« Voleurs de pauvres » : différence entre les versions

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''La justice sociale,  cause essentielle  de l’exclusion du même nom''
''La justice sociale,  cause essentielle  de l’exclusion du même nom''


:::Les gens  qui se battent  pour la libre entreprise  […]  
:::Les gens  qui se battent  pour la libre entreprise  […]
ne défendent pas les intérêts  de ceux  qui se trouvent  aujourd’hui  être riches.
:::ne défendent pas les intérêts  de ceux  qui se trouvent  aujourd’hui  être riches.
:::::Ludwig von MISES,  L’Action humaine
:::::Ludwig von MISES,  L’Action humaine


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:“la propriété naturelle,  qui  interdit  de voler  aux puissants  comme aux faibles”.   
:“la propriété naturelle,  qui  interdit  de voler  aux puissants  comme aux faibles”.   


Car  ce qu’a l’air  d’y  suggérer  Anatole FRANCE,  c’est que  la propriété  ne serait  une contrainte  que pour  les pauvres,  et ne gênerait guère  les riches.  Je souhaite  rappeler  un certain nombre  de faits  évidents,  et d’autres qui le sont moins,  pour montrer  que l’intérêt suprême des pauvres  est au contraire,  bel et bien,  que personne ne vole personne.
Car  ce qu’a l’air  d’y  suggérer  Anatole FRANCE,  c’est que  la propriété  ne serait  une contrainte  que pour  les pauvres,  et ne gênerait guère  les riches.  Je souhaite  rappeler  un certain nombre  de faits  évidents,  et d’autres qui le sont moins,  pour montrer  que l’intérêt suprême des pauvres  est au contraire,  bel et bien,  ''que personne ne vole personne''.


==Rappel  de quelques  évidences==
==Rappel  de quelques  évidences==
Le pauvre  est prétexte  à force politiques  de redistribution,  entreprises  au nom  d’une prétendue “justice  sociale”.  Or,  à dénoncer celle-ci  comme une escroquerie  morale,  on  risque encore  de faire  de la peine  à des gens sincères.  Ils semblent penser qu’une injustice pourrait être commise  sans violence,  tromperie  ni ignorance coupable.
Le pauvre  est prétexte  à force politiques  de redistribution,  entreprises  au nom  d’une prétendue “justice  sociale”.  Or,  à dénoncer celle-ci  comme une escroquerie  morale,  on  risque encore  de faire  de la peine  à des gens sincères.  Ils semblent penser qu’on pourait comettre une injustice sans violence,  mensonge ni ignorance coupable,  et à l'inverse, qu'on pourrait  en toute innocence  commettre des violences, organiser des tromperies  et refuser de conaître les effets de ses actes.


On pourrait associer  cette idée  à la conception  augustinienne,  janséniste  voire protestante  de la nature humaine,  réfutée  par le canon 7  du Concile de Trente,  où la nature  humaine est si totalement  pervertie  par le péché originel  que l’on pourrait  faire le mal  sans avoir aucune possibilité  de le connaître.   
On pourrait associer  cette idée  à la conception  augustinienne,  janséniste  voire protestante  de la nature humaine,  réfutée  par le canon 7  du Concile de Trente,  où la nature  humaine est si totalement  pervertie  par le péché originel  que l’on pourrait  faire le mal  sans avoir aucune possibilité  de le connaître.   


On n’exprime  pas toujours  clairement  cette idée,  et c’est ce qui fait sa force  parce qu’elle ne résiste  pas à l’examen  rationnel.  Et lui opposer  des “preuves”  factuelles  est quand même  faire  trop bon marché  du fait  que la propriété naturelle  est logiquement prouvée  et que  l’expérience  ne peut pas  contredire  la logique,  parce qu’elle en est  elle-même  dépendante.   
On n’exprime  pas toujours  clairement  cette idée,  et c’est ce qui fait sa force  parce qu’elle ne résiste  pas à l’examen  rationnel.  Et lui opposer  des “preuves”  factuelles  est quand même  faire  trop bon marché  du fait  que la propriété naturelle comme critère de justice - qui réfute  toute idée d'injustice sans interférence avec la possession légitime - est logiquement prouvée  et que  l’expérience  ne peut pas  contredire  la logique,  parce qu’elle en est  elle-même  dépendante.   
Comme le dit  Hans-Hermann HOPPE :   
 
Pour reprendre les termes de Hans-Hermann HOPPE :   


:L'expérience  ne peut pas  l'emporter  sur la logique,  c'est le contraire  qui est vrai.  C'est  la logique  qui améliore  l'expérience  et qui nous dit  quel est le type  d'expérience  qu'il nous est possible d'avoir  et lesquelles  sont au contraire  le produit  de la confusion intellectuelle,  et qu'on fera donc bien  d'appeler des "rêveries"  ou des "fantaisies"  plutôt que  de les prendre  pour des "expériences"  de la réalité [1].
:L'expérience  ne peut pas  l'emporter  sur la logique,  c'est le contraire  qui est vrai.  C'est  la logique  qui améliore  l'expérience  et qui nous dit  quel est le type  d'expérience  qu'il nous est possible d'avoir  et lesquelles  sont au contraire  le produit  de la confusion intellectuelle,  et qu'on fera donc bien  d'appeler des "rêveries"  ou des "fantaisies"  plutôt que  de les prendre  pour des "expériences"  de la réalité [1].


==La  “justice sociale”  c’est  le n’importe quoi  idolâtre  de l’État==
==La  “justice sociale”, c’est  le n’importe quoi  idolâtre  de l’État==
La propriété naturelle  consiste  à ne pas voler  ni tromper autrui.  Elle n’est  pas seulement  un principe traditionnel  et irréfutable,  universel  et exclusif  de tout autre,  ce qui suffit  à disqualifier  toute définition concurrente  de la justice,  elle est aussi  son seul critère  objectivement constatable.   
La propriété naturelle  consiste  à ne pas voler  ni tromper autrui.  Elle n’est  pas seulement  un principe traditionnel  et irréfutable,  universel  et exclusif  de tout autre,  ce qui suffit  à disqualifier  toute définition concurrente  de la justice,  elle est aussi  son seul critère  objectivement observable.   


Toute  notion  de “justice sociale”  oppose expressément  à la justice naturelle,  dont elle prétend  réformer les effets,  une prétendue “justice  distributive”  incompatible  avec elle.  Elle ouvre donc  la boîte de Pandore  de l’arbitraire  et du subjectivisme  inhérents  au  socialisme.  Et c’est  une idolâtrie  de l’État  parce que seul  Dieu  est propriétaire  et maître  de toute chose,  et peut sonder les reins et les cœurs  au point  d’apprécier  les besoins  en dépit de ceux  qui les éprouvent,  les mérites  en dépit  de ceux  qui reçoivent  les services.   
Toute  notion  de “justice sociale”  oppose expressément  à la justice naturelle,  dont elle prétend  réformer les effets,  une prétendue “justice  distributive”  incompatible  avec elle.  Elle ouvre donc  la boîte de Pandore  de l’arbitraire  et du subjectivisme  inhérents  au  socialisme.  Et c’est  une idolâtrie  de l’État  parce que seul  Dieu  peut être propriétaire  et maître  de toute chose,  et sonder les reins et les cœurs  au point  d’apprécier  les besoins  en dépit de ceux  qui les éprouvent,  les mérites  en dépit  de ceux  qui reçoivent  les services.   


===La redistribution politique socialiste  est faite par les puissants  aux  dépens  des faibles===
===La redistribution politique socialiste  est faite par les puissants  aux  dépens  des faibles===
Mais il est  une évidence  bien plus sûre  encore,  c’est qu’on  ne peut pas trouver  de meilleure  définition  du pouvoir  politique  que de pouvoir  faire violence  aux autres,  ni de la faiblesse  que d’être impuissant contre une agression.   
Mais il est  une évidence  bien plus sûre  encore,  c’est qu’on  ne peut pas trouver  de meilleure  définition  du pouvoir  politique  que d'être en mesure de faire impunément violence  aux autres,  ni de la faiblesse  que d’être impuissant contre une agression.   


Comme la propriété  naturelle est toujours  première,  il en résulte  de toute nécessité  que toute redistribution  politique  socialiste  qui la nie et prétend,  soi-disant,  la “réformer”,  est faite  par les puissants  et s’exerce  aux  dépens des faibles.   
Comme la propriété  naturelle est toujours  première,  il en résulte  de toute nécessité  que toute redistribution  politique  socialiste  qui la nie et prétend,  soi-disant,  la “réformer”,  est faite  par les puissants  et s’exerce  aux  dépens des faibles.   


===Qui donc est ''puissant''  dans la démocratie  sociale ?===
===Qui donc est ''puissant''  dans la démocratie  sociale ?===
Il est vrai que  dans une société  démocratique  idéale  au sens  de ROUSSEAU,  société  de masse sans corps  intermédiaire,  aux choix politiques déterminés par la seule cupidité,  le candidat au pouvoir doit toujours  voler  la moitié riche pour y accéder.  Mais au profit de qui ?  Si sa coalition  majoritaire  dépasse les 50 %,  il aura moins  de butin  à répartir,  entre davantage  de receleurs,  il risque d’être  battu.  Dans ces conditions,  il y a bien  des chances que les votes  s’équilibrent.  C’est donc  l’électeur  du milieu,  l’électeur  médian,  qu’il faut courtiser.  C’est lui  qui recevra  l’essentiel  des redistributions.  Mais les candidats  seront aussi sensibles  aux lobbies,  qui contrôlent  des blocs de voix  et menacent  de les donner  à l’adversaire,  et aux riches,  qui peuvent  leur donner d’autres moyens  de l’emporter  dans la rivalité électorale,  notamment  se faire connaître  ou acheter les juges.  Ainsi  s’organise  la politique.
Il est vrai que  dans une société  démocratique  idéale  au sens  de ROUSSEAU,  société  de masse sans corps  intermédiaire,  aux choix politiques déterminés par la seule cupidité,  le candidat au pouvoir doit toujours  voler  la moitié riche pour y accéder.  Mais au profit de qui ?  Si sa coalition  majoritaire  dépasse les 50 %,  il aura moins  de butin  à répartir,  entre davantage  de receleurs,  il risque d’être  battu.  Dans ces conditions,  il y a bien  des chances que les votes  s’équilibrent.  C’est donc  l’électeur  du milieu,  ''l’électeur  médian'',  qu’il faut courtiser.  C’est lui  qui recevra  l’essentiel  des redistributions.  Mais les candidats  seront aussi sensibles  aux lobbies,  qui contrôlent  des blocs de voix  et menacent  de les donner  à l’adversaire,  et aux riches,  qui peuvent  leur donner d’autres moyens  de l’emporter  dans la rivalité électorale,  notamment  se faire connaître  ou acheter les juges.  Ainsi  s’organise  la politique.


Dans ces conditions  l’un et l’autre  parti de gouvernement  ont intérêt à faire,  et feront largement la même politique,  le “parti des riches”  devant  constamment voler ses propres électeurs  en s’efforçant  de leur présenter  comme pire  l’autre terme  de l’alternative.  Comme le dit Anthony de JASAY :  
Dans ces conditions  l’un et l’autre  parti de gouvernement  ont intérêt à faire,  et feront largement la même politique,  le “parti des riches”  devant  constamment dépouiller ses propres électeurs  en s’efforçant  de leur présenter  comme pire  l’autre terme  de l’alternative.  Comme le dit Anthony de JASAY,  appliquant aux marges de manoeuvre de la politique  les lois universelles de la tendance vers l'équilibre concurrentiel :  


:[que ce soit]  avec l'argent de la minorité qu'il faut payer la majorité […] ne laisse guère aux hommes de l'Etat le choix  du système  redistributif  à imposer […] le principe même de la "décision populaire" conduit à une situation où il n'y a plus grand-chose entre quoi décider [2].   
:[que ce soit]  avec l'argent de la minorité qu'il faut payer la majorité […] ne laisse guère aux hommes de l'Etat le choix  du système  redistributif  à imposer […] le principe même de la "décision populaire" conduit à une situation où il n'y a plus grand-chose entre quoi décider [2].   


==Les pauvres sont des cons==
==Les pauvres sont des cons==
Le pauvre  c’est celui qui n’a pas su produire…  ou voler suffisamment :  il a donc  peu de chances d’être  lui-même puissant,  soit  qu’il n’ait pas assez  d’instruction,  soit  qu’on le dupe facilement.  Le dessinateur REISER  avait  donné  ce titre  à l’un de ses albums :  ''Les pauvres sont des cons''.   
Le pauvre  c’est celui qui n’a pas su produire…  ''ou voler'' suffisamment :  il a donc  peu de chances d’être  lui-même puissant,  soit  qu’il n’ait pas assez  d’instruction,  soit  qu’on le dupe facilement.  Le dessinateur REISER  avait  donné  ce titre  à l’un de ses albums :  ''Les pauvres sont des cons''
 
Car le pauvre  qui devient  puissant  — le gangster cégétiste,  par exemple —  eh bien  ''il devient riche'' (Michel de Poncins  a calculé  le capital qu'il faudrait avoir  pour se payer les avantages en nature  des syndicalistes et autres fonctionnaires :  ces gens-là arrivent à le cacher,  mais leur richesse est fabuleuse).   


Car le pauvre  qui devient  puissant  — le gangster cégétiste,  par exemple —  eh bien  il devient riche.  On pourrait  appeler cela  le Paradoxe de Robin des Bois.  René GOSCINNY  l’a présenté  dans une aventure  de LUCKY LUKE  où Jesse JAMES,  qui affecte  de voler les riches  pour  donner aux  pauvres,  après lui avoir  officiellement demandé  s’il l’était,  donne  à un pauvre  le butin  d’un de ses vols  — “je suis riche !”  s’écrie celui-ci  Alors  Jesse JAMES  le vole à son tour,  puisqu’il est riche.
On pourrait  appeler cela  le ''Paradoxe de Robin des Bois''.  René GOSCINNY  l’a présenté  dans une aventure  de LUCKY LUKE  où Jesse JAMES,  qui affecte  de voler les riches  pour  donner aux  pauvres,  après lui avoir  officiellement demandé  s’il l’était,  donne  à un pauvre  le butin  d’un de ses vols  — “je suis riche !”  s’écrie celui-ci  Alors  Jesse JAMES  le vole à son tour,  puisqu’il est riche.


Bref,  lorsqu'il arrive que les riches  ne soient pas  puissants  ni les pauvres faibles  (comme il arrive en partie à la suite d'une révolution),  cela ne peut pas durer :  avec un État voleur  comme la démocratie  sociale,  il faut  que l'argent  achète les armes  et que les armes volent l'argent.  La tendance  est donc  à ce que les riches soient puissants,  et les pauvres  faibles.  
Bref,  lorsqu' ''il arrive que les riches  ne soient pas  puissants  ni les pauvres faibles'' (cela peut se produire à la suite d'une révolution),  cela ne peut pas durer :  avec un État voleur  comme la démocratie  sociale,  il faut  que l'argent  achète les armes  et que les armes volent l'argent.   
La tendance  est donc  à ce que les riches soient puissants,  et les pauvres  faibles. Ce n'est là qu'une tendance,  l'un et l'autre sont  ''formellement distincts'',  et  c'est  l'essence de la falsification marxiste de la lutte des classes que de postuler que les riches seraient automatiquement puissants : c'est une injustice ignoble que de traiter automatiquement les riches comme s'ils étaient de puissants voleurs,  et comme si les socialistes au pouvoir n'en étaient pas. Cependant,  cette tendance  est toujours  à l'oeuvre. 


Non seulement  les pauvres  ne peuvent pas acheter le pouvoir,  mais on les ''trompe'' facilement.  On comprendra mieux  à quel point  quand on aura  mesuré  l’ampleur  de l’illusion fiscale,  l’ignorance  qui règne  sur les effets réels  de la redistribution politique socialiste.  Car celle-ci  ne conduit jamais  aux résultats  promis.  C’est d’ailleurs  pourquoi  tous ses adeptes  haïssent les économistes,  dont c’est  le métier  que de le savoir.  
Non seulement  les pauvres  ne peuvent pas ''acheter'' le pouvoir,  mais on les ''trompe'' facilement.  On comprendra mieux  à quel point  quand on aura  mesuré  l’ampleur  de l’ ''[[illusion fiscale]]'',  l’ignorance  qui règne  sur les effets réels  de la redistribution politique socialiste.  Car celle-ci  ne conduit jamais  aux résultats  promis.  C’est d’ailleurs  pourquoi  tous ses adeptes  haïssent les économistes,  dont c’est  le métier  que de le savoir.  


===On peut  mentionner au moins  quatre  grands  procédés  d’illusion fiscale :===   
===On peut  mentionner au moins  quatre  grands  procédés  d’illusion fiscale :===   
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===Quelques politiques  qui volent les pauvres  alors qu’on croit le contraire===
===Quelques politiques  qui volent les pauvres  alors qu’on croit le contraire===
Rien  n’est donc plus facile  à quiconque  connaît  l’incidence réelle de la redistribution  que d’énumérer  des politiques  qui volent  les pauvres,  alors  que l’opinion reçue  est qu’elles  volent les riches  au profit  des pauvres .  ainsi,
Rien  n’est donc plus facile  à quiconque  connaît  l’incidence réelle de la redistribution  que d’énumérer  des politiques  qui volent  les pauvres,  alors  que l’opinion reçue  est qu’elles  volent les riches  au profit  des pauvres [3].  ainsi,


:— l’impôt sur les sociétés,  ostensiblement dirigé contre les capitalistes,  vole surtout  les salariés :  ce sont les marchés  financiers qui déterminent  la rentabilité nette  des placements.  Dans un pays  affligé  par cet impôt sur les sociétés,  les capitalistes  n’investissent  que si la rentabilité brute  est assez grande  pour compenser cet impôt,  rétablissant la rentabilité nette  imposée par la concurrence.  Et il faudra bien  prendre la différence  sur le prix  des fournitures  de l’entreprise,  donc  largement sur les salaires.  .   
:— '''l’impôt sur les sociétés''',  ostensiblement dirigé contre les capitalistes,  vole surtout  les salariés :  ce sont les marchés  financiers qui déterminent  la rentabilité nette  des placements.  Dans un pays  affligé  par cet impôt sur les sociétés,  les capitalistes  n’investissent  que si la rentabilité brute  est assez grande  pour compenser cet impôt,  rétablissant la rentabilité nette  imposée par la concurrence.  Et il faudra bien  prendre la différence  sur le prix  des fournitures  de l’entreprise,  donc  largement sur les salaires.  .   


:— L’incidence  de la redistribution  est aussi  incertaine  à l’arrivée  qu’au  départ.  Ainsi,  le versement transports,  qui ampute  les salaires  pour subventionner  les transports en commun,  peut bien  contribuer  à les rendre moins  chers  sur le moment,  encore  que le monopole ainsi créé  gaspille  largement la subvention.  Mais  en attirant  du monde sur les lignes,  il renchérit  les logements avoisinants,  et se retrouve  finalement  dans la poche  des propriétaires.  De sorte que si vous êtes  salarié,  et que vous vous  déplaciez  par vos  propres  moyens,  vous aurez  l’avantage  qu’on ampute  votre salaire  pour qu’on puisse  vous faire  payer plus cher  votre logement.   
:— L’incidence  de la redistribution  est aussi  incertaine  à l’arrivée  qu’au  départ.  Ainsi,  '''le versement transports''',  qui ampute  les salaires  pour subventionner  les transports en commun,  peut bien  contribuer  à les rendre moins  chers  sur le moment,  encore  que le monopole ainsi créé  gaspille  largement la subvention.  Mais  en attirant  du monde sur les lignes,  il renchérit  les logements avoisinants,  et se retrouve  finalement  dans la poche  des propriétaires.  De sorte que si vous êtes  salarié,  et que vous vous  déplaciez  par vos  propres  moyens,  vous aurez  l’avantage  qu’on ampute  votre salaire  pour qu’on puisse  vous faire  payer plus cher  votre logement.   
:L’impôt  ou la subvention  porte toujours principalement  sur l’objet  le plus spécifique  à l’activité taxée :  c’est pourquoi  les subventions  insanes au foutebole  se retrouvent dans le prix  des joueurs,  celles à l’opéra  dans la poche des PAVAROTTI.  C’est  un raisonnement  emprunté  à l’agriculture,  où on le connaît  depuis  deux  siècles  sous le nom  de théorie de la rente,  c’est pourquoi,  de même,   
:L’impôt  ou la subvention  porte toujours principalement  sur l’objet  le plus spécifique  à l’activité taxée :  c’est pourquoi  ''les subventions  insanes au foutebole  se retrouvent dans le prix  des joueurs,  celles à l’opéra  dans la poche des PAVAROTTI''.  C’est  un raisonnement  emprunté  à l’agriculture,  où on le connaît  depuis  deux  siècles  sous le nom  de '''théorie de la rente''',  c’est pourquoi,  de même,   


:— le protectionnisme agricole,  qui appauvrit  les acheteurs de produits alimentaires  (les plus pauvres,  proportionnellement,  y  dépensant le plus)  profite exclusivement  aux propriétaires fonciers,  et d'autant plus  qu'ils sont plus riches.  Il n’y a  aucun moyen  de faire  que de telles  subventions,  déguisées en monopole protectionniste  ou expresses  et directes,  profitent  au travail  agricole,  qui est toujours  payé en moyenne  20 % de moins  que les travaux urbains  pour une formation équivalente.   
:— '''le protectionnisme agricole''',  qui appauvrit  les acheteurs de produits alimentaires  (les plus pauvres,  proportionnellement,  y  dépensant le plus)  profite exclusivement  aux propriétaires fonciers,  et d'autant plus  qu'ils sont plus riches.  Il n’y a  aucun moyen  de faire  que de telles  subventions,  déguisées en monopole protectionniste  ou expresses  et directes,  profitent  au travail  agricole,  qui est toujours  payé en moyenne  20 % de moins  que les travaux urbains  pour une formation équivalente.   


Cependant, c’est  souvent  de manière  plus expresse  que  la redistribution  politique  vole les pauvres.  Il suffit alors  que quelques-uns  d’entre eux  servent d’alibi  aux riches profiteurs principaux.  Ainsi,
Cependant, c’est  souvent  de manière  plus expresse  que  la redistribution  politique  vole les pauvres.  Il suffit alors  que quelques-uns  d’entre eux  servent d’alibi  aux riches profiteurs principaux.  Ainsi,


:— Il est bien  connu  que le logement dit social  est peuplé  par des gens  en moyenne  plus riches  que la population  dans son ensemble.  Il semblerait que dans ce domaine-là  aussi,  les amis  auxquels  hommes de l’État  préfèrent  faire cadeau  de dizaines de milliers  de francs  soient plutôt  des gens  aisés.  Ces gens-là ne fréquentent pas  n’importe qui…
:— Il est bien  connu  que '''le logement dit social''' est peuplé  par des gens  ''en moyenne  plus riches  que la population  dans son ensemble''.  Il semblerait que dans ce domaine-là  aussi,  les amis  auxquels  hommes de l’État  préfèrent  faire cadeau  de dizaines de milliers  de francs  soient plutôt  des gens  aisés.  Ces gens-là ne fréquentent pas  n’importe qui…


:— Les subventions aux "arts" et à la "culture"  (musées,  théâtres,  opéras,  bibliothèques) profitent  essentiellement  à une clientèle aisée.
:— '''Les subventions aux "arts" et à la "culture"''' (musées,  théâtres,  opéras,  bibliothèques) profitent  essentiellement  à une clientèle aisée.


:— L'enseignement  pseudo-gratuit n’est  pas seulement  un instrument de guerre civile  parce qu’il sert  à censurer  les opinions :  c’est aussi parce qu’il permet  à la bourgeoisie petite  et moyenne  de forcer  ouvriers  et employés  à payer  les études  plus longues  de ses enfants.
:— '''L'enseignement  pseudo-gratuit ''' n’est  pas seulement  un instrument de guerre civile  parce qu’il sert  à censurer  les opinions :  c’est aussi parce qu’il permet  à la bourgeoisie petite  et moyenne  de forcer  ouvriers  et employés  à payer  les études  plus longues  de ses enfants.


Enfin,  il y a l’injustice  couverte  par une propagande  qui falsifie constamment  sa nature,  comme  
Enfin,  il y a l’injustice  couverte  par une propagande  qui falsifie constamment  sa nature,  comme  


:— le salaire minimum dont on parle  comme s’il s’agissait  d’une garantie de revenu.  Or,  il n’est absolument  jamais rien d’autre  qu’une interdiction de travailler  imposée  aux  moins  qualifiés,  ceux dont  le travail  ne pourrait pas  rapporter  plus d’une certaine somme  à un employeur  éventuel.  Et les profiteurs  de cette interdiction,  ce sont  les autres salariés,  par  définition plus riches,  que cette interdiction  protège  de leur  concurrence.
:— '''le salaire minimum''' dont on parle  comme s’il s’agissait  d’une garantie de revenu.  Or,  il n’est absolument  jamais rien d’autre  qu’une ''interdiction de travailler  imposée  aux  moins  qualifiés'',  ceux dont  le travail  ne pourrait pas  rapporter  plus d’une certaine somme  à un employeur  éventuel.  Et les receleurs de cette injustice,  ce sont  les autres salariés,  par  définition plus riches,  que cette interdiction  ''protège  de leur  concurrence''.


:— Mais  on est toujours  le pauvre  de quelqu’un  et rançonner  un échange  c’est l’interdire.  L’impôt-subvention  crée toujours  des monopoles,  et réciproquement.  À son arrivée,  on a l’exemple  de l’enseignement,  soumis  à la concurrence déloyale  des écoles subventionnées.  À son départ,  imposer le revenu  des patrons individuels  les prive aussi  des moyens  de concurrencer  les entreprises plus grosses.
:— Mais  on est toujours  le pauvre  de quelqu’un  et ''rançonner  un échange  c’est l’interdire'''''L’impôt-subvention  crée toujours  des monopoles,  et réciproquement'''.  À son arrivée,  on a l’exemple  de l’enseignement,  soumis  à la concurrence déloyale  des écoles subventionnées.  À son départ,  ''imposer le revenu  des patrons individuels  les prive aussi  des moyens  de concurrencer  les entreprises plus grosses''.


Ce qui nous permet  d’arriver  à la dernière catégorie  du vol de pauvres,  celui qui,  non content  de les dépouiller directement,  prive  les autres  du moyen essentiel  d’améliorer leur sort :
Ce qui nous permet  d’arriver  à la dernière catégorie  du vol de pauvres,  celui qui,  non content  de les dépouiller directement,  prive  les autres  du moyen essentiel  d’améliorer leur sort :


:— c’est le cas,  entre autres,  de la retraite par répartition :  non seulement  elle subventionne les bourgeois  et les fonctionnaires,  qui vivent  plus longtemps  et commencent  plus tard  à travailler,  aux dépens  des pauvres,  qui travaillent  plus tôt  et meurent vite,  mais  elle freine  l’accumulation  du capital,  décourageant  les actifs  d’épargner  pour leurs vieux jours.  Or,  cette accumulation des capitaux  matériels  est  le seul moyen  d’accroître le salaire  de celui  dont la compétence  ne progresse plus,  parce qu’elle  lui permet  encore  de produire davantage  et donc  d’être mieux  payé,  en associant  à son travail  une quantité  plus grande  de capitaux matériels.
:— c’est le cas,  entre autres,  de '''la retraite par répartition''' :  non seulement  elle subventionne les bourgeois  et les fonctionnaires,  qui ''vivent  plus longtemps  et commencent  plus tard  à travailler'',  aux dépens  des pauvres,  qui travaillent  plus tôt  et meurent vite,  mais  elle '''freine  l’accumulation  du capital''',  décourageant  les actifs  d’épargner  pour leurs vieux jours.  Or,  cette accumulation des capitaux  matériels  est  ''le seul moyen  d’accroître le salaire  de celui  dont la compétence  ne progresse plus'',  parce qu’elle  lui permet  encore  de produire davantage  et donc  d’être mieux  payé,  en associant  à son travail  une quantité  plus grande  de capitaux matériels.


:— C’est aussi le cas  du déficit budgétaire,  qui partage  avec la retraite  par répartition  la caractéristique  intéressante  de vouer  à l’esclavage  les générations  futures,  et par ailleurs  dissipe  l’épargne réelle  dans des fonds  d’État  qui, à la différence des fonds  privés,  ne servent pas à  entretenir  du capital matériel  mais ne sont  que de simples  promesses d’argent volé.   
:— C’est aussi le cas  du '''déficit budgétaire,''' qui partage  avec la retraite  par répartition  la caractéristique  intéressante  de ''vouer  à l’esclavage  les générations  futures'',  et par ailleurs  '''dissipe  l’épargne''' réelle  dans des fonds  d’État  qui, à la différence des fonds  privés,  ne servent pas à  entretenir  du capital matériel  mais ne sont  que de simples  promesses d’argent volé.   


Von MISES le rappelle :   
Von MISES le rappelle :   


:“le pouvoir  utilise une partie  de l’épargne  personnelle pour  la consommation  courante,  et […] rien n’empêche  les hommes de l’État  d’augmenter  cette part  jusqu’à en absorber en fait  la totalité ”.   
:“le pouvoir  utilise une partie  de l’épargne  personnelle pour  la consommation  courante,  et […] rien n’empêche  les hommes de l’État  d’augmenter  cette part  jusqu’à en absorber en fait  la totalité [4]”.   
:Et il précise encore :  “L’Histoire  ne fournit  aucun exemple  d’accumulation  de capital productif  réalisée  par les hommes de l’État ”.
:Et il précise encore :  “L’Histoire  ne fournit  aucun exemple  d’accumulation  de capital productif  réalisée  par les hommes de l’État [5]”.


==La redistribution politique socialiste  est la cause de l’“exclusion sociale”==
==La redistribution politique socialiste  est la cause de l’“exclusion sociale”==
Le démocrate-social écartera  ces démonstrations  comme théoriques (avec le simplisme  et l’extrémisme,  c’est  ce qu’il y a lieu de dire  quand on n’a rien à répondre :  conseil  aux aspirants politiciens) : car,  voyez-vous,  c’est la “crise”.  En attendant  que l’on puisse  réduire leurs interventions,  il faut bien  que les hommes de l’État,  comme des pompiers,  parent  aux urgences  qui se déclarent  ici  et là.   
Le démocrate-social écartera  ces démonstrations  comme ''théoriques'' (avec le ''simplisme'' et l’ ''extrémisme'',  c’est  ce qu’il y a lieu de dire  quand on n’a rien à répondre :  conseil  aux aspirants politiciens) : car,  voyez-vous,  c’est la “crise”.  En attendant  que l’on puisse  réduire leurs interventions,  il faut bien  que les hommes de l’État,  comme des pompiers,  parent  aux urgences  qui se déclarent  ici  et là.   


Bien  entendu  ces pompiers  sont pyromanes  et les feux,  ce sont eux  qui les allument.  C’est  la démocratie  sociale  qui crée  le chômage,  parce qu’elle  interdit  le travail  et le rançonne,  l’un et l’autre  étant  équivalents.  Et c’est elle aussi  qui crée  la précarité  parce qu’elle  appauvrit  tout le monde  et multiplie  les agressions.
Bien  entendu  ces pompiers  sont pyromanes  et les feux,  ce sont eux  qui les allument.  ''C’est  la démocratie  sociale  qui crée  le chômage,  parce qu’elle  interdit  le travail  et le rançonne'',  l’un et l’autre  étant  équivalents.  Et '''c’est elle aussi  qui ''crée  la précarité  parce qu’elle  appauvrit  tout le monde  et multiplie  les agressions'''''.


===Les interdictions de travailler===
===Les interdictions de travailler===
Par définition,  le prolétaire  c’est celui qui n’a pour richesse…  que sa force  de travail.  Lui interdire  de l’employer,  c’est  l’appauvrir  radicalement.  Ceux  qui interdisent aux autres de travailler  sont certes des esclavagistes :  car la définition  correcte  de l’esclavage,  c’est agir  comme si on était  propriétaire  du travail  d’un autre,  à sa place :  cela  inclut  de lui interdire  de travailler comme de lui voler les fruits de son travail .  Mais  ce sont  avant tout,  des voleurs  de pauvres.  
Par définition,  le prolétaire  c’est celui qui n’a pour richesse…  que sa force  de travail.  ''Lui interdire  de l’employer,  c’est  l’appauvrir  radicalement''.  Ceux  qui interdisent aux autres de travailler  sont certes des ''esclavagistes'' :  car la définition  correcte  de l’esclavage,  c’est agir  comme si on était  propriétaire  du travail  d’un autre,  à sa place :  cela  inclut  de lui interdire  de travailler comme de lui voler les fruits de son travail [6].  Mais  ce sont  avant tout,  des ''voleurs  de pauvres''.  


Nous  sommes tellement habitués  au chômage  que des analphabètes à la FORRESTER  peuvent  échapper au ridicule public  en prétendant  que l’emploi  va disparaître.  Or, la question  ne se pose  de façon aiguë  qu'en France  et dans les autres pays  européens,  parce que  c’est là  que les hommes de l'Etat  mettent  tout leur zèle  à interdire de travailler :  pas seulement  le salaire minimum  mais toutes  les dispositions  autoritaires  du code du travail,  dont,  les conditions  de diplômes,  d'âge,  etc.  et autres  interdictions de produire et d'échanger.
Nous  sommes tellement habitués  au chômage  que des analphabètes à la FORRESTER  peuvent  échapper au ridicule public  en prétendant  que l’emploi  va disparaître.  Or, la question  ne se pose  de façon aiguë  qu'en France  et dans les autres pays  européens,  parce que  c’est là  que les hommes de l'Etat  mettent  tout leur zèle  à interdire de travailler :  pas seulement  le salaire minimum  mais toutes  les dispositions  autoritaires  du code du travail,  dont,  les conditions  de diplômes,  d'âge,  etc.  et autres  interdictions de produire et d'échanger.


Comme  en  dernière  analyse,  les services s’échangent  contre les services  (Frédéric BASTIAT),  il faut rappeler  à cette  occasion  que toute interdiction d’échanger,  quand  elle proviendrait  d’un règlement  de construction  ou d’une taxe  à l’importation,  est également  une interdiction  de travailler.  Et  toute interdiction  de travailler  est  elle-même  une interdiction  d’acheter  les services  d’un  autre :  elle déprime  l’emploi  directement et indirectement.
Comme  en  dernière  analyse,  ''les services s’échangent  contre les services'' (Frédéric BASTIAT),  il faut rappeler  à cette  occasion  que '''toute interdiction d’échanger''',  quand  elle proviendrait  d’un règlement  de construction  ou d’une taxe  à l’importation,  '''est également  une interdiction  de travailler'''.  Et  toute interdiction  de travailler  est  elle-même  une interdiction  d’acheter  les services  d’un  autre :  elle déprime  l’emploi  non seulement directement mais indirectement.


===Les punitions pour avoir travaillé===
===Les punitions pour avoir travaillé===
Quand  ils ne l’interdisent pas délibérément,  les hommes de l’État rançonnent  le travail.  Mais rançonner  une activité  c’est  l’interdire  au-delà  d’une certaine  limite  et réciproquement  (ça s’exprime même en termes  mathématiques :  c’est  la théorie  dite  de la dualité).  J’avais  dit  la dernière  fois  que  le travail taxé  à plus  de 50 %,  c’est  du travail classé X.  Or, c’est bien  le niveau moyen  atteint par  le pillage démocrate-social  des revenus,  au titre  de la “sécurité sociale”  ou de l’“Etat”.
Quand  ils ne l’interdisent pas délibérément,  les hommes de l’État ''rançonnent'' le travail.  Mais rançonner  une activité  c’est  l’interdire  au-delà  d’une certaine  limite  et réciproquement  (ça s’exprime même en termes  mathématiques :  c’est  la théorie  dite  de la ''dualité'').  J’avais  dit  la dernière  fois  que  '''le travail taxé  à plus  de 50 %,  c’est  du travail classé 'X.  Or, c’est bien  le niveau moyen  atteint par  le pillage démocrate-social  des revenus,  au titre  de la “sécurité sociale”  ou de l’“Etat”.


Par ailleurs,  aucun impôt  ne peut manquer  de punir le travail :  d’abord  parce que  la plupart des  d’impôts  réputés  voler “les entreprises”  amputent  les salaires.  On l’a vu  des  “cotisations sociales”  et de l’impôt sur les sociétés.  C’est aussi vrai  de la TVA  qui n’est pas une taxe  sur la consommation  mais un impôt  sur la production — paradoxalement,  son nom  l’indique,  les hommes de l’État  ont sans doute  jugé  inutile  de mentir sur ce point.  Mais plus généralement,  on ne taxe  jamais que le travail.  Parce qu’on ne peut voler que la production et que  toute richesse est produite  par quelqu’un.  Quand,  par démagogie,  on prétend  “imposer le capital”,  on ne vole jamais  que le ''travail passé''.   
Par ailleurs,  '''aucun impôt  ne peut manquer  de punir le travail''' :  d’abord  parce que  la plupart des  d’impôts  réputés  voler “les entreprises”  amputent  les salaires.  On l’a vu  des  “cotisations sociales”  et de l’impôt sur les sociétés.  C’est aussi vrai  de la TVA  qui n’est pas une taxe  sur la consommation  mais un impôt  ''sur la production'' — paradoxalement,  son nom  l’indique,  les hommes de l’État  ont sans doute  jugé  inutile  de mentir sur ce point.  Mais plus généralement,  '''on ne taxe  jamais que le travail de quelqu'un'''.  Parce qu’on ne peut voler que la production et que  ''toute richesse est produite  par quelqu’un''.  Quand,  par démagogie,  on prétend  “imposer le capital”,  on ne vole jamais  que le ''travail du passé''.   


En outre,  voler l’épargne  la décourage  non moins nécessairement.  Et comme on l’a vu,  c’est léser les pauvres  que décourager  la formation du capital.  
En outre,  voler l’épargne  la décourage  non moins nécessairement.  Et comme on l’a vu,  c’est léser les pauvres  que décourager  la formation du capital.  


===Les récompenses  pour ceux qui ne travaillent pas===  
===Les récompenses  pour ceux qui ne travaillent pas===  
On n’annule pas  une interdiction  de travailler  en distribuant  des aumônes volées :  c’est une marque  d’aveuglement moral  que d’imaginer  qu’en leur rendant  une part  du butin,  les hommes de l’État  “compenseraient”  une partie  des vols  qu’ils font subir  aux pauvres :  ils ne font  qu’ y confisquer  une deuxième fois  le pouvoir  de décision  à leur seul profit,  amputant  la vie des autres  aussi bien  à l’arrivée  qu’au départ  (comme  les bonbons Kiss-cool,  la ''malédiction de l’argent volé''  a donc  un double effet ).   
On n’annule pas  une interdiction  de travailler  en distribuant  des aumônes volées :  c’est une marque  d’aveuglement moral  que d’imaginer  qu’en leur rendant  une part  du butin,  les hommes de l’État  “compenseraient”  une partie  des vols  qu’ils font subir  aux pauvres :  ils ne font  qu’ y confisquer  une deuxième fois  le pouvoir  de décision  à leur seul profit,  amputant  la vie des autres  aussi bien  à l’arrivée  qu’au départ  (comme  les bonbons ''Kiss-cool'',  la ''malédiction de l’argent volé''  a donc  un double effet ).   
 
Rappelons  que,  ''quand  les hommes de l’État  subventionnent,  soi-disant,  telle ou telle “production”,  ce n’est jamais  pour avoir produit''.  La production,  c’est  ce que  des clients  acceptent de payer ;  la distribution  du butin,  elle,  ne rémunère  que les ''efforts  faits par les lobbies  pour obtenir  l’argent volé aux autres''.  Par conséquent,  '''la redistribution politique  socialiste  punit toujours  le travail  et récompense toujours ceux qui ne travaillent pas'''.


Rappelons  que,  quand  les hommes de l’État  subventionnent,  soi-disant,  telle ou telle “production”,  ce n’est jamais  pour avoir produit.  La production,  c’est  ce que  des clients  acceptent de payer ;  la distribution  du butin,  elle,  ne rémunère  que les efforts  faits par les lobbies  pour obtenir  l’argent volé aux autres.  Par conséquent,  ''la redistribution politique  socialiste  punit toujours  le travail  et récompense toujours ceux qui ne travaillent pas''.
Or,  l’aisance matérielle  est secondaire.  L’essentiel est  de maîriser son  existence,  et cette aspiration est tellement forte  que seule  une minorité de gens,  principalement  âgés,  s’attardent  dans ce que les statisticiens  appellent  les tranches de bas revenus.  Mais  cette aspiration  est ce que le matérialisme  démocrate-social  refuse  de reconnaître,  et ce caractère transitoire  de la pauvreté  ce qu’il combat  par tous les moyens.
Or,  l’aisance matérielle  est secondaire.  L’essentiel est  de maîriser son  existence,  et cette aspiration est tellement forte  que seule  une minorité de gens,  principalement  âgés,  s’attardent  dans ce que les statisticiens  appellent  les tranches de bas revenus.  Mais  cette aspiration  est ce que le matérialisme  démocrate-social  refuse  de reconnaître,  et ce caractère transitoire  de la pauvreté  ce qu’il combat  par tous les moyens.


Dans le cas qui nous occupe,  les ''récompenses  pour n’avoir pas travaillé''  sont  la trappe qui se referme  sur un véritable piège  de la pauvreté.  Avec  l'“indemnisation”  du chômage,  le RMI  et autres avantages,  distributions  et exemptions  fiscales,  même  les statisticiens  gauchistes  reconnaissent  qu’au voisinage  du salaire minimum,  celui  qui se met  à travailler  perd de l’argent.  En somme,  les hommes de l’État ne font même plus semblant  de combattre la pauvreté.  Désormais,  ils s’acharnent  à contrecarrer  ceux  qui cherchent  à  en sortir.  
Dans le cas qui nous occupe,  les ''récompenses  pour n’avoir pas travaillé''  sont  la trappe qui se referme  sur un véritable piège  de la pauvreté.  Avec  l'“indemnisation”  du chômage,  le RMI  et autres avantages,  distributions  et exemptions  fiscales,  même  les statisticiens  gauchistes  reconnaissent  qu’au voisinage  du salaire minimum,  celui  qui se met  à travailler  perd de l’argent.  En somme,  '''les hommes de l’État ne font même plus semblant  de combattre la pauvreté.  Désormais,  ils s’acharnent  à contrecarrer  ceux  qui cherchent  à  en sortir'''.  


==La redistribution politique  socialiste  est la cause de la “précarité”==
==La redistribution politique  socialiste  est la cause de la “précarité”==
La dernière cause de la pauvreté  se trouve  dans  l’incertitude sociale  qui rend précaires  et détruit  emplois  et placements d’épargne.  Là aussi  les hommes  de l’État  prétendent corriger  les  effets  d’un aléa  qui ne serait pas de leur fait.  Là encore,  il s’agit  d’un mensonge.   
La dernière cause de la pauvreté  se trouve  dans  ''l’incertitude sociale'' qui rend précaires  et détruit  emplois  et placements d’épargne.  Là aussi  les hommes  de l’État  prétendent corriger  les  effets  d’un aléa  qui ne serait pas de leur fait.  Là encore,  il s’agit  d’un mensonge.   


Dans ''L'Etat'',  Anthony de JASAY  résume  leur  sophistique :  
Dans ''L'Etat'',  Anthony de JASAY  résume  leur  sophistique :  


:"Ce que  les versions  les plus élaborées  de l'idéologie démocrate-sociale   prétendent  faire admettre  est que  ce ne serait pas  tout à fait  l'absence  de liberté  qui remplace  la liberté.  Ce serait plutôt  la substitution  d'une ingérence rationnelle  systématique  à l'ingérence arbitraire  et aléatoire […]  que cause "la loterie  du darwinisme social  qui se fait passer  pour une économie  de libre marché".  La différence salvatrice  serait que,  tandis que  les "loteries sociales"  sont causes  d'interférences "involontaires",  l'Etat les cause  pour sa part "délibérément"  ce qui […] serait  […] un bien moindre mal .  
:"Ce que  les versions  les plus élaborées  de l'idéologie démocrate-sociale [7]  prétendent  faire admettre  est que  ce ne serait pas  tout à fait  l'absence  de liberté  qui remplace  la liberté.  Ce serait plutôt  la substitution  d'une ingérence rationnelle  systématique  à l'ingérence arbitraire  et aléatoire […]  que cause "la loterie  du darwinisme social  qui se fait passer  pour une économie  de libre marché".  La différence salvatrice  serait que,  tandis que  les "loteries sociales"  sont causes  d'interférences "involontaires",  l'Etat les cause  pour sa part "délibérément"  ce qui […] serait  […] un bien moindre mal [8].  
 
===On peut toujours  échanger  l’incertitude  et la rareté===
===On peut toujours  échanger  l’incertitude  et la rareté===
Que les hommes de l’État  prétendent  assurer la sécurité  au prix  de contraintes accrues  permet  immédiatement  de faire remarquer  que leur fameux dilemme entre  sécurité  et liberté  ne les regarde en rien.  Car  ils pratiquent  l’amalgame :  on n’a  absolument  aucun besoin  d’eux  pour faire  l’arbitrage  entre l’incertitude  et la richesse  ou les convertir  l’une dans l’autre :  c’est ce que permettent  et illustrent  les techniques  de l’assurance  et l’industrie  financière.   
Que les hommes de l’État  prétendent  assurer la sécurité  au prix  de contraintes accrues  permet  immédiatement  de faire remarquer  que leur fameux dilemme entre  sécurité  et liberté  ne les regarde en rien.  Car  ils pratiquent  l’amalgame :  '''on n’a  absolument  aucun besoin  d’eux  pour faire  l’arbitrage  entre l’incertitude  et la richesse  ou les convertir  l’une dans l’autre''' :  c’est ce que permettent  et illustrent  les techniques  de l’assurance  et l’industrie  financière.   


Comme le dit ROTHBARD :
Comme le dit ROTHBARD :


:"Dans une société libre,  donc,  chacun  assume […]  la "charge de risque  appropriée" […].  Bien sûr,  ces personnes  pourraient  volontairement  mutualiser leurs  risques,  comme dans les diverses formes  de l'assurance mutuelle,  où  les risques  sont partagés  et les perdants  indemnisés  à partir  du pot commun.   
:"Dans une société libre,  donc,  chacun  assume […]  la "charge de risque  appropriée" […].  Bien sûr,  ces personnes  pourraient  volontairement  mutualiser leurs  risques,  comme dans les diverses formes  de l'assurance mutuelle,  où  les risques  sont partagés  et les perdants  indemnisés  à partir  du pot commun.   
:Sinon,  des spéculateurs  pourraient  volontairement  se charger  du risque  de changement  des prix  à venir  dont les autres se débarrasseraient  par des opérations  de couverture  sur les marchés.  Ou alors,  une personne pourrait  reprendre  les risques  de paiement d'une autre,  comme dans les exemples  de la garantie  de bonne fin et autres .
:Sinon,  des spéculateurs  pourraient  volontairement  se charger  du risque  de changement  des prix  à venir  dont les autres se débarrasseraient  par des opérations  de couverture  sur les marchés.  Ou alors,  une personne pourrait  reprendre  les risques  de paiement d'une autre,  comme dans les exemples  de la garantie  de bonne fin et autres [9].


A partir du moment  où  on peut  vendre et acheter  le risque,  sécurité  et richesse sont équivalents  et croire  qu'une politique quelconque  pourrait directement  supprimer  la précarité,  équivaut à accuser  des institutions particulières  d’être la cause  de la rareté  à laquelle  tout être humain  est nécessairement  confronté  ;  et c’est tout à fait comparable  à la même  accusation imbécile  que les marxistes  portent  contre la propriété.  C’est une utopie totalitaire qui,  en détruisant  le droit,  a pour seul effet  d’appauvrir tout le monde,  créant  de ce fait une précarité supplémentaire.  
''A partir du moment  où  on peut  vendre et acheter  le risque,  sécurité  et richesse sont équivalents'' et croire  qu'une politique quelconque  pourrait directement  supprimer  la précarité,  équivaut à ''accuser  des institutions particulières  d’être la cause  de la rareté'' à laquelle  tout être humain  est nécessairement  confronté [10] ;  et c’est tout à fait comparable  à la même  accusation imbécile  que les marxistes  portent  contre la propriété.  C’est une utopie totalitaire qui,  en détruisant  le droit,  ''a pour seul effet  d’appauvrir tout le monde,  créant  de ce fait une précarité supplémentaire''.  


===La précarité,  c’est  d’abord  d’être pauvre===
===La précarité,  c’est  d’abord  d’être ''pauvre''===
L’assurance  la plus universelle  est d’abord celle  que chacun  se procure  directement  par l’épargne  personnelle.  Quand on n’en a pas…  En outre,  les assureurs constatent toujours  que ce sont  les riches  qui s'assurent  les premiers ;  tout  cela n’étant  qu’une  conséquence  du fait  que  le risque  peut  s’échanger  contre  de la richesse et réciproquement.  Bref,  la précarité,  c'est  d'abord  d'être pauvre.
L’assurance  la plus universelle  est d’abord celle  que chacun  se procure  directement  par l’épargne  personnelle.  Quand on n’en a pas…  En outre,  les assureurs constatent toujours  que ce sont  les riches  qui s'assurent  les premiers ;  tout  cela n’étant  qu’une  conséquence  du fait  que  le risque  peut  s’échanger  contre  de la richesse et réciproquement.  Bref,  la précarité,  c'est  d'abord  d'être pauvre.


==Les hommes de l’État  qui prétendent réduire  le risque social  n’aboutissent  qu’à l’accroître.==  
==Les hommes de l’État  qui prétendent réduire  le risque social  n’aboutissent  qu’à l’accroître.==  
Donc,  quelque  illusion  que  la pensée magique  du socialisme puisse entretenir  à cet  égard,  la violence étatique  ne fera jamais disparaître  l'incertitude,  qui est inhérente à la condition humaine :  elle traduit  à la fois  l'imperfection de notre connaissance  et notre capacité  à créer  de l'information.   
Donc,  quelque  illusion  que  la pensée magique  du socialisme puisse entretenir  à cet  égard,  '''la violence étatique  ne fera jamais disparaître  l'incertitude''',  qui est inhérente à la condition humaine :  elle traduit  à la fois  l'imperfection de notre connaissance  et notre capacité  à créer  de l'information.   


Concrètement :  si l’intervention  de l’État  ne peut pas réduire  le risque social,  c’est que les risques  sont toujours encourus  par des personnes,  et à moins  d'un contrôle totalitaire  de leurs actes  (la surveillance constante  de chacun  et le pouvoir  d’intervenir  à tout moment),  elles pourront  toujours  choisir  la recherche d'informations,  le degré  de précautions,  le partage  et la mutualisation des risques  ou l'épargne  personnelle  qui l'amèneront  au degré de risque  qu’elles seules  auront choisi :  
Concrètement :  si l’intervention  de l’État  ne peut pas réduire  le risque social,  c’est ''que ce sont toujours des personnes qui prennent des risques'',  et à moins  d'un contrôle totalitaire  de leurs actes  (la surveillance constante  de chacun  et le pouvoir  d’intervenir  à tout moment),  elles pourront  toujours  choisir  la recherche d'informations,  le degré  de précautions,  le partage  et la mutualisation des risques  ou l'épargne  personnelle  qui l'amèneront  au degré de risque  ''qu’elles seules  auront choisi'' :  


:l'existence  est toujours risquée  et incertaine et il n'existe  aucun moyen  d'éviter  ce fait  primordial.  Transférer  la charge du risque  ne peut que le faire  supporter  à un autre  
:l'existence  est toujours risquée  et incertaineet il n'existe  aucun moyen  d'éviter  ce fait  primordial.  Transférer  la charge du risque  ne peut que ''le faire  supporter  à un autre''
:[…]  il n'existe  aucun  moyen de réduire le risque  par la loi  [la raison fondamentale en est que]  le risque  est un concept  de la pensée,  unique pour  chaque personne :  c'est pourquoi  on ne peut le mettre  sous aucune forme  quantifiée.   
:[…]  il n'existe  aucun  moyen de réduire le risque  par la loi  [la raison fondamentale en est que]  le risque  est un concept  de la pensée,  unique pour  chaque personne :  c'est pourquoi  on ne peut le mettre  sous aucune forme  quantifiée.   
:Donc,  comme  on ne peut  comparer  aucun degré  de risque personnel  à celui d'un autre,  on ne peut  opérer  aucune mesure  générale  du risque.  En tant que concept  quantitatif,  la notion de “risque global”  ou “social”  est  aussi dépourvue de sens  que celle des “coûts sociaux”  et autres  “avantages pour la société”  des [soi-disant]  économistes [utilitaristes] :::::(Murray ROTHBARD ).
:Donc,  comme  on ne peut  comparer  aucun degré  de risque personnel  à celui d'un autre,  on ne peut  opérer  aucune mesure  générale  du risque.  En tant que concept  quantitatif,  la notion de “risque global”  ou “social”  est  aussi dépourvue de sens  que celle des “coûts sociaux”  et autres  “avantages pour la société”  des [soi-disant]  économistes [utilitaristes] :::::(Murray ROTHBARD [11]).


Dans ces conditions,  quel est l’effet  de la prédation  sous prétexte  de “sécurité sociale” ?  En imposant  certaines formes d’assurance,  forcément  inadaptées  à chacun,  elle ne fait  qu’entraver la meilleure gestion  de leurs risques  par les particuliers,  contrainte  artificielle  et inutile  qui ne crée que des gaspillages.  Mais les hommes de l’État  se servent pas seulement  de ces vols  pour forcer les gens  à payer  des services  dont ils ne veulent pas.  Ils s’en servent  aussi  pour s’enrichir,  eux-mêmes  et leurs complices.  Ce double effet,  gaspilleur  et redistributif,  aggrave  la charge du risque  pour la plupart,  à trois titres :   
Dans ces conditions,  quel est l’effet  de la prédation  sous prétexte  de “sécurité sociale” ?  En imposant  certaines formes d’assurance,  ''forcément  inadaptées  à la situation de chacun'',  elle ne fait  qu’ ''entraver la meilleure gestion  de leurs risques'' par les particuliers,  contrainte  artificielle  et inutile  qui ne crée que des gaspillages.   
Cependant,  les hommes de l’État  se servent pas seulement  de ces vols  pour forcer les gens  à payer  des services  dont ils ne veulent pas.  Ils s’en servent  aussi  pour ''s’enrichir,  eux-mêmes  et leurs complices''.  Ce double effet,  gaspilleur  et redistributif,  aggrave  la charge du risque  pour la plupart,  à trois titres :   


:— ces combines  d’assurance forcée  à but lucratif  pour les hommes de l’État renchérissent inutilement la couverture des risques.
:— ces combines  d’assurance forcée  à but lucratif  pour les hommes de l’État '''renchérissent inutilement la couverture''' des risques.


:— Les victimes désignées  de ces redistributions politiques  doivent en plus payer  pour les autres.   
:— Les '''victimes désignées''' de ces redistributions politiques  doivent en plus '''payer  pour les autres'''.   


:— Enfin,  en subventionnant  la prise de risque,  elles accroissent  la probabilité des pertes  (qui seront payées par d’autres).  C’est ce qu’on appelle le risque moral.   
:— Enfin,  en ''subventionnant  la prise de risque'',  elles '''accroissent  la probabilité des pertes''' (qui seront payées par d’autres).  C’est ce qu’on appelle le '''risque moral'''.   


Bien  entendu,  ce sont les pauvres,  non seulement  parce qu’ils le sont  mais en outre  parce qu’ils sont faibles,  que frappe  les premiers ce risque politique  accru.   
Bien  entendu,  ce sont les pauvres,  non seulement  parce qu’ils le sont  mais en outre  parce qu’ils sont ''faibles'',  que frappe  les premiers ce ''risque politique'' accru.   


===Risque marchand  et risque  politique===
===Risque marchand  et risque  politique===
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La propriété naturelle  ne peut donc  qu'atténuer  la rivalité  entre les hommes :  dans son expression,  en lui interdisant  de passer  par violence  et fraude,  et dans ses conséquences  en la forçant  de ce fait  à passer  par une production meilleure.  
La propriété naturelle  ne peut donc  qu'atténuer  la rivalité  entre les hommes :  dans son expression,  en lui interdisant  de passer  par violence  et fraude,  et dans ses conséquences  en la forçant  de ce fait  à passer  par une production meilleure.  


C'est au contraire  par la redistribution politique  socialiste,  par définition proscrite  dans le régime  de liberté naturelle,  que "le proufict de l'un  est la perte  de l'autre" (MONTAIGNE ).  C’est le socialisme  qui,  ayant aboli  la propriété  dans son principe,  livre  le bien  de chacun  à la foire  d'empoigne  de la politique,  interdisant  à tous  de voir  dans leurs semblables  autre chose  que des agresseurs potentiels  ou des proies  à dévorer.   
C'est au contraire  dans la redistribution politique  socialiste,  par définition proscrite  dans le régime  de liberté naturelle,  que "le proufict de l'un  est la perte  de l'autre" (MONTAIGNE [12}).  C’est le socialisme  qui,  ayant aboli  la propriété  dans son principe,  livre  le bien  de chacun  à la foire  d'empoigne  de la politique,  interdisant  à tous  de voir  dans leurs semblables  autre chose  que des agresseurs potentiels  ou des proies  à dévorer.   
Et ce cannibalisme moral-là  crée  par nécessité  un risque démesuré  comparé  à l’incertitude marchande.  Car celle-ci  porte  sur l’approvisionnement  et les débouchés :  sa limite  est celle de l’intérêt à échanger.  Le risque politique,  lui,  n’est pas seulement  qu’on vous  interdise d’échanger  (et Dieu sait si on le fait) :  il porte  sur toutes  vos possessions,  votre intégrité  physique  et même votre vie.   
Et ce cannibalisme moral-là  crée  par nécessité  un risque démesuré  comparé  à l’incertitude marchande.  Car celle-ci  porte  sur l’approvisionnement  et les débouchés :  sa limite  est celle de l’intérêt à échanger.  '''Le risque politique,  lui,  n’est pas seulement  qu’on vous  interdise d’échanger  (et Dieu sait si on le fait) :  il porte  sur toutes  vos possessions,  votre intégrité  physique  et même votre vie'''.   


Le risque marchand  maximum,  c’est  que vous ne trouviez pas  à acheter  ou à vendre.  Il dépend  de vous  que vous  ne soyez pas aussi mauvais. Le risque politique  maximum,  c’est d’être  dépouillé de tout,  de voir sa famille massacrée sous ses yeux,  d’être torturé  à mort.  Et vous  savez,  de science  certaine,  qu’il y a des gens  capables  de vos faire subir  ce sort-là.
Le risque marchand  maximum,  c’est  que vous ne trouviez pas  à acheter  ou à vendre.  Il dépend  de vous  que vous  ne soyez pas aussi mauvais. Le risque politique  maximum,  c’est d’être  dépouillé de tout,  de voir sa famille massacrée sous ses yeux,  d’être torturé  à mort.  Et vous  savez,  de science  certaine,  qu’il y a des gens  capables  de vos faire subir  ce sort-là.


Et par définition,  la propriété naturelle  annule  le risque politique,  alors que le socialisme  l’exacerbe.  Et l’utopie  de la “protection sociale”,  fort loin  d’atténuer  les troubles  issus  de la rivalité  entre les hommes,  n’en est  au contraire  qu’une expression  manifeste,  et des plus directement destructrices.
Et par définition,  la propriété naturelle  ''annule  le risque politique'',  alors que le socialisme  l’exacerbe.  Et l’utopie  de la “protection sociale”,  fort loin  d’atténuer  les troubles  issus  de la ''rivalité'' entre les hommes,  n’en est  au contraire  qu’une ''expression'' manifeste,  et des plus directement destructrices.


===L’étatisme  démocrate-social,  cause essentielle  du risque politique===
===L’étatisme  démocrate-social,  cause essentielle  du risque politique===
En outre,  et de manière  plus générale,  ces pertes  sont dues  à la réalisation  d'un risque politique :  elles résultent  des redistributions mêmes  des hommes de l’État.   
En outre,  et de manière  plus générale,  ces pertes  sont dues  à la réalisation  d'un ''risque politique'' :  elles résultent  des redistributions mêmes  des hommes de l’État.   
 
Car leurs ingérences imprévisibles ne sont pas  la simple  usurpation  d’un pouvoir social  discrétionnaire :  ''centralisées, elles créent  un risque supplémentaire''  considérable  en concentrant  la décision  entre quelques mains.  Ils peuvent en outre agir  de façon  autrement  arbitraire  que des propriétaires privés,  parce qu’ils  forcent autrui  à payer  les conséquences de leurs choix.  '''Le socialisme  est irresponsabilité  institutionnelle  et entraîne  le risque moral''' :  savoir que les autres paieront  encourage  les puissants  à la négligence,  à l'imprévoyance  (à l'exemple  des prétendus  "services publics")  et à la prise de risques  exagérée  (à l'exemple  des banques nationalisées françaises),  causes  de pertes  spectaculaires.


Car leurs ingérences imprévisibles ne sont pas  la simple  usurpation  d’un pouvoir social  discrétionnaire :  centralisées, elles créent  un risque supplémentaire  considérable  en concentrant  la décision  entre quelques mains.  Ils peuvent en outre agir  de façon  autrement  arbitraire  que des propriétaires privés,  parce qu’ils  forcent autrui  à payer  les conséquences de leurs choix.  Le socialisme  est irresponsabilité  institutionnelle  et entraîne  le risque moral :  savoir que les autres paieront  encourage  les puissants  à la négligence,  à l'imprévoyance  (à l'exemple  des prétendus  "services publics")  et à la prise de risques  exagérée  (à l'exemple  des banques nationalisées françaises),  causes  de pertes  spectaculaires.
La ''politique  monétaire'' est l'exemple  parfait  de cette fabrication  institutionnelle  d'une incertitude massive  et parfaitement évitable,  qui disparaîtrait  dans une société libre.  Car elle n’est rendue  nécessaire  que par l’institution révolutionnaire [13]  du monopole d'émission,  et revient  à planifier la production de monnaie sur le mode soviétique.  Elle engendre  des crises  financières  et conjoncturelles  à répétition,  qui font perdre  aux gens  et leurs  économies  et leurs emplois.  Le dernier exemple  est la crise  de 1992-1995,  provoquée  par la politique  monétaire  déflationniste  dite  du franc  fort.
La politique  monétaire  est l'exemple  parfait  de cette fabrication  institutionnelle  d'une incertitude massive  et parfaitement évitable,  qui disparaîtrait  dans une société libre.  Car elle n’est rendue  nécessaire  que par l’institution révolutionnaire   du monopole d'émission,  et revient  à planifier la production de monnaie sur le mode soviétique.  Elle engendre  des crises  financières  et conjoncturelles  à répétition,  qui font perdre  aux gens  et leurs  économies  et leurs emplois.  Le dernier exemple  est la crise  de 1992-1995,  provoquée  par la politique  monétaire  déflationniste  dite  du franc  fort.


==Conclusion :==   
==Conclusion :==   
l'intervention  étatique  ne fait  pas disparaître  l'aléa social,  elle surajoute  au contraire  à l'incertitude  d'origine  marchande,  dont elle ne fait  que transférer  les charges  à grands frais  sur les gens  politiquement faibles,  une incertitude  d'origine politique,  forcément bien pire  et de surcroît  aggravée  par l'arbitraire juridique  et l'irresponsabilité institutionnelle. Considérations  que JASAY  résume  ainsi :   
'''L'intervention  étatique  ne fait  pas disparaître  l'aléa social,  elle surajoute  au contraire  à l'incertitude  d'origine  marchande,  dont elle ne fait  que transférer  les charges  à grands frais  sur les gens  politiquement faibles,  une incertitude  d'origine politique,  forcément bien pire  et de surcroît  aggravée  par l'arbitraire juridique  et l'irresponsabilité institutionnelle.'''
 
Considérations  que JASAY  résume  ainsi :   
 
:“il faudrait  que l'on puisse  constater  qu'une plus grande ingérence  de l'Etat  conduit  à une moindre gêne  due aux forces  imprévues  du hasard.  S'engager  dans l'armée,  où tout est organisé,  doit signifier  que dans les casernes  on sera en fait  moins exposé  aux circonstances accidentelles  et aux caprices des autres  que si on devait  gagner sa vie dans le bazar [14]“.


:“il faudrait  que l'on puisse  constater  qu'une plus grande ingérence  de l'Etat  conduit  à une moindre gêne  due aux forces  imprévues  du hasard.  S'engager  dans l'armée,  où tout est organisé,  doit signifier  que dans les casernes  on sera en fait  moins exposé  aux circonstances accidentelles  et aux caprices des autres  que si on devait  gagner sa vie dans le bazar “.
Métaphore parfaite  du leurre  de la “sécurité sociale”:  est-ce vraiment pour leur garantir  une protection indéfinie  contre tous les risques  que les hommes  de l'Etat  paient des soldats,  et peut-on imaginer  comment  ils pourraient  leur payer  même  cette apparence  de "sécurité"-là  s'ils ne menaçaient pas constamment  le "bazar"  afin  de le dépouiller ?
Métaphore parfaite  du leurre  de la “sécurité sociale”:  est-ce vraiment pour leur garantir  une protection indéfinie  contre tous les risques  que les hommes  de l'Etat  paient des soldats,  et peut-on imaginer  comment  ils pourraient  leur payer  même  cette apparence  de "sécurité"-là  s'ils ne menaçaient pas constamment  le "bazar"  afin  de le dépouiller ?


La “justice sociale” n’est donc pas seulement  un faux concept,  destructeur  de tout droit.  Le souci des pauvres,  son prétexte  le plus émouvant,  si émouvant  qu’il suffit  à faire  disjoncter le cerveau  d’un démocrate-chrétien,  ne peut justifier qu’une  condamnation radicale  de touteredistribution politique.  Les démocrates-sociaux  prétendent,  soi-disant,  améliorer  leur sort.  Eh bien  la seule manière  d’y parvenir  c’est qu’ils cessent  de les appauvrir.  Qu’ils cessent  de leur interdire de travailler,  de leur voler le fruit de leur travail,  d’interdire  aux autres de les enrichir,  de les maintenir  dans la pauvreté  par toutes leurs extravagances,  récompenses,  et surtout par leurs agressions,  directes et indirectes
La “justice sociale” n’est donc pas seulement  un faux concept,  destructeur  de tout droit.  Le souci des pauvres,  son prétexte  le plus émouvant,  si émouvant  qu’il suffit  à faire  disjoncter le cerveau  d’un démocrate-chrétien,  ne peut justifier qu’une  condamnation radicale  de touteredistribution politique.  ''Les démocrates-sociaux  prétendent,  soi-disant,  améliorer  leur sort.  Eh bien  la seule manière  d’y parvenir  c’est qu’ils cessent  de les appauvrir''.  Qu’ils cessent  de leur interdire de travailler,  de leur voler le fruit de leur travail,  d’interdire  aux autres de les enrichir,  de les maintenir  dans la pauvreté  par toutes leurs extravagances,  récompenses,  et surtout par leurs agressions,  directes et indirectes


Les démocrates-sociaux aiment les pauvres,  soi-disant.  Pour une fois  donnons-leur raison.  À l’évidence,  il les aiment tellement  qu’ils font ce qu’il faut  pour  qu’il y en ait  sans cesse davantage.  Quant aux  capitalistes,  il est certain  qu’eux  ne les aiment pas.  la preuve,  c’est  qu’en dépit  de la démocratie sociale,  ils s’efforcent  toujours  de faire  qu’il y en ait moins.  On laissera  le dernier mot  sur ce point  au plus grand économiste  de tous les temps,  Ludwig von MISES,  qui écrivait  dans ''L’Action humaine'' :
Les démocrates-sociaux aiment les pauvres,  soi-disant.  Pour une fois  donnons-leur raison.  À l’évidence,  il les aiment tellement  qu’ils font ce qu’il faut  pour  qu’il y en ait  sans cesse davantage.  ''Quant aux  capitalistes,  il est certain  qu’eux  ne les aiment pas.  la preuve,  c’est  qu’en dépit  de la démocratie sociale,  ils s’efforcent  toujours  de faire  qu’il y en ait moins''.  On laissera  le dernier mot  sur ce point  au plus grand économiste  de tous les temps,  Ludwig von MISES,  qui écrivait  dans ''L’Action humaine'' :


:Ni la réflexion,  ni l’expérience ne permettent  de penser  qu’un autre système social  puisse être  aussi avantageux  pour les masses  que ne l’est le capitalisme.  Le marché libre  n’a pas besoin  d’apologistes.  Il lui suffit  de s’appliquer  à lui-même les mots  qui figurent  sur l’épitaphe  de Sir Christopher WREN,  architecte  de la cathédrale Saint-Paul  à Londres :  ''si monumentum requiris,  circumspice'' ;  “si c’est un monument qu’il te faut,  regarde  autour de toi” .
:Ni la réflexion,  ni l’expérience ne permettent  de penser  qu’un autre système social  puisse être  aussi avantageux  pour les masses  que ne l’est le capitalisme.  Le marché libre  n’a pas besoin  d’apologistes.  Il lui suffit  de s’appliquer  à lui-même les mots  qui figurent  sur l’épitaphe  de Sir Christopher WREN,  architecte  de la cathédrale Saint-Paul  à Londres :  ''si monumentum requiris,  circumspice'' ;  “si c’est un monument qu’il te faut,  regarde  autour de toi” [15].


==Notes==
==Notes==
[1]  Hans-Hermann HOPPE, "The Socialism  of Social Engineering  and the Foundations of Economic Analysis",  chapitre 6 de A Theory of Socialism and Capitalism.  Auburn/Dordrecht/Boston :  Ludwig von MISES Institute/Kluwer,  1989.
 
:[1]  Hans-Hermann HOPPE, "The Socialism  of Social Engineering  and the Foundations of Economic Analysis",  chapitre 6 de A Theory of Socialism and Capitalism.  Auburn/Dordrecht/Boston :  Ludwig von MISES Institute/Kluwer,  1989.
    
    
[2] ''L’État'',  Paris,  les Belles Lettres,  1993
:[2] ''L’État'',  Paris,  les Belles Lettres,  1993
   
   
[3]  Pour d’autres exemples,  cf. le chapitre "Robin des Bois  est un vendu"  dans David FRIEDMAN, Vers une société sans Etat, Paris,  Les Belles Lettres, 1992.
:[3]  Pour d’autres exemples,  cf. le chapitre "Robin des Bois  est un vendu"  dans David FRIEDMAN, Vers une société sans Etat, Paris,  Les Belles Lettres, 1992.


[4]  Ludwig von MISES,  ''L’Action humaine'',  Paris,  PUF,  1985,  p. 891.
:[4]  Ludwig von MISES,  ''L’Action humaine'',  Paris,  PUF,  1985,  p. 891.


[5]  ''Ibid''.,  p. 897.
:[5]  ''Ibid''.,  p. 897.


[6]  Mal  le payer  n’est en revanche  qu’une présomption  d’esclavagisme,  et dont  l’employeur  n’est pas le premier  suspect,  étant  donnés  tous  les moyens indirects  que les hommes de l’État  ont  de rançonner  et d’interdire  ce travail  par ailleurs.
:[6]  Mal  le payer  n’est en revanche  qu’une présomption  d’esclavagisme,  et dont  l’employeur  n’est pas le premier  suspect,  étant  donnés  tous  les moyens indirects  que les hommes de l’État  ont  de rançonner  et d’interdire  ce travail  par ailleurs.


[7]  On notera  que JASAY  n'hésite pas  à mettre  dans le même sac  d'une “idéologie démocrate-sociale”  de la ”protection sociale”  le pseudo-conservatisme  qui voudrait  empêcher  le changement  et le pseudo-progressisme  qui prétend  seulement  annuler ses effets.  En effet :  pourquoi  distinguer  analytiquement  deux interventionnismes également  contraires au droit,  et qui visent en fait  au même résultat ?
:[7]  On notera  que JASAY  n'hésite pas  à mettre  dans le même sac  d'une “idéologie démocrate-sociale”  de la ”protection sociale”  le pseudo-conservatisme  qui voudrait  empêcher  le changement  et le pseudo-progressisme  qui prétend  seulement  annuler ses effets.  En effet :  pourquoi  distinguer  analytiquement  deux interventionnismes également  contraires au droit,  et qui visent en fait  au même résultat ?


[8]  Paris,  les Belles Lettres,  1993,  p. 170.
:[8]  Paris,  les Belles Lettres,  1993,  p. 170.
   
   
[9]  Murray ROTHBARD,  "Law,  Property Rights and Air Pollution",  Cato Journal  n°1,  Spring 1982,  pp. 55-99.  Réédité  dans ''The Logic of Action'' vol. II,  Cheltenham,  Edward Elgar,  1997,  p. 136.
:[9]  Murray ROTHBARD,  "Law,  Property Rights and Air Pollution",  Cato Journal  n°1,  Spring 1982,  pp. 55-99.  Réédité  dans ''The Logic of Action'' vol. II,  Cheltenham,  Edward Elgar,  1997,  p. 136.


[10]  historiquement,  la Sécurité Sociale française  a été imposée  par les communistes,  mais  c'était une invention  (en moins fou)  du pseudo-conservateur  BISMARCK,  et Pierre LAROQUE,  l'incompétent irresponsable  qui l'a instituée,  l'avait conçue  sous le régime  pseudo-conservateur  de Vichy.
:[10]  historiquement,  la Sécurité Sociale française  a été imposée  par les communistes,  mais  c'était une invention  (en moins fou)  du pseudo-conservateur  BISMARCK,  et Pierre LAROQUE,  l'incompétent irresponsable  qui l'a instituée,  l'avait conçue  sous le régime  pseudo-conservateur  de Vichy.
   
   
[11]  Murray ROTHBARD,  "Law,  Property Rights and Air Pollution",  ''Cato Journal''  n°1,  Spring 1982,  pp. 55-99.  Réédité  dans The Logic of Action vol. II,  Cheltenham,  Edward Elgar,  1997,  p. 136.
:[11]  Murray ROTHBARD,  "Law,  Property Rights and Air Pollution",  ''Cato Journal''  n°1,  Spring 1982,  pp. 55-99.  Réédité  dans The Logic of Action vol. II,  Cheltenham,  Edward Elgar,  1997,  p. 136.


[12]  Essai n° 22.  C'est  ce que  Ludwig von MISES  appelait  "Le Sophisme de MONTAIGNE",  car si c’est vrai  du pillage  politique,  ce ne l’est jamais  des relations volontaires  entre les gens,  par définition  avantageuses  aux deux parties.  
:[12]  ''Essai'' n° 22.  C'est  ce que  Ludwig von MISES  appelait  "Le Sophisme de MONTAIGNE",  car si c’est vrai  du pillage  politique,  ce ne l’est jamais  des relations volontaires  entre les gens,  par définition  avantageuses  aux deux parties.  
   
   
[13]  En France,  on la doit  au nabot jacobin  Napoléon BONAPARTE (1803).
:[13]  En France,  on la doit  au nabot jacobin  Napoléon BONAPARTE (1803).
   
   
[14]  ''L'Etat'',  p. 170.
:[14]  ''L'Etat'',  p. 170.


[15]  ''L’Action humaine''.,  p. 900.
:[15]  ''L’Action humaine''.,  p. 900.

Revision as of 5 August 2006 à 02:50

La justice sociale, cause essentielle de l’exclusion du même nom

Les gens qui se battent pour la libre entreprise […]
ne défendent pas les intérêts de ceux qui se trouvent aujourd’hui être riches.
Ludwig von MISES, L’Action humaine
Le Droit de propriété,
qui interdit aux riches comme aux pauvres
de coucher sous les ponts
Anatole FRANCE

Pour une fois, une citation avec laquelle je ne suis pas d’accord. Elle aurait été bien plus pertinente si elle avait mentionné

“la propriété naturelle, qui interdit de voler aux puissants comme aux faibles”.

Car ce qu’a l’air d’y suggérer Anatole FRANCE, c’est que la propriété ne serait une contrainte que pour les pauvres, et ne gênerait guère les riches. Je souhaite rappeler un certain nombre de faits évidents, et d’autres qui le sont moins, pour montrer que l’intérêt suprême des pauvres est au contraire, bel et bien, que personne ne vole personne.

Rappel de quelques évidences

Le pauvre est prétexte à force politiques de redistribution, entreprises au nom d’une prétendue “justice sociale”. Or, à dénoncer celle-ci comme une escroquerie morale, on risque encore de faire de la peine à des gens sincères. Ils semblent penser qu’on pourait comettre une injustice sans violence, mensonge ni ignorance coupable, et à l'inverse, qu'on pourrait en toute innocence commettre des violences, organiser des tromperies et refuser de conaître les effets de ses actes.

On pourrait associer cette idée à la conception augustinienne, janséniste voire protestante de la nature humaine, réfutée par le canon 7 du Concile de Trente, où la nature humaine est si totalement pervertie par le péché originel que l’on pourrait faire le mal sans avoir aucune possibilité de le connaître.

On n’exprime pas toujours clairement cette idée, et c’est ce qui fait sa force parce qu’elle ne résiste pas à l’examen rationnel. Et lui opposer des “preuves” factuelles est quand même faire trop bon marché du fait que la propriété naturelle comme critère de justice - qui réfute toute idée d'injustice sans interférence avec la possession légitime - est logiquement prouvée et que l’expérience ne peut pas contredire la logique, parce qu’elle en est elle-même dépendante.

Pour reprendre les termes de Hans-Hermann HOPPE :

L'expérience ne peut pas l'emporter sur la logique, c'est le contraire qui est vrai. C'est la logique qui améliore l'expérience et qui nous dit quel est le type d'expérience qu'il nous est possible d'avoir et lesquelles sont au contraire le produit de la confusion intellectuelle, et qu'on fera donc bien d'appeler des "rêveries" ou des "fantaisies" plutôt que de les prendre pour des "expériences" de la réalité [1].

La “justice sociale”, c’est le n’importe quoi idolâtre de l’État

La propriété naturelle consiste à ne pas voler ni tromper autrui. Elle n’est pas seulement un principe traditionnel et irréfutable, universel et exclusif de tout autre, ce qui suffit à disqualifier toute définition concurrente de la justice, elle est aussi son seul critère objectivement observable.

Toute notion de “justice sociale” oppose expressément à la justice naturelle, dont elle prétend réformer les effets, une prétendue “justice distributive” incompatible avec elle. Elle ouvre donc la boîte de Pandore de l’arbitraire et du subjectivisme inhérents au socialisme. Et c’est une idolâtrie de l’État parce que seul Dieu peut être propriétaire et maître de toute chose, et sonder les reins et les cœurs au point d’apprécier les besoins en dépit de ceux qui les éprouvent, les mérites en dépit de ceux qui reçoivent les services.

La redistribution politique socialiste est faite par les puissants aux dépens des faibles

Mais il est une évidence bien plus sûre encore, c’est qu’on ne peut pas trouver de meilleure définition du pouvoir politique que d'être en mesure de faire impunément violence aux autres, ni de la faiblesse que d’être impuissant contre une agression.

Comme la propriété naturelle est toujours première, il en résulte de toute nécessité que toute redistribution politique socialiste qui la nie et prétend, soi-disant, la “réformer”, est faite par les puissants et s’exerce aux dépens des faibles.

Qui donc est puissant dans la démocratie sociale ?

Il est vrai que dans une société démocratique idéale au sens de ROUSSEAU, société de masse sans corps intermédiaire, aux choix politiques déterminés par la seule cupidité, le candidat au pouvoir doit toujours voler la moitié riche pour y accéder. Mais au profit de qui ? Si sa coalition majoritaire dépasse les 50 %, il aura moins de butin à répartir, entre davantage de receleurs, il risque d’être battu. Dans ces conditions, il y a bien des chances que les votes s’équilibrent. C’est donc l’électeur du milieu, l’électeur médian, qu’il faut courtiser. C’est lui qui recevra l’essentiel des redistributions. Mais les candidats seront aussi sensibles aux lobbies, qui contrôlent des blocs de voix et menacent de les donner à l’adversaire, et aux riches, qui peuvent leur donner d’autres moyens de l’emporter dans la rivalité électorale, notamment se faire connaître ou acheter les juges. Ainsi s’organise la politique.

Dans ces conditions l’un et l’autre parti de gouvernement ont intérêt à faire, et feront largement la même politique, le “parti des riches” devant constamment dépouiller ses propres électeurs en s’efforçant de leur présenter comme pire l’autre terme de l’alternative. Comme le dit Anthony de JASAY, appliquant aux marges de manoeuvre de la politique les lois universelles de la tendance vers l'équilibre concurrentiel :

[que ce soit] avec l'argent de la minorité qu'il faut payer la majorité […] ne laisse guère aux hommes de l'Etat le choix du système redistributif à imposer […] le principe même de la "décision populaire" conduit à une situation où il n'y a plus grand-chose entre quoi décider [2].

Les pauvres sont des cons

Le pauvre c’est celui qui n’a pas su produire… ou voler suffisamment : il a donc peu de chances d’être lui-même puissant, soit qu’il n’ait pas assez d’instruction, soit qu’on le dupe facilement. Le dessinateur REISER avait donné ce titre à l’un de ses albums : Les pauvres sont des cons.

Car le pauvre qui devient puissant — le gangster cégétiste, par exemple — eh bien il devient riche (Michel de Poncins a calculé le capital qu'il faudrait avoir pour se payer les avantages en nature des syndicalistes et autres fonctionnaires : ces gens-là arrivent à le cacher, mais leur richesse est fabuleuse).

On pourrait appeler cela le Paradoxe de Robin des Bois. René GOSCINNY l’a présenté dans une aventure de LUCKY LUKE où Jesse JAMES, qui affecte de voler les riches pour donner aux pauvres, après lui avoir officiellement demandé s’il l’était, donne à un pauvre le butin d’un de ses vols — “je suis riche !” s’écrie celui-ci Alors Jesse JAMES le vole à son tour, puisqu’il est riche.

Bref, lorsqu' il arrive que les riches ne soient pas puissants ni les pauvres faibles (cela peut se produire à la suite d'une révolution), cela ne peut pas durer : avec un État voleur comme la démocratie sociale, il faut que l'argent achète les armes et que les armes volent l'argent. La tendance est donc à ce que les riches soient puissants, et les pauvres faibles. Ce n'est là qu'une tendance, l'un et l'autre sont formellement distincts, et c'est l'essence de la falsification marxiste de la lutte des classes que de postuler que les riches seraient automatiquement puissants : c'est une injustice ignoble que de traiter automatiquement les riches comme s'ils étaient de puissants voleurs, et comme si les socialistes au pouvoir n'en étaient pas. Cependant, cette tendance est toujours à l'oeuvre.

Non seulement les pauvres ne peuvent pas acheter le pouvoir, mais on les trompe facilement. On comprendra mieux à quel point quand on aura mesuré l’ampleur de l’ illusion fiscale, l’ignorance qui règne sur les effets réels de la redistribution politique socialiste. Car celle-ci ne conduit jamais aux résultats promis. C’est d’ailleurs pourquoi tous ses adeptes haïssent les économistes, dont c’est le métier que de le savoir.

On peut mentionner au moins quatre grands procédés d’illusion fiscale :

— la violence indirecte, qui joue sur le fait que ce sont des échanges que rançonnent les hommes de l’État, et que la plus grande victime du pillage n’est pas l’agressé direct, mais celui qui peut le moins se passer de l’échange (c’est la loi fondamentale de l’incidence fiscale) : par exemple, les “cotisations” de “Sécurité Sociale” sont des taxes qui amputent les salaires, alors que ce sont les patrons que les démocrates-sociaux vont menacer pour voler l’argent. Le comble de la réussite en la matière est que les ouvriers applaudissent à ce vol, croyant que les hommes de l’État qui s’en vont avec près de la moitié de leur paie ont volé le patron à leur profit. La mythologie des “conquêtes sociales” repose essentiellement sur ce type d’illusion.
l’amalgame entre le pillage redistributif et la vraie production, caractéristique des prétendus “services publics” : il s’agit de faire croire à chacun qu’il profite de la redistribution parce que le service lui est utile. Par exemple, l’assurance contre les risques personnels prétendument fournie par la “Sécurité sociale”. Bien entendu, les “pauvres” sont l’alibi de ce pillage de tous (au profit des puissants). Le comble de l’amalgame réussi consiste à faire croire que le pillage politique serait indispensable à la fourniture du service réel. Si les hommes de l’état avaient monopolisé la production de chaussures, et les finançaient par le vol, il y aurait une majorité de gens pour dire que “si vous privatisez la production et le financement des chaussures, les pauvres iront pieds nus”.
La concentration des avantages et la dispersion des charges : les receleurs membres des lobbies sont peu nombreux et reçoivent beaucoup chacun, les victimes du pillage perdent peu (et ont donc un faible intérêt à s’organiser).
la persécution ostensible et corruptrice : il s’agit de voler beaucoup à peu de gens présentés comme riches, pour faire croire (en liaison avec les autres sources de l’illusion fiscale) que c’est ce groupe discriminé-là qui paie, de sorte que la redistribution politique soit perçue comme une bonne affaire pour les autres. Par ailleurs, en les rendant complices de cette injustice manifeste, on les prive du droit moral de résister aux autres prédations. L’impôt progressif est l’exemple type de cette persécution ; pour des raisons de technique démocratique, il remplace partiellement aujourd’hui la discrimination raciale qui est fondée sur les mêmes principes et appelle le même jugement.

Quelques politiques qui volent les pauvres alors qu’on croit le contraire

Rien n’est donc plus facile à quiconque connaît l’incidence réelle de la redistribution que d’énumérer des politiques qui volent les pauvres, alors que l’opinion reçue est qu’elles volent les riches au profit des pauvres [3]. ainsi,

l’impôt sur les sociétés, ostensiblement dirigé contre les capitalistes, vole surtout les salariés : ce sont les marchés financiers qui déterminent la rentabilité nette des placements. Dans un pays affligé par cet impôt sur les sociétés, les capitalistes n’investissent que si la rentabilité brute est assez grande pour compenser cet impôt, rétablissant la rentabilité nette imposée par la concurrence. Et il faudra bien prendre la différence sur le prix des fournitures de l’entreprise, donc largement sur les salaires. .
— L’incidence de la redistribution est aussi incertaine à l’arrivée qu’au départ. Ainsi, le versement transports, qui ampute les salaires pour subventionner les transports en commun, peut bien contribuer à les rendre moins chers sur le moment, encore que le monopole ainsi créé gaspille largement la subvention. Mais en attirant du monde sur les lignes, il renchérit les logements avoisinants, et se retrouve finalement dans la poche des propriétaires. De sorte que si vous êtes salarié, et que vous vous déplaciez par vos propres moyens, vous aurez l’avantage qu’on ampute votre salaire pour qu’on puisse vous faire payer plus cher votre logement.
L’impôt ou la subvention porte toujours principalement sur l’objet le plus spécifique à l’activité taxée : c’est pourquoi les subventions insanes au foutebole se retrouvent dans le prix des joueurs, celles à l’opéra dans la poche des PAVAROTTI. C’est un raisonnement emprunté à l’agriculture, où on le connaît depuis deux siècles sous le nom de théorie de la rente, c’est pourquoi, de même,
le protectionnisme agricole, qui appauvrit les acheteurs de produits alimentaires (les plus pauvres, proportionnellement, y dépensant le plus) profite exclusivement aux propriétaires fonciers, et d'autant plus qu'ils sont plus riches. Il n’y a aucun moyen de faire que de telles subventions, déguisées en monopole protectionniste ou expresses et directes, profitent au travail agricole, qui est toujours payé en moyenne 20 % de moins que les travaux urbains pour une formation équivalente.

Cependant, c’est souvent de manière plus expresse que la redistribution politique vole les pauvres. Il suffit alors que quelques-uns d’entre eux servent d’alibi aux riches profiteurs principaux. Ainsi,

— Il est bien connu que le logement dit social est peuplé par des gens en moyenne plus riches que la population dans son ensemble. Il semblerait que dans ce domaine-là aussi, les amis auxquels hommes de l’État préfèrent faire cadeau de dizaines de milliers de francs soient plutôt des gens aisés. Ces gens-là ne fréquentent pas n’importe qui…
Les subventions aux "arts" et à la "culture" (musées, théâtres, opéras, bibliothèques) profitent essentiellement à une clientèle aisée.
L'enseignement pseudo-gratuit n’est pas seulement un instrument de guerre civile parce qu’il sert à censurer les opinions : c’est aussi parce qu’il permet à la bourgeoisie petite et moyenne de forcer ouvriers et employés à payer les études plus longues de ses enfants.

Enfin, il y a l’injustice couverte par une propagande qui falsifie constamment sa nature, comme

le salaire minimum dont on parle comme s’il s’agissait d’une garantie de revenu. Or, il n’est absolument jamais rien d’autre qu’une interdiction de travailler imposée aux moins qualifiés, ceux dont le travail ne pourrait pas rapporter plus d’une certaine somme à un employeur éventuel. Et les receleurs de cette injustice, ce sont les autres salariés, par définition plus riches, que cette interdiction protège de leur concurrence.
— Mais on est toujours le pauvre de quelqu’un et rançonner un échange c’est l’interdire. L’impôt-subvention crée toujours des monopoles, et réciproquement. À son arrivée, on a l’exemple de l’enseignement, soumis à la concurrence déloyale des écoles subventionnées. À son départ, imposer le revenu des patrons individuels les prive aussi des moyens de concurrencer les entreprises plus grosses.

Ce qui nous permet d’arriver à la dernière catégorie du vol de pauvres, celui qui, non content de les dépouiller directement, prive les autres du moyen essentiel d’améliorer leur sort :

— c’est le cas, entre autres, de la retraite par répartition : non seulement elle subventionne les bourgeois et les fonctionnaires, qui vivent plus longtemps et commencent plus tard à travailler, aux dépens des pauvres, qui travaillent plus tôt et meurent vite, mais elle freine l’accumulation du capital, décourageant les actifs d’épargner pour leurs vieux jours. Or, cette accumulation des capitaux matériels est le seul moyen d’accroître le salaire de celui dont la compétence ne progresse plus, parce qu’elle lui permet encore de produire davantage et donc d’être mieux payé, en associant à son travail une quantité plus grande de capitaux matériels.
— C’est aussi le cas du déficit budgétaire, qui partage avec la retraite par répartition la caractéristique intéressante de vouer à l’esclavage les générations futures, et par ailleurs dissipe l’épargne réelle dans des fonds d’État qui, à la différence des fonds privés, ne servent pas à entretenir du capital matériel mais ne sont que de simples promesses d’argent volé.

Von MISES le rappelle :

“le pouvoir utilise une partie de l’épargne personnelle pour la consommation courante, et […] rien n’empêche les hommes de l’État d’augmenter cette part jusqu’à en absorber en fait la totalité [4]”.
Et il précise encore : “L’Histoire ne fournit aucun exemple d’accumulation de capital productif réalisée par les hommes de l’État [5]”.

La redistribution politique socialiste est la cause de l’“exclusion sociale”

Le démocrate-social écartera ces démonstrations comme théoriques (avec le simplisme et l’ extrémisme, c’est ce qu’il y a lieu de dire quand on n’a rien à répondre : conseil aux aspirants politiciens) : car, voyez-vous, c’est la “crise”. En attendant que l’on puisse réduire leurs interventions, il faut bien que les hommes de l’État, comme des pompiers, parent aux urgences qui se déclarent ici et là.

Bien entendu ces pompiers sont pyromanes et les feux, ce sont eux qui les allument. C’est la démocratie sociale qui crée le chômage, parce qu’elle interdit le travail et le rançonne, l’un et l’autre étant équivalents. Et c’est elle aussi qui crée la précarité parce qu’elle appauvrit tout le monde et multiplie les agressions.

Les interdictions de travailler

Par définition, le prolétaire c’est celui qui n’a pour richesse… que sa force de travail. Lui interdire de l’employer, c’est l’appauvrir radicalement. Ceux qui interdisent aux autres de travailler sont certes des esclavagistes : car la définition correcte de l’esclavage, c’est agir comme si on était propriétaire du travail d’un autre, à sa place : cela inclut de lui interdire de travailler comme de lui voler les fruits de son travail [6]. Mais ce sont avant tout, des voleurs de pauvres.

Nous sommes tellement habitués au chômage que des analphabètes à la FORRESTER peuvent échapper au ridicule public en prétendant que l’emploi va disparaître. Or, la question ne se pose de façon aiguë qu'en France et dans les autres pays européens, parce que c’est là que les hommes de l'Etat mettent tout leur zèle à interdire de travailler : pas seulement le salaire minimum mais toutes les dispositions autoritaires du code du travail, dont, les conditions de diplômes, d'âge, etc. et autres interdictions de produire et d'échanger.

Comme en dernière analyse, les services s’échangent contre les services (Frédéric BASTIAT), il faut rappeler à cette occasion que toute interdiction d’échanger, quand elle proviendrait d’un règlement de construction ou d’une taxe à l’importation, est également une interdiction de travailler. Et toute interdiction de travailler est elle-même une interdiction d’acheter les services d’un autre : elle déprime l’emploi non seulement directement mais indirectement.

Les punitions pour avoir travaillé

Quand ils ne l’interdisent pas délibérément, les hommes de l’État rançonnent le travail. Mais rançonner une activité c’est l’interdire au-delà d’une certaine limite et réciproquement (ça s’exprime même en termes mathématiques : c’est la théorie dite de la dualité). J’avais dit la dernière fois que le travail taxé à plus de 50 %, c’est du travail classé 'X. Or, c’est bien le niveau moyen atteint par le pillage démocrate-social des revenus, au titre de la “sécurité sociale” ou de l’“Etat”.

Par ailleurs, aucun impôt ne peut manquer de punir le travail : d’abord parce que la plupart des d’impôts réputés voler “les entreprises” amputent les salaires. On l’a vu des “cotisations sociales” et de l’impôt sur les sociétés. C’est aussi vrai de la TVA qui n’est pas une taxe sur la consommation mais un impôt sur la production — paradoxalement, son nom l’indique, les hommes de l’État ont sans doute jugé inutile de mentir sur ce point. Mais plus généralement, on ne taxe jamais que le travail de quelqu'un. Parce qu’on ne peut voler que la production et que toute richesse est produite par quelqu’un. Quand, par démagogie, on prétend “imposer le capital”, on ne vole jamais que le travail du passé.

En outre, voler l’épargne la décourage non moins nécessairement. Et comme on l’a vu, c’est léser les pauvres que décourager la formation du capital.

Les récompenses pour ceux qui ne travaillent pas

On n’annule pas une interdiction de travailler en distribuant des aumônes volées : c’est une marque d’aveuglement moral que d’imaginer qu’en leur rendant une part du butin, les hommes de l’État “compenseraient” une partie des vols qu’ils font subir aux pauvres : ils ne font qu’ y confisquer une deuxième fois le pouvoir de décision à leur seul profit, amputant la vie des autres aussi bien à l’arrivée qu’au départ (comme les bonbons Kiss-cool, la malédiction de l’argent volé a donc un double effet ).

Rappelons que, quand les hommes de l’État subventionnent, soi-disant, telle ou telle “production”, ce n’est jamais pour avoir produit. La production, c’est ce que des clients acceptent de payer ; la distribution du butin, elle, ne rémunère que les efforts faits par les lobbies pour obtenir l’argent volé aux autres. Par conséquent, la redistribution politique socialiste punit toujours le travail et récompense toujours ceux qui ne travaillent pas.

Or, l’aisance matérielle est secondaire. L’essentiel est de maîriser son existence, et cette aspiration est tellement forte que seule une minorité de gens, principalement âgés, s’attardent dans ce que les statisticiens appellent les tranches de bas revenus. Mais cette aspiration est ce que le matérialisme démocrate-social refuse de reconnaître, et ce caractère transitoire de la pauvreté ce qu’il combat par tous les moyens.

Dans le cas qui nous occupe, les récompenses pour n’avoir pas travaillé sont la trappe qui se referme sur un véritable piège de la pauvreté. Avec l'“indemnisation” du chômage, le RMI et autres avantages, distributions et exemptions fiscales, même les statisticiens gauchistes reconnaissent qu’au voisinage du salaire minimum, celui qui se met à travailler perd de l’argent. En somme, les hommes de l’État ne font même plus semblant de combattre la pauvreté. Désormais, ils s’acharnent à contrecarrer ceux qui cherchent à en sortir.

La redistribution politique socialiste est la cause de la “précarité”

La dernière cause de la pauvreté se trouve dans l’incertitude sociale qui rend précaires et détruit emplois et placements d’épargne. Là aussi les hommes de l’État prétendent corriger les effets d’un aléa qui ne serait pas de leur fait. Là encore, il s’agit d’un mensonge.

Dans L'Etat, Anthony de JASAY résume leur sophistique :

"Ce que les versions les plus élaborées de l'idéologie démocrate-sociale [7] prétendent faire admettre est que ce ne serait pas tout à fait l'absence de liberté qui remplace la liberté. Ce serait plutôt la substitution d'une ingérence rationnelle systématique à l'ingérence arbitraire et aléatoire […] que cause "la loterie du darwinisme social qui se fait passer pour une économie de libre marché". La différence salvatrice serait que, tandis que les "loteries sociales" sont causes d'interférences "involontaires", l'Etat les cause pour sa part "délibérément" ce qui […] serait […] un bien moindre mal [8].

On peut toujours échanger l’incertitude et la rareté

Que les hommes de l’État prétendent assurer la sécurité au prix de contraintes accrues permet immédiatement de faire remarquer que leur fameux dilemme entre sécurité et liberté ne les regarde en rien. Car ils pratiquent l’amalgame : on n’a absolument aucun besoin d’eux pour faire l’arbitrage entre l’incertitude et la richesse ou les convertir l’une dans l’autre : c’est ce que permettent et illustrent les techniques de l’assurance et l’industrie financière.

Comme le dit ROTHBARD :

"Dans une société libre, donc, chacun assume […] la "charge de risque appropriée" […]. Bien sûr, ces personnes pourraient volontairement mutualiser leurs risques, comme dans les diverses formes de l'assurance mutuelle, où les risques sont partagés et les perdants indemnisés à partir du pot commun.
Sinon, des spéculateurs pourraient volontairement se charger du risque de changement des prix à venir dont les autres se débarrasseraient par des opérations de couverture sur les marchés. Ou alors, une personne pourrait reprendre les risques de paiement d'une autre, comme dans les exemples de la garantie de bonne fin et autres [9].

A partir du moment où on peut vendre et acheter le risque, sécurité et richesse sont équivalents et croire qu'une politique quelconque pourrait directement supprimer la précarité, équivaut à accuser des institutions particulières d’être la cause de la rareté à laquelle tout être humain est nécessairement confronté [10]  ; et c’est tout à fait comparable à la même accusation imbécile que les marxistes portent contre la propriété. C’est une utopie totalitaire qui, en détruisant le droit, a pour seul effet d’appauvrir tout le monde, créant de ce fait une précarité supplémentaire.

La précarité, c’est d’abord d’être pauvre

L’assurance la plus universelle est d’abord celle que chacun se procure directement par l’épargne personnelle. Quand on n’en a pas… En outre, les assureurs constatent toujours que ce sont les riches qui s'assurent les premiers ; tout cela n’étant qu’une conséquence du fait que le risque peut s’échanger contre de la richesse et réciproquement. Bref, la précarité, c'est d'abord d'être pauvre.

Les hommes de l’État qui prétendent réduire le risque social n’aboutissent qu’à l’accroître.

Donc, quelque illusion que la pensée magique du socialisme puisse entretenir à cet égard, la violence étatique ne fera jamais disparaître l'incertitude, qui est inhérente à la condition humaine : elle traduit à la fois l'imperfection de notre connaissance et notre capacité à créer de l'information.

Concrètement : si l’intervention de l’État ne peut pas réduire le risque social, c’est que ce sont toujours des personnes qui prennent des risques, et à moins d'un contrôle totalitaire de leurs actes (la surveillance constante de chacun et le pouvoir d’intervenir à tout moment), elles pourront toujours choisir la recherche d'informations, le degré de précautions, le partage et la mutualisation des risques ou l'épargne personnelle qui l'amèneront au degré de risque qu’elles seules auront choisi :

l'existence est toujours risquée et incertaine, et il n'existe aucun moyen d'éviter ce fait primordial. Transférer la charge du risque ne peut que le faire supporter à un autre
[…] il n'existe aucun moyen de réduire le risque par la loi [la raison fondamentale en est que] le risque est un concept de la pensée, unique pour chaque personne : c'est pourquoi on ne peut le mettre sous aucune forme quantifiée.
Donc, comme on ne peut comparer aucun degré de risque personnel à celui d'un autre, on ne peut opérer aucune mesure générale du risque. En tant que concept quantitatif, la notion de “risque global” ou “social” est aussi dépourvue de sens que celle des “coûts sociaux” et autres “avantages pour la société” des [soi-disant] économistes [utilitaristes] :::::(Murray ROTHBARD [11]).

Dans ces conditions, quel est l’effet de la prédation sous prétexte de “sécurité sociale” ? En imposant certaines formes d’assurance, forcément inadaptées à la situation de chacun, elle ne fait qu’ entraver la meilleure gestion de leurs risques par les particuliers, contrainte artificielle et inutile qui ne crée que des gaspillages. Cependant, les hommes de l’État se servent pas seulement de ces vols pour forcer les gens à payer des services dont ils ne veulent pas. Ils s’en servent aussi pour s’enrichir, eux-mêmes et leurs complices. Ce double effet, gaspilleur et redistributif, aggrave la charge du risque pour la plupart, à trois titres :

— ces combines d’assurance forcée à but lucratif pour les hommes de l’État renchérissent inutilement la couverture des risques.
— Les victimes désignées de ces redistributions politiques doivent en plus payer pour les autres.
— Enfin, en subventionnant la prise de risque, elles accroissent la probabilité des pertes (qui seront payées par d’autres). C’est ce qu’on appelle le risque moral.

Bien entendu, ce sont les pauvres, non seulement parce qu’ils le sont mais en outre parce qu’ils sont faibles, que frappe les premiers ce risque politique accru.

Risque marchand et risque politique

Les utopistes de la “protection” accusent la propriété naturelle d’accroître l’incertitude sous prétexte que la liberté des contrats exacerberait la rivalité entre les hommes sous la forme d’une “concurrence et destructrice”. Mais par définition, liberté des contrats veut dire coopération volontaire, et ne porte atteinte à la propriété légitime de personne ; or, “il n'y a pas de conflit d'intérêts entre des gens qui ne réclament pas ce à quoi ils n'ont pas droit” (Ayn RAND). En outre, dans ce cadre, si mon voisin désire davantage de chaussures, il ne m'empêche pas d'en obtenir moi-même. Bien au contraire, il me rend la chose plus facile (von MISES).

La propriété naturelle ne peut donc qu'atténuer la rivalité entre les hommes : dans son expression, en lui interdisant de passer par violence et fraude, et dans ses conséquences en la forçant de ce fait à passer par une production meilleure.

C'est au contraire dans la redistribution politique socialiste, par définition proscrite dans le régime de liberté naturelle, que "le proufict de l'un est la perte de l'autre" (MONTAIGNE [12}). C’est le socialisme qui, ayant aboli la propriété dans son principe, livre le bien de chacun à la foire d'empoigne de la politique, interdisant à tous de voir dans leurs semblables autre chose que des agresseurs potentiels ou des proies à dévorer. Et ce cannibalisme moral-là crée par nécessité un risque démesuré comparé à l’incertitude marchande. Car celle-ci porte sur l’approvisionnement et les débouchés : sa limite est celle de l’intérêt à échanger. Le risque politique, lui, n’est pas seulement qu’on vous interdise d’échanger (et Dieu sait si on le fait) : il porte sur toutes vos possessions, votre intégrité physique et même votre vie.

Le risque marchand maximum, c’est que vous ne trouviez pas à acheter ou à vendre. Il dépend de vous que vous ne soyez pas aussi mauvais. Le risque politique maximum, c’est d’être dépouillé de tout, de voir sa famille massacrée sous ses yeux, d’être torturé à mort. Et vous savez, de science certaine, qu’il y a des gens capables de vos faire subir ce sort-là.

Et par définition, la propriété naturelle annule le risque politique, alors que le socialisme l’exacerbe. Et l’utopie de la “protection sociale”, fort loin d’atténuer les troubles issus de la rivalité entre les hommes, n’en est au contraire qu’une expression manifeste, et des plus directement destructrices.

L’étatisme démocrate-social, cause essentielle du risque politique

En outre, et de manière plus générale, ces pertes sont dues à la réalisation d'un risque politique : elles résultent des redistributions mêmes des hommes de l’État.

Car leurs ingérences imprévisibles ne sont pas la simple usurpation d’un pouvoir social discrétionnaire : centralisées, elles créent un risque supplémentaire considérable en concentrant la décision entre quelques mains. Ils peuvent en outre agir de façon autrement arbitraire que des propriétaires privés, parce qu’ils forcent autrui à payer les conséquences de leurs choix. Le socialisme est irresponsabilité institutionnelle et entraîne le risque moral : savoir que les autres paieront encourage les puissants à la négligence, à l'imprévoyance (à l'exemple des prétendus "services publics") et à la prise de risques exagérée (à l'exemple des banques nationalisées françaises), causes de pertes spectaculaires.

La politique monétaire est l'exemple parfait de cette fabrication institutionnelle d'une incertitude massive et parfaitement évitable, qui disparaîtrait dans une société libre. Car elle n’est rendue nécessaire que par l’institution révolutionnaire [13] du monopole d'émission, et revient à planifier la production de monnaie sur le mode soviétique. Elle engendre des crises financières et conjoncturelles à répétition, qui font perdre aux gens et leurs économies et leurs emplois. Le dernier exemple est la crise de 1992-1995, provoquée par la politique monétaire déflationniste dite du franc fort.

Conclusion :

L'intervention étatique ne fait pas disparaître l'aléa social, elle surajoute au contraire à l'incertitude d'origine marchande, dont elle ne fait que transférer les charges à grands frais sur les gens politiquement faibles, une incertitude d'origine politique, forcément bien pire et de surcroît aggravée par l'arbitraire juridique et l'irresponsabilité institutionnelle.

Considérations que JASAY résume ainsi :

“il faudrait que l'on puisse constater qu'une plus grande ingérence de l'Etat conduit à une moindre gêne due aux forces imprévues du hasard. S'engager dans l'armée, où tout est organisé, doit signifier que dans les casernes on sera en fait moins exposé aux circonstances accidentelles et aux caprices des autres que si on devait gagner sa vie dans le bazar [14]“.

Métaphore parfaite du leurre de la “sécurité sociale”: est-ce vraiment pour leur garantir une protection indéfinie contre tous les risques que les hommes de l'Etat paient des soldats, et peut-on imaginer comment ils pourraient leur payer même cette apparence de "sécurité"-là s'ils ne menaçaient pas constamment le "bazar" afin de le dépouiller ?

La “justice sociale” n’est donc pas seulement un faux concept, destructeur de tout droit. Le souci des pauvres, son prétexte le plus émouvant, si émouvant qu’il suffit à faire disjoncter le cerveau d’un démocrate-chrétien, ne peut justifier qu’une condamnation radicale de touteredistribution politique. Les démocrates-sociaux prétendent, soi-disant, améliorer leur sort. Eh bien la seule manière d’y parvenir c’est qu’ils cessent de les appauvrir. Qu’ils cessent de leur interdire de travailler, de leur voler le fruit de leur travail, d’interdire aux autres de les enrichir, de les maintenir dans la pauvreté par toutes leurs extravagances, récompenses, et surtout par leurs agressions, directes et indirectes

Les démocrates-sociaux aiment les pauvres, soi-disant. Pour une fois donnons-leur raison. À l’évidence, il les aiment tellement qu’ils font ce qu’il faut pour qu’il y en ait sans cesse davantage. Quant aux capitalistes, il est certain qu’eux ne les aiment pas. la preuve, c’est qu’en dépit de la démocratie sociale, ils s’efforcent toujours de faire qu’il y en ait moins. On laissera le dernier mot sur ce point au plus grand économiste de tous les temps, Ludwig von MISES, qui écrivait dans L’Action humaine :

Ni la réflexion, ni l’expérience ne permettent de penser qu’un autre système social puisse être aussi avantageux pour les masses que ne l’est le capitalisme. Le marché libre n’a pas besoin d’apologistes. Il lui suffit de s’appliquer à lui-même les mots qui figurent sur l’épitaphe de Sir Christopher WREN, architecte de la cathédrale Saint-Paul à Londres : si monumentum requiris, circumspice ; “si c’est un monument qu’il te faut, regarde autour de toi” [15].

Notes

[1] Hans-Hermann HOPPE, "The Socialism of Social Engineering and the Foundations of Economic Analysis", chapitre 6 de A Theory of Socialism and Capitalism. Auburn/Dordrecht/Boston : Ludwig von MISES Institute/Kluwer, 1989.
[2] L’État, Paris, les Belles Lettres, 1993
[3] Pour d’autres exemples, cf. le chapitre "Robin des Bois est un vendu" dans David FRIEDMAN, Vers une société sans Etat, Paris, Les Belles Lettres, 1992.
[4] Ludwig von MISES, L’Action humaine, Paris, PUF, 1985, p. 891.
[5] Ibid., p. 897.
[6] Mal le payer n’est en revanche qu’une présomption d’esclavagisme, et dont l’employeur n’est pas le premier suspect, étant donnés tous les moyens indirects que les hommes de l’État ont de rançonner et d’interdire ce travail par ailleurs.
[7] On notera que JASAY n'hésite pas à mettre dans le même sac d'une “idéologie démocrate-sociale” de la ”protection sociale” le pseudo-conservatisme qui voudrait empêcher le changement et le pseudo-progressisme qui prétend seulement annuler ses effets. En effet : pourquoi distinguer analytiquement deux interventionnismes également contraires au droit, et qui visent en fait au même résultat ?
[8] Paris, les Belles Lettres, 1993, p. 170.
[9] Murray ROTHBARD, "Law, Property Rights and Air Pollution", Cato Journal n°1, Spring 1982, pp. 55-99. Réédité dans The Logic of Action vol. II, Cheltenham, Edward Elgar, 1997, p. 136.
[10] historiquement, la Sécurité Sociale française a été imposée par les communistes, mais c'était une invention (en moins fou) du pseudo-conservateur BISMARCK, et Pierre LAROQUE, l'incompétent irresponsable qui l'a instituée, l'avait conçue sous le régime pseudo-conservateur de Vichy.
[11] Murray ROTHBARD, "Law, Property Rights and Air Pollution", Cato Journal n°1, Spring 1982, pp. 55-99. Réédité dans The Logic of Action vol. II, Cheltenham, Edward Elgar, 1997, p. 136.
[12] Essai n° 22. C'est ce que Ludwig von MISES appelait "Le Sophisme de MONTAIGNE", car si c’est vrai du pillage politique, ce ne l’est jamais des relations volontaires entre les gens, par définition avantageuses aux deux parties.
[13] En France, on la doit au nabot jacobin Napoléon BONAPARTE (1803).
[14] L'Etat, p. 170.
[15] L’Action humaine., p. 900.