« Folie française » : différence entre les versions

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* Elle consiste ensuite à organiser des « débats » exclusivement et en permanence entre étatistes et/ou antilibéraux revendiqués de diverses tendances (communistes, écolo-gauchistes, socialistes, sociaux-démocrates, solidaristes, thuriféraires de l'« État stratège », souverainistes, nationalistes…){{ref|note3}}, qui, éventuellement au cours de ces « débats », vont s'accuser mutuellement de « libéralisme », voire d'« ultralibéralisme »{{ref|note4}}. On pourra à l'occasion, pour faire bonne mesure, inviter dans ces débats un [[pseudo-libéral]]…  
* Elle consiste ensuite à organiser des « débats » exclusivement et en permanence entre étatistes et/ou antilibéraux revendiqués de diverses tendances (communistes, écolo-gauchistes, socialistes, sociaux-démocrates, solidaristes, thuriféraires de l'« État stratège », souverainistes, nationalistes…){{ref|note3}}, qui, éventuellement au cours de ces « débats », vont s'accuser mutuellement de « libéralisme », voire d'« ultralibéralisme »{{ref|note4}}. On pourra à l'occasion, pour faire bonne mesure, inviter dans ces débats un [[pseudo-libéral]]…  


* Elle consiste enfin à décrire l'idéologie dominante telle que ressortant de ces débats, et plus généralement du discours politique, médiatique, journalistique, académique, « scientifique » (dans les sciences sociales), etc. comme « pensée unique néo/ultra-libérale ». Le domaine de l'enseignement de l'économie, en particulier, est dominé de façon écrasante par les néo-classiques, néokeynésiens, économistes mathématiciens, économètres et statisticiens, autrement dit des économistes qui s'opposent tous au laissez-faire et soutiennent (à des degrés divers) les politiques interventionnistes de l'État français depuis des décennies{{ref|note5}}. La Folie française s'illustre dès lors en désignant ceux-ci comme comme « orthodoxes » et leur opposant les soi-disant « hétérodoxes » – keynésiens purs et durs, régulationnistes, marxistes, décroissancistes – autrement dit, ''des interventionnistes encore plus radicaux''… Naturellement, les seconds accusent les premiers d'être des « libéraux » (néo, ultra…), ce dont les premiers, à fort juste titre, se défendent vigoureusement{{ref|note6}}. Et naturellement aussi, l'existence de tous les autres courants de la réflexion économique, a fortiori le plus [[école autrichienne d'économie|pertinent]], est, dans ces débats, le plus souvent, intégralement tue.
* Elle consiste enfin à décrire l'idéologie dominante telle que ressortant de ces débats, et plus généralement du discours politique, médiatique, journalistique, académique, « scientifique » (dans les sciences sociales), etc. comme « pensée unique néo/ultra-libérale ». Le domaine de l'enseignement de l'économie, en particulier, est dominé de façon écrasante par les néo-classiques, néokeynésiens, économistes mathématiciens, économètres et statisticiens, autrement dit des économistes qui s'opposent tous au laissez-faire et soutiennent (à des degrés divers) les politiques interventionnistes de l'État français depuis des décennies{{ref|note5}}. La Folie française s'illustre dès lors en désignant ceux-ci comme comme « orthodoxes » et leur opposant les soi-disant « hétérodoxes » – keynésiens purs et durs, régulationnistes, marxistes, décroissancistes – autrement dit, ''des interventionnistes encore plus radicaux''… Naturellement, les seconds accusent les premiers d'être des « libéraux » (néo, ultra…), ce dont les premiers, à fort juste titre, se défendent vigoureusement{{ref|note6}}. Et naturellement aussi, l'existence de tous les autres courants de la réflexion économique, a fortiori le plus [[école autrichienne|pertinent]], est, dans ces débats, le plus souvent, intégralement tue.





Revision as of 17 July 2015 à 21:58

La Folie française telle que décrite ci-après prend forme depuis le début des années 1990 comme conséquence d'un antilibéralisme plus ou moins virulent et obsessionnel s'imposant progressivement dans la quasi-totalité des milieux intellectuels, médiatiques et politiques (et accessoirement artistiques) de France. Elle se décline selon deux modalités principales :

  • Elle consiste d'abord à décrire le monde et/ou l'Occident et/ou en particulier la France comme régis par un système libéral, voire « ultralibéral » (insulte suprême), alors que partout, et en particulier en France, l'emprise des institutions étatiques et paraétatiques n'a jamais été aussi importante, réalité qui peut être objectivement constatée, que ce soit par la croissance législative[1] ou celle du niveau de fiscalité. Corollaire de cette description proprement délirante, on va ensuite attribuer au « libéralisme » toutes sortes de maux, réels ou imaginaires, que naturellement seul le « retour de l'État » pourrait pallier… c'est-à-dire encore plus d'État, voire même une accélération du rythme de l'étatisation, puisqu'il y a déjà plus d'État chaque année[2].
  • Elle consiste ensuite à organiser des « débats » exclusivement et en permanence entre étatistes et/ou antilibéraux revendiqués de diverses tendances (communistes, écolo-gauchistes, socialistes, sociaux-démocrates, solidaristes, thuriféraires de l'« État stratège », souverainistes, nationalistes…)[3], qui, éventuellement au cours de ces « débats », vont s'accuser mutuellement de « libéralisme », voire d'« ultralibéralisme »[4]. On pourra à l'occasion, pour faire bonne mesure, inviter dans ces débats un pseudo-libéral
  • Elle consiste enfin à décrire l'idéologie dominante telle que ressortant de ces débats, et plus généralement du discours politique, médiatique, journalistique, académique, « scientifique » (dans les sciences sociales), etc. comme « pensée unique néo/ultra-libérale ». Le domaine de l'enseignement de l'économie, en particulier, est dominé de façon écrasante par les néo-classiques, néokeynésiens, économistes mathématiciens, économètres et statisticiens, autrement dit des économistes qui s'opposent tous au laissez-faire et soutiennent (à des degrés divers) les politiques interventionnistes de l'État français depuis des décennies[5]. La Folie française s'illustre dès lors en désignant ceux-ci comme comme « orthodoxes » et leur opposant les soi-disant « hétérodoxes » – keynésiens purs et durs, régulationnistes, marxistes, décroissancistes – autrement dit, des interventionnistes encore plus radicaux… Naturellement, les seconds accusent les premiers d'être des « libéraux » (néo, ultra…), ce dont les premiers, à fort juste titre, se défendent vigoureusement[6]. Et naturellement aussi, l'existence de tous les autres courants de la réflexion économique, a fortiori le plus pertinent, est, dans ces débats, le plus souvent, intégralement tue.


  1. ^  Voir http://www.slate.fr/story/74079/inflation-legislative-code-travail
  2. ^  Voir http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1136/graphiques.html#graphique7
  3. ^  Une bonne partie d'entre eux pouvant également se dire « (profondément) républicain », mot du vocabulaire politico-idéologique français usé jusqu'à la corde et aujourd'hui pratiquement vide de sens, sinon celui de servir à justifier l'intervention de l'État (républicain bien sûr) dans tous les domaines…
  4. ^  Par la même occasion, les uns et les autres pourront aussi stigmatiser, au choix : la « mondialisation (libérale) », la « marchandisation », le « règne de la marchandise », la « société de consommation », l'« égoïsme » (des riches, des patrons, des entrepreneurs, de ceux qui tentent, illégalement ou même légalement, d'échapper en partie à l'impôt…), l'« individualisme (triomphant) », le « règne de la loi du marché », le « capitalisme sauvage », le « principe de rentabilité », la « dictature du profit », le « libre-échange généralisé », la « démission de l'État », le « turbocapitalisme »…
  5. ^  Le tollé suscité par la nomination de Pascal Salin au jury d'agrégation, y compris de la part d'autres économistes, pour avoir os; vouloir nommer quelques authentiques libéraux sur les dizaines de professeurs non-libéraux de la promotion, et sur les milliers de non-libéraux en exercice [7], en constitue une illustration révélatrice.
  6. ^  Comme théories économiques interventionnistes maintes fois démontées mais enseignées, non pas par orthodoxie économique, mais justement par sympathie pour leurs conclusions intervennionistes (dont on peut d'ailleurs soupçonner qu'elles ont précédé l'élaboration ex post et ad hoc desdites théories), nous pouvons citer les "politiques de concurrence", la "théorie des externalités", ou encore la "théorie des biens publics".


La Folie française vue par François Guillaumat :

La Folie française consiste à décrire comme « libéral » un État qui est au contraire tellement socialiste que désormais il ne peut plus ni voler ni promettre de voler davantage pour tenir à la fois toutes les promesses qu’il a faites à ses Parasites Institutionnels.
Face à cette incapacité, la scène politique française voit défiler des fous qui dénoncent son « ultra-libéralisme » ; tout aussi follement, d’autres considèrent comme « normales » les institutions criminelles qui ont conduit à cette impasse, ne comprenant pas plus qu’ils sont socialistes que le poisson rouge ne sait qu’il est dans un bocal.
Tant qu’on attribuera « la crise » à la liberté résiduelle et non à leurs usurpations massives et irresponsables, les puissants du moment ne pourront qu’en tirer prétexte pour accroître l’arbitraire de leur pouvoir.
Pourtant, ils s’en sortiraient plus facilement en disant la vérité sur l’absurdité d’un système qui ne fait que voler et subventionner tout le monde sans aucun profit pour personne, au prix d’une destruction que tout le monde sous-estime.


Voir aussi