« Monnaie pleine » : différence entre les versions
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Ainsi, dans un système de monnaies en concurrence, il est tout à fait imaginable d'avoir certaines monnaies couvertes à un taux de 100%, ou fractionnaire, mais ''contractuellement défini'', par des actifs réels (or, argent) alors que d'autres sont contrôlées par d'autres moyens (Bitcoin) tandis que d'autres encore ne sont pas couvertes et sont pourtant déjà échangées contre d-autres monnaies (les monnaies virtuelles de certains jeux vidéos par exemple). | Ainsi, dans un système de monnaies en concurrence, il est tout à fait imaginable d'avoir certaines monnaies couvertes à un taux de 100%, ou fractionnaire, mais ''contractuellement défini'', par des actifs réels (or, argent) alors que d'autres sont contrôlées par d'autres moyens (Bitcoin) tandis que d'autres encore ne sont pas couvertes et sont pourtant déjà échangées contre d-autres monnaies (les monnaies virtuelles de certains jeux vidéos par exemple). | ||
Les économistes autrichiense estiment par ailleus que, économiquement, seul un systèm de banques libres, permet de garantir réellement la stabilité monétaire : | |||
* [[Ludwig von Mises]], ''[https://mises.org/library/human-action-0 Human Action]'', 4.XVII. Indirect Exchange. 12. [https://mises.org/library/human-action-0/html/pp/786 The Limitation on the Issuance of Fiduciary Media] : | * [[Ludwig von Mises]], ''[https://mises.org/library/human-action-0 Human Action]'', 4.XVII. Indirect Exchange. 12. [https://mises.org/library/human-action-0/html/pp/786 The Limitation on the Issuance of Fiduciary Media] : | ||
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Revision as of 17 October 2015 à 03:34
La « monnaie pleine », « monnaie 100% » (100% money, 100% reserve banking, full reserve banking) est un type de système monétaire censé s'opposer au « fractional reserve banking ».
Elle consiste dans le fait que les banques détiennent des réserves correspondant à 100% des dépôts monétaires, soit une « couverture de 100% ». Autrement dit, cela voudrait dire, en termes simples, que les banques ne peuvent prêter que de l'argent qu'elles ont, qui existe, et non de l'argent qu'elles n'ont pas, qui n'existe pas.
Le problème est que cette définition ne précise pas à quelles « banques » elle s'applique, ni en quoi consistent les « réserves ». Nous pouvons dès lors distinguer deux définitions principales : une banque couverte par d'autres banques, ou une banque couverte par des actifs réels.
Banques couvertes à 100% par d'autres banques
Selon cette proposition, provenant généralement d'économistes monétaristes, la création monétaire devient un monopole légal de la Banque centrale d'un pays donné, et d'elle seule. Toute autre banque doit être couverte à 100% par la monnaie émise par la Banque centrale.
Équivalence par rapport au "système fractionnaire"
Aucune garantie réelle
Mais la banque centrale elle-même, par quoi est-elle couverte ? Par les billets qu'elle imprime ? Par ses propres dépôts, ceux des banques commerciales auprès d'elle ? Par de la monnaie émise par d'autres banques centrales (d'autres pays) ? Qui sont elles-mêmes couvertes par... ? In fine, cette couverture prétendument « 100% » est donc équivalente à un système fractionnaire, dont la couverture réelle peut ainsi même être de 0%.
Cette proposition ne résout dès lors strictement aucun des problèmes du système de monnaies fiduciaires monopolistiques avec réserves fractionnaires : la banque centrale est toujours irresponsable par définition (elle n'a aucune responsabilité des décisions qu'elle prend : elle est « indépendante »), elle peut librement créer de la monnaie, ce qui entraîne invariablement inflation, cycles économiques, crises.
Simple déplacement du multiplicateur
Puisque la banque centrale détient toujours le monopole légal et irresponsable de création monétaire, alors rien ne l'empêche de créer exactement autant de monnaie qu'auparavant directement (au lieu d'en créer proportionnelement moins et attendre qu'elle soit démultipliée par les banques commerciales selon les réserves fractionnaires).
Inconvénients par rapport au "système fractionnaire"
En réalité, cette proposition est ainsi pire que le système fractionnaire actuel, puisque le pouvoir irresponsable de la banque centrale devient plus direct, et qu'il n'y a plus les banques commerciales comme intermédiaires ajoutant un délai à ses décisions et détenant une certaine marge de manoeuvre, soit celle de ne pas profiter du multiplicateur au maximum, autrement dit de ne pas accorder suffisament de prêts pour réaliser complètement l'inflation destructrice voulue par la banque centrale :
- M1 Money Multiplier, multiplicateur inférieur à 1 depuis plusieurs années.
Distribution monétaire directe
Selon la proposition suisse :
- Dans le cadre de son mandat légal, elle [la BNS] met en circulation, sans dette, l’argent nouvellement émis, et cela par le biais de la Confédération ou des cantons ou en l’attribuant directement aux citoyens.
à noter que ce renforcement du pouvoir irresponsable d'une banque monopolistique, et de financement encore plus direct de l'État (ou redistribution) par taxe inflationniste est assumé comme un « avantage » par les partisans de la proposition :
- https://econoblog101.wordpress.com/2015/08/06/milton-friedman-called-for-a-100-reserve-requirement-for-demand-deposits-to-avoid-the-endogenous-creation-of-money/ http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09672567.2013.792369#.VcNIK5Ptmko Milton Friedman, A Program for Monetary Stability, Fordham University Press, New York, 1959.
- The precise target imposed upon monetary authorities depends on the particular institutional setting in which the rule applies. Friedman’s point is that the complex and fractional reserve system might impede the central bank’s ability to control the total stock of money. As early as 1948 and in 1959, he calls for a 100% reserve requirement for demand deposits to avoid the endogenous creation of money, a procedure whereby ‘the total of money and of high-powered money would then be the same’ (Friedman 1959). The instability of the total stock of money due to changes in the forms in which the public holds money (i.e. currency or deposits) would be eliminated. Open-market operations would be the key instrument used to achieve this target. Later Friedman (1984) abandoned the 100% proposal and then advocated contemporary reserve accounting instead of lagged accounting, whatever the type of deposit.
- Bien sûr, il n’a jamais été dit que la monnaie « banque centrale » était du vrai capital par rapport à la monnaie bancaire qui ne le serait pas. C’est absurde. La création des deux types de monnaie correspondent à une création ex nihilo de pouvoir d’achat et donc à un prélèvement sur les marchés sans aucune contribution préalable à la production (selon la phrase de J.Rueff : prendre sans offrir). Et, c’est bien parce que c’est un privilège qu’il faut le réserver à la collectivité (privilège régalien).
Critique de Droit
À noter également qu'en termes de Droit, cette proposition implique un monopole légal, autrement dit l'utilisation de la violence pour empêcher par la force certaines activités entre adultes consentants. Ce monopole légal serait au moins équivalent, voire pire, à celui du "système fractionnaire" classique.
Autres critiques
- Jörg Baumberger et Rudolf Walser, Monnaie pleine : des espoirs vains, Avenir Suisse, 2014. Réponse de Christian Gomez
Références
- Irving Fisher, 100% Money, Adelphi Company, New York, 1935.
- https://en.wikipedia.org/wiki/Full-reserve_banking
- https://fr.wikipedia.org/wiki/100_%25_monnaie
- http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/
- https://en.wikipedia.org/wiki/Chicago_plan
- Initiative populaire fédérale 'Pour une monnaie à l’abri des crises: émission monétaire uniquement par la Banque nationale! (Initiative Monnaie pleine)'
- Christian Gomez, Une « vieille » idée peut-elle sauver l’économie mondiale ? Un réexamen de la proposition d’une réforme radicale du système bancaire : L’imposition d’un coefficient de réserves de 100%
- Maurice Allais
- Maurice Allais, propose donc de confier l’exclusivité de la création monétaire ex nihilo à une Banque Centrale – indépendante constitutionnellement des pouvoirs politiques, son objectif statutaire constitutionnel étant de préserver la stabilité des prix, c’est-à-dire une hausse des prix annuelle qui n’excède pas 2%, le rythme annuel de cette création monétaire étant calé sur le rythme de croissance du PIB réel. [1]
Banques couvertes à 100% par des actifs réels
Cette proposition est soutenue par les économistes autrichiens qui défendent une réserve à 100%, qui critiquent la proposition précédente.
- Gary North, How to End the Fed, and How Not To
- Ludwig von Mises, The Theory of Money and Credit, New Haven: Yale University Press, 1953.
- Jesús Huerta de Soto Money, Bank Credit, and Economic Cycles
- I daresay that my audience has been too much exposed to the teachings of the Chicago School to be shocked at the idea of 100 percent reserve banking. This topic, of course, is worthy of far more space than I can give it here. I can only say that my position on 100 percent banking differs considerably in emphasis from the Chicago School. The Chicago group basically views 100 percent money as a technique—as a useful, efficient tool for government manipulation of the money supply, unburdened by lags or friction in the banking system. My reasons for advocating 100 percent banking cut much closer to the heart of our whole system of the free market and property rights.
- The other very important difference, of course, is that I advocate 100 percent reserves in gold or silver, in contrast to the 100 percent fiat paper standard of the Chicago School.
Banques libres
Du point de vue libéral la vraie question du système monétaire n'est pas économique mais relève du Droit : un [monopole]] légal est par définition illégitime, la question n'est dès lors pas le taux de couverture d'un système monétaire, mais plutôt sa libre acceptation contractuelle.
Ainsi, dans un système de monnaies en concurrence, il est tout à fait imaginable d'avoir certaines monnaies couvertes à un taux de 100%, ou fractionnaire, mais contractuellement défini, par des actifs réels (or, argent) alors que d'autres sont contrôlées par d'autres moyens (Bitcoin) tandis que d'autres encore ne sont pas couvertes et sont pourtant déjà échangées contre d-autres monnaies (les monnaies virtuelles de certains jeux vidéos par exemple).
Les économistes autrichiense estiment par ailleus que, économiquement, seul un systèm de banques libres, permet de garantir réellement la stabilité monétaire :
- Ludwig von Mises, Human Action, 4.XVII. Indirect Exchange. 12. The Limitation on the Issuance of Fiduciary Media :
- In carrying the idea implied in the Currency Theory to its full logical conclusion, one could suggest that all banks be forced by law to keep against the total amount of money-substitutes (banknotes plus demand deposits) a 100 per cent money reserve. This is the core of Professor Irving Fisher's 100 per cent plan. But Professor Fisher combined his plan with his proposals concerning the adoption of an index-number standard. It has been pointed out already why such a scheme is illusory and tantamount to open approval of the government's power to manipulate purchasing power according to the appetites of powerful pressure groups. But even if the 100 percent reserve plan were to be adopted on the basis of the unadulterated gold standard, it would not entirely remove the drawbacks inherent in every kind of government interference with banking. What is needed to prevent any further credit expansion is to place the banking business under the general rules of commercial and civil laws compelling every individual and firm to fulfill all obligations in full compliance with the terms of the contract. If banks are preserved as privileged establishments subject to special legislative provisions, the tool remains that governments can use for fiscal purposes. Then every restriction imposed upon the issuance of fiduciary media depends upon the government's and the parliament's good intentions. They may limit the issuance for periods which are called normal. The restriction will be withdrawn whenever a government deems that an emergency justifies resorting to extraordinary measures. If an administration and the party backing it want to increase expenditure without jeopardizing their popularity through the imposition of higher taxes, they will always be ready to call their impasse an emergency. Recourse to the printing press and to the obsequiousness of bank managers willing to oblige the authorities regulating their conduct of affairs is the foremost means of governments eager to spend money for purposes for which the taxpayers are not ready to pay higher taxes.
- Free banking is the only method available for the prevention of the dangers inherent in credit expansion.