Omne ignotum pro magnifico

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Omne ignotum pro magnifico, formule latine pour dire "ce qu'on ne sait pas, on lui donne une importance démesurée" ou "je me laisse impressionner par ce que je ne comprends pas" est un principe d'intimidation rhétorique par lequel le détenteur d'une science particulière cherche à disqualifier ses adversaires en les plaçant sur ce terrain-là, s'ils ne le maîtrisent pas.

C'est une variante pratique de l'argument d'autorité lequel, en logique, n'est évidemment pas probant. Et dans la mesure où la discipline intellectuelle en question n'est pas pertinente au débat, son emploi sera carrément sophistique.


Ainsi, dans les superstitions anciennes, le Sorcier ou le Grand-prêtre marmonne des formules incompréhensibles au profane, pour bien lui faire comprendre qu'il n'a aucune prise sur ce qui se passe, qu'il est intellectuellement désarmé pour en juger.

Le scientisme moderne use et abuse de ce genre de procédé, parfois de manière ironique pour illustrer celui-ci. On raconte que le mathématicien bâlois Leonhard Euler aurait un jour cherché à faire mesurer les limites de sa compétence à Diderot, en écrivant : "e + 1 = 0, donc Dieu existe", et en mettant celui-ci au défi de répondre à cette "démonstration".

A l'évidence, la technocratie socialiste use et abuse d'un langage abscons, éventuellement chiffré, pour camoufler le fait qu'elle n'est qu'une bande de voleurs. Elle stipendie des mathématiciens, soi-disant économistes, pour fournir des rationalisations alambiquées à son pillage organisé, les Abracadabras scientistes.

On peut renvoyer l'ascenseur aux technocrates en question, en les plaçant sur le terrain des philosophies morale et politique qu'ils ne maîtrisent pas, ne les ayant pour la plupart jamais apprises. Comme il se trouve en outre que c'est la philosophie politique et elle seule qui permet, logiquement, de justifier ou de condamner quelque politique que ce soit, ce terrain-là est précisément celui qu'ils prétendent à tort occuper, celui où ils se sont eux-mêmes effectivement aventurés alors qu'ils n'y possèdent a priori aucune compétence.

En effet lorsque, commettant un non sequitur qui devrait être évident pour tout le monde, ils prétendent faussement tirer des recommandations de politiques économiques et sociales de leurs prétendus raisonnements économiques, et de leurs observations réelles ou prétendues, ce qu'ils font en réalité, c'est introduire en fraude dans leurs conclusions des jugements de valeur qu'ils n'ont nullement justifiés, qu'ils ne sauraient pas justifier, et dont la plupart prétendent en outre, à partir de préjugés philosophiques fallacieux, qu'on ne saurait même pas les justifier ni les réfuter.