éventuellement,  la réfuter ou du moins limiter ses conditions d'application.
Il est évident que,  si on se trouve des prétextes automatiques  pour ''ne pas seulement '''définir'''  l'expérience cruciale'' nécessaire au test expérimental de  toute proposition théorique,  on s'arrange tout aussi automatiquement  pour  que '''''toute tentative''' de réfutation prétendument  "expérimentale" '''échoue''' immanquablement''.
 
Ainsi,  la  '''falsification de la science''' par le pseudo-expérimentalisme n'engendre '''pas seulement''' un '''cercle vicieux de l'incompétence''' méthodologique dont ses adeptes pourront eux-même être  les dupes de bonne foi  --d'autant plus qu'ils y exerceront  la compétence mathématico-statistique la plus poussée  mais, au prix de quelques simagrées de la même farine,  elle leur assure en outre  '''une ''couverture pseudo-scientifique automatique'' pour ''n'importe quelle'' affirmation'''. 
 
Comme en outre les pseudo-expérimentalistes tiennent le haut du pavé  et ont le pouvoir de '''censurer''' leurs critiques,  on se demande bien au nom de quoi ils renonceraient à une méthode qui leur permet de "confirmer",  de la manière apparemment  "la plus scientifique" possible,  tout ce qui se trouve leur passer par la tête.
 
C'est ainsi que se perpétuent leur refus de reconnaître que le raisonnement logique  est  la seule méthode appropriée à l'étude des produits de la pensée et de l'action,  ainsi que leur manque de maîtrise de ce raisonnement.
 
===De faux savants===
Ce manque permanent de rigueur scientifique  permet de douter que les pseudo-expérimentalistes  sauraient seulement définir une expérience cruciale dans les domaines où on peut et où on doit effectivement  le faire,  les sciences de la nature,  celles qui relèvent véritablement de ladite méthode  expérimentale.
 
C'est donc parce qu'''ils ne sont pas des expérimentalistes sérieux --voire pas des expérimentalistes du tout'',  qu'ils n'ont pas encore compris qu'il  est inutile et vain d'envisager des expériences  dans ces domaines de la recherche théorique,  parce que le raisonnement seul suffit à les réfuter  ou à les démontrer 
(les seules expériences utiles dans ce domaine appartiennent non pas à la ''théorie économique'' mais à la ''psychologie expérimentale'').
''Par conséquent c'est entièrement '''à bon Droit''' qu'on peut les qualifier de '''pseudo-expérimentalistes'''''.
 
===Théorie et histoire===
Evidemment,  dans la mesure  où les pseudo-expérimentalistes sont ''historicistes'',  au sens où ils prétendent théoriser à partir de l'histoire,  ils ne '''comprennent pas où passe la différence''' --pour eux  différence quant à la ''question posée'',  en réalité  différence quant ''aux moyens de preuve''-- '''entre la théorie et l'histoire'''.
En particulier,  la prévision,  ''dans les sciences sociales comme dans les sciences naturelles'',  est une discipline '''historique'''. 
Comme toute science théorique la  théorie  économique vraie --celle qui est a priori-- permet de faire  des prédictions certaines,  mais  limitées dans leur portée par la présence ou l'absence de ses '''conditions d'application'''. Ainsi,
 
:La théorie monétaire  n'est applicable  qu'aux  sociétés  où la monnaie  existe,  comme instrument d'échange.  Elle n'était pas applicable aux bureaucraties totalitaires qui n'en faisaient  pas usage  -et le fait que la théorie  monétaire n'y soit pas applicable ne la rend pas "réfutable"  puisqu'elle décrit elle-même  ses propres conditions d'application.
 
:De même,  certaines prédictions de la théorie  dépendent d'une certaine configuration de prix et autres jugements de valeur :  ainsi,  s'il n'existe  aucun offreur de travail qui envisage de s'embaucher  auprès d'un employeur chez qui sa productivité serait inférieure  au salaire minimum,  alors  ledit salaire minimum ne provoque pas  de chômage involontaire
:Cependant,  cette possibilité-là non plus  ne rend pas  la théorie correspondante  "réfutable" puisque là encore  c'est elle-même  qui prévoit cette éventualité. 
 
Et on peut parfaitement la formuler de manière  universelle,  en disant par exemple que  ''si le salaire minimum a un effet,  il ne peut l'avoir que s'il interdit effectivement à certains de travailler''.
 
Les généralisations sur l'homme tirées de l'histoire  --comme la psychologie expérimentale précitée -- nous permettent de supposer,  à partir des généralisations sur la disponibilité des produits et les jugements de valeur,  la présence ou l'absence  de ces conditions d'application de la théorie économique ; mais,  encore une fois,  elle n'en devient pas "réfutable" pour autant, puisque ''c'est toujours '''elle-même''' qui définit,  comme loi universelle et '''irréfutablement vraie''',  ces conditions dans lesquelles  la présence de quelle cause  conduit à quel type d'effet''.


:Si on ne peut pas imaginer de telles exceptions, ''l'expérience cruciale est '''impossible'''''  et la proposition générale est ipso facto prouvée.
Et en cela,  ''elle ne diffère nullement des sciences physiques'',  puisque énoncer,  comme  loi de la nature , que  les conditions A, B et C conduisent à D,  ne permet pas non plus de ''prédire'' dans quelle mesure  on obtiendra D ''à moins de connaître les circonstances historiques'' quant à la présence ou l'absence de A, B et C.


Les pseudo-expérimentalistes ne sont donc pas seulement des gens qui ne savent pas raisonner sur les moyens de preuve de la science :  
Hayek, qui n'avait pas compris  la distinction entre théorie et histoire établie par Mises, avait cru réfuter cellle-ci dans son discours de 1936 "'''[http://www.virtualschool.edu/mon/Economics/HayekEconomicsAndKnowledge.html Economics and Knowledge]'''", et Mises ne l'avait pas compris comme telpuisqu'il ne faisait que rappeler ce que lui-même avait souligné dans ses nombreux écrits sur la distinction en question.
ce sont aussi des gens qui ne savent pas véritablement  se servir de la méthode  qu'ils voudraient faussement appliquer  à ces domaines :   
Hayek, malgré sa formation en Droit,  est alors tombé sous l'influence de Karl Popper, physicien assez persuasif pour se faire passer pour un philosophe auprès des économistesmais pas assez malin pour en avoir jamais rien appris en retour.
en effets'ils ne se sont jamais rendus compte  que son expérience cruciale ne peut jamais y être définie, alors rien ne prouve qu'ils auraient su en définir une dans les domaines où on peut le faire, les sciences de la naturecelles qui relèvent véritablement de ladite méthode  expérimentale.
C'est donc parce qu'ils ne sont pas des expérimentalistes sérieux --et même pas des expérimentalistes du toutqu'ils n'ont pas encore compris qu'il  est totalement vain et inutile d'envisager des expériences dans ces domaines théoriquesparce que le raisonnement seul suffit à les réfuter  ou à les démontrer.  


==Disqualification de la logique==
==Disqualification de la logique==
Évidemment,  une proposition irréfutable du type  2 + 2 = 4  est établie  sans  recours  à la méthode expérimentale : celle-ci, pour l'établirserait à la fois inutile et non concluante.  
Évidemment,  une proposition irréfutable du type  2 + 2 = 4  est établie  sans  recours  à la méthode expérimentale : employer celle-ci  pour l'établir serait à la fois contradictoire,  inutile, et non concluant.  


Une absurdité fort répandue  du pseudo-expérimentalisme,  qu'inspire son erreur de départ sur les relations entre l'expérience et la connaissance,  consiste  à '''prétendre qu'une proposition irréfutable ne serait pas scientifique'''.  
Une absurdité fort répandue  du pseudo-expérimentalisme,  qu'inspire son erreur de départ sur les relations entre l'expérience et la connaissance,  consiste  à '''prétendre qu'une proposition irréfutable ne serait pas scientifique'''.  
Rappelons  que les lois de l'arithmétique  sont de celles-là :  qui croit sérieusement qu'elles ne feraient pas partie de la science ?  
Rappelons  que les lois de l'arithmétique  sont de celles-là :  qui croit sérieusement qu'elles ne feraient pas partie de la science ?  


Inspiré par  l'erreur épistémologique fondamentale  qui entretient le pseudo-expérimentalisme,  la fausse opposition entre la logique et l'expérience que l'on appelle  depuis Kant  la [[dichotomie analytique-synthétique]],  un groupe  influent  de pseudo-expérimentalistes  considère donc que le caractère apparemment irréfutable  d'un raisonnement serait suffisant pour le disqualifier comme science.  
Inspiré par  l'erreur épistémologique fondamentale  qui entretient le pseudo-expérimentalisme,  la fausse opposition entre la logique et l'expérience que l'on appelle  depuis Kant  la ''[[dichotomie analytique-synthétique]]'',  un groupe  influent  de pseudo-expérimentalistes  considère donc que le caractère apparemment irréfutable  d'un raisonnement serait suffisant pour le disqualifier comme science.  


Dans la réalité,  l'expérience  est subordonnée à la logique,  elle ne peut pas être valide si elle ne s'y soumet pas.  Il est donc absurde d'opposer la logique à l'expérience,  la distinction pertinente est celle qui oppose la méthode ''expérimentale''  et la méthode philosophique ;  quant à la dichotomie analytique-synthétique,  qui n'en est qu'une fausse interprétation, une falsification, elle est une des plus grandes erreurs philosophiques que l'on puisse commettre.  
Dans la réalité,  l'expérience  est subordonnée à la logique,  elle ne peut pas être valide si elle ne s'y soumet pas.  Il est donc absurde d'opposer la logique à l'expérience,  la distinction pertinente est celle qui oppose les ''méthodes'' : <br>
celle qui a besoin de valider des hypothèses par une expérience cruciale  est dite ''expérimentale'', <br>
celle dont les ''seuls'' moyens de preuve sont "la validité des concepts et la cohérence du raisonnement"  ([[Ludwig von MMises|Mises]]) est dite ''philosophique'',  et toute "méthodologie scientifique"  en fait partie ;  
de sorte que si l'une d'entre elles nie sa capacité à décrire le réel, elle se réfute elle-même dans un [[vol de concept]]. <br>
Quant à la "dichotomie analytique-synthétique"elle n'en est qu'une fausse interprétation, une falsification.


==Les présupposés logiques de la science==
==Les présupposés logiques de la science==
En effet,  comme l'a rappelé Hans-Hermann Hoppe,  toute science doit inclure  les lois de la logique aux exigences desquelles  elle est  subordonnée.
En effet,  comme l'a rappelé Hans-Hermann Hoppe,  toute science doit inclure  les lois de la logique aux exigences desquelles  elle est  subordonnée.
A ce titre,  toute science,  et par conséquent  la science expérimentale,  doit logiquement présupposer  trois faits généraux  sans la reconnaissance desquels  elle ne saurait prétendre qu'aucun de ses énoncés serait vrai :   
A ce titre,  toute science,  et par conséquent  la science expérimentale,  doit logiquement présupposer  trois faits généraux  sans la reconnaissance desquels  elle ne saurait prétendre qu'aucun de ses énoncés aurait un sens :   
===Trois présupposés logiques de ''toute'' science===
===Trois présupposés logiques de ''toute'' science===


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:- Le savant,  le chercheur,  est capable  de penser,  de communiquer :  la science  vise  à créer et à transmettre de l'information nouvelle,  et consiste  dans cette création et dans cette diffusion d'informations nouvelles.
:- Le savant,  le chercheur,  est capable  de penser,  de communiquer :  la science  vise  à créer et à transmettre de l'information nouvelle,  et consiste  dans cette création et dans cette diffusion d'informations nouvelles.


:- Dans son activité  de pensée et de communication, le savant,  le chercheur, dispose  de ressources,  et notamment de son propre esprit, comme s'il était le sien.   
:- Dans son activité  de pensée et de communication, le savant,  le chercheur, dispose  de ressources,  et notamment de son propre esprit, comme étant effectivement le sien.   
:On ne peut pas sans contradiction exercer une activité  discursive et en même temps nier le principe de la propriété de soi :  dire  quelque chose  implique  en même temps  qu'on est propriétaire de soi-même puisque non seulement on ''dispose effectivement''  de sa propre personne à cette occasion mais qu'en même  temps, et par ce fait même,  on affirme implicitement ''qu'on en a le Droit''. De même que l'on affirme en même temps  que c'est une ''bonne'' action et qu'on ''doit'' l'accomplir :  c'est donc  un moyen privilégié de prouver la véracité des propositions normatives et impératives ;  dans leur mépris de la logique,  et donc dans leur incompétence en la matière,  les pseudo-expérimentalistes  sont généralement aveugles à ce genre d'énoncés implicites,  aux contradictions pratiques auxquels ils peuvent donner naissance,  ainsi qu'aux ponts  qu'ils permettent naturellement d'établir  entre les faits et les normes.
:On ne peut pas sans contradiction exercer une activité  discursive et en même temps nier le principe de la propriété de soi :  dire  quelque chose  implique  en même temps  qu'on est propriétaire de soi-même puisque non seulement on ''dispose effectivement''  de sa propre personne à cette occasion mais qu'en même  temps, et par ce fait même,  on affirme implicitement ''qu'on en a le Droit''.  
 
De même, on affirme en même temps  que c'est une ''bonne'' action et qu'on ''doit'' l'accomplir :  c'est donc  un moyen privilégié de prouver la véracité des propositions normatives et impératives ;  dans leur mépris de la logique,  et donc dans leur incompétence en la matière,  les pseudo-expérimentalistes  sont généralement aveugles à ce genre d'énoncés implicites,  aux contradictions pratiques auxquels ils peuvent donner naissance,  ainsi qu'aux ponts  qu'ils permettent naturellement d'établir  entre les faits et les normes.
 


===Conséquences méconnues de ces trois prépposés===
===Conséquences méconnues de ces trois présupposés===
Ces trois présupposés de toute science,  notamment le premier et le troisième,  ''suffisent déjà  à fonder la philosophie politique  libérale'',  puisqu'ils  établissent que la science présuppose  la propriété de soi et qu'en outre on ne pourra jamais justifier aucune norme politique qui implique une contradiction avec cette propriété  de soi.  
Ces trois présupposés de toute science,  notamment le premier et le troisième,  ''suffisent déjà  à fonder la philosophie politique  libérale'',  puisqu'ils  établissent que la science présuppose  la propriété de soi et qu'en outre on ne pourra jamais justifier aucune norme politique qui implique une contradiction avec cette propriété  de soi.  
Oui,  la science,  toute  science  doit présupposer a priori comme vraie une norme de justice,  comme d'ailleurs elle doit aussi présupposer une norme de vérité – l'idée d'une science  ''wertfrei''  est une  absurdité a priori,  et fort loin que le socialisme,  qui est la négation de cette norme de justice,  soit "scientifique",  il est au contraire incompatible  avec un présupposé nécessaire de toute science.  
 
D'ailleurs en pratique  la discussion scientifique,  rationnelle,  proscrit  la violence,  elle exige  le respect de la personne et de la rationalité d'autrui :  elle exclut donc  le socialisme,  et si la plupart  des savants vivent d'argent volé au contribuable  c'est au prix d'une contradiction – donc  ça ne peut ''en aucune manière être justifié'' par un discours rationnel – et  au détriment de sa qualité  puisque l'impôt-subvention est une censure  violente masquée  par le procédé d'[[illusion fiscale]] de la [[violence indirecte]].
Oui,  la science,  ''toute  science  '''doit présupposer''' a priori comme vraie une '''norme de justice''',  comme d'ailleurs elle doit aussi présupposer une '''norme de vérité''''' – l'idée d'une science  ''[[wertfrei]]''  est une  absurdité a priori,  et fort loin que le socialisme,  qui est la négation de cette norme de justice,  soit "scientifique",  il est au contraire incompatible  avec un présupposé nécessaire de toute science.  
 
D'ailleurs en pratique  ''la '''discussion scientifique''',  rationnelle,  proscrit  la violence,  elle exige  le respect de la personne et de la rationalité d'autrui :  elle '''exclut''' donc  le '''socialisme''''',   
et si la plupart  des savants vivent d'argent volé au contribuable  c'est au prix d'une contradiction – donc  ça ne peut ''en aucune manière être justifié'' par un discours rationnel – et  au détriment de sa qualité  puisque l'impôt-subvention est une censure  violente masquée  par le procédé d'[[illusion fiscale]] de la [[violence indirecte]].
 
Evidemment,  étant aussi  incapables de raisonner en termes de principes que de valider les concepts,  la plupart des pseudo-expérimentalistes ne comprennent pas que '''la définition de la justice est affaire de ''principes'' ''' : 
il s'agit de dire d'après quels critères rationnels une action est juste ou,  ce qui est équivalent,  de définir la propriété légitime  au nom de principes universels.
Reconnaître la propriété de son propre cerveau, et de sa propre bouche,  qu'on ne peut nier sans contradiction, ''implique,  à l'occasion de l'une de ses manifestations particulières, de '''reconnaître''' un '''principe''' '' : celui de la propriété de soi. De sorte qu' ''on ne peut énoncer aucune définition de la propriété légitime  qui '''contredirait''',  en lui-même  ou dans ses '''implications''',  ce principe de la propriété de soi sans que  le fait même de penser et de parler réfute ''ipso facto'' le prétendu  '''principe''' que cette définition '''impliquait'''''. 
 
Et comme,  indépendamment du fait qu'il faut être propriétaire de soi-même  pour avoir le Droit d'argumenter, ''la seule définition de la justice  qui ne soit pas incohérente passe par la propriété de soi'',  cette démonstration est en fait redondante et suffit surtout à rappeler que le principe de non-agression,  qui lui est équivalent,  est une ''condition préalable logiquement  nécessaire de la science'' --la meilleure  illustration en étant que ''l'argument du gros bâton''  n'est jamais reconnu comme probant,  dans aucune discussion rationnelle.


===Quatrième présupposé, propre à la science expérimentale===
===Quatrième présupposé, propre à la science expérimentale===
:En outre,  la science expérimentale et elle seule  doit absolument présupposer  que l'objet de son étude  est entièrement déterminé :  c'est-à-dire  qu'il n'y apparaît aucune information nouvelle.   
:-En outre,  la science ''expérimentale'',  et ''elle seule'', doit absolument présupposer  que l'objet de son étude  est ''entièrement déterminé'' :  c'est-à-dire  qu'il n'y apparaît aucune information nouvelle.   
:En effet,  une information nouvelle change les lois de comportement de l'objet étudié :  on ne peut plus "reproduire"  l'expérience  ni par conséquent considérer que cette "reproduction" pourrait "confirmer" ou "réfuter"  des énoncés généraux  déduits des "expériences"  antérieures :  dans ces conditions les "expériences"  se succèdent simplement,  aucune ne "confirme" ni ne réfute les "expériences" antérieures.
:En effet,  une information nouvelle change les lois de comportement de l'objet étudié :  on ne peut plus "reproduire"  l'expérience  ni par conséquent considérer que cette "reproduction" pourrait "confirmer" ou "réfuter"  des énoncés généraux  déduits des "expériences"  antérieures. Dans ces conditionsles "expériences"  ne font que se ''succéder'',  aucune ne peut  "confirmer" ni "réfuter" les "expériences" antérieures.


C'est ce quatrième présupposé  de la science expérimentale,  le seul qui lui soit propre,  associé  au deuxième,  qu'elle partage  avec toute science,  qui ''disqualifie  la méthode expérimentale comme moyen  de preuve théorique dans le domaine de l'action humaine''.  
C'est ce quatrième présupposé  de la science expérimentale,  le seul qui lui soit propre,  associé  au deuxième,  qu'elle partage  avec toute science,  qui ''disqualifie  la méthode expérimentale comme moyen  de preuve théorique dans le domaine de l'action humaine''.  


La méthode expérimentale n'est pas applicable dans les sciences de l'action humaine  parce que  celle-ci doit supposer qu'aucune information nouvelle n'apparaît dans les systèmes qu'elle étudie,  alors que l'action humaine est guidée par la pensée :  il s'ensuit qu'aucune  "expérience"  ne peut y être contrôlée,  pour "confirmer" ou "réfuter"  une proposition générale quelconque. Dans l'action humaine  les événements historiques  sont tous uniques et singuliers,  aucun n'est la "reproduction" d'un autre,  et aucune ne peut "confirmer" ni "réfuter"  une  proposition véritablement générale.
La méthode expérimentale n'est pas applicable dans les sciences de l'action humaine  parce que  celle-ci doit supposer qu'aucune information nouvelle n'apparaît dans les systèmes qu'elle étudie,  alors que ''l'action humaine est guidée par la pensée'' :  il s'ensuit qu'aucune  "expérience"  ne peut y être contrôlée,  pour "confirmer" ou "réfuter"  une proposition générale quelconque. Dans l'action humaine  les événements historiques  sont tous uniques et singuliers,  aucun n'est jamais la "reproduction" d'un autre,  et aucun ne peut "confirmer" ni "réfuter"  une  proposition véritablement générale.


=Le pseudo-expérimentalisme dans ses oeuvres=
=Le pseudo-expérimentaliste dans ses oeuvres=


==Les deux  erreurs les plus courantes du pseudo-expérimentaliste==
==Les deux  erreurs les plus courantes du pseudo-expérimentaliste==
Par définition, '''le pseudo-expérimentaliste croit à tort que la théorie économique  serait une science expérimentale'''.  
Par définition, '''le pseudo-expérimentaliste croit à tort que la théorie économique  serait une science expérimentale'''.  


Dans la pratique,  en revanche,  la quasi-totalité des pseudo-expérimentalistes '''reconnaissent que la philosophie morale,  et notamment politique ne relève pas de la méthode expérimentale''', mais on ne les voit pas moins,  et sans arrêt,  discourir dans ces domaines d'une manière  qui implique qu'elle pourrait s'y appliquer :  
Dans la pratique,  en revanche,  la quasi-totalité des pseudo-expérimentalistes '''reconnaissent que la philosophie morale,  et notamment politique ne relève pas de la méthode expérimentale, mais on ne les voit pas moins,  et sans arrêt,  ''discourir dans ces domaines d'une manière  qui implique qu'elle pourrait s'y appliquer''''' :  


:soit qu'ils y emploient '''des moyens de preuve qui ''singent'' cette méthode''' -- qui la ''singent'' mais ne l'appliquent pas réellement,  puisque toute tentative pour ce faire conduit à des contradictions,  et ''leurs conclusions sont de ce fait '''arbitraires''' au regard des moyens de preuve qu'ils avaient voulu se donner''.
:soit qu'ils y emploient '''des moyens de preuve qui ''singent'' cette méthode''' -- qui la ''singent'' mais ne l'appliquent pas réellement,  puisque toute tentative pour ce faire conduit à des contradictions,  et ''leurs conclusions sont de ce fait '''arbitraires''' au regard des moyens de preuve qu'ils avaient voulu se donner''.
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Bien entendu,  ils ne sont pas assez bêtes  pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à dire  à haute voix "je ne suis pas en train de parler maintenant".
Bien entendu,  ils ne sont pas assez bêtes  pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à dire  à haute voix "je ne suis pas en train de parler maintenant".
En revanche,  ils le sont tous,  assez bêtes,  pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à recommander une politique  quelconque  "au nom de la science",  alors qu'ils reconnaissent par ailleurs que la science expérimentale  ne saurait être que descriptive et reconnaissent  qu'une science descriptive ne saurait en elle-même fournir de normesa fortiori lorsqu'en outre ils professent qu'aucune science  n'existe  qui en serait capable.
En revanche,  ils le sont tous,  assez bêtes,  pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à recommander une politique  quelconque  "au nom de la science",  alors qu'ils reconnaissent par ailleurs que la science expérimentale  ne saurait être que descriptive et qu'une science descriptive ne saurait en elle-même fournir de normes --a fortiori lorsqu'en outre ils professent qu'aucune science  n'existe  qui en serait capable.


==Le pseudo-expérimentalisme  est la source du sophisme technocratique==  
==Le pseudo-expérimentalisme  est la source du sophisme technocratique==  
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Le technocrate prétend avoir le "droit"  d'imposer ses décisions à la place des citoyens,  sous prétexte  que sa démarche à lui serait "scientifique"  alors  que la leur ne le serait pas.  La vérité,  c'est qu'en volant les autres elle viole la seule norme d'action qui est logiquement démontrée,  ce qui la disqualifie totalement du point de vue de la raison.
Le technocrate prétend avoir le "droit"  d'imposer ses décisions à la place des citoyens,  sous prétexte  que sa démarche à lui serait "scientifique"  alors  que la leur ne le serait pas.  La vérité,  c'est qu'en volant les autres elle viole la seule norme d'action qui est logiquement démontrée,  ce qui la disqualifie totalement du point de vue de la raison.


La technocratie  est une variante du [[socialisme]],  qui consiste  à vouloir abolir la justice naturelle sous prétexte  que celle-ci ne peut pas se prouver au moyen de la science expérimentale.
La technocratie  est une variante du [[socialisme]],  qui consiste  à vouloir abolir la justice naturelle sous prétexte  que celle-ci ne peut pas se prouver au moyen de la science expérimentale
Elle est  affectée de sa contradiction intrinsèque de son prétexte premier, puisque  la science expérimentale en tant que telle ne permet absolument  pas de juger des normes.  
(comme on vient de le voir,  la relation est inverse, puisque  la science ''présuppose'' au contraire la norme de justice naturelle).
Elle est  affectée par la contradiction intrinsèque de son prétexte premier, puisque  la science expérimentale en tant que telle ne permet absolument  pas de juger des normes.  
Le socialisme  est donc :
Le socialisme  est donc :


:un ''pseudo-expérimentalisme '''normatif''''',  puisqu'il prétend faussement se servir de la science expérimentale pour juger des normes – pour disqualifier celles de la justice naturelle et rationaliser l'arbitraire qu'il veut imposer à la place ; c'est aussi   
:un ''pseudo-expérimentalisme '''normatif''''',  puisqu'il prétend faussement se servir de la science expérimentale pour juger des normes – pour disqualifier celles de la [[justice naturelle]]  et rationaliser les violences arbitraires qu'il veut imposer en violation de celle-ci ; c'est aussi   


:''un pseudo-expérimentalisme  '''inavoué''''',  puisque ses adeptes  mis au pied du mur prétendent ne pas s'en servir réellement,  et  
:''un pseudo-expérimentalisme  '''inavoué''''',  puisque ses adeptes  mis au pied du mur prétendent ne pas le pratiquer réellement, se cachant derrière des alibis --notamment [[pseudo-démocratie|pseudo-démocratiques]] et c'est de ce fait


:un ''pseudo-expérimentalisme '''absurdiste''''',  puisqu'il refuse systématiquement de tirer les conséquences logiques de cette contradiction.
:un ''pseudo-expérimentalisme '''absurdiste''''',  puisqu'il refuse systématiquement de tirer les conséquences logiques de cette contradiction.


==L'alibi permanent du socialisme==
==L'alibi permanent du socialisme==
Etant à l'origine du socialisme,  le pseudo-expérimentalisme sert de prétexte  a priori pour disqualifier  les raisonnements logiques  qui démontrent  immanquablement le caractère par définition criminel  et [[Loi de Bitur-Camember|destructeur]] de toute redistribution politique.  
Etant à l'origine du socialisme,  le pseudo-expérimentalisme sert de prétexte  a priori pour disqualifier  les raisonnements logiques  qui démontrent  immanquablement le caractère par définition criminel  et [[Loi de Bitur-Camember|totalement destructeur]] de toute redistribution politique.  


En outre,  une conséquence logique  de la méthode expérimentale  est qu'aucune expérience  n'y est définitive :  aucune théorie  n'y est définitivement établie  parce qu'on peut toujours imaginer  que  les phénomènes que l'on a observés  n'aient pas seulement été causés par les facteurs que l'on avait cru identifier jusqu'à présent,  mais aussi voire principalement par d'autres,  qu'on n'avait pas imaginés.  De sorte que des expériences ultérieures peuvent en principe toujours réfuter  les conclusions de celles qui ont été menées jusqu'à présent.  
En outre,  une conséquence logique  de la méthode expérimentale  est qu'aucune expérience  n'y est définitive :  aucune théorie  n'y est définitivement établie  parce qu'on peut toujours imaginer  que  les phénomènes que l'on a observés  n'aient pas seulement été causés par les facteurs que l'on avait cru identifier jusqu'à présent,  mais aussi voire principalement par d'autres,  qu'on n'avait pas imaginés.  De sorte que des expériences ultérieures peuvent en principe toujours réfuter  les conclusions de celles qui ont été menées jusqu'à présent.  


Cela permet au pseudo-expérimentalisme,  dans le domaine de l'action humaine,  de différer indéfiniment la reconnaissance  du fait  que  le socialisme,  la redistribution politique,  sont intrinsèquement et uniquement destructeurs.  Disqualifier le raisonnement qui le démontre a priori,  prétendre que de nouvelles "expériences" seraient nécessaires  pour  s'assurer de leurs effets réels,  c'est ce qui permet de conserver les institutions redistributrices en dépit de leur échec manifeste et constant  à réaliser leurs objectifs prétendus.
Cela permet au pseudo-expérimentalisme,  dans le domaine de l'action humaine,  de différer indéfiniment la reconnaissance  du fait  que  le socialisme, et son expression concrète la redistribution politique --le pillage esclavagiste des faibles par les puissantsdoivent forcément échouer dans leurs ambitions prétendues alors qu'ils sont intrinsèquement et uniquement destructeurs.   
Disqualifier le raisonnement qui le démontre a priori,  prétendre que de nouvelles "expériences" --dont les cobayes seraient les [[Moujik]]s que nous sommes,  seraient nécessaires  pour  s'assurer de leurs effets réels,  c'est ce qui permet de conserver les institutions du pillage étatique en dépit de leur échec manifeste, et constant, à réaliser leurs objectifs prétendus et de leur charge de plus en plus insupportable pour la société.


==Disqualification du raisonnement logique==
==Le pseudo-expérimentalisme est un absurdisme==
Dans leur fausse opposition entre la logique et l'expérience,  les pseudo-expérimentalistes  croient devoir choisir l'expérience,  et rejettent évidemment la logique qu'ils en aient conscience ou non :  
Dans leur fausse opposition entre la logique et l'expérience,  les pseudo-expérimentalistes  croient devoir choisir l'expérience,  et rejettent évidemment la logique qu'ils en aient conscience ou non :  
'''le pseudo-expérimentalisme est un ''absurdisme'''''.  
'''le pseudo-expérimentalisme est un ''absurdisme''''',  et c'est '''pour cela''' qu'en tant que méthode pseudo-scientifique,  il permet de dire '''tout et le contraire de tout'''.  
 
===L'Absurdisme Condescendant===
Il leur sert de prétexte pour '''disqualifier''' les praticiens de la philosophie morale  et de la théorie économique vraie,  précisément dans la mesure  où ceux-ci emploient,  naturellement et en fait exclusivement,  les moyens de preuve qui sont '''applicables''',  ceux de la philosophie :  la '''validation des concepts'''  et la '''cohérence du raisonnement''' :
 
:parce que ceux-ci cherchent à prouver définitivement leurs propositions théoriques,  de telles sorte qu'elles soient '''irréfutables''',  ils se placeraient de ce seul fait,  prétendument,  '''en-dehors de la science'''.
 
:Parce qu'ils cherchent à établir des systèmes déductifs cohérents  à partir de propositions évidemment et universellement vraies, ils seraient '''"simplistes"''' --ce qui est censé ici  être un motif de disqualification  en dépit du Rasoir d'Occam-- et '''"stériles"'''  comme si le caractère  évident de leurs propositions de départ  les empêchait de parvenir  à des conclusions inattendues,  et ''comme si cela suffisait à prouver qu'elles ne seraient pas '''vraies'''''.
:Dans la mesure  où ces découvertes consistent à réfuter l'étatisme de diverses manières dont ils n'avaient pas idée,  il est évident que les receleurs de l'argent public  ont aussi ''intérêt  à '''refuser  de reconnaître''' pour telles'' ces avancées-là de la science.
:Parce qu'ils ont tendance  à avoir une certaine confiance dans des conclusions qui,  ''correctement déduites,  sont aussi vraies que deux et deux font quatre'',  ils seraient '''"dogmatiques"''' voire formeraient une '''"secte religieuse"'''.
 
Ces critiques ne sont que des déductions de la prémisse pseudo-expérimentaliste,  et ne sont donc pas plus fondées qu'elle ne l'est.
 
===Un Absurdisme opportuniste===
Et c'est aussi parce qu'il est un absurdisme,  que ses adeptes  en aient conscience ou non,  que c'est  ''par intermittence''  que ceux-ci se dérobent
aux exigences de la logique :  lorsqu'on a décidé de s'y ''soustraire'', on s'est ipso facto autorisé à ne les violer qu'''à l'occasion''.
 
Les Absurdistes ont un besoin vital  de ''ne ''pas assumer'' ouvertement leur Absurdisme'' :  s'ils le pratiquaient systématiquement, ils ne pourraient pas le masquer, à eux-mêmes ni aux autres,  et ils ne pourraient se mettre d'accord sur rien :  ils se disqualifieraient comme autant de phraseurs dans le vide, imposteurs, escrocs et parasites sociaux.
 
Ils n'utiliseront donc  le prétexte  de la prétendue "opposition" entre la logique  et l'expérience que pour disqualifier les conclusions de la raison  qui les ''mettent en cause'',  intellectuellement et moralement :  celles qui prouvent leurs '''erreurs'''  ou impostures,  aussi bien en théorie économique qu'en philosophie morale, ou celles qui démontrent  le caractère criminel, vain et destructeur  de '''la redistribution politique dont vit la plupart d'entre eux'''.
 
=Les ''Abracadabras'' scientistes=
Cet absurdisme  opportuniste  se masque le plus souvent derrière  des ''[[Abracadabra]]s'' scientistes,  mathématiques et statistiques.
 
Les objets ultimes  des sciences de l'action humaine  sont les '''pensées''' ainsi que les '''actes''' que ces pensées  inspirent.  C'est pourquoi
''les théories de l'action humaine qui se '''conforment'''  à leur objet  d'étude  se conçoivent comme des sciences '''morales''' : elles raisonnent en termes d''''information''',  et rendent compte  de ces pensées et de ces actes  en termes des '''délibérations''' qui les ont inspirés''.
 
Dans la mesure  où ces délibérations ne comportaient ''pas de '''mesure''' directe'',  c'est une parodie absurde  que de vouloir en rendre compte  en ces termes :  ''seuls les '''prix'''  en monnaie  se prêtent à un traitement mathématique'',  de sorte que ''seule la théorie '''financière'''  peut et doit en faire usage'',  tandis que le raisonnement comptable,  [[Sophisme comptable|si on veut qu'il ait un sens]], doit distinguer les contextes institutionnels (la [[propriété]] privée)  où les prix reflètent les jugements de valeur individuels,  et ceux (la [[possession satrapique]]) où ils ne peuvent pas le faire. 
C'est pour cela que les théories de l'action humaine,  jusqu'au début du XX° siècle,  en ont toujours rendu compte  par le raisonnement discursif  exprimé  en '''langage naturel'''.
==La statistique n'est qu'un des outils de l'historien==
Les statistiques ne reflètent pratiquement jamais  ce dont les théories de l'action humaine  doivent s'occuper :
 
:ce dont elles rendent compte  n'est pas l''''information'''  qui inspire les '''actes personnels'''  mais des caractéristiques '''mesurables'''  de certains '''groupes''', 
 
:elles ne permettent '''certainement pas''' de savoir ce que '''devraient''' être ces actes personnels, 
 
:et elles ne sont '''pas nécessaires''' ni fiables  pour décrire leurs '''conséquences''' prévisibles :
 
Comme moyen de connaissance,  elles ne sont qu'un des outils de l''''historien''',  et dans la mesure  où elles sont un moyen et un enjeu  de l'action politique,  elles sont surtout,  comme leur étymologie l'indique,  un ''instrument de '''pouvoir'''''. 
==Un sacrifice de la réalité qui multiplie les erreurs==
Quant à la mathématisation de la théorie économique,  elle n'est pas seulement aussi inutile que si on voulait à toute force formuler celle-ci en latin,  ce qui viole le principe du Rasoir d'Occam ;
elle introduit aussi,  outre les abstractions logiques nécessaires à la théorie,  un '''''refus supplémentaire''' de prendre en compte certains faits '''de la réalité morale'''''  qui la rendent ''beaucoup moins capable,  voire carrément incapable  de décrire celle-ci''.
 
===Une dénaturation sophistique de l'objet étudié===
Sa pratique  habitue notamment la plupart de ses adeptes,  malgré toutes les précautions verbales :
 
:-- à '''raisonner sur les jugements de ''valeur'', motifs de l'action et critères indispensables de la production, comme si on pouvait les ''mesurer''''',  ce qui conduit à faire  comme si on pouvait les comparer : 
:'''toutes''' les rationalisations  de l'interventionnisme d'état qui en sont issues ''impliquent de '''postuler faussement''' une telle possibilité'',  quels que soient les masques  et les arguties que l'on emploie  pour '''le nier'''.
:Si on applique directement le critère de [[Vilfredo Pareto|Pareto]],  conçu pour tenir compte de cette impossibilité,  on constate  avec [[Murray Rothbard|Rothbard]] que '''[http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_177cgzdfwgh toute intervention des hommes de l'état ''viole par définition'' le critère de Pareto]'''.
:Invoquer ce critère pour soi-disant "justifier" quelque intervention de l'état que ce soit,  c'est  une contradiction pratique que [[Ayn Rand]] appelait le [[vol de concept]]s : c'est prétendre invoquer une notion dont par ailleurs on nie les fondements dans la réalité.
:N'a-t-on pas dit que [http://fr.liberpedia.org/Pseudo-exp%C3%A9rimentalisme#Les_pseudo-exp.C3.A9rimentalistes_sont_aveugles_.C3.A0_la_contradiction_pratique les pseudo-expérimentalistes sont aveugles à la contradiction pratique] ? Ce sophisme,  la mathématisation de l'économie ne cesse de le cacher à ses adeptes parce qu'elle les habitue,  derrière  des précautions de langage  en fait inopérantes,  à traiter sans cesse les jugements  de valeur,  qui sont des actes de la pensée, comme s'ils se prêtaient à quelque sorte de mesure.
 
:-- A '''raisonner sur les jugements de valeur comme s'ils étaient ''permanents'' et ''déterminés'' à l'avance''',  indépendamment des circonstances morales de l'action concrète,  notamment de l'information  acquise à cette occasion.
:Cela traduit ''l'incapacité à tenir compte du fait que '''les jugements de valeur sont des actes de la pensée''''',  et conduit à un '''''matérialisme''' pratique''  ainsi qu'à une '''oblitération du temps''',  qui conduit à des concepts contradictoires comme la notion d'[[effet-revenu]],  réfutée par [[Pascal Salin]]  --et toute autre notion de "profit"  dans des conditions dites d'"information parfaite".
 
:-- A '''raisonner sur les jugements de valeur comme si on pouvait les connaître ''en-dehors  de l'action concrète''''' alors que '''''seule l'action''' effective permet de les connaître'' si peu que ce soit.
:Ce qui engendre  toutes sortes d'''affirmations '''arbitraires''' dans le domaine '''normatif'''''.
:On voit notamment force charlatans ''prétendre qu'on pourrait  "accroître la production"  en violant le consentement des individus'',  en quelque sorte en les "forçant à se conformer à leurs véritables préférences",  postulat absurde  qui sous-tend les arguties sur les prétendues "[[externalité]]s".
 
===Des recommandations politiques qui nient les postulats de départ===
 
Tout cela illustre  que  la mathématisation de l'économie conduit aussi à ''faire comme si les '''Droits de propriété''' n'existaient pas'', '''contredisant''' ainsi le postulat de leur existence qui est absolument '''nécessaire''' pour seulement pouvoir y '''spécifier les "modèles"'''. 
 
En particulier '''toutes les rationalisations de l'étatisme''' qui prétendent s'en autoriser  nient les '''Droits de propriété''' de leurs victimes désignées,  alors que  '''''si on les met en cause''', ces Droits de propriété,  c'est '''toute sa représentation théorique''' qui s'en trouve '''irrémédiablement réfutée'''''.
 
Cette dépendance logique se traduit également dans l'arbitraire absurde des rationalisations en question. En effet ces rationalisations –"monopoles naturels",  "externalités"-- non seulement ne fournissent '''aucun critère''' observable  qui permette de constater ni de mesurer leurs prétendus "écarts à l'optimum", mais méconnaissent en outre le fait que, dans ces représentations théoriques mêmes, ''c'est '''par construction''' que la propriété, en tant que '''contrainte''' à l'action de chacun,  y '''définit''' au départ le programme de maximisation de son utilité, de sorte qu'il est contradictoire  et arbitraire  de l'y présenter ensuite comme '''un obstacle'''  à celle-ci'' : non seulement  cela '''détruit''' complètement le modèle,  mais c'est contraire à son '''propos''' même qui est de décrire la situation finale  censée  découler de ces définitions de départ. 
 
Ces rationalisations,  encore une fois,  impliquent un [[vol de concept]]s et ce vol est double :  non seulement parce qu'elles nient directement les '''postulats''' de départ des représentations théoriques dont elles prétendent s'autoriser,  mais parce qu'elles les nient aussi dans leur '''raison d'être''' :  étudier un problème  économique doit  '''partir de cette réalité''' que chacun ne disposera jamais que de '''moyens limités''',  et non pas présenter le '''vol''' comme un moyen de soi-disant le "résoudre".
 
Dans de tels modèles,  en réalité, c'est  ''l'échange volontaire des titres de propriété qui '''définit la seule possibilité concevable'''  d'accroître son utilité dans les relations avec autrui'',  de sorte qu'il suffit de seulement mentionner cette possibilité d'échanger pour y dissiper toute illusion conceptuelle sur de prétendus "écarts à l'optimum" sur un marché libre.
Si bien qu'
 
:'''y inventer ces prétendus ''"écarts à l'optimum"'' sur un marché libre n'est qu'une interprétation ''absurde'',  fondée sur des prétextes ''arbitraires'', de situations ''banales'' où certains échanges envisageables n'auront pas eu lieu parce que ''tous'' les propriétaires en cause n'étaient ''pas d'accord'' pour les faire,  et qui sont de ce fait ''optimales'' en vertu des ''définitions mêmes'' de la théorie'''. 
:'''Mettre en cause  la propriété de ces propriétaires ''écarte'' forcément de cet ''optimum'',  et en outre ''disqualifie'' logiquement ''toute conclusion'' que l'on prétendrait soi-disant "déduire" d'un modèle qu'on aurait de ce fait complètement ''détruit'''''.
 
Etant donné qu'on ne peut pas comparer ni additionner les satisfactions personnelles,  l''"optimum social"  ne peut exister,  et la notion même n'a de sens,  que comme une '''juxtaposition''' des "optimums '''personnels'''",  et cette notion même d'"optimum personnel"  ne peut elle-même logiquement se définir  que relativement aux '''contraintes existantes'''. 
Que l'on mette en cause dans son '''principe''' cette condition logiquement nécessaire,  et c'est la définition de l'optimum elle-même qui devient logiquement '''impossible'''. 
 
De même,  étant donné qu'on ne peut pas comparer ni additionner les satisfactions personnelles,  ''l'"utilité sociale"  ne peut exister,  et la notion même n'a de sens,  que comme une '''juxtaposition''' des "satisfactions '''personnelles'''",  et cette notion même de "satisfaction personnelle"  ne peut elle-même logiquement se définir  que relativement aux '''contraintes existantes'''. 
Si on  met en cause dans son '''principe''' cette condition logique nécessaire,  alors la "satisfaction"  dont on parle ne pourra  '''plus se définir''' non plus. 
 
Ainsi l'interventionnisme d'état,  qui viole nécessairement  les Droits de propriété existants, ne '''réduit''' pas seulement  la satisfaction de "la société"  en la personne de l'un de ses '''membres''' ;  dans la mesure où il met en cause les conditions logiquement nécessaires de sa définition,  il rend cette "utilité sociale" strictement  '''indéfinissable'''.
 
====La science réfute  les propositions arbitraires,  a fortiori celles qui sont contradictoires====
C'est une deuxième raison pour laquelle [[Murray Rothbard|Rothbard]] disait  que ''l'intervention de l'état ne peut jamais accroître l'utilité sociale'' :  il avait déjà prouvé --parce que cela implique ces comparaisons d'utilité entre les personnes qui sont absolument impossibles -- qu'il  serait ''toujours  nécessairement '''arbitraire''''' d'affirmer qu'elle l'accroîtrait,  ''ce qui '''réfute  définitivement''' cette affirmation en raison'' :  une  proposition dont on est ''certain'' qu'elle ne sera ''jamais prouvée''  ne peut ''pas faire partie de la science''. 
 
Ici,  nous venons de voir qu'en outre une telle affirmation serait '''absurde''', puisqu'elle implique la '''contradiction''' du [[vol de concept]]s : l'emploi d'un mot dans un contexte  où celui-ci ''ne peut plus avoir de sens''.  Prétendre que l'intervention de l'état "accroîtrait l'utilité  sociale"  est donc '''toujours faux''',  puisqu' ''une proposition '''absurde''' est '''toujours fausse''' en raison''.
 
Et cela  établit aussi que le respect de la propriété naturelle,  qui seule permet à tous de maximiser leur utilité étant donnée la rareté existante,  n'est pas seulement une condition '''suffisante'''  de l'utilité sociale  maximum,  mais  aussi sa condition '''nécessaire''',  puisqu'en son absence  celle-ci ne peut pas être seulement '''définie'''.
Et que, par conséquent,  l'intervention de l'état  n'empêche pas seulement la maximisation ''particulière'' de l'utilité sociale  que  le marché libre ''se trouve''  réaliser,  mais qu'elle empêche en outre  '''''la seule''' qui soit '''possible''' parce qu'elle  est la ''seule'' qui soit '''concevable'''''.
 
Et,  pour ceux  à qui le raisonnement métaphysique  est étranger et ne comprennent pas  que la violence est nécessairement destructrice  et ne peut servir  la production que si elle neutralise des destructeurs violents,  la [[Loi de Bitur-Camember|démonstration de Bitur-Camember]],  qui ne fait appel qu'au raisonnement à l'équilibre,  devrait suffire  pour  dissiper les doutes qui pourraient leur rester quant à ses effets sur la production.
 
Alors,  évidemment,  pour en déduire  qu'en effet  "l'intervention de l'état ne peut jamais accroître l'utilité  sociale",  il faut admettre qu'une proposition dont on a prouvé  qu'en raison  elle ne pourrait '''jamais''' être '''vraie''' (parce que nécessairement '''arbitraire'''), mais au contraire  '''toujours fausse'''  (parce que littéralement '''insensée''') ne peut pas être vraie '''de la réalité'''. 
C'était évident pour Rothbard,  initié par [[Ayn Rand]] à la philosophie réaliste,  laquelle sait [http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_401fn245fg9 démontrer les rapports qui existent,  et doivent exister,  entre la logique et l'expérience].  Pour les autres,  [[Dichotomie analytique-synthétique|rappelons-leur]] qu'il n'ont pas d'autre choix  que d'embrasser un absurdisme plus ou moins conscient et explicite.
 
===Un vrai programme de recherche ?===
On pourrait imaginer des "modèles" mathématiques qui introduiraient  la possibilité  de '''mettre en cause des Droits de propriété''',  mais ''ce '''n'est pas''' ce qu'ont fait les "économistes" mathématiciens'' : en effet s'ils avaient voulu le faire,  ils aurait dû définir ceux-ci, non plus comme des variables "certaines" mais comme des variables aléatoires, comme des sortes d'"options".
 
Il est vrai que cela compliquerait sérieusement leur recherche de leur fameux "équilibre général" --pour ne pas dire que cela la rendrait impossible. 
 
Il leur faudrait en outre aussi ''appliquer le raisonnement en termes d'équilibre final à l'ensemble  des '''coûts''' consentis  pour s'emparer du '''butin''' de ces '''vols''''',  ce qui conduirait  à la [[Loi de Bitur-Camember|démonstration de Bitur-Camember]].  Or, ce qu'établit celle-ci, c'est que l'ampleur de ces coûts-là a une ''tendance naturelle à '''rejoindre''' celle du butin en question'' ;  avec pour conséquence  que  ''l'intervention de l'état finit toujours par  '''détruire la totalité de la richesse''' dont elle s'est emparée''.
Si irréalistes  qu'ils soient dans leurs représentations théoriques,  ils ne sont pas forcément disposés à l'être à leurs propres dépens ;  et  ils ont bien compris que ''les hommes de l'état ne leur donnent pas l'argent '''volé''' dont ils vivent  pour '''constater''' les '''destructions''' systématiques  que cause leur violation des Droits de propriété''.
 
Cette loi,  les théoriciens de l'"équilibre général", auraient pourtant dû être les mieux placés pour la découvrir, dans la mesure où c'est dans le cadre de leurs hypothèses qu'elle serait automatiquement et exactement vraie,  tandis que dans la réalité  elle ne décrit qu'une tendance,  évidemment certaine et inéluctable,  mais dont les circonstances  et le pseudo-expérimentalisme ambiant n'ont pas toujours permis de mesurer  les effets
 
===Une ''cacographie intellectuelle''===
Dans tous ces exemples,  la formalisation mathématique n'a en ''aucune manière garanti  la rigueur du raisonnement'' comme le croyait Stigler,  mais  sert au contraire à masquer son caractère contradictoire et de ce fait faux et source d'un arbitraire potentiellement infini.
Et ce ne sont là que ''quelques exemples'', parmi les plus nocifs parce qu'ils ne détruisent pas seulement la pensée mais empoisonnent  la société.
 
:La doublepensée est le pouvoir de garder à l’esprit simultanément deux croyances contradictoires, et de les accepter toutes deux
::::::::::George Orwell, ''1984''
 
On voit donc que la mathématisation de l'économie peut gravement dégrader le raisonnement de ceux qui s'y adonnent : 
''l'économie mathématique est une véritable '''cacographie intellectuelle''''', un système de postulats dont aucun ne saurait être pris au sérieux jusqu'au bout  et la matrice potentielle d'innombrables contradictions,  dont ''le vrai savant n'a que de bonnes raisons de se '''tenir à l'écart'''''.
 
==Un moyen d'intimidation==
Cependant,  en choisissant de ne pas s'en servir,  ce vrai savant se fait passer pour un amateur  même si c'est  aux yeux des incompétents,  que ceux-ci  se reconnaissent  ou non comme tels.
 
Comme langue hiératique de la science, la mathématique permet d'impressionner les naïfs, d'intimider les ignorants,  et de disqualifier à leurs yeux  ceux qui refusent de s'en servir.
Dans la mesure  où il est injustifié  et sophistique,  ne pouvant pas servir  à découvrir la vérité mais à la masquer,  son emploi dans les  théories de l'action humaine  s'interprète donc comme un réservoir de formules incompréhensibles  visant à intimider  au nom d'une prétendue "science",  suivant le principe :  ''[[omne ignotum pro magnifico]]''.
En somme,  comme autant d'''Abracadabras scientistes''.
 
Ces ''Abracadabras scientistes'' visent :


Il leur sert de prétexte pour disqualifier les praticiens de la philosophie morale et de la théorie économique autrichienne précisément parce que ceux-ci emploient,   exclusivement et naturellement,   les moyens de preuve de la philosophie : la validation des concepts  et la cohérence du raisonnement.
:à faire croire  que leurs adeptes seraient  ''plus scientifiques'' que les vrais logiciens, alors que par définition ils ne savent pas aussi bien raisonner,  voire pas du tout --notammentce qui est crucialen matière normative ;


==Contradictions du pseudo-expérimentaliste vis-à-vis de la philosophie morale==
:à masquer,  à eux-mêmes et aux autres,  les présupposés absurdes,  les fausses définitions  et les contradictions internes de leurs "modèles", l'emploi de techniques avancées servant à ostraciser ceux qui ne les pratiquent pas, ainsi que d'alibi au refus de poser les questions pertinentes.
En philosophie morale ce reproche est ''contradictoire'' de leur part,  puisque le pseudo-expérimentalisme  reconnaît expressément que la science expérimentale ne peut pas  en elle-même fournir de normes :  la seule  démarche cohérente de leur part serait :


:pour ceux des pseudo-expérimentalistes qui admettent  la possibilité  d'une science normative  objective et rationnelle, de reconnaître que les philosophes moralistes sont fondés  à exercer leur métier d'après les règles qui sont les siennes, 
:Entre autres, comme ''les neuf dixièmes des économistes vivent d''''argent volé'''  au contribuable'',  et comme il faut bien renvoyer l'ascenseur  à la bande  qui vole l'argent,  à masquer l'absurdité  des rationalisations derrière lesquelles ceux-ci le volentet à leur en fournir de nouvelles, prétendument "scientifiques"...
:et en outre que ceux-ci sont les seuls,  notamment les '''philosophes politiques''', à être compétents pour '''justifier''' ou non les politiques et les institutions'' économiques et sociales ; en sommepar définition de '''renier la démarche technocratique'''.  


:Pour ceux des pseudo-expérimentalistes  qui n'admettent pas la possibilité  d'une science normative  objective et rationnelle, de s'interdire  à eux-mêmes tout énoncé normatif d'aucune sorte  au nom de leur "science",  réelle ou prétendue.  En somme,  de '''renoncer là aussi à la démarche technocratique'''.
:ce qui permet d'en imposer au profane qui n'y comprend goutte et notamment ne soupçonne pas que la seule raison d'être de tout celac'est de ''rationaliser les différentes manières de lui '''voler son argent'''''.  
''La démarche technocratique est en toutes circonstances charlatanesque'' puisqu'en aucune manière  la science expérimentale  ne peut fournir de normes.


==Effets sur la théorie économique==
===Les mathématiciens qui se prennent pour des économistes===
En théorie économiqueau moins, le pseudo-expérimentaliste est cohérent avec lui-même : affirmant faussement  que l'on pourrait, et même devrait  y appliquer la méthode expérimentale,  il ne se contredit pas lui-même en multipliant les énoncés et les démarches qui présupposent implicitement cette possibilité et cette nécessité.
Cela permet entre autres de faire carrière en économie  à des mathématiciensstatisticiens voire ingénieurs dont la compréhension théorique en la matière est celle d'un étudiant de deuxième année (comme l'était celle de Keynes) et pire que nulle en philosophie -- puisque ce qu'ils croient en connaître est absurde.


Il reste  que la méthode en question ne lui est pas applicable et que, comme nous l'avons vu, cela veut dire qu'ils ne l'appliquent pas véritablement mais font seulement semblantParce qu'il faut se borner à faire semblant pour ne pas être aperçu que la méthode expérimentale n'est pas applicable à la théorie économique.
Ils se font passer pour des économistes et se prennent pour tels, réussissant même à faire croire qu'ils sont bien les plus savants que les vrais.   
Cela leur permet de jouer les conseillers du Prince  et de [[censure|censurer]]  les vrais économistes par les mots et par les actes,  en s'appuyant sur la violence policière [[violence indirecte|indirecte ]] de la réglementation monopolistique et de l'impôt-subvention.


==="Prouver expérimentalement"  que deux et deux font quatre===
==Les contradictions normatives du pseudo-expérimentalisme==
Le pseudo-expérimentalisme en tant que tel  ne peut  inspirer aucun progrès  à la théorie économique,  puisque la méthode expérimentale ne peut rien y prouver, et qu'en outre les pseudo-expérimentalistes font seulement semblant de s'en servir.
Les pseudo-expérimentalistes se contredisent eux-mêmes s'ils reprochent aux philosophes moralistes et politiques d'employer exclusivement les moyens de preuve de la philosophie,  puisque leur dogme  reconnaît expressément que la science expérimentale ne peut pas en elle-même fournir de normes.
Pirecomme leurs préjugés méthodologiques  excluent qu'un résultat puisse être définitivement établi,  de sorte  que,  même quand leurs théories se trouvent être vraies – parce que,  anciennes ou nouvelles,  elles sont logiquement cohérentes – '''ils '''perdent un temps'''  considérable à '''faire semblant de les "tester"''' empiriquement'''.
A ce titrela seule démarche cohérente de leur part serait :


==="Prouver expérimentalement"  que deux et deux font cinq===
:pour ceux des pseudo-expérimentalistes qui admettent la possibilité d'une science normative objective et rationnelle, de ''reconnaître que les philosophes moralistes sont fondés à exercer leur métier'' d'après les règles qui sont les siennes,  
Cependant,  pour demeurer pseudo-expérimentaliste, il faut ne pas avoir appris à très bien raisonner : le pseudo-expérimentalisme le plus modéré  demeure  contradictoire, engendre des erreurs  et dans cette mesure-là est toujours un absurdisme.
:et de reconnaître  en outre que ceux-ci, et parmi eux tout particulièrement les '''philosophes politiques''' ''sont '''les seuls''' qui soient '''compétents''' pour '''justifier''' ou non les '''politiques''' et les institutions'' économiques et sociales ;  en sommepar définition de '''renier la démarche technocratique'''.  
De sorte que les pseudo-expérimentalistes,  qu'ils reprennent des théories connues  ou prétendent en inventer de nouvelles,  ils ne sont pas  forcement aussi capables d'identifier leurs contradictions que des gens plus complètement formés à la logique : '''le pseudo-expérimentalisme laisse passer des théories absurdes''',  dont les rationalisations de l'étatisme fournissent maint exemple.


:Pour ceux des pseudo-expérimentalistes  qui n'admettent ''pas'' la possibilité  d'une science normative  objective et rationnelle, de '''''s'interdire  à eux-mêmes tout énoncé normatif''' d'aucune sorte  au nom de leur "science",  réelle ou prétendue''.
En somme,  de  '''renoncer là aussi à la démarche technocratique'''.
''La démarche technocratique est en toutes circonstances charlatanesque'' puisqu'en aucune manière  la science expérimentale  ne peut jamais fournir de normes.
=Effets sur la théorie économique=
En théorie économique,  au moins,  le pseudo-expérimentaliste est cohérent avec lui-même : affirmant faussement  que l'on pourrait,  et même devrait  y appliquer la méthode expérimentale,  il ne se contredit pas lui-même en multipliant les énoncés et les démarches qui présupposent implicitement et cette possibilité et cette nécessité.
Il reste  que la méthode qu'il prône  n'est pas applicable et que,  comme nous l'avons vu,  cela veut dire qu'il ne l'applique pas véritablement mais qu'il fait seulement semblant. 
Parce qu'il faut s'être toujours borné à faire semblant pour ne pas s'être aperçu que la méthode expérimentale n'est pas applicable à la théorie économique.
=="Prouver expérimentalement"  que deux et deux font quatre==
En tant que tel, le pseudo-expérimentalisme  ne peut  inspirer aucun progrès  à la théorie économique,  puisque la méthode expérimentale ne peut rien y prouver,  et qu'en outre les pseudo-expérimentalistes font seulement semblant de s'en servir. 
===Perte de temps===
Pire,  comme leurs préjugés méthodologiques  excluent qu'un résultat puisse être définitivement établi,  de sorte  que,  même quand leurs théories se trouvent être vraies – parce que,  anciennes ou nouvelles,  elles sont logiquement cohérentes – ils '''perdent  un temps'''  considérable à '''faire semblant de les "tester"''' empiriquement'''.
===Passer à côté des découvertes=== 
Enfin, comme le pseudo-expérimentalisme  traduit une incapacité à raisonner dans de nombreux  aspects  de la théorie  de l'action humaine, ''les pseudo-expérimentalistes  passent sans arrêt à côté  de conséquences intéressantes de leurs raisonnements logiques''.
Les économistes correctement formés passent leur temps à les identifier, ces conséquences intéressantes, et s'exaspèrent à devoir constater que pour leur part,  ces auteurs ne les ont pas vues. C'est pour eux  particulièrement le cas des productions des économistes de Chicago, correctement formés à la théorie mais pas à la méthode, ou des théoriciens des choix publics qui ne sont pas, comme Buchanan, [[école autrichienne|autrichiens]].
===On ne peut que gagner à choisir une méthode de recherche appropriée à son objet===
Pour un économiste  autrichien,  la méthodologie pseudo-expérimentaliste  abrutit les économistes  par ailleurs bien formés, elle leur fait perdre les trois quarts de leur temps et de leurs efforts.
A l'inverse,  pour un économiste  adopter  les moyens de preuve de la philosophie  et apprendre ses disciplines  fait penser à l'achat d'un nouvel ordinateur au bout de dix ans :  non seulement on peut faire plus vite tout ce qu'on faisait auparavant,  mais on peut faire d'autres choses dont on n'avait même pas idée --comme démontrer que le principe dont se déduit la philosophie politique libérale  est un présupposé nécessaire de tout discours rationnel.
=="Prouver expérimentalement"  que deux et deux font cinq==
Cependant, pour être pseudo-expérimentaliste,  il faut demeurer incapable de voir certaines contradictions : le pseudo-expérimentalisme le plus modéré demeure contradictoire ; il engendre et perpétue des erreurs et, dans cette mesure-là, est toujours un absurdisme.
===Passer à côté des erreurs===
De sorte que les pseudo-expérimentalistes, qu'ils reprennent des théories connues  ou prétendent en inventer de nouvelles, ne sont pas  forcement aussi capables d'identifier leurs  contradictions que des gens plus complètement formés à la logique : '''le pseudo-expérimentalisme laisse passer des théories  absurdes''', dont les rationalisations de l'étatisme fournissent maint exemple.
===Refuser a priori que deux et deux fassent quatre===
===Refuser a priori que deux et deux fassent quatre===
le pseudo-expérimentalisme  comporte  en outre ''un élément de '''falsification systématique''' de la théorie'',  qui tient au fait que --même s'il ne cherche  jamais  sérieusement à  définir  une expérience cruciale, dans la mesure où il exige une prétendue "vérification empirique", ''il oblige  à  formuler les énoncés théoriques de telle manière qu'il soient "empiriquement testables"'',  c'est-à-dire que l'on puisse imaginer  une expérience qui les contredirait.
Le pseudo-expérimentalisme  comporte  en outre ''un élément de '''falsification systématique''' de la théorie'',  qui tient au fait que –même s'il ne cherche  jamais  sérieusement à  définir  une expérience cruciale, dans la mesure où il exige une prétendue "vérification empirique", ''il oblige  à  formuler les énoncés théoriques de telle manière qu'ils soient "empiriquement testables"'',  c'est-à-dire que l'on puisse imaginer  une expérience qui les contredirait.
Or,  comme nous l'avons vu,  dès lors que l'on peut imaginer que l'expérience  contredise  un énoncé théorique en économie,  ''cela veut dire qu'il est faux !"
===Un principe de falsification systématique===
La recherche  d'une théorie "testable",  fort loin d'être une condition  de son caractère scientifique comme le croient les pseudo-expérimentalistes les plus convaincus,  ''garantit au contraire sa fausseté''.
Or,  comme nous l'avons vu,  dès lors que l'on peut imaginer que l'expérience  contredise  un énoncé théorique en économie,  ''cela veut dire qu'il est faux !''
Ce qui,  associé  à la prétention à "tester"  les théories  les mieux  établies,  veut dire  que ''le pseudo-expérimentalisme  a pour vocation ultime  à '''détruire toute  théorie''' économique,  en '''falsifiant''' systématiquement l'ensemble de ses énoncés'' pour les rendre,  soi-disant,  "scientifiques" à l'aune de ses préjugés.
'''La recherche  d'une théorie économique  "testable",  fort loin d'être une condition  de son caractère scientifique comme le croient les pseudo-expérimentalistes les plus convaincus,  ''garantit au contraire sa fausseté''.'''
Ce qui,  associé  à la prétention à "tester"  les théories  les mieux  établies,  veut dire  que ''le pseudo-expérimentalisme  a vocation ultime  à '''dégrader et disqualifier toute  théorie''' économique,  en '''falsifiant''' systématiquement l'ensemble de ses énoncés'' pour les rendre,  prétendument,  "scientifiques" à l'aune de ses préjugés.


===La destruction radicale dans un contexte d'inculture théorique===   
==La destruction radicale dans un contexte d'inculture théorique==   
Cette dégradation peut se faire beaucoup plus radicalement dans un milieu intellectuel où les lois de l'économie préalablement  établies par la logique ne sont pas connues ni comprises.
Cette dégradation peut se faire beaucoup plus radicale dans un milieu intellectuel où les lois de l'économie préalablement  établies par la logique ne sont pas connues ni comprises.
===Catastrophe  écologique===
En effet, de même que le pseudo-expérimentalisme a pu naître et se perpétuer, par un ''cercle vicieux de l'incompétence méthodologique'', dans un milieu, l'Europe du début du XIXe siècle, où la transmission du savoir philosophique avait connu une panne majeure – due entre autres à la révolution française mais aussi à l'influence délétère de sophistes comme David Hume, de même le pseudo-expérimentalisme, implanté dans un monde intellectuel ignorant de la théorie économique, peut y engendrer un véritable nihilisme vis-à-vis de celle-ci.


En effet, de même que le pseudo-expérimentalisme a pu naître et se perpétuer, par un ''cercle vicieux de l'incompétence méthodologique'', dans un milieu --l'Europe du début du XIX° siècle, où la transmission du savoir philosophique avait connu une panne majeure --due entre autres à la révolution française mais aussi à l'influence délétère de sophistes comme David Hume, de même le pseudo-expérimentalisme, implanté dans un monde intellectuel ignorant de la théorie économique, peut y engendrer un véritable nihilisme vis-à-vis de celle-ci.
On pense à la prolifération des lapins en Australie, ou à celle de la Caulerpa en Méditerranée :  en-dehors de son milieu d'origine, une idée fausse exerce des ravages pires encore.
 
===L'origine de l'historicisme===
C'est ce qui s'est passé à la fin du XIX° siècle en Allemagne,  où l'on a importé  l'empirisme de Hume par l'intermédiaire de John Stuart Mill sans  y importer  une culture théorique équivalente à la leur,  ou la France dont les hommes de l'état,  à partir de 1880,  ont confié  l'enseignement de la "science économique" ... à des agrégés de Droit.  
C'est ce qui s'est passé à la fin du XIXe siècle en Allemagne,  où l'on a importé  l'empirisme de Hume par l'intermédiaire de John Stuart Mill sans  y importer  une culture économique équivalente à la leur,  ou la France dont les hommes de l'État,  à partir de 1880,  avaient confié  l'enseignement de la "science économique"... à des agrégés de Droit et où ceux-ci sont allés chercher leur inspiration chez les analphabètes d'en face qu'ils comprenaient mieux que les vrais économistes parce que,  justement,  ceux-là n'en savaient pas beaucoup plus qu'eux-mêmes.  


De David Hume, [[Ayn Rand]] écrivait notamment ceci :
De David Hume, [[Ayn Rand]] écrivait notamment ceci :


:"S'il était possible à un animal de décrire le contenu de sa conscience, le résultat serait une transcription de la philosophie de Hume.  
:"S'il était possible à un animal de décrire le contenu de sa conscience, le résultat serait une transcription de la philosophie de Hume.  
:"Ses conclusions seraient celles d'une conscience confinée au niveau de la perception, réagissant passivement à l'expérience des concrets immédiats, sans aucune capacité à former des abstractions, d'intégrer dans des concepts les objets qu'elle a perçus, attendant en vain qu'apparaisse un objet appelé 'causalité' (sauf qu'une telle conscience serait incapable de tirer aucune conclusion)."
:"Ses conclusions seraient celles d'une conscience confinée au niveau de la perception, réagissant passivement à l'expérience des concrets immédiats, sans aucune capacité à former des abstractions, d'intégrer dans des concepts les objets qu'elle a perçus, attendant en vain qu'apparaisse un objet appelé 'causalité' --sauf qu'une telle conscience serait incapable de tirer aucune conclusion d'aucune sorte."
:(Ayn Rand, ''For the New Intellectual'', 1961, p. 24.)
 
Dans ce contexte d'inculture théorique, on ne peut plus ''faire semblant de vérifier'' que deux et deux font quatre :  on ne ''sait même pas''  que deux et deux font quatre, et on ne pourra jamais s'en rendre compte  tant qu'on  s'obstinera  à vouloir appliquer ces moyens de preuve-là.
 
Dans ces conditions,  ce à quoi conduisent les ''expériences'' successives  c'est  à renoncer à toute théorisation en économie. 
Etant donné que la validation pseudo-expérimentale  de toute théorie économique ne peut jamais qu'échouer, les "historicistes" économiquement incultes  ne peuvent jamais "observer" que des régularités fugaces,  éphémères,  et transitoires : ''ils en déduisent alors qu'il n'y a '''pas de lois de l'économie''', et en concluent que les hommes de l'état pourraient décider '''comme bon leur semble'''''.
 
Or, les lois les plus importantes de l'économie,  qui existent bel et bien,  nous disent au contraire que  les hommes de l'État, quand ils "interviennent", n'obtiennent pratiquement jamais les effets qu'ils prétendaient obtenir,  la [[Loi de Bitur-Camember]] nous enseignant notamment que cette usurpation du pouvoir social détruit plutôt, en tendance, l'intégralité des ressources dont elle s'empare.
 
Loi générale que le pseudo-expérimentalisme a empêché de découvrir ceux qui étaient en principe les mieux placés pour la découvrir, à savoir les théoriciens de l'Équilibre général et ceux des Choix publics,  et à la compréhension de laquelle ''le pseudo-expérimentalisme est probablement le plus grand obstacle puisque, dans  l'appareil statistique accessible, '''la "comptabilité nationale"  la nie par construction'''''.
 
 
=Voir aussi=
 
[[Ludwig von Mises]]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1M7lvoZH1pLwRwOOl1EeCVxE2MdeamUIez2OlzhogMGw/ Les équations de l'économie mathématique et le problème du calcul économique en régime socialiste]
 
:[https://docs.google.com/document/d/14PCuH7LhitB7CAhRX7mjn8FOrKaEAL7LMgWMMtUsXEQ/ Remarques sur le traitement mathématique des problèmes de l'économie politique]
 
:[https://mises.org/library/epistemological-problems-economics ''Epistemological Problems of Economics'']
 
 
[[Friedrich Hayek]] :
 
:[http://herve.dequengo.free.fr/Hayek/Crs/Crs11.htm "La source de l'orgueil scientiste : l'École polytechnique"]
 
 
[[Murray Rothbard]] :
 
:[http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_177cgzdfwgh "Vers une reconstruction de la théorie de l'utilité et du bien-être"]
 
:[http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_167cfbk9tc5 "Le mythe de l'"efficience'"]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1qV7FCPMaEpCqVDBGlMVB-9ioBYcUUrLPpOhniS6gPi4/ "Les oripeaux de la science"]
 
:[https://www.institutcoppet.org/anthologie-de-wenzel-jour-13-penser-comme-un-economiste-par-murray-n-rothbard/ "Penser comme un économiste"] Également disponible [https://docs.google.com/document/d/1NiMYSJcdu8mJfjqBwQ771HmAOrhoXVqHL4JmQpPKr9k/ ici]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1ck3BRHtnIH_LMWOtZAeVQdBMHvxpLMkvyPfG0odYY4w/ Note sur l'économie mathématique]
 
:[http://www.hanshoppe.com/wp-content/uploads/publications/others/hoppephobia_by_rothbard.pdf  "Hoppephobia"]
 
 
[[Juan Carlos Cachanosky]] :
 
:"[[L'économie politique contre l'économie mathématique]]"
 
 
[[Hans-Hermann Hoppe]] :
 
:[https://docs.google.com/document/d/11ZPOyyvhl9-MPwFCJKiSBPNIKfLwegyfXPK-gF1vzVY/edit  "De la théorie économique du laissez-faire à la politique du libéralisme"]
 
:[http://www.hanshoppe.com/wp-content/uploads/publications/trans/hoppe_rationalisme-french.pdf "Le rationalisme autrichien à l'ère du déclin du positivisme"]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1nFJnr3eV5m7Hi6ZuT9xyCdckccWuVeDgqxAZFT6CL_Q/edit "Le socialisme des ingénieurs sociaux et les fondements de la théorie économique"]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1w_Iicy4DxWetmBs2nETlg9rDvPDZPGB_3-IeUJ1QeHo/edit "L'école autrichienne et son importance pour la science économique"]
 
:[https://docs.google.com/document/d/14oIgx_gatagD6cn4SDPOBJ8u2ym8y2qDRpojyc0bB9I/edit De la certitude et de l'incertitude ou : quelle peut être la rationalité de nos anticipations ?"]
 
 
[[François Guillaumat]] :
 
:[http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_173cx4mh56m "Les impasses du pseudo-expérimentalisme en économie"]
 
:[[Superstition de la "science"|"Superstition  de la « science » : comment le socialisme falsifie la méthode expérimentale"]]
 
 
[[Georges Lane]] :
 
:[https://docs.google.com/document/d/1e7Jy2gqtokG_-cUWDH0o-RplDC-VAUtZWc6_UmouuT4/edit Catallaxie logique ou catallaxie mathématique]
 
 
[[Anthony de Jasay]]
 
:[https://docs.google.com/document/d/1CK0cdkQQ-8oOqZLUXRsWhyBkhofEagqNFiFcDl3Mdns/edit Le réversible n'est pas testable - Réflexions sur la pensée politique de Karl Popper]
 
 
Émissions de Lumière 101 avec [[François Guillaumat]] et [[Georges Lane]] :
 
:[http://liberpedia.net/l101/#95:071030-ultraliberalisme_ou_infradeterminisme "Ultralibéralisme ou infradéterminisme"]
 
:[http://liberpedia.net/l101/#97:071112-le_pseudo-experimentalisme "Le pseudo-expérimentalisme"]
 
:[http://liberpedia.net/l101/#140:080429-pourquoi_tant_de_physiciens_se_prennent_pour_des_economistes "Pourquoi tant de physiciens se prennent pour des économistes"]


Dans ce contexte  d'ignorance,  c'est le principe même d'une théorie économique qui est détruit. Etant donné que la validation pseudo-expérimentale  de toute théorie économique ne peut qu'échouer, les "historicistes" économiquement incultes  ne peuvent "observer" que des régularités fugaces,  éphémères,  et transitoires : ils en déduisent alors qu'il n'y a pas de lois de l'économie, et en concluent que les hommes de l'état pourraient décider  ce que bon leur semble.
:[http://liberpedia.net/l101/#142:080513-prouver_statistiquement_que_deux_et_deux_font_cinq "Prouver statistiquement que deux et deux font cinq"]


Or, les lois les plus importantes de l'économie nous disent au contraire que les hommes de l'état, quand ils "interviennent", n'obtiennent pratiquement jamais les effets qu'ils prétendaient obtenir,  la [[Loi de Bitur-Camember]] nous enseignant notamment que cette usurpation du pouvoir social détruit plutôt,  en tendance,  l'intégralité des ressources dont elle s'empare.
:[http://liberpedia.net/l101/#148:080718-les_mots-virus "Les mots-virus"]
Loi générale que le pseudo-expérimentalisme a empêché de découvrir ceux qui étaient en principe les mieux placés pour découvrir, à savoir les théoriciens de l'Equilibre général et ceux des Choix publics.


Voir aussi
:[http://liberpedia.net/l101/#163:090211-crise_scientifique_et_crise_intellectuelle  "Crise scientifique et crise intellectuelle"]


[http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=130 "Les impasses du pseudo-expérimentalisme en économie"], par François Guillaumat.
:[http://liberpedia.net/l101/#171:091005-economie_et_mathematiques "Économie et mathématiques"]


[http://www.liberalia.com/htm/fg_superstition_science.htm "Superstition  de la «science» : comment le socialisme  falsifie la méthode expérimentale"], par François Guillaumat
:[http://liberpedia.net/l101/#83:110305-creationnisme_economique "Créationnisme économique"]


:[http://liberpedia.net/l101/#23:110709-l_historicisme "L’historicisme"]


http://lumiere101.com/2007/11/13/le-pseudo-experimentalisme/
:[http://liberpedia.net/l101/#10:111101-l_objectivisme_de_ayn_rand_c_est_la_science_des_definitions “L'objectivisme de Ayn Rand, c'est la science des définitions”]


http://lumiere101.com/2008/04/29/pourquoi-tant-de-physiciens-se-prennent-pour-des-economistes/


http://lumiere101.com/2008/05/13/prouver-statistiquement-que-deux-et-deux-font-cinq/
[[François-René Rideau]] :


http://lumiere101.com/2008/07/18/les-mots-virus/
:[http://www.quebecoislibre.org/15/151115-4.html Les fondements épistémologiques de la praxéologie]

Version actuelle datée du 9 January 2023 à 05:20

Par François Guillaumat

Le pseudo-expérimentalisme consiste à prétendre mettre en oeuvre la méthode expérimentale dans les domaines de la connaissance où celle-ci ne peut pas s'appliquer. Ces domaines sont essentiellement les disciplines qui consistent à énoncer des propositions générales ("théoriques") à propos de l'action humaine, notamment :

sur ce qu'elle doit faire, la philosophie morale et particulièrement politique,
sur ses caractéristiques générales et ses conséquences prévisibles, la théorie sociale et particulièrement économique.

Pourquoi "pseudo-expérimentalisme"

Incompétence quant à l'applicabilité de la méthode et incompétence dans son application

On parle de "pseudo-expérimentalisme" dans ces domaines :

- parce qu'on ne peut pas véritablement y appliquer ladite méthode, de sorte que ceux qui prétendent s'en servir se trompent fondamentalement sur les moyens de preuve que l'on peut et doit y mettre en oeuvre.
- et que, par conséquent ceux qui prétendent y appliquer la méthode expérimentale ne le font pas réellement : s'ils cherchaient vraiment à l'appliquer, à chacune de ces tentatives ils pourraient, et donc devraient, se rendre compte que ce n'est pas possible.

En effet, la théorie de l'action humaine ne se prête pas à la définition d'une "expérience cruciale", l'observation qui, dans la démarche expérimentale, est censée permettre de réfuter les théories fausses. C'est précisément au cours du raisonnement qui vise à déduire cette expérience cruciale des énoncés généraux que l'on voudrait prouver ou réfuter par ce moyen, que l'on a l'occasion de se rendre compte que celle-ci ne peut pas se définir :

si on peut imaginer des exceptions à l'affirmation générale, celle-ci est réfutée a priori, soit qu'elle soit mal formulée, soit qu'elle soit inutilisable ; et l'expérience cruciale est alors inutile.
Si on ne peut pas imaginer de telles exceptions, alors l'expérience cruciale est impossible et la proposition générale est ipso facto prouvée.
Ces énoncés vraiment généraux en science économique, ceux qui ne dépendent ni des circonstances ni des opinions, sont moins nombreux que les régularités communes mais contingentes vaguement observées en histoire économique. Cependant, il n'en est que plus nécessaire de savoir les identifier et de les prouver, dans la mesure ou toute interprétation des faits de cette histoire économique est nécessairement absurde si elle les contredit.

Les pseudo-expérimentalistes ne sont donc pas seulement des gens qui ne savent pas raisonner sur les moyens de preuve de la science : ce sont aussi des gens qui ne savent pas véritablement se servir de la méthode expérimentale qu'ils voudraient, faussement, appliquer dans ces domaines. En effet, s'ils ne se sont jamais rendus compte que son expérience cruciale ne peut jamais y être définie, alors c'est qu'ils ne savent pas définir une expérience cruciale, à supposer qu'ils reconnaissent seulement sa nécessité.

Des alibis permanents, devenus automatiques

Appliquer sérieusement la méthode expérimentale aux sciences de l'action humaine impliquerait d'employer des méthodes quantitatives dans toutes sortes de domaines de la pensée et de ses conséquences où toute mesure directe, voire toute observation, est impossible.

Au lieu de renoncer à y faire des mesures puisque c'est impossible, les pseudo-expérimentalistes y multiplient les observations censées y suppléer, qu'il appellent "variables approchées" quand ils n'ont pas oublié que leur lien logique avec ce qu'ils prétendent étudier n'est que partiel et indirect voire inexistant, et en tout cas ne leur permet pas de départager des interprétations théoriques concurrentes. La plus grande partie de ces simulacres impliquent des sophismes comptables, c'est-à-dire abusent d'indications de prix en monnaie formés dans des conditions morales sans rapport avec ce qu'ils prétendent décrire.

C'est cette première manière de violer la rigueur scientifique qui sert d'alibi aux pseudo-expérimentalistes pour leur incapacité permanente à définir l'expérience cruciale sans laquelle l'emploi de la procédure expérimentale n'est qu'une singerie. Ils se rassurent en se racontant que leur méthode serait la plus scientifique possible puisqu'on ne saurait faire mieux en la matière -- alors qu'en réalité elle ne l'est jamais, puisque c'est précisément parce qu'ils se donnent sans arrêt des prétextes pour ne pas définir cette expérience cruciale qu' ils foulent toujours aux pieds l'obligation minimum de cohérence logique sans laquelle on ne peut absolument pas la définir comme telle.

Une sophistique commode pour dire n'importe quoi "au nom de la science"

Un autre motif de ce défaut de rigueur dans l'application de la méthode expérimentale tient à la réussite apparente qu'il garantit immanquablement à ceux qui s'y adonnent.

D'après la méthodologie à la mode, la méthode expérimentale est censée tenter de réfuter les propositions théoriques, l'échec éventuel de cette réfutation étant alors censé confirmer provisoirement l'hypothèse testée, jusqu'à ce qu'une expérience ultérieure vienne, éventuellement, la réfuter ou du moins limiter ses conditions d'application. Il est évident que, si on se trouve des prétextes automatiques pour ne pas seulement définir l'expérience cruciale nécessaire au test expérimental de toute proposition théorique, on s'arrange tout aussi automatiquement pour que toute tentative de réfutation prétendument "expérimentale" échoue immanquablement.

Ainsi, la falsification de la science par le pseudo-expérimentalisme n'engendre pas seulement un cercle vicieux de l'incompétence méthodologique dont ses adeptes pourront eux-même être les dupes de bonne foi --d'autant plus qu'ils y exerceront la compétence mathématico-statistique la plus poussée mais, au prix de quelques simagrées de la même farine, elle leur assure en outre une couverture pseudo-scientifique automatique pour n'importe quelle affirmation.

Comme en outre les pseudo-expérimentalistes tiennent le haut du pavé et ont le pouvoir de censurer leurs critiques, on se demande bien au nom de quoi ils renonceraient à une méthode qui leur permet de "confirmer", de la manière apparemment "la plus scientifique" possible, tout ce qui se trouve leur passer par la tête.

C'est ainsi que se perpétuent leur refus de reconnaître que le raisonnement logique est la seule méthode appropriée à l'étude des produits de la pensée et de l'action, ainsi que leur manque de maîtrise de ce raisonnement.

De faux savants

Ce manque permanent de rigueur scientifique permet de douter que les pseudo-expérimentalistes sauraient seulement définir une expérience cruciale dans les domaines où on peut et où on doit effectivement le faire, les sciences de la nature, celles qui relèvent véritablement de ladite méthode expérimentale.

C'est donc parce qu'ils ne sont pas des expérimentalistes sérieux --voire pas des expérimentalistes du tout, qu'ils n'ont pas encore compris qu'il est inutile et vain d'envisager des expériences dans ces domaines de la recherche théorique, parce que le raisonnement seul suffit à les réfuter ou à les démontrer (les seules expériences utiles dans ce domaine appartiennent non pas à la théorie économique mais à la psychologie expérimentale). Par conséquent c'est entièrement à bon Droit qu'on peut les qualifier de pseudo-expérimentalistes.

Théorie et histoire

Evidemment, dans la mesure où les pseudo-expérimentalistes sont historicistes, au sens où ils prétendent théoriser à partir de l'histoire, ils ne comprennent pas où passe la différence --pour eux différence quant à la question posée, en réalité différence quant aux moyens de preuve-- entre la théorie et l'histoire. En particulier, la prévision, dans les sciences sociales comme dans les sciences naturelles, est une discipline historique. Comme toute science théorique la théorie économique vraie --celle qui est a priori-- permet de faire des prédictions certaines, mais limitées dans leur portée par la présence ou l'absence de ses conditions d'application. Ainsi,

La théorie monétaire n'est applicable qu'aux sociétés où la monnaie existe, comme instrument d'échange. Elle n'était pas applicable aux bureaucraties totalitaires qui n'en faisaient pas usage -et le fait que la théorie monétaire n'y soit pas applicable ne la rend pas "réfutable" puisqu'elle décrit elle-même ses propres conditions d'application.
De même, certaines prédictions de la théorie dépendent d'une certaine configuration de prix et autres jugements de valeur : ainsi, s'il n'existe aucun offreur de travail qui envisage de s'embaucher auprès d'un employeur chez qui sa productivité serait inférieure au salaire minimum, alors ledit salaire minimum ne provoque pas de chômage involontaire
Cependant, cette possibilité-là non plus ne rend pas la théorie correspondante "réfutable" puisque là encore c'est elle-même qui prévoit cette éventualité.

Et on peut parfaitement la formuler de manière universelle, en disant par exemple que si le salaire minimum a un effet, il ne peut l'avoir que s'il interdit effectivement à certains de travailler.

Les généralisations sur l'homme tirées de l'histoire --comme la psychologie expérimentale précitée -- nous permettent de supposer, à partir des généralisations sur la disponibilité des produits et les jugements de valeur, la présence ou l'absence de ces conditions d'application de la théorie économique ; mais, encore une fois, elle n'en devient pas "réfutable" pour autant, puisque c'est toujours elle-même qui définit, comme loi universelle et irréfutablement vraie, ces conditions dans lesquelles la présence de quelle cause conduit à quel type d'effet.

Et en cela, elle ne diffère nullement des sciences physiques, puisque énoncer, comme loi de la nature , que les conditions A, B et C conduisent à D, ne permet pas non plus de prédire dans quelle mesure on obtiendra D à moins de connaître les circonstances historiques quant à la présence ou l'absence de A, B et C.

Hayek, qui n'avait pas compris la distinction entre théorie et histoire établie par Mises, avait cru réfuter cellle-ci dans son discours de 1936 "Economics and Knowledge", et Mises ne l'avait pas compris comme tel, puisqu'il ne faisait que rappeler ce que lui-même avait souligné dans ses nombreux écrits sur la distinction en question. Hayek, malgré sa formation en Droit, est alors tombé sous l'influence de Karl Popper, physicien assez persuasif pour se faire passer pour un philosophe auprès des économistes, mais pas assez malin pour en avoir jamais rien appris en retour.

Disqualification de la logique

Évidemment, une proposition irréfutable du type 2 + 2 = 4 est établie sans recours à la méthode expérimentale : employer celle-ci pour l'établir serait à la fois contradictoire, inutile, et non concluant.

Une absurdité fort répandue du pseudo-expérimentalisme, qu'inspire son erreur de départ sur les relations entre l'expérience et la connaissance, consiste à prétendre qu'une proposition irréfutable ne serait pas scientifique. Rappelons que les lois de l'arithmétique sont de celles-là : qui croit sérieusement qu'elles ne feraient pas partie de la science ?

Inspiré par l'erreur épistémologique fondamentale qui entretient le pseudo-expérimentalisme, la fausse opposition entre la logique et l'expérience que l'on appelle depuis Kant la dichotomie analytique-synthétique, un groupe influent de pseudo-expérimentalistes considère donc que le caractère apparemment irréfutable d'un raisonnement serait suffisant pour le disqualifier comme science.

Dans la réalité, l'expérience est subordonnée à la logique, elle ne peut pas être valide si elle ne s'y soumet pas. Il est donc absurde d'opposer la logique à l'expérience, la distinction pertinente est celle qui oppose les méthodes :
celle qui a besoin de valider des hypothèses par une expérience cruciale est dite expérimentale,
celle dont les seuls moyens de preuve sont "la validité des concepts et la cohérence du raisonnement" (Mises) est dite philosophique, et toute "méthodologie scientifique" en fait partie ; de sorte que si l'une d'entre elles nie sa capacité à décrire le réel, elle se réfute elle-même dans un vol de concept.
Quant à la "dichotomie analytique-synthétique", elle n'en est qu'une fausse interprétation, une falsification.

Les présupposés logiques de la science

En effet, comme l'a rappelé Hans-Hermann Hoppe, toute science doit inclure les lois de la logique aux exigences desquelles elle est subordonnée. A ce titre, toute science, et par conséquent la science expérimentale, doit logiquement présupposer trois faits généraux sans la reconnaissance desquels elle ne saurait prétendre qu'aucun de ses énoncés aurait un sens :

Trois présupposés logiques de toute science

- Aucune proposition contradictoire ne peut être vraie : la contradiction est la preuve absolue d'une erreur. Or, le pseudo-expérimentalisme implique, méconnaît, et engendre, un festival de contradictions, encore appelées absurdités.
- Le savant, le chercheur, est capable de penser, de communiquer : la science vise à créer et à transmettre de l'information nouvelle, et consiste dans cette création et dans cette diffusion d'informations nouvelles.
- Dans son activité de pensée et de communication, le savant, le chercheur, dispose de ressources, et notamment de son propre esprit, comme étant effectivement le sien.
On ne peut pas sans contradiction exercer une activité discursive et en même temps nier le principe de la propriété de soi : dire quelque chose implique en même temps qu'on est propriétaire de soi-même puisque non seulement on dispose effectivement de sa propre personne à cette occasion mais qu'en même temps, et par ce fait même, on affirme implicitement qu'on en a le Droit.

De même, on affirme en même temps que c'est une bonne action et qu'on doit l'accomplir : c'est donc un moyen privilégié de prouver la véracité des propositions normatives et impératives ; dans leur mépris de la logique, et donc dans leur incompétence en la matière, les pseudo-expérimentalistes sont généralement aveugles à ce genre d'énoncés implicites, aux contradictions pratiques auxquels ils peuvent donner naissance, ainsi qu'aux ponts qu'ils permettent naturellement d'établir entre les faits et les normes.


Conséquences méconnues de ces trois présupposés

Ces trois présupposés de toute science, notamment le premier et le troisième, suffisent déjà à fonder la philosophie politique libérale, puisqu'ils établissent que la science présuppose la propriété de soi et qu'en outre on ne pourra jamais justifier aucune norme politique qui implique une contradiction avec cette propriété de soi.

Oui, la science, toute science doit présupposer a priori comme vraie une norme de justice, comme d'ailleurs elle doit aussi présupposer une norme de vérité – l'idée d'une science wertfrei est une absurdité a priori, et fort loin que le socialisme, qui est la négation de cette norme de justice, soit "scientifique", il est au contraire incompatible avec un présupposé nécessaire de toute science.

D'ailleurs en pratique la discussion scientifique, rationnelle, proscrit la violence, elle exige le respect de la personne et de la rationalité d'autrui : elle exclut donc le socialisme, et si la plupart des savants vivent d'argent volé au contribuable c'est au prix d'une contradiction – donc ça ne peut en aucune manière être justifié par un discours rationnel – et au détriment de sa qualité puisque l'impôt-subvention est une censure violente masquée par le procédé d'illusion fiscale de la violence indirecte.

Evidemment, étant aussi incapables de raisonner en termes de principes que de valider les concepts, la plupart des pseudo-expérimentalistes ne comprennent pas que la définition de la justice est affaire de principes  : il s'agit de dire d'après quels critères rationnels une action est juste ou, ce qui est équivalent, de définir la propriété légitime au nom de principes universels. Reconnaître la propriété de son propre cerveau, et de sa propre bouche, qu'on ne peut nier sans contradiction, implique, à l'occasion de l'une de ses manifestations particulières, de reconnaître un principe  : celui de la propriété de soi. De sorte qu' on ne peut énoncer aucune définition de la propriété légitime qui contredirait, en lui-même ou dans ses implications, ce principe de la propriété de soi sans que le fait même de penser et de parler réfute ipso facto le prétendu principe que cette définition impliquait.

Et comme, indépendamment du fait qu'il faut être propriétaire de soi-même pour avoir le Droit d'argumenter, la seule définition de la justice qui ne soit pas incohérente passe par la propriété de soi, cette démonstration est en fait redondante et suffit surtout à rappeler que le principe de non-agression, qui lui est équivalent, est une condition préalable logiquement nécessaire de la science --la meilleure illustration en étant que l'argument du gros bâton n'est jamais reconnu comme probant, dans aucune discussion rationnelle.

Quatrième présupposé, propre à la science expérimentale

-En outre, la science expérimentale, et elle seule, doit absolument présupposer que l'objet de son étude est entièrement déterminé : c'est-à-dire qu'il n'y apparaît aucune information nouvelle.
En effet, une information nouvelle change les lois de comportement de l'objet étudié : on ne peut plus "reproduire" l'expérience ni par conséquent considérer que cette "reproduction" pourrait "confirmer" ou "réfuter" des énoncés généraux déduits des "expériences" antérieures. Dans ces conditions, les "expériences" ne font que se succéder, aucune ne peut "confirmer" ni "réfuter" les "expériences" antérieures.

C'est ce quatrième présupposé de la science expérimentale, le seul qui lui soit propre, associé au deuxième, qu'elle partage avec toute science, qui disqualifie la méthode expérimentale comme moyen de preuve théorique dans le domaine de l'action humaine.

La méthode expérimentale n'est pas applicable dans les sciences de l'action humaine parce que celle-ci doit supposer qu'aucune information nouvelle n'apparaît dans les systèmes qu'elle étudie, alors que l'action humaine est guidée par la pensée : il s'ensuit qu'aucune "expérience" ne peut y être contrôlée, pour "confirmer" ou "réfuter" une proposition générale quelconque. Dans l'action humaine les événements historiques sont tous uniques et singuliers, aucun n'est jamais la "reproduction" d'un autre, et aucun ne peut "confirmer" ni "réfuter" une proposition véritablement générale.

Le pseudo-expérimentaliste dans ses oeuvres

Les deux erreurs les plus courantes du pseudo-expérimentaliste

Par définition, le pseudo-expérimentaliste croit à tort que la théorie économique serait une science expérimentale.

Dans la pratique, en revanche, la quasi-totalité des pseudo-expérimentalistes reconnaissent que la philosophie morale, et notamment politique ne relève pas de la méthode expérimentale, mais on ne les voit pas moins, et sans arrêt, discourir dans ces domaines d'une manière qui implique qu'elle pourrait s'y appliquer :

soit qu'ils y emploient des moyens de preuve qui singent cette méthode -- qui la singent mais ne l'appliquent pas réellement, puisque toute tentative pour ce faire conduit à des contradictions, et leurs conclusions sont de ce fait arbitraires au regard des moyens de preuve qu'ils avaient voulu se donner.
soit qu'ils nient carrément la possibilité de toute connaissance autre qu'expérimentale :
dans ce cas, le seul fait qu'ils prétendent rationnellement justifier, ou prôner, quel acte que ce soit implique immédiatement une contradiction pratique : en effet, une telle recommandation affirme implicitement qu'il serait possible à la science expérimentale de prouver la philosophie morale, ce dont ils ont par hypothèse expressément admis que ce n'est pas possible, et leurs conclusions sont alors contradictoires par rapport aux moyens de preuve qu'ils prétendaient reconnaître.

Même Ludwig von Mises est tombé dans cette contradiction-là, ne comprenant pas qu'il n'existe aucune raison logique de rechercher la vérité des faits si, comme il le croyait, les jugements de valeur sont finalement arbitraires.

Les pseudo-expérimentalistes sont aveugles à la contradiction pratique

Dans la pratique, les pseudo-expérimentalistes sont aveugles à la plupart des contradictions pratiques : ils sont trop mal formés à la science non expérimentale – à la philosophie – pour reconnaître les énoncés implicites qu'une action quelconque entraîne ou présuppose, de sorte qu'ils ne voient pas la contradiction qu'il y a à dire quelque chose d'une manière qui implique en même temps que cette chose-là est fausse.

Bien entendu, ils ne sont pas assez bêtes pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à dire à haute voix "je ne suis pas en train de parler maintenant". En revanche, ils le sont tous, assez bêtes, pour ne pas voir la contradiction qu'il y a à recommander une politique quelconque "au nom de la science", alors qu'ils reconnaissent par ailleurs que la science expérimentale ne saurait être que descriptive et qu'une science descriptive ne saurait en elle-même fournir de normes --a fortiori lorsqu'en outre ils professent qu'aucune science n'existe qui en serait capable.

Le pseudo-expérimentalisme est la source du sophisme technocratique

La démarche qui consiste à soi-disant justifier des politiques économiques et sociales au nom de la "science" est donc un charlatanisme pur, et constitue en outre l'essence de la démarche technocratique. Le technocrate prétend avoir le "droit" d'imposer ses décisions à la place des citoyens, sous prétexte que sa démarche à lui serait "scientifique" alors que la leur ne le serait pas. La vérité, c'est qu'en volant les autres elle viole la seule norme d'action qui est logiquement démontrée, ce qui la disqualifie totalement du point de vue de la raison.

La technocratie est une variante du socialisme, qui consiste à vouloir abolir la justice naturelle sous prétexte que celle-ci ne peut pas se prouver au moyen de la science expérimentale (comme on vient de le voir, la relation est inverse, puisque la science présuppose au contraire la norme de justice naturelle). Elle est affectée par la contradiction intrinsèque de son prétexte premier, puisque la science expérimentale en tant que telle ne permet absolument pas de juger des normes. Le socialisme est donc :

un pseudo-expérimentalisme normatif, puisqu'il prétend faussement se servir de la science expérimentale pour juger des normes – pour disqualifier celles de la justice naturelle et rationaliser les violences arbitraires qu'il veut imposer en violation de celle-ci ; c'est aussi
un pseudo-expérimentalisme inavoué, puisque ses adeptes mis au pied du mur prétendent ne pas le pratiquer réellement, se cachant derrière des alibis --notamment pseudo-démocratiques et c'est de ce fait
un pseudo-expérimentalisme absurdiste, puisqu'il refuse systématiquement de tirer les conséquences logiques de cette contradiction.

L'alibi permanent du socialisme

Etant à l'origine du socialisme, le pseudo-expérimentalisme sert de prétexte a priori pour disqualifier les raisonnements logiques qui démontrent immanquablement le caractère par définition criminel et totalement destructeur de toute redistribution politique.

En outre, une conséquence logique de la méthode expérimentale est qu'aucune expérience n'y est définitive : aucune théorie n'y est définitivement établie parce qu'on peut toujours imaginer que les phénomènes que l'on a observés n'aient pas seulement été causés par les facteurs que l'on avait cru identifier jusqu'à présent, mais aussi voire principalement par d'autres, qu'on n'avait pas imaginés. De sorte que des expériences ultérieures peuvent en principe toujours réfuter les conclusions de celles qui ont été menées jusqu'à présent.

Cela permet au pseudo-expérimentalisme, dans le domaine de l'action humaine, de différer indéfiniment la reconnaissance du fait que le socialisme, et son expression concrète la redistribution politique --le pillage esclavagiste des faibles par les puissants, doivent forcément échouer dans leurs ambitions prétendues alors qu'ils sont intrinsèquement et uniquement destructeurs. Disqualifier le raisonnement qui le démontre a priori, prétendre que de nouvelles "expériences" --dont les cobayes seraient les Moujiks que nous sommes, seraient nécessaires pour s'assurer de leurs effets réels, c'est ce qui permet de conserver les institutions du pillage étatique en dépit de leur échec manifeste, et constant, à réaliser leurs objectifs prétendus et de leur charge de plus en plus insupportable pour la société.

Le pseudo-expérimentalisme est un absurdisme

Dans leur fausse opposition entre la logique et l'expérience, les pseudo-expérimentalistes croient devoir choisir l'expérience, et rejettent évidemment la logique qu'ils en aient conscience ou non : le pseudo-expérimentalisme est un absurdisme, et c'est pour cela qu'en tant que méthode pseudo-scientifique, il permet de dire tout et le contraire de tout.

L'Absurdisme Condescendant

Il leur sert de prétexte pour disqualifier les praticiens de la philosophie morale et de la théorie économique vraie, précisément dans la mesure où ceux-ci emploient, naturellement et en fait exclusivement, les moyens de preuve qui sont applicables, ceux de la philosophie : la validation des concepts et la cohérence du raisonnement :

parce que ceux-ci cherchent à prouver définitivement leurs propositions théoriques, de telles sorte qu'elles soient irréfutables, ils se placeraient de ce seul fait, prétendument, en-dehors de la science.
Parce qu'ils cherchent à établir des systèmes déductifs cohérents à partir de propositions évidemment et universellement vraies, ils seraient "simplistes" --ce qui est censé ici être un motif de disqualification en dépit du Rasoir d'Occam-- et "stériles" comme si le caractère évident de leurs propositions de départ les empêchait de parvenir à des conclusions inattendues, et comme si cela suffisait à prouver qu'elles ne seraient pas vraies.
Dans la mesure où ces découvertes consistent à réfuter l'étatisme de diverses manières dont ils n'avaient pas idée, il est évident que les receleurs de l'argent public ont aussi intérêt à refuser de reconnaître pour telles ces avancées-là de la science.
Parce qu'ils ont tendance à avoir une certaine confiance dans des conclusions qui, correctement déduites, sont aussi vraies que deux et deux font quatre, ils seraient "dogmatiques" voire formeraient une "secte religieuse".

Ces critiques ne sont que des déductions de la prémisse pseudo-expérimentaliste, et ne sont donc pas plus fondées qu'elle ne l'est.

Un Absurdisme opportuniste

Et c'est aussi parce qu'il est un absurdisme, que ses adeptes en aient conscience ou non, que c'est par intermittence que ceux-ci se dérobent aux exigences de la logique : lorsqu'on a décidé de s'y soustraire, on s'est ipso facto autorisé à ne les violer qu'à l'occasion.

Les Absurdistes ont un besoin vital de ne pas assumer ouvertement leur Absurdisme : s'ils le pratiquaient systématiquement, ils ne pourraient pas le masquer, à eux-mêmes ni aux autres, et ils ne pourraient se mettre d'accord sur rien : ils se disqualifieraient comme autant de phraseurs dans le vide, imposteurs, escrocs et parasites sociaux.

Ils n'utiliseront donc le prétexte de la prétendue "opposition" entre la logique et l'expérience que pour disqualifier les conclusions de la raison qui les mettent en cause, intellectuellement et moralement : celles qui prouvent leurs erreurs ou impostures, aussi bien en théorie économique qu'en philosophie morale, ou celles qui démontrent le caractère criminel, vain et destructeur de la redistribution politique dont vit la plupart d'entre eux.

Les Abracadabras scientistes

Cet absurdisme opportuniste se masque le plus souvent derrière des Abracadabras scientistes, mathématiques et statistiques.

Les objets ultimes des sciences de l'action humaine sont les pensées ainsi que les actes que ces pensées inspirent. C'est pourquoi les théories de l'action humaine qui se conforment à leur objet d'étude se conçoivent comme des sciences morales : elles raisonnent en termes d'information, et rendent compte de ces pensées et de ces actes en termes des délibérations qui les ont inspirés.

Dans la mesure où ces délibérations ne comportaient pas de mesure directe, c'est une parodie absurde que de vouloir en rendre compte en ces termes : seuls les prix en monnaie se prêtent à un traitement mathématique, de sorte que seule la théorie financière peut et doit en faire usage, tandis que le raisonnement comptable, si on veut qu'il ait un sens, doit distinguer les contextes institutionnels (la propriété privée) où les prix reflètent les jugements de valeur individuels, et ceux (la possession satrapique) où ils ne peuvent pas le faire. C'est pour cela que les théories de l'action humaine, jusqu'au début du XX° siècle, en ont toujours rendu compte par le raisonnement discursif exprimé en langage naturel.

La statistique n'est qu'un des outils de l'historien

Les statistiques ne reflètent pratiquement jamais ce dont les théories de l'action humaine doivent s'occuper :

ce dont elles rendent compte n'est pas l'information qui inspire les actes personnels mais des caractéristiques mesurables de certains groupes,
elles ne permettent certainement pas de savoir ce que devraient être ces actes personnels,
et elles ne sont pas nécessaires ni fiables pour décrire leurs conséquences prévisibles :

Comme moyen de connaissance, elles ne sont qu'un des outils de l'historien, et dans la mesure où elles sont un moyen et un enjeu de l'action politique, elles sont surtout, comme leur étymologie l'indique, un instrument de pouvoir.

Un sacrifice de la réalité qui multiplie les erreurs

Quant à la mathématisation de la théorie économique, elle n'est pas seulement aussi inutile que si on voulait à toute force formuler celle-ci en latin, ce qui viole le principe du Rasoir d'Occam ; elle introduit aussi, outre les abstractions logiques nécessaires à la théorie, un refus supplémentaire de prendre en compte certains faits de la réalité morale qui la rendent beaucoup moins capable, voire carrément incapable de décrire celle-ci.

Une dénaturation sophistique de l'objet étudié

Sa pratique habitue notamment la plupart de ses adeptes, malgré toutes les précautions verbales :

-- à raisonner sur les jugements de valeur, motifs de l'action et critères indispensables de la production, comme si on pouvait les mesurer, ce qui conduit à faire comme si on pouvait les comparer :
toutes les rationalisations de l'interventionnisme d'état qui en sont issues impliquent de postuler faussement une telle possibilité, quels que soient les masques et les arguties que l'on emploie pour le nier.
Si on applique directement le critère de Pareto, conçu pour tenir compte de cette impossibilité, on constate avec Rothbard que toute intervention des hommes de l'état viole par définition le critère de Pareto.
Invoquer ce critère pour soi-disant "justifier" quelque intervention de l'état que ce soit, c'est une contradiction pratique que Ayn Rand appelait le vol de concepts : c'est prétendre invoquer une notion dont par ailleurs on nie les fondements dans la réalité.
N'a-t-on pas dit que les pseudo-expérimentalistes sont aveugles à la contradiction pratique ? Ce sophisme, la mathématisation de l'économie ne cesse de le cacher à ses adeptes parce qu'elle les habitue, derrière des précautions de langage en fait inopérantes, à traiter sans cesse les jugements de valeur, qui sont des actes de la pensée, comme s'ils se prêtaient à quelque sorte de mesure.
-- A raisonner sur les jugements de valeur comme s'ils étaient permanents et déterminés à l'avance, indépendamment des circonstances morales de l'action concrète, notamment de l'information acquise à cette occasion.
Cela traduit l'incapacité à tenir compte du fait que les jugements de valeur sont des actes de la pensée, et conduit à un matérialisme pratique ainsi qu'à une oblitération du temps, qui conduit à des concepts contradictoires comme la notion d'effet-revenu, réfutée par Pascal Salin --et toute autre notion de "profit" dans des conditions dites d'"information parfaite".
-- A raisonner sur les jugements de valeur comme si on pouvait les connaître en-dehors de l'action concrète alors que seule l'action effective permet de les connaître si peu que ce soit.
Ce qui engendre toutes sortes d'affirmations arbitraires dans le domaine normatif.
On voit notamment force charlatans prétendre qu'on pourrait "accroître la production" en violant le consentement des individus, en quelque sorte en les "forçant à se conformer à leurs véritables préférences", postulat absurde qui sous-tend les arguties sur les prétendues "externalités".

Des recommandations politiques qui nient les postulats de départ

Tout cela illustre que la mathématisation de l'économie conduit aussi à faire comme si les Droits de propriété n'existaient pas, contredisant ainsi le postulat de leur existence qui est absolument nécessaire pour seulement pouvoir y spécifier les "modèles".

En particulier toutes les rationalisations de l'étatisme qui prétendent s'en autoriser nient les Droits de propriété de leurs victimes désignées, alors que si on les met en cause, ces Droits de propriété, c'est toute sa représentation théorique qui s'en trouve irrémédiablement réfutée.

Cette dépendance logique se traduit également dans l'arbitraire absurde des rationalisations en question. En effet ces rationalisations –"monopoles naturels", "externalités"-- non seulement ne fournissent aucun critère observable qui permette de constater ni de mesurer leurs prétendus "écarts à l'optimum", mais méconnaissent en outre le fait que, dans ces représentations théoriques mêmes, c'est par construction que la propriété, en tant que contrainte à l'action de chacun, y définit au départ le programme de maximisation de son utilité, de sorte qu'il est contradictoire et arbitraire de l'y présenter ensuite comme un obstacle à celle-ci : non seulement cela détruit complètement le modèle, mais c'est contraire à son propos même qui est de décrire la situation finale censée découler de ces définitions de départ.

Ces rationalisations, encore une fois, impliquent un vol de concepts et ce vol est double : non seulement parce qu'elles nient directement les postulats de départ des représentations théoriques dont elles prétendent s'autoriser, mais parce qu'elles les nient aussi dans leur raison d'être : étudier un problème économique doit partir de cette réalité que chacun ne disposera jamais que de moyens limités, et non pas présenter le vol comme un moyen de soi-disant le "résoudre".

Dans de tels modèles, en réalité, c'est l'échange volontaire des titres de propriété qui définit la seule possibilité concevable d'accroître son utilité dans les relations avec autrui, de sorte qu'il suffit de seulement mentionner cette possibilité d'échanger pour y dissiper toute illusion conceptuelle sur de prétendus "écarts à l'optimum" sur un marché libre. Si bien qu'

y inventer ces prétendus "écarts à l'optimum" sur un marché libre n'est qu'une interprétation absurde, fondée sur des prétextes arbitraires, de situations banales où certains échanges envisageables n'auront pas eu lieu parce que tous les propriétaires en cause n'étaient pas d'accord pour les faire, et qui sont de ce fait optimales en vertu des définitions mêmes de la théorie.
Mettre en cause la propriété de ces propriétaires écarte forcément de cet optimum, et en outre disqualifie logiquement toute conclusion que l'on prétendrait soi-disant "déduire" d'un modèle qu'on aurait de ce fait complètement détruit.

Etant donné qu'on ne peut pas comparer ni additionner les satisfactions personnelles, l"optimum social" ne peut exister, et la notion même n'a de sens, que comme une juxtaposition des "optimums personnels", et cette notion même d'"optimum personnel" ne peut elle-même logiquement se définir que relativement aux contraintes existantes. Que l'on mette en cause dans son principe cette condition logiquement nécessaire, et c'est la définition de l'optimum elle-même qui devient logiquement impossible.

De même, étant donné qu'on ne peut pas comparer ni additionner les satisfactions personnelles, l'"utilité sociale" ne peut exister, et la notion même n'a de sens, que comme une juxtaposition des "satisfactions personnelles", et cette notion même de "satisfaction personnelle" ne peut elle-même logiquement se définir que relativement aux contraintes existantes. Si on met en cause dans son principe cette condition logique nécessaire, alors la "satisfaction" dont on parle ne pourra plus se définir non plus.

Ainsi l'interventionnisme d'état, qui viole nécessairement les Droits de propriété existants, ne réduit pas seulement la satisfaction de "la société" en la personne de l'un de ses membres ; dans la mesure où il met en cause les conditions logiquement nécessaires de sa définition, il rend cette "utilité sociale" strictement indéfinissable.

La science réfute les propositions arbitraires, a fortiori celles qui sont contradictoires

C'est une deuxième raison pour laquelle Rothbard disait que l'intervention de l'état ne peut jamais accroître l'utilité sociale : il avait déjà prouvé --parce que cela implique ces comparaisons d'utilité entre les personnes qui sont absolument impossibles -- qu'il serait toujours nécessairement arbitraire d'affirmer qu'elle l'accroîtrait, ce qui réfute définitivement cette affirmation en raison : une proposition dont on est certain qu'elle ne sera jamais prouvée ne peut pas faire partie de la science.

Ici, nous venons de voir qu'en outre une telle affirmation serait absurde, puisqu'elle implique la contradiction du vol de concepts : l'emploi d'un mot dans un contexte où celui-ci ne peut plus avoir de sens. Prétendre que l'intervention de l'état "accroîtrait l'utilité sociale" est donc toujours faux, puisqu' une proposition absurde est toujours fausse en raison.

Et cela établit aussi que le respect de la propriété naturelle, qui seule permet à tous de maximiser leur utilité étant donnée la rareté existante, n'est pas seulement une condition suffisante de l'utilité sociale maximum, mais aussi sa condition nécessaire, puisqu'en son absence celle-ci ne peut pas être seulement définie. Et que, par conséquent, l'intervention de l'état n'empêche pas seulement la maximisation particulière de l'utilité sociale que le marché libre se trouve réaliser, mais qu'elle empêche en outre la seule qui soit possible parce qu'elle est la seule qui soit concevable.

Et, pour ceux à qui le raisonnement métaphysique est étranger et ne comprennent pas que la violence est nécessairement destructrice et ne peut servir la production que si elle neutralise des destructeurs violents, la démonstration de Bitur-Camember, qui ne fait appel qu'au raisonnement à l'équilibre, devrait suffire pour dissiper les doutes qui pourraient leur rester quant à ses effets sur la production.

Alors, évidemment, pour en déduire qu'en effet "l'intervention de l'état ne peut jamais accroître l'utilité sociale", il faut admettre qu'une proposition dont on a prouvé qu'en raison elle ne pourrait jamais être vraie (parce que nécessairement arbitraire), mais au contraire toujours fausse (parce que littéralement insensée) ne peut pas être vraie de la réalité. C'était évident pour Rothbard, initié par Ayn Rand à la philosophie réaliste, laquelle sait démontrer les rapports qui existent, et doivent exister, entre la logique et l'expérience. Pour les autres, rappelons-leur qu'il n'ont pas d'autre choix que d'embrasser un absurdisme plus ou moins conscient et explicite.

Un vrai programme de recherche ?

On pourrait imaginer des "modèles" mathématiques qui introduiraient la possibilité de mettre en cause des Droits de propriété, mais ce n'est pas ce qu'ont fait les "économistes" mathématiciens : en effet s'ils avaient voulu le faire, ils aurait dû définir ceux-ci, non plus comme des variables "certaines" mais comme des variables aléatoires, comme des sortes d'"options".

Il est vrai que cela compliquerait sérieusement leur recherche de leur fameux "équilibre général" --pour ne pas dire que cela la rendrait impossible.

Il leur faudrait en outre aussi appliquer le raisonnement en termes d'équilibre final à l'ensemble des coûts consentis pour s'emparer du butin de ces vols, ce qui conduirait à la démonstration de Bitur-Camember. Or, ce qu'établit celle-ci, c'est que l'ampleur de ces coûts-là a une tendance naturelle à rejoindre celle du butin en question ; avec pour conséquence que l'intervention de l'état finit toujours par détruire la totalité de la richesse dont elle s'est emparée. Si irréalistes qu'ils soient dans leurs représentations théoriques, ils ne sont pas forcément disposés à l'être à leurs propres dépens ; et ils ont bien compris que les hommes de l'état ne leur donnent pas l'argent volé dont ils vivent pour constater les destructions systématiques que cause leur violation des Droits de propriété.

Cette loi, les théoriciens de l'"équilibre général", auraient pourtant dû être les mieux placés pour la découvrir, dans la mesure où c'est dans le cadre de leurs hypothèses qu'elle serait automatiquement et exactement vraie, tandis que dans la réalité elle ne décrit qu'une tendance, évidemment certaine et inéluctable, mais dont les circonstances et le pseudo-expérimentalisme ambiant n'ont pas toujours permis de mesurer les effets

Une cacographie intellectuelle

Dans tous ces exemples, la formalisation mathématique n'a en aucune manière garanti la rigueur du raisonnement comme le croyait Stigler, mais sert au contraire à masquer son caractère contradictoire et de ce fait faux et source d'un arbitraire potentiellement infini. Et ce ne sont là que quelques exemples, parmi les plus nocifs parce qu'ils ne détruisent pas seulement la pensée mais empoisonnent la société.

La doublepensée est le pouvoir de garder à l’esprit simultanément deux croyances contradictoires, et de les accepter toutes deux
George Orwell, 1984

On voit donc que la mathématisation de l'économie peut gravement dégrader le raisonnement de ceux qui s'y adonnent : l'économie mathématique est une véritable cacographie intellectuelle, un système de postulats dont aucun ne saurait être pris au sérieux jusqu'au bout et la matrice potentielle d'innombrables contradictions, dont le vrai savant n'a que de bonnes raisons de se tenir à l'écart.

Un moyen d'intimidation

Cependant, en choisissant de ne pas s'en servir, ce vrai savant se fait passer pour un amateur même si c'est aux yeux des incompétents, que ceux-ci se reconnaissent ou non comme tels.

Comme langue hiératique de la science, la mathématique permet d'impressionner les naïfs, d'intimider les ignorants, et de disqualifier à leurs yeux ceux qui refusent de s'en servir. Dans la mesure où il est injustifié et sophistique, ne pouvant pas servir à découvrir la vérité mais à la masquer, son emploi dans les théories de l'action humaine s'interprète donc comme un réservoir de formules incompréhensibles visant à intimider au nom d'une prétendue "science", suivant le principe : omne ignotum pro magnifico. En somme, comme autant d'Abracadabras scientistes.

Ces Abracadabras scientistes visent :

à faire croire que leurs adeptes seraient plus scientifiques que les vrais logiciens, alors que par définition ils ne savent pas aussi bien raisonner, voire pas du tout --notamment, ce qui est crucial, en matière normative ;
à masquer, à eux-mêmes et aux autres, les présupposés absurdes, les fausses définitions et les contradictions internes de leurs "modèles", l'emploi de techniques avancées servant à ostraciser ceux qui ne les pratiquent pas, ainsi que d'alibi au refus de poser les questions pertinentes.
Entre autres, comme les neuf dixièmes des économistes vivent d'argent volé au contribuable, et comme il faut bien renvoyer l'ascenseur à la bande qui vole l'argent, à masquer l'absurdité des rationalisations derrière lesquelles ceux-ci le volent, et à leur en fournir de nouvelles, prétendument "scientifiques"...
ce qui permet d'en imposer au profane qui n'y comprend goutte et notamment ne soupçonne pas que la seule raison d'être de tout cela, c'est de rationaliser les différentes manières de lui voler son argent.

Les mathématiciens qui se prennent pour des économistes

Cela permet entre autres de faire carrière en économie à des mathématiciens, statisticiens voire ingénieurs dont la compréhension théorique en la matière est celle d'un étudiant de deuxième année (comme l'était celle de Keynes) et pire que nulle en philosophie -- puisque ce qu'ils croient en connaître est absurde.

Ils se font passer pour des économistes et se prennent pour tels, réussissant même à faire croire qu'ils sont bien les plus savants que les vrais. Cela leur permet de jouer les conseillers du Prince et de censurer les vrais économistes par les mots et par les actes, en s'appuyant sur la violence policière indirecte de la réglementation monopolistique et de l'impôt-subvention.

Les contradictions normatives du pseudo-expérimentalisme

Les pseudo-expérimentalistes se contredisent eux-mêmes s'ils reprochent aux philosophes moralistes et politiques d'employer exclusivement les moyens de preuve de la philosophie, puisque leur dogme reconnaît expressément que la science expérimentale ne peut pas en elle-même fournir de normes. A ce titre, la seule démarche cohérente de leur part serait :

pour ceux des pseudo-expérimentalistes qui admettent la possibilité d'une science normative objective et rationnelle, de reconnaître que les philosophes moralistes sont fondés à exercer leur métier d'après les règles qui sont les siennes,
et de reconnaître en outre que ceux-ci, et parmi eux tout particulièrement les philosophes politiques sont les seuls qui soient compétents pour justifier ou non les politiques et les institutions économiques et sociales ; en somme, par définition de renier la démarche technocratique.
Pour ceux des pseudo-expérimentalistes qui n'admettent pas la possibilité d'une science normative objective et rationnelle, de s'interdire à eux-mêmes tout énoncé normatif d'aucune sorte au nom de leur "science", réelle ou prétendue.

En somme, de renoncer là aussi à la démarche technocratique. La démarche technocratique est en toutes circonstances charlatanesque puisqu'en aucune manière la science expérimentale ne peut jamais fournir de normes.

Effets sur la théorie économique

En théorie économique, au moins, le pseudo-expérimentaliste est cohérent avec lui-même : affirmant faussement que l'on pourrait, et même devrait y appliquer la méthode expérimentale, il ne se contredit pas lui-même en multipliant les énoncés et les démarches qui présupposent implicitement et cette possibilité et cette nécessité.

Il reste que la méthode qu'il prône n'est pas applicable et que, comme nous l'avons vu, cela veut dire qu'il ne l'applique pas véritablement mais qu'il fait seulement semblant. Parce qu'il faut s'être toujours borné à faire semblant pour ne pas s'être aperçu que la méthode expérimentale n'est pas applicable à la théorie économique.

"Prouver expérimentalement" que deux et deux font quatre

En tant que tel, le pseudo-expérimentalisme ne peut inspirer aucun progrès à la théorie économique, puisque la méthode expérimentale ne peut rien y prouver, et qu'en outre les pseudo-expérimentalistes font seulement semblant de s'en servir.

Perte de temps

Pire, comme leurs préjugés méthodologiques excluent qu'un résultat puisse être définitivement établi, de sorte que, même quand leurs théories se trouvent être vraies – parce que, anciennes ou nouvelles, elles sont logiquement cohérentes – ils perdent un temps considérable à faire semblant de les "tester" empiriquement.

Passer à côté des découvertes

Enfin, comme le pseudo-expérimentalisme traduit une incapacité à raisonner dans de nombreux aspects de la théorie de l'action humaine, les pseudo-expérimentalistes passent sans arrêt à côté de conséquences intéressantes de leurs raisonnements logiques.

Les économistes correctement formés passent leur temps à les identifier, ces conséquences intéressantes, et s'exaspèrent à devoir constater que pour leur part, ces auteurs ne les ont pas vues. C'est pour eux particulièrement le cas des productions des économistes de Chicago, correctement formés à la théorie mais pas à la méthode, ou des théoriciens des choix publics qui ne sont pas, comme Buchanan, autrichiens.

On ne peut que gagner à choisir une méthode de recherche appropriée à son objet

Pour un économiste autrichien, la méthodologie pseudo-expérimentaliste abrutit les économistes par ailleurs bien formés, elle leur fait perdre les trois quarts de leur temps et de leurs efforts. A l'inverse, pour un économiste adopter les moyens de preuve de la philosophie et apprendre ses disciplines fait penser à l'achat d'un nouvel ordinateur au bout de dix ans : non seulement on peut faire plus vite tout ce qu'on faisait auparavant, mais on peut faire d'autres choses dont on n'avait même pas idée --comme démontrer que le principe dont se déduit la philosophie politique libérale est un présupposé nécessaire de tout discours rationnel.

"Prouver expérimentalement" que deux et deux font cinq

Cependant, pour être pseudo-expérimentaliste, il faut demeurer incapable de voir certaines contradictions : le pseudo-expérimentalisme le plus modéré demeure contradictoire ; il engendre et perpétue des erreurs et, dans cette mesure-là, est toujours un absurdisme.

Passer à côté des erreurs

De sorte que les pseudo-expérimentalistes, qu'ils reprennent des théories connues ou prétendent en inventer de nouvelles, ne sont pas forcement aussi capables d'identifier leurs contradictions que des gens plus complètement formés à la logique : le pseudo-expérimentalisme laisse passer des théories absurdes, dont les rationalisations de l'étatisme fournissent maint exemple.

Refuser a priori que deux et deux fassent quatre

Le pseudo-expérimentalisme comporte en outre un élément de falsification systématique de la théorie, qui tient au fait que –même s'il ne cherche jamais sérieusement à définir une expérience cruciale, dans la mesure où il exige une prétendue "vérification empirique", il oblige à formuler les énoncés théoriques de telle manière qu'ils soient "empiriquement testables", c'est-à-dire que l'on puisse imaginer une expérience qui les contredirait.

Un principe de falsification systématique

Or, comme nous l'avons vu, dès lors que l'on peut imaginer que l'expérience contredise un énoncé théorique en économie, cela veut dire qu'il est faux ! La recherche d'une théorie économique "testable", fort loin d'être une condition de son caractère scientifique comme le croient les pseudo-expérimentalistes les plus convaincus, garantit au contraire sa fausseté. Ce qui, associé à la prétention à "tester" les théories les mieux établies, veut dire que le pseudo-expérimentalisme a vocation ultime à dégrader et disqualifier toute théorie économique, en falsifiant systématiquement l'ensemble de ses énoncés pour les rendre, prétendument, "scientifiques" à l'aune de ses préjugés.

La destruction radicale dans un contexte d'inculture théorique

Cette dégradation peut se faire beaucoup plus radicale dans un milieu intellectuel où les lois de l'économie préalablement établies par la logique ne sont pas connues ni comprises.

Catastrophe écologique

En effet, de même que le pseudo-expérimentalisme a pu naître et se perpétuer, par un cercle vicieux de l'incompétence méthodologique, dans un milieu, l'Europe du début du XIXe siècle, où la transmission du savoir philosophique avait connu une panne majeure – due entre autres à la révolution française mais aussi à l'influence délétère de sophistes comme David Hume, de même le pseudo-expérimentalisme, implanté dans un monde intellectuel ignorant de la théorie économique, peut y engendrer un véritable nihilisme vis-à-vis de celle-ci.

On pense à la prolifération des lapins en Australie, ou à celle de la Caulerpa en Méditerranée : en-dehors de son milieu d'origine, une idée fausse exerce des ravages pires encore.

L'origine de l'historicisme

C'est ce qui s'est passé à la fin du XIXe siècle en Allemagne, où l'on a importé l'empirisme de Hume par l'intermédiaire de John Stuart Mill sans y importer une culture économique équivalente à la leur, ou la France dont les hommes de l'État, à partir de 1880, avaient confié l'enseignement de la "science économique"... à des agrégés de Droit et où ceux-ci sont allés chercher leur inspiration chez les analphabètes d'en face qu'ils comprenaient mieux que les vrais économistes parce que, justement, ceux-là n'en savaient pas beaucoup plus qu'eux-mêmes.

De David Hume, Ayn Rand écrivait notamment ceci :

"S'il était possible à un animal de décrire le contenu de sa conscience, le résultat serait une transcription de la philosophie de Hume.
"Ses conclusions seraient celles d'une conscience confinée au niveau de la perception, réagissant passivement à l'expérience des concrets immédiats, sans aucune capacité à former des abstractions, d'intégrer dans des concepts les objets qu'elle a perçus, attendant en vain qu'apparaisse un objet appelé 'causalité' --sauf qu'une telle conscience serait incapable de tirer aucune conclusion d'aucune sorte."
(Ayn Rand, For the New Intellectual, 1961, p. 24.)

Dans ce contexte d'inculture théorique, on ne peut plus faire semblant de vérifier que deux et deux font quatre : on ne sait même pas que deux et deux font quatre, et on ne pourra jamais s'en rendre compte tant qu'on s'obstinera à vouloir appliquer ces moyens de preuve-là.

Dans ces conditions, ce à quoi conduisent les expériences successives c'est à renoncer à toute théorisation en économie. Etant donné que la validation pseudo-expérimentale de toute théorie économique ne peut jamais qu'échouer, les "historicistes" économiquement incultes ne peuvent jamais "observer" que des régularités fugaces, éphémères, et transitoires : ils en déduisent alors qu'il n'y a pas de lois de l'économie, et en concluent que les hommes de l'état pourraient décider comme bon leur semble.

Or, les lois les plus importantes de l'économie, qui existent bel et bien, nous disent au contraire que les hommes de l'État, quand ils "interviennent", n'obtiennent pratiquement jamais les effets qu'ils prétendaient obtenir, la Loi de Bitur-Camember nous enseignant notamment que cette usurpation du pouvoir social détruit plutôt, en tendance, l'intégralité des ressources dont elle s'empare.

Loi générale que le pseudo-expérimentalisme a empêché de découvrir ceux qui étaient en principe les mieux placés pour la découvrir, à savoir les théoriciens de l'Équilibre général et ceux des Choix publics, et à la compréhension de laquelle le pseudo-expérimentalisme est probablement le plus grand obstacle puisque, dans l'appareil statistique accessible, la "comptabilité nationale" la nie par construction.


Voir aussi

Ludwig von Mises

Les équations de l'économie mathématique et le problème du calcul économique en régime socialiste
Remarques sur le traitement mathématique des problèmes de l'économie politique
Epistemological Problems of Economics


Friedrich Hayek :

"La source de l'orgueil scientiste : l'École polytechnique"


Murray Rothbard :

"Vers une reconstruction de la théorie de l'utilité et du bien-être"
"Le mythe de l'"efficience'"
"Les oripeaux de la science"
"Penser comme un économiste" Également disponible ici
Note sur l'économie mathématique
"Hoppephobia"


Juan Carlos Cachanosky :

"L'économie politique contre l'économie mathématique"


Hans-Hermann Hoppe :

"De la théorie économique du laissez-faire à la politique du libéralisme"
"Le rationalisme autrichien à l'ère du déclin du positivisme"
"Le socialisme des ingénieurs sociaux et les fondements de la théorie économique"
"L'école autrichienne et son importance pour la science économique"
De la certitude et de l'incertitude ou : quelle peut être la rationalité de nos anticipations ?"


François Guillaumat :

"Les impasses du pseudo-expérimentalisme en économie"
"Superstition de la « science » : comment le socialisme falsifie la méthode expérimentale"


Georges Lane :

Catallaxie logique ou catallaxie mathématique


Anthony de Jasay

Le réversible n'est pas testable - Réflexions sur la pensée politique de Karl Popper


Émissions de Lumière 101 avec François Guillaumat et Georges Lane :

"Ultralibéralisme ou infradéterminisme"
"Le pseudo-expérimentalisme"
"Pourquoi tant de physiciens se prennent pour des économistes"
"Prouver statistiquement que deux et deux font cinq"
"Les mots-virus"
"Crise scientifique et crise intellectuelle"
"Économie et mathématiques"
"Créationnisme économique"
"L’historicisme"
“L'objectivisme de Ayn Rand, c'est la science des définitions”


François-René Rideau :

Les fondements épistémologiques de la praxéologie