Libéral-libertaire
Depuis quelques années, l'étiquette, considérée comme stigmatisante, "libéral-libertaire" tend à être utilisée par les pseudo-conservateurs de tout bord (de droite, de gauche ou "ni de droite, ni de gauche") – beaucoup d'entre eux étant de bons esclavagistes-absurdistes – contre ceux à qui ils reprochent de n'être pas assez étatistes, dans quelque domaine que ce soit, que leurs cibles soient des vrais libéraux ou des pseudo-libéraux – ou même parfois des anti-libéraux revendiqués (aspect Folie française) –, l'expression "libéral-libertaire" n'ayant par ailleurs pas de sens politico-idéologique rationnellement définissable (en d'autres termes, toute définition que peuvent en donner les pseudo-conservateurs est au mieux non pertinente, au pire absurde).
Usage dans le contexte de la Folie française
L'expression "libéral-libertaire" est, dans le contexte du débat idéologique français, une escroquerie intellectuelle – une de plus – destinée à stigmatiser et/ou à discréditer le libéralisme.
Le qualificatif – vu comme fortement péjoratif – a commencé à apparaître médiatiquement au milieu des années 1990 dans les milieux proches de Jean-Pierre Chevènement/"jacobins-républicains" (Régis Debray, le torchon Marianne, Philippe Cohen, Emmanuel Todd…), gaullistes/souverainistes (Henri Guaino, Paul-Marie Coûteaux…) et communistes tendance marxiste-léniniste-staliniste (Alain Soral, sous l'influence de Michel Clouscard…), pour ensuite être adopté plus généralement par tous les pseudo-conservateurs de gauche et de droite. Bien que personne ne revendique l'étiquette (et que les quelques personnes qui pourraient éventuellement, si tant est que cela ait un sens rationnellement identifiable, légitimement se qualifier de "libérales-libertaires" n'aient strictement aucune influence médiatique…), le terme a d'abord et essentiellement servi à tous les gens pré-cités à attaquer les (post-)soixantehuitards "sociaux-démocrates", droits-de-l'hommistes, union-européistes et mondialistes et en particulier les figures emblématiques que sont Bernard-Henri Lévy et Daniel Cohn-Bendit. Comme si ce dernier, notamment, était libéral[1] et non pas ce qu'il est vraiment, à savoir un semi-esclavagiste-absurdiste, thuriféraire de la pseudo-démocratie socialiste et, simplement, à l'occasion moins fanatiquement étatiste et statolâtre que d'innombrables autres figures de la classe parlante française et en particulier ceux qui le dénoncent comme "libéral-libertaire".
- ^ Alors qu'il dénonce, comme tout le monde, le "néo-libéralisme" et "l'ultra-libéralisme"…
Utilisation dans un but de discréditer
Libéral-libertaire est utilisé par certains esclavagistes-absurdistes contre ceux qu'ils accusent de ne pas être suffisamment étatistes, qu'ils soient libéraux, libertaires, ou ni l'un ni l'autre.
De même que extrême-droite ou populisme, le terme a une signification suffisamment vague pour pouvoir y classer différentes sensibilités à la légère. Le but étant de créer l'amalgame entre libéral et libertaire, ou même avec libertin, hédoniste, nihiliste.
Le terme peut donc être utilisé par différentes tendances :
- par des conservateurs qui veulent créer l'amalgame entre défense libérale des libertés personnelles et position libertaire, de gauche, ou avec un une opposition à la morale, ou même un comportement libertin ou hédoniste ;
- par des socialistes qui veulent reprocher à des libertaires de trop défendre la liberté, en les associant au libéralisme économique que ces derniers abhorrent par ailleurs.
Erreurs de catégorie
Pour clarifier le débat, il faut donc commencer par éviter les erreurs de catégorie. Il faut donc distinguer :
- les opinions politiques, qui concernent la question du Droit, de l'usage de la violence légitime (libéral, libertaire), ce qui doit être interdit par la loi ;
- les opinions morales, qui impliquent un jugement de valeur sur nos comportements vis-à-vis des autres, sur ce qu'il faut faire (nihilisme) ;
- les opinions philosophiques, religieuses, médicales etc sur comment mener la "bonne vie", sur ce qui est bon pour la santé ou néfaste ;
- les simples goûts ou préférences personnels ;
- le comportement personnel (libertin, hédoniste).
Tout mélange entre ces différentes catégories vise à détourner le débat, généralement d'ordre uniquement politique, vers des considérations dès lors hors sujet, de type ad hominem.
Par exemple :
- Le débat sur les dangers prouvés ou potentiels du cannabis et des autres drogues, légales ou non, est justifié, mais dans ce contexte hors sujet: c’est une question que peut se poser tout un chacun pour savoir s’il souhaite en consommer ou non, que les parents peuvent se poser avant d’avertir leurs enfants contre ses dangers, que les médecins peuvent se poser pour faire des recommandations ou des prescriptions.
- Mais ce n’est pas une question que devrait se poser le législateur.
Un oxymore ou un pléonasme
Au-delà de son usage rhétorique, le terme a-t-il un sens rationnel définissable?
Sens contradictoire
D'après wikipedia [2], le terme libertaire a été créé précisément par opposition au libéralisme, les associer serait donc nécessairement contradictoire.
Sens redondant
Le terme semble parfois utilisé pour désigner des libéraux qui défendraient les libertés personnelles en plus des libertés économiques. Dans ce sens-là, il est alors redondant : les vrais libéraux ont toujours compris que l'une ne va pas sans l'autre :
- Ludwig von Mises défendait la légalisation des drogues, et prônait la tolérance :
- Un homme libre doit être capable de supporter que ses concitoyens agissent et vivent différemment que ce qu’il considère comme bon, et doit se retenir d’appeler la police au moindre comportement qui lui déplaît.
- Ludwig von Mises, Liberalismus, publié en 1927
- Milton Friedman s'est battu pour la légalisation des drogues et la fin de la conscription.
Plus généralement :
- La distinction entre libertés personnelles et libertés économiques n’est, cependant, que rarement pertinente : la liberté d’expression personnelle implique la liberté économique de vendre ses livres ou fonder son journal. Même la liberté de travail peut être vue comme une forme de la liberté d’association. Dans le cas de la prostitution, la vente d’un service sur le marché est liée à l’une des libertés les plus intimes qui soit : la liberté sexuelle.