Revenu minimum universel

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Proposition socialiste consistant en un « droit à » un revenu, en négation flagrante des droits de l’homme véritables de ceux qui seraient censés le financer. Elle est par définition contraire au principe de l’identité des droits de tous (l’égalité en Droit).

Elle repose généralement sur des théories économiques erronées, ainsi que des arguments éthiques absurdes, notamment la prémisse que la production « de la société » puisse ainsi être allouée politiquement, ce qui en fait une proposition esclavagiste-absurdiste par excellence.

Malheureusement, elle est soutenue par certains « libéraux modérés », « libéraux de gauche » et autres pseudo-libéraux.

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Position libérale

Toute richesse est produite par quelqu’un et appartient à quelqu’un.
Ayn Rand, « What Is Capitalism? », Capitalism: The Unknown Ideal.

Il ne saurait dès lors pas y avoir de droit à sur le revenu d’autres personnes.[1]

Des justifications absurdistes...

Une idée couramment avancée pour justifier le RMU serait la « fin du travail », un chômage inéluctable, soit par prétendue nature du capitalisme, soit par progrès technologique (robotique etc) [2]. Or, il ne peut pas y avoir de chômage involontaire et de long terme sur un marché libre. Bien au contraire, le chômage est le résultat d’interventions socialistes dans l’économie - du même type que le RMU, justement. [3] [4]

... et profondément esclavagistes

... Et sans surprise, une proposition fondée sur le principe que le fruit de votre travail ne vous appartient pas, premier aspect de l’esclavage, en vient naturellement à réclamer le second aspect de l’esclavage, que l’affectation de votre temps ne vous appartient pas non plus :

« Il est extrêmement rare de trouver des sociétés qui ne travaillent pas. Mais si les gens ne veulent pas travailler et que la société veut plus de production, elle devra l’obtenir autrement. On pourrait imaginer que l’on astreigne les gens à effectuer des tâches comme on le fait aujourd’hui avec l’armée.  »
Samuel Bendahan, Le revenu universel, la panacée pour sortir de l’ornière capitaliste?, Le Courrier, 2011

On retrouve là un grand classique de l’esclavagisme-absurdisme des socialistes : afin de nous libérer prétendument des contraintes de la réalité (comme le fait que pour qu’un revenu existe, quelqu’un doit bien le gagner), il s’agit en réalité de nous asservir à la violence capricieuse (bien réelle, elle) d’autres personnes - eux, si possible. Car bien entendu, « la société » ne veut rien du tout, pas plus qu’une entreprise ne regarde la télévision ou que mon parapluie n’écrit de la poésie, et « on » n’astreint personne à quoi que ce soit.

En pratique donc, de même que seuls des êtres humains réels peuvent produire de la richesse et donc gagner un revenu, de même seuls des êtres humains réels peuvent prendre des décisions, et seuls des êtres humains réels peuvent faire le choix de coopérer de manière volontaire avec d’autres êtres humains - ou au contraire, dans le cas des socialistes prônant le « revenu universel », d’user de violence agressive à leur égard afin de les contraindre à produire et leur céder ce revenu (pour qu’ils puissent l’« allouer » ou le « distribuer »). Voire même à « effectuer des tâches » contre leur gré, autrement dit, dans les deux cas, d’user de leur temps et du fruit de leur travail, donc de leur vie, non pas selon leurs propres projets, mais selon ceux des agresseurs socialistes.

Arguments de type « second-best » en faveur du revenu universel

Acceptabilité

Avant toute chose, par définition, une proposition de second-best doit être : 1) inférieure qu’une solution idéale, mais meilleure que le statu quo; 2) plus acceptable que la solution idéale.

meilleure que le statu quo

Pour toute proposition qui n’est ni purement libérale, ni Pareto-optimale, cela reste à démontrer.

plus acceptable que la solution idéale

En effet, « what is the point of a detailed account of an inferior plan that cannot be realized? » [5]

De même, en Suisse, le revenu universel a été refusé à 77% de la population, avec l’ensemble des partis politiques se prononçant contre. Peut-on vraiment prétendre qu’il n’y a aucune autre cause plus réaliste qui vaille la peine d’être défendue  (même la légalisation de toutes les drogues a fait un meilleur score [6])

et à long terme ?

Il faudrait aussi se demander quels seraient les effets indirects d’une adoption du revenu universel, aussi bien économiquement que stratégiquement :

  • économiquement, même s’il pouvait revenir moins cher l’année de son adoption, qu’en sera-t-il après 10 ans de réduction progressive de la participation au marché du travail qu’il pourrait causer ?
  • stratégiquement, en entérinant un « droit à », il pourrait rendre plus difficile l’adoption ultérieure de solutions supérieures.

Efficacité

Un revenu universel, venant remplacer les systèmes de sécurité sociale existants, pourrait être « plus efficace » en nécessitant moins de bureaucratie.

Argument à double-tranchant

Cet argument a cependant été critiqué par Rothbard : le caractère non-automatique et bureaucratique des aides étatiques actuelles a justement l’avantage d’en limiter l’usage [7] :

The one element that saves the present welfare system from being an utter disaster is precisely the red tape and the stigma involved in going on welfare. The welfare recipient still bears a psychic stigma, even though weakened in recent years, and he still has to face a typically inefficient, impersonal, and tangled bureaucracy. But the guaranteed annual income, precisely by making the dole efficient, easy, and automatic, will remove the major obstacles, the major disincentives, to the “supply function” for welfare, and will lead to a massive flocking to the guaranteed dole. Moreover, everyone will now consider the new dole as an automatic “right” rather than as a privilege or gift, and all stigma will be removed

Argument dangereux à long terme

On peut ajouter que même dans un contexte ou le droit à des aides sociales est largement pratiqué, le revenu minimum universel entérine ce faux droit, le sanctifie, éloignant sa remise en cause. En enlevant toute nécéssité de justification de la demande d’aide sociale, il ne s’agit plus d’un droit à en pratique, mais bien d’un droit à indiscutable, sur son principe-même. Etre favorable au revenu universel, ce n’est pas rendre moins nocives les aides sociales, c’est en accepter sans réserve le principe. Une fois le principe accepté, comment espérer un jour les abolir ?

Argument illusoire

L’argument de l’efficacité peut aussi sembler bien naïf, dès lors que l’on tient compte des incitations perverses que le RU engendrerait.

En effet, pour le financer, il faudrait imposer massivement le travail. Ceci rendrait d’autant plus attractif le travail au noir :

  • toute personne aura un revenu officiel déclaré mais non imposable, le RU ;
  • puisque quelqu’un devra bien le payer, le travail légal devra être lourdement taxé.

Ainsi, automatiquement, la différence de revenu entre le RU et le travail légal sera de plus en plus faible, tandis que celle entre le RU et le travail au noir sera de plus en plus grande.

Une bureaucratie deviendra dès lors nécessaire pour tenter de contrôler le travail au noir, bureaucratie elle-même coûteuse, et donc aux frais de ceux qui travaillent légalement au lieu de profiter du RU, ce qui va encore accentuer la spirale de dépendance.

Correction d’injustices passées

Cet argument a été avancé par Matt Zwolinski.

Il a été critiqué notamment par

Revenu universel ou impôt négatif

La distinction entre revenu universel et impôt négatif est purement technique. Il y aurait sans doute des différences mineures, notamment en termes de fausse déclations et du caractère absolument universel ou non du RU. Cependant, dans les grandes lignes, financièrement les deux propositions sont théoriquement équivalentes.

Imaginons par exemple, pour simplifier, un pays peuplé de braves sujets gagnants des revenus R et subissant un État de socialistes cupides pratiquant une flat tax de R * X%, avec un abattement de Y (part non imposable correspondant au minimum vital), et une aide sociale de S, conditionnelle, pour toute personne gagnant moins de Y et répondant à d’autres conditions, à concurrence de Y (S <= Y).

Un revenu universel pourrait alors prendre la forme d’une somme Y2 versée à chacun, non-imposable, et d’un impôt de R2 * X2% sur tout autre revenu, sans abattement, et pas d’aide sociale.

Mais il pourrait tout aussi bien prendre la forme d’un impôt négatif de type (R2 - Y2) * X2, avec un résultat strictement équivalent.

Effets financiers

Dans la théorie des partisans du RU, et pour un Y2 = Y, X2 pourrait être plus faible que X : la bureaucratie contrôlant l’attribution de S ne serait plus nécessaire, et R2 serait ainsi >= R.

Or :

  • dès lors que l’aide sociale est conditionnelle justement, moins de personnes en profitent qu’avec un RU automatique ;
  • l’aide sociale S est variable selon les personnes et leurs besoins (allant de Smin à Smax, disons). Dès lors, de trois choses l’une :
  1. soit la mise en place du RU conduirait à des baisses de prestations sociales pour certaines personnes ;
  2. soit toutes les prestations au-delà du RU seraient maintenues (Y2 + S) > Y ;
  3. soit Y2 >= Smax (un RU plus élevé que la plus élevée des aides sociales possibles).

Dans le cas 1, la réduction des autres aides sociales pourrait compenser l’universalité du RU, et donc bien un X2 < X. Cette proposition pourrait être défendable de par ses effets financiers, dès lors qu’elle serait directement accompagnée de baisses d’impôts, et dès lors qu’une clause de la législation prévoierait un retour en arrière immédiat en cas d’erreur dans les calculs (les effets dynamiques sont systématiquement sous-estimés par les calculs des étatistes-statiques). Les autres questions dynamiques non directement financières resteraient cependant ouvertes, et en tous les cas, personne ne propose cela.

Dans les cas 2 et 3, en revanche, X2 > X, ce qui impliquerait dynamiquement un R2 < R. Cela vaut aussi pour tous les cas hybrides entre 2 et 3 (Smin < Y2 < Smax).

Critique socialiste

Bien que proposition intrinsèquement esclavagiste-absurdiste, le revenu universel s’oppose cependant à d’autres principes esclavagistes-absurdistes, notamment du communisme marxiste-léniniste traditionnel :

Travail obligatoire pour tous
  • Affiche soviétique des années 1920:

Kto-ne-rabotaet.jpg

ru:Кто не работает, тот не ест - Qui ne travaille pas, ne mange pas

à noter que le même principe est énoncé déjà dans la Bible :

Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.
2 Thessaloniciens 3:10
В целях уничтожения паразитических слоев общества и организации хозяйства вводится всеобщая трудовая повинность.
Статья 12. Труд в СССР является обязанностью и делом чести каждого способного к труду гражданина по принципу: « кто не работает, тот не ест ».
В СССР осуществляется принцип социализма: « от каждого по его способности, каждому — по его труду ».
Art. 12. — Le travail, en URSS, est pour chaque citoyen apte au travail un devoir et une question d’honneur selon le principe : « Qui ne travaille pas, ne mange pas ». En URSS se réalise le principe du socialisme : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ». [9]

À noter que cette contradiction apparente pourrait être résolue par la Proposition Bendahan, du socialiste (député et vice-président du Parti socialiste suisse) Samuel Bendahan (voir ci-dessus). Cependant, ce n’est pas la position des partisans les plus actifs du revenu universel, tels que le fondateur du réseau « BIEN » Philippe Van Parijs.

Propositions concrètes

Suisse

« Le revenu inconditionnel, modèle d'avenir? La question du revenu inconditionnel fait débat dans plusieurs pays, dont la Suisse. Une initiative populaire qui demande son introduction sera traitée cet automne au Parlement, avec quelques maigres chances d'être acceptée. Le débat entre Sergio Rossi, directeur de la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire à l'UNIFR et Samuel Bendahan, économiste, chargé de cours à l'EPFL, député PS vaudois [vice-président Parti socialiste suisse].

— RTS, Forum, 2015-07-26 [10]

France

Au nom de la liberté de choix, du droit à la seconde chance, de la transparence et de l’équité du système d’aides publiques, nous proposons de remplacer les innombrables aides et allocations (APL, AF, RMI, etc), incompréhensibles et prétextes à toutes les tricheries, par une allocation unique et mensuelle de 500 euros versée à tous les Français majeurs, 100 euros pour les mineurs. Ce Revenu de Liberté vient en déduction de l’impôt sur le revenu et devient un chèque fiscal versé par le service impôts en deçà d’un certain niveau de revenus.[11]

Partisans

http://www.nationalreview.com/corner/433646/arguments-universal-basic-income

http://www.adamsmith.org/blog/a-neoliberal-case-for-a-basic-income-or-something-like-it

Opposants

https://www.independent.org/pdf/tir/tir_19_04_02_henderson.pdf

Débats

Voir aussi


https://stefanofugazzi.wordpress.com/2013/10/05/zio-paperone-spiega-il-reddito-di-cittadinanza/


Autres mots clés : utopie socialiste - escroquerie pseudo-libérale - pseudo-libéralisme - revenu d’existence - assistanat généralisé - assistanat universel - revenu de citoyenneté