Libéralisme modéré ou pseudo-libéralisme
Le libéralisme est souvent objet de falsifications.
Confusions terminologiques
Libéralisme véritable : libéralisme, laissez-faire.
Libéraux modérés, semi-libéraux ou pseudo-libéraux
Nous pouvons distinguer :
- Ceux qui se réclament du libéralisme, à tort ;
- Ceux qui ne se réclament pas du libéralisme, à tort ;
- Ceux qui ont apporté des contributions valides au libéralisme ;
- Ceux qui ont appliqué certaines politiques partiellement libérales ;
- Ceux qui préconisent certaines politiques partiellement libérales, sans nécessairement se référer au libéralisme en général (et à juste titre dans ce cas-là). On trouve notamment dans cette catégorie certains économistes comme feu Jacques Marseille, Michel Godet ou Jean-Marc Daniel ;
- Ceux qui, par leur formation intellectuelle, connaissent la pensée libérale correcte et y adhèrent dans ses grandes lignes, mais édulcorent leur discours public pour pouvoir faire carrière. Progressivement, par un phénomène psychologique qu’on peut aisément imaginer, ils croient de plus en plus à ce qu’ils racontent et deviennent, au mieux, de véritables semi-libéraux, voire des pseudo-libéraux (à cet égard, ils constituent une version atténuée des libéraux-traîtres, voir infra).
- etc.
Les pseudo-libéraux sont ceux qui se réclament à tort du libéralisme. Il y a également des « libéraux modérés » ou semi-libéraux, qui ont une approche libérale plus ou moins correcte dans l’un ou l’autre domaine, mais pas dans tous.
- Philippe Manière
- Nicolas Baverez
- Gaspard Koenig
- Mathieu Laine
- Nicolas Bouzou
- Denis Payre
- Robin Rivaton
- Joseph Macé-Scaron
- Brice Couturier
- Pierre Louette
- Claude Gamel
- Guillaume Bazot
- L’hebdomadaire britannique The Economist
- Le quotidien français L’Opinion (qui a le mérite de donner la parole de temps en temps à de vrais libéraux, par exemple Pascal Salin)
- L’hebdomadaire français Le Point : quelques articles et éditoriaux qui présentent des aspects de semi-libéralisme, notamment sur le plan économique, et qui, en tout cas, ne donnent pas dans la Folie française, ce qui est toujours bon à prendre. Mais d’un autre côté, il s’agit du média écrit à forte diffusion qui a le plus contribué à l’exposition du super-absurdiste Michel Onfray, qui, lui, donne à fond dans la Folie française… (même si, soyons honnêtes, ce n’est pas sur le sujet du libéralisme que Le Point a majoritairement donné la parole à Michel Onfray)
- Le mensuel français Capital (le magazine papier) : quelques aspects plus ou moins libéraux, notamment dans la critique de la dépense publique.
Pseudo-libéraux « de gauche »
Libéralisme politique, libéral-libertaire, liberalism américain
Partisans
- Monique Canto-Sperber
- Marcela Iacub
- John Rawls
- Ronald Dworkin
- Matt Zwolinski
- Amartya Sen
- Philippe Van Parijs
- Zoltan Istvan
- David Spector
Concepts
Critiques
Socio-démocrates
Économie sociale de marché, Troisième-voie, libéralisme social, social-libéralisme, blairisme, etc.
Partisans
- Catherine Audard
- Alain Policar
- Alain Minc
Concepts
Critiques
Libéraux-conservateurs
Partisans d’un certain libéralisme économique couplé au conservatisme.
Partisans
Concepts
Critiques
Libéraux-traîtres
Ceux qui ont été vraiment libéraux dans le passé et qui au fil des années ont commencé à renier leurs idées pour se conformer à des degrés divers à l’idéologie dominante.
- Guy Sorman (le pire dans le genre)
- Alain Madelin
Semi-épouvantails engendrés par le pseudo-libéralisme
Il faut signaler également quelque chose qui ne relève pas stricto sensu du pseudo-libéralisme, mais qui en est en quelque sorte un produit dérivé, un produit dérivé de très mauvaise qualité : l’instrument rhétorique et sophistique qui consiste de la part d’un non-libéral à dire aux libéraux ce qu’ils devraient penser s’ils étaient, selon ce non-libéral, cohérents. Ce qui permet ce sophisme est la difficulté de faire le tri entre les vrais libéraux, les semi-libéraux et les pseudo-libéraux, problème naturellement facilité par le fait que le libéralisme n’a pas – et ne peut avoir – d’autorité centrale (ni même de figure dominante, comme Ayn Rand pour les Objectivistes par exemple). Il faut alors s’en tenir non pas aux arguments d’autorité (autre sophisme), mais étudier sérieusement la théorie libérale et identifier ce qui est cohérent avec elle et ce qui ne l’est pas, bien que défendu par des auteurs par ailleurs respectables (ou non, selon les cas).
Deux cas se présentent alors :
- Le sophisme du « en tant que libéral, vous devriez être pour », sophisme de l’épouvantail ;
- Le sophisme du « même les/des libéraux sont pour » (variante: « ce n’est pas du socialisme, car des libéraux sont pour ».), semi-épouvantail dans la mesure où certains libéraux, pseudo-libéraux ou semi-libéraux ont pu bel et bien avoir une telle opinion sur un sujet donné ;
- Indeed, how often do we hear nowadays from statists and in defense of a statist agenda cries such as “even Hayek (Friedman) says, or, not even Hayek (Friedman) denies that such and such must be done by the State!” [1]
Exemples
- Un exemple assez répandu est le fait d’affirmer que les libéraux devraient être opposés à l’héritage (au sens premier du terme : le fait d’obtenir un patrimoine par succession) et favorables à des taux d’imposition sur la succession très élevés. Le socialiste Christian Chavagneux est par exemple un propagateur de ce grossier sophisme. Le fait que des semi-libéraux comme Charles Poncet soient effectivement favorables à une imposition confiscatoire de l’héritage favorise naturellement la propagation du sophisme auprès des profanes (pour les libéraux compétents en revanche, il révèle surtout l’incompréhension crasse de la définition de base du libéralisme en tant que théorie du Droit fondée sur le droit de propriété).
- C’est aussi le cas par exemple du revenu universel défendu hélas même par bon nombre de semi/pseudo-libéraux.