Le Mondialisme - transcript
Georges Lane
Aujourd’hui François Guillaumat et moi-même, Georges Lane, vous proposons un échange sur le thème du mondialisme. Il conviendrait peut-être d’y voir clair étant donné toutes les confusions et toutes les distinctions fausses sur ce thème. C’est sur ces deux grands points que ce soir nous allons envisager la question; le point des confusions, en relation avec le mondialisme, et le point des fausses distinctions. Nous avons comme ça l’occasion de conclure sur le protectionnisme et sur le socialisme. François Guillaumat!
François Guillaumat
Oui parce que je commence à m’inquiéter de voir un discours qui est né il y a une quinzaine d’années qui vitupère sous la dénomination de mondialisme des choses qui sont complètement opposées dans leur principe, des projets politiques qui sont aux antipodes l’un de l’autre, et que ce discours anti-mondialiste fourre dans le même sac et dénonce d’un égal élan de sorte que le discours antimondialiste se contredit lui-même et n’a aucune existence intellectuelle étant donné qu’il dit à la fois une chose et son contraire, et en plus dans la mesure où il dénonce le mondialisme pour ce qu’il n’est pas et ne le dénonce pas pour ce qu’il est, il fait le jeu du mondialisme. Il désamorce, il désarme la critique du mondialisme, sa dénonciation, il empêche de tordre le cou au projet mondialiste en exposant son caractère criminel et destructeur parce qu’il lui reproche des choses qu’il ne veut pas faire et parce qu’il reproche à des gens qui sont en réalité ses adversaires d’être ses complices. Et ce discours antimondialiste, qui est né il y a une quinzaine d’années, qui s’est insinué dans les milieux nationalistes français à l’instigation de technocrates infiltrés au Front National et de socialistes nationaux qui pouvaient naturellement pas aller ailleurs, ce discours est en train de se solidifier, on le voit tenir par des gens qui sont par ailleurs d’une intelligence et d’une lucidité incontestables, et qui d’un même trait disent des choses parfaitement intelligentes et des choses parfaitement stupides. on peut quand même s’inquiéter de voir des gens qui d’une seconde à l’autre ont l’air d’avoir été touchés par une fléchette de radjaidjah, le poison qui rend fou, parce que avant ils nous disaient des choses parfaitement raisonnables, et puis immédiatement après ils nous disent des choses qui sont complètement absurdes où on voit qu’ils n’ont rien compris, et évidemment on en a marre de voir qu’ils ont rien compris. Alors, ce discours qui est en train de se solidifer, il faut le casser, en dissolvant les confusions qu’il entretient, et en démolissant les fausses distinctions sur lesquelles il repose. D’où ce plan, qui vise d’abord à dénoncer les confusions, et ensuite à démolir, à dissoudre les fausses distinctions.
Georges Lane
Le projet mondialiste pour sa part n’étant rien d’autre que la marche vers un état mondial.
François Guillaumat
Oui alors, justement, on a affaire à une dénaturation d’un concept qui a un sens. Le socialisme pseudo-démocratique repose souvent sur des anti-concepts qui n’ont pratiquement aucun sens, ou en tout cas aucune applicabilité politique, comme la Tolérance, ou la Haine, et qui sont destinés aux gens politiquement puissants de mettre dans ces mots qui n’ont aucun sens dans ce contexte le sens qu’ils veulent. C’était la démarche de Humpty Dumpty dans Au-delà du mirroir de Lewis Carroll, où Humpty Dumpty dit à Alice que les mots ont le sens qu’il a décidé de leur donner, et pas autre chose. Et quand on invente des anticoncepts comme la Tolérance, comme la Discrimination, ou comme la Haine, pour faire des politiques, on a décidé de détruire le langage pour pouvoir détruire le Droit. Là, on a affaire plutôt à la dénaturation d’un concept qui a un sens très précis, un petit peu comme l’inflation, pour d’autres raisons, c’est le mondialisme. Qu’est-ce que c’est que le mondialisme, c’est le projet de ceux qui veulent imposer un gouvernement mondial à l’ensemble des peuples. Et c’est rien d’autre! Imposer un gouvernement mondial pour pouvoir faire quoi, pour pouvoir instituer toutes sortes de lubbies socialistes parce que il faut empêcher que quiconque puisse échapper à ces lubbies socialistes. À partir du moment où le socialisme voit ses esclaves lui échapper, ce qui arrive lorsqu’il y a des états suffisamment petits pour que ce soit facile de voter avec ses pieds, le socialisme ne peut pas progresser. Donc le projet mondialiste est un projet socialiste, et il n’a rien à voir avec ce qu’on appelle la mondialisation. Car ce qu’on appelle la mondialisation, c’est le retour à un développement des échanges dans un monde qui est de toutes façons mondial à un degré qui existait déjà avant 1914, au début du vingtième siècle. Les échanges étaient aussi développés relativement aux productions nationales qu’aujourd’hui. Le développement des échanges nous ramène à cette époque antérieure aux catastrophes du vingtième siècle. De ce point de vue là, la notion de mondialisation en elle-même n’a même pas de sens. Le monde est mondial, on ne peut pas le mondialiser. Et si les échanges qui se font à travers les frontières se développent, ça veut dire que les gens trouvent davantage l’occasion d’échanger avec les individus qui se trouvent habiter dans une autre circonscription étatique que la leur. Mais ça ne veut absolument pas dire qu’il faudrait supprimer ces circonscriptions étatiques. Bien au contraire, dans la mesure où plus l’état est petit et plus il est absurde de sa part d’empêcher des échanges avec l’extérieur, les gens qui veulent la liberté des échanges ont d’autant plus intérêt à ce que les états soient petits; soient les plus petits possible, soient aussi petits qu’il est compatible avec une organisation sérieuse de la défense nationale. Les partisans de la liberté des échanges ne sont pas pour le gouvernement mondial, ils sont pour les petits pays; ils sont pour l’autonomie, voir l’indépendance de la Bretagne, si c’est ce que désirent les bretons; pour l’autonomie voir l’indépendance de l’Alsace si c’est ce que veulent les alsaciens; et en tout cas pour l’indépendance de la Suisse, pour l’indépendance de la Croatie, pour l’indépendance de la Finlande, et de l’Estonie, et de la Lettonie, qui ne sont pas un projet mondialiste. L’indépendance de la Lettonie, ce n’est pas un projet mondialiste. Et les gens qui s’imaginent que les partisans de l’indépendance des petits pays sont des mondialistes, c’est précisément le genre d’individus auxquels on essaye de faire comprendre une erreur manifeste. Alors, évidemment, les mondialistes vont tenir un langage qui est quelquefois proche de celui des partisans du libre-échange, et vont dire que les frontières sont un obstacle aux échanges. Mais ce qu’ils reprochent aux frontières, ça n’est pas fondamentalement d’être un obstacle aux échanges; pourquoi, parce que les échanges ils peuvent les entraver partout! L’illustration de cette possibilité, c’est que les douaniers peuvent fourrer leur nez dans vos affaires partout. Et par conséquent, le mondialiste qui veut vous imposer les lubbies du socialisme, il n’est pas partisan de la liberté des échanges. Ce qu’il reproche aux frontières, c’est de limiter le pouvoir de voler de la police. La police française ne peut voler votre argent, ce qui est l’esssence du socialisme, que si vous habitez la France. Si vous habitez ailleurs qu’en france, si vous habitez la Suisse, par exemple, et bien la police française ne peut pas vous voler votre argent. Alors évidemment la police suisse le fera aussi, dans une moindre mesure, mais le fait qu’il y a des frontières ça gêne les policiers pour voler les gens dans le socialisme. Et c’est cela que les socialistes reprochent aux frontières, c’est pour ça qu’ils veulent les supprimer. Les partisans de la liberté des échanges ne veulent pas supprimer les frontières, ils veulent qu’elles ne servent pas de prétexte, entre autres, pour entraver les échanges entre les gens; car ils sont contre les entraves aux échanges. Qu’elles se fassent aux frontières ou qu’elles ne se fassent pas aux frontières. Les partisans de la liberté des échanges ne veulent pas supprimer les frontières, ils veulent supprimer les obstacles aux échanges. Ils veulent supprimer le discours fondé sur des illusions qui s’imaginent que la frontière sera un endroit particulièrement approprié pour entraver les échanges. Ce qu’on appelle le protectionnisme. Ce que les partisans de la liberté des échanges reprochent au protectionnisme, c’est de s’imaginer que les frontières seraient une justification spéciale pour entraver les échanges. Ce que les partisans du mondialisme reprochent aux frontières, ce n’est pas d’entraver les échanges, c’est de mettre des limites à leur pouvoir de voler. Ça veut dire quoi du point de vue des principes? Ça veut dire que le libre-échangisme et le mondialisme sont en réalité des projets opposés l’un à l’autre, malgré les convergences apparentes entre eux. Alors, Georges Lane me parlait tout à l’heure des organismes internationaux qui font mine de vouloir favoriser la liberté des échanges, et surtout des organismes internationaux que l’on accuse d’être des organismes libéraux alors que ce sont des organismes socialistes.
Georges Lane
Oui, il faut voir que ces institutions internationales ont été progressivement construites à partir de la décennie 1920, les gouvernements qui créaient ces institutions internationales ayant comme objectif de régir ces échanges internationaux, se réservant chacun dans son pays la gestion des échanges intérieurs. Et c’est ainsi que le premier organisme international à être créé fut la Banque des Règlements Internationaux, la BRI, et presque simultanément, le Bureau International du Travail. Nous sommes à la fin de la décennie 1920. Et quinze ans plus tard, à la fin de la guerre 39–45, il va y avoir ces fameuses organisations, l’ONU, qui prend la place de la SDN - chacun sait les effets que cette organisation a pu avoir, mais aussi le Fonds Monétaire International, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, etc etc, pour ne pas parler par la suite de la création de l’OMS, (l’Organisation Mondiale de la Santé), de l’Organisation Alimentaire Internationale, etc etc. Toutes ces institutions internationales doivent être envisagées comme des éléments à caractère interventionniste dans les échanges internationaux, non pas pour les faciliter, mais pour que les états puissent avoir la mainmise sur, disons, les échanges en question. Le seul domaine où une institution n’avait pas été créée, où seuls des accords de libre-échange avaient été passés, c’était ce qu’on appelait hier le General Agreement on Tariffs and Trade, le GATT, qui a disparu dans la décennie 90 pour être mis sous la forme d’une organisation internationale qu’on appelle aujourd’hui l’Organisation Mondiale du Commerce. Et bien, ce General Agreement on Tariffs and Trade a quand même, lui, eu un petit effet en matière de libre-échange, puiqu’il est arrivé de la fin de la décennie 40 jusque à la décennie 80 à abaisser progressivement les obstacles aux échanges internationaux. Les obstacles dans ce domaine étaient, dans le vocabulaire officiel, de deux types, il y avait des règles tarifaires, et des règles non-tarifaires. Les règles tarifaires sont des règles en matière de prix, les règles non-tarifaires étant toutes les règles portant sur les quotas, sur les quantités, les plafonds, les planchers, etc etc. Bref cet organisme est quand même parvenu à quelques fins, puisque dans la décennie 80, il y a eu effectivement une libéralisation des échanges internationaux, tout le monde en a bénéficié, et cela a été accru par des décisions dans le cadre de la Communauté Économique Européenne, les années 85–86, à l’initiative de Margaret Thatcher. C’est ce qu’on a appelé l’Acte Unique. L’Acte Unique ayant comme objectif de créer pour 1993 un marché unique, un marché unique tant en matière financière que en matière non-financière. Le malheur a voulu, enfin le malheur si l’on peut dire, qu’il y ait cette destruction du Mur de Berlin, la disparition de l’URSS et il s’est passé ce fameux accord entre Mitterrand et Kohl, au sujet de la création à terme, effectivement, d’un état européen, l’étape intermédiaire étant la création d’une monnaie commune. Et cela a pris forme en 1992, c’est ce qu’on a appelé le traité de Maastricht, traité créant ce qu’on appelle aujourd’hui l’Union Européenne. Cette Union qui aujourd’hui atteint vingt-sept membres, et qui devrait, si l’on en croit le Traité auquel les irlandais, au moment où nous enregistrons, nous ne le savons pas, vont peut-être dire Non, ce qui va faire disparaître une bonne fois pour toutes ce traité dit de Lisbonne, et s’ils disent Oui, la porte est ouverte à la création d’un État européen au terme de ce que certains appellent le mini-traité. Bref, en matière mondiale, il y a eu, grâce aux accords de libre- échange conclus, une réduction des obstacles, qui a conduit à un développement très important des échanges, qui s’est combiné avec des progrès technologiques. Progrès technologiques en particulier dans ce qu’on a appelé les Nouvelles Techniques d’Information et de Communication. Et c’est la combinaison des deux qui a permis à de nombreux pays, on peut même dire au commerce mondial, d’augmenter dans de très fortes proportions et par conséquent de bénéficier à tous. Malheureusement, et c’est là où on est en plein mondialisme, et bien cette évolution n’a pas plu aux hommes de l’État et à tous ceux qui rêvent d’en faire partie, et tous ceux-là aujourd’hui font en sorte de dénaturer, de confondre, de créer des ambiguïtés sur les bienfaits de cette libéralisation des échanges internationaux.
François Guillaumat
Moi ce qui me frappe, c’est que ces institutions sont soit totalement inutiles ou nuisibles à la liberté des échanges, par exemple la FAO, le FMI, la Banque Mondiale, la BIRD, rien de tout cela n’est autre chose que du socialisme, le pillage des faibles par les puissants pour donner des privilèges et des prébendes à une caste d’une soi-disant élite autoproclamée qui méprise évidemment le peuple et qui de plus en plus cherche à s’émanciper de toute obligation de se faire élire par celui-ci. C’est aussi vrai dans le cadre de l’Union Européenne que dans le cas des institutions mondiales qui ne sont contrôlées par personne. Sans ces institutions mondiales, l’escroquerie réchauffiste par exemple n’aurait pas pu être lancée. Mais ce qui montre à quel point l’Union Européenne est contraire à la liberté des échanges en dépit même de certains de ses principes, comme la libre-circulation, c’est la réaction de la classe politique française, et finalement l’échec à libéraliser, de l’Acte Unique et des principes qu’il avait mis en œuvre. La classe politique française, voyant que l’Acte Unique prévoyait de nous imposer des réformes qui étaient nécessaires (libéralisations, suppression des monopoles), en a profité pour tenir un langage de démagogie au profit exclusif des groupes de pression, pour maintenir ces monopoles, pour se battre contre la destruction des monopoles qui étaient censés nous venir de Bruxelles. Et aujourd’hui, l’échec majeur, c’est la sécurité sociale. Le droit européen interdit le monopole de la sécurité sociale, le droit européen a imposé le changement de la législation française pour que les hommes de l’état français mettent fin au monopole de la sécurité sociale, il n’y a plus légalement de monopole de la sécurité sociale, et bien les hommes de l’état français continuent d’imposer le monopole de la sécurité sociale au mépris du droit européen, au mépris de la loi française, pourquoi, parce que cette déresponsabilisation par Bruxelles a donné aux politiciens et aux fonctionnaires français un nouveau prétexte, pour ainsi dire, pour s’opposer à la liberté des échanges. Et de même, l’Euro, c’est quoi l’Euro, c’est une mise en commun forcée des politiques monétaires, qui a pour effet net de déteriorer la qualité de la monnaie et d’aggraver le dilemme entre l’inflation et le chômage, mais c’est aussi un moyen de noyer la responsabilité du gouvernement français dans ses extravagances financières; et dans ses extravagances en matière de sécurité sociale. Le gouvernement français peut se cacher derrière l’Euro pour continuer à voler de l’argent en pure perte et pour continuer à accumuler des déficits sans que le marché, notamment le marché des devises, exprime sa défiance envers une politique aussi folle, par la dévaluation qui l’aurait sanctionnée autrement. Donc, le projet mondialiste et ses manifestations partielles dans l’Union Européenne est contraire à la liberté des échanges. Il est, de fait, et de plus en plus, dans l’intention. Il est complètement absurde de confondre le libre-échangisme et le mondialisme. Il y a une deuxième confusion qui n’a strictement aucun sens, qui est elle aussi formellement absurde, c’est le libéralisme et l’immigrationnisme inconditionnel. Vous avez malheureusement un certain nombre de gens qui passent pour libéraux, ou qui le sont réellement mais n’ont pas suffisamment réfléchi à cette question, qui se déclarent partisans de la liberté d’immigrer. C’était notamment le cas de Ludwig Von Mises. Mais Ludwig Von Mises disait quand même, si les socialistes hitlériens veulent s’installer en Grande Bretagne pour y changer la nature du gouvernement, il faudra pas les laisser faire. Mais Von Mises n’était pas un bon philosophe politique. C’était même pas un philosophe politique du tout, c’était un très grand économiste, mais c’était pas un bon philosophe politique. Et c’est vrai que les économistes en tant que tels ont en faveur de l’immigration un certain nombre d’arguments qui pourraient les faire passer pour des immigrationnistes; qu’ils ont le devoir de mettre en avant parce qu’ils sont vrais, et par conséquent ils ont leur place dans le débat sur l’immigration, mais le libéralisme en tant que tel est contraire à l’idée d’un immigrationnisme inconditionnel. Pourquoi, parce que que dit le libéralisme à propos de l’immigration? Ben il dit rien. Il dit, chacun a le droit d’inviter chez lui qui bon lui semble, et personne n’a le droit de s’installer chez les autres sans y avoir été invité. Et ça, c’est quelque chose qui trouve son expression naturelle dans un régime d’anarcho-capitalisme. Il n’y a pas de problème d’mmigration dans un régime anarcho-capitaliste parce que chaque propriétaire privé y invite qui il veut, et proscrit de sa propriété qui bon lui semble, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Dans un régime anarcho-capitaliste il n’y a pas de problème d’immigration, parce qu’il n’y a pas d’étrangers, parce qu’il n’y a pas d’immigrés. Mais à partir du moment où vous ne croyez pas que le système anarcho-capitaliste puisse véritablement fonctionner pour l’instant, ou à partir du moment où il n’y a pas d’anarcho-capitalisme, où il existe un état, même un état ultra-minimal qui est chargé uniquement de la défense nationale, il s’ensuit qu’il y a des étrangers indésirables. Parce que la défense nationale sait tenir à l’écart du territoire national les étrangers que le souverain a jugé indésirables. Donc le libéralisme se distingue justement de l’anarcho-capitalisme en ce qu’il reconnaît qu’on ne peut pas véritablement se passer de l’état ultra-minimal. L’état ultra-minimal implique automatiquement la polices des étrangers. Elle implique automatiquement qu’il existe des étrangers indésirables, elle implique automatiquement que ces étrangers doivent être tenus à l’écart du sol national et qu’ils ne doivent pas être admis dans la communauté des citoyens à n’importe quelle condition. Donc l’immigrationnisme inconditionnel est logiquement incompatible avec le libéralisme. Et ça, c’est quelque chose qu’un grand nombre de libéraux ne comprennent pas, et à fortiori un certain nombre d’adversaires du libéralisme, surtout quand ils sont nationalistes. L’immigrationnisme inconditionnel implique une négation du droit de propriété sur le sol qui est le contraire absolu du libéralisme, c’est une lubbie communiste, et de ce point de vue, la confusion entre le libéralisme et l’immigrationnisme est absurde et il faut lui tordre le cou.
Georges Lane
Oui, à cet égard on peut souligner que les socialistes aiment bien faire référence à de prétendues imperfections du Droit. Aujourd’hui c’est à la mode dans certains modèles économiques. Et au nom de ces imperfections du Droit, ils disent, il faut que l’état intervienne. Et bien, en l’espèce, qu’est-ce qui est en question, ce n’est pas la propriété privée, mais c’est la propriété publique. De fait, des pays comme la France ont un domaine public, c’est l’état qui a la gestion de ce domaine public, et il s’avère qu’il ne se comporte pas en propriétaire de ce domaine public. Si tout le domaine était privé, que les propriétaires, et on ne voit pas pourquoi ils ne mèneraient pas leur gestion comme ils doivent, puisqu’ils ont choisi d’être propriétaires, et bien toutes les propriétés constituant le territoire ne poserait aucune difficulté. Autrement dit, les immigrés, sur le territoire, seraient nécessairement invités, par untel et untel, il n’y aurait pas de problème d’immigration. Autrement dit, s’il y a un problème d’immigration, ce problème est lié aux faits que l’état dans sa fonction de propriétaire du domaine public, ne remplit pas les obligations que tout propriétaire dans son domaine privé croit bon de respecter.
François Guillaumat
L’état ne peut pas se conduire comme un propriétaire dans la mesure où il ne l’est pas. On peut penser comme le dit Hoppe qu’un monarque doit traiter le domaine public national comme une propriété privée; c’est d’ailleurs ce qu’il fait. Et à ce titre il va inviter les étrangers désirables et va tenir à l’écart les étrangers indésirables de son point de vue. À partir du moment où il y a un état, le souverain décide qui sont les étrangers désirables et qui sont les étrangers indésirables. Le problème de la pseudo-démocratie socialiste, c’est qu’elle a besoin de clientèle et de prétextes pour voler. Pour un pseudo-démocrate socialiste, les étrangers que n’importe quel propriétaire jugerait indésirables, c’est-à-dire des gens qui sont improductifs voir dangereux, lui les considère comme désirables parce qu’ils peuvent devenir une clientèle de son parasitisme institutionnel d’état. Et c’est ce qui se passe avec l’immigration dans la pseudo-démocratie socialiste à la française. Le souverain nominal c’est le peuple. C’est-à-dire que toute immigration qui a lieu contre l’opinion majoritaire est injuste. Elle est illégitime au regard du principe démocratique qui fait que le souverain de cet état-là, c’est le peuple. Donc, le simple fait qu’un immigré est installé sur le sol national alors que la majorité de la population était hostile à cette immigration est un acte criminel. La présence de l’immigré contre la volonté du souverain qui est le peuple est un acte criminel. C’est un acte d’invasion. Et à fortiori, dans la pseudo-démocratie socialiste, dans la mesure où la grande majorité de ces envahisseurs vit d’argent volé par la force au peuple en question, c’est une deuxième violation manifeste du principe démocratique, c’est-à-dire du droit des citoyens, mais en plus, c’est une violation des droits de l’Homme, dans la mesure où les droits de l’Homme c’est justement le droit de n’être pas esclave. La population hôte, la population d’accueil dans cette politique pseudo-démocratique socialiste, voit ses droits violés à deux titres, en tant que citoyen, et en tant qu’être humain. Puisque en tant que citoyen on voit mépriser son droit de décider de l’immigration, en tant que citoyen on voit censurer son droit de protester contre cette violation des droits du citoyen, et en tant qu’être humain, c’est une violation des droits de l’Homme parce que les envahisseurs vivent par la force sur le dos des indigènes. Et, de ce fait, en esclavagistes, sur le dos de ses esclaves. Donc la politique d’immigration menée par les gouvernements pseudo-démocratiques socialistes successifs depuis une trentaine d’années est doublement contraire aux Droits de l’Homme et du Citoyen, et évidemment elle est totalement contraire aux principes du libéralisme. Alors, de ce point de vue là, il y a une troisième confusion qu’il faut dissiper, ce que fait d’ailleurs très bien Hans Hermann Hoppe encore une fois, c’est la confusion entre l’importation des biens et l’immigration des gens. Je me rappelle, c’est l’argumentation de Jean-Marie Le Pen contre la liberté des échanges, contre le libre-échange, disant que dans une maison on n’ouvre pas toutes les fenêtres et toutes les portes à n’importe qui et n’importe quoi. Mais c’est une confusion entre l’importation des biens et l’immigration des gens. Parce que une importation de produit a toujours été invitée par quelqu’un qui se trouve dans la maison. Si dans votre maison arrive un bien, c’est parce qu’il a été invité, par un propriétaire légitime ou par un résident légitime de la maison en question; en d’autres termes toutes les importations ont été invitées par quelqu’un qui avait le droit de la faire. Alors que les étrangers eux se déplacent qu’on les ait invités ou pas. Et, de même qu’il est impossible qu’une importation n’ait pas été voulue par un résident légitime sur le territoire national, de même il est parfaitement possible qu’un immigré ne soit pas voulu par le propriétaire légitime du territoire national. Il y a lieu de distinguer de la manière la plus stricte la liberté des échanges qui est une simple conséquence du droit de propriété, et cette prétendue liberté d’immigrer qui, si on la prend inconditionnellement, est une négation du droit de propriété. Il n’y a pas une confusion à faire entre les deux, il y a une distinction absolue à faire entre les deux. La liberté des échanges est une expression de la propriété naturelle, et elle est l’incarnation même de la justice naturelle, alors que l’immigrationnisme inconditionnel, c’est la négation de la propriété sur le sol, c’est- à-dire la négation de la justice naturelle. De ce point de vue là, la distinction est absolue, et ceux qui font la confusion, que ce soit pour prôner l’immigrationnisme inconditionnel, ou pour se servir du caractère illégitime de l’immigration pour condamner le libre-échange, ces genslà entretiennent la confusion, et ils en abusent. Alors, il y a une quatrième confusion qu’il y a lieu de dénoncer à propos du mondialisme, c’est celle qui consiste à postuler une fausse identité d’intérêts entre les résidents nationaux face à la politique protectionniste. À partir du moment où le produit importé a été invité par un résident légitime, il s’ensuit que le protectionnisme viole les droits du résident légitime. Et en empêchant cette invitation, en l’interdisant, en l’entravant, le protectionnisme viole un droit légitime. Et en violant un droit légitime, il crée une pomme de discorde entre les résidents nationaux. Il n’y a absolument aucune solidarité entre le voleur et son volé, comme on l’a déjà dit à plusieurs reprises. Le protectionniste est un voleur, l’importateur bafoué est un volé. Le protectionniste est un criminel, l’importateur est un propriétaire légitime qu’il voit disposer de son bien contre son consentement. Le protectionnisme n’est pas l’expression d’une solidarité nationale, qui serait naturelle, il est incompatible avec la solidarité nationale, puisque bien au contraire il crée un conflit entre les résidents. De ce point de vue là, il n’y a aucune identité des intérêts entre les nationaux, de même qu’il n’y a aucune identité des intérêts entre les étrangers face à la politique protectionniste. La politique protectionniste, c’est une politique qui oppose des résidents nationaux entre eux. Le salétranger n’est que le chiffon rouge qu’on agite devant le nationaliste pour lui faire perdre de vue que le protectionnisme crée un conflit à l’intérieur de la communauté nationale, c’est-à-dire que c’est le contraire même de la solidarité nationale. Alors, maintenant, après avoir parlé des confusions, on peut parler des fausses distinctions. Et la fausse distinction indissociable de ce que je viens de démontrer, c’est la fausse distinction entre l’intérêt national et l’intérêt étranger. Si on examine, au terme du premier degré de l’analyse économique qui est le raisonnement comptable, les intérêts en cause dans une politique protectionniste, on se rend compte que la politique protectionniste non seulement vole des résidents nationaux pour donner le butin de ce vol à des résidents nationaux, c’est-à-dire crée le conflit entre résidents nationaux dont j’ai parlé tout à l’heure, mais qu’elle crée aussi des conflits entre les salétrangers qui servent d’alibi à cette politique. Le protectionnisme favorise des résidents nationaux aux dépends d’autres résidents nationaux, mais il favorise aussi des résidents étrangers aux dépends d’autres résidents étrangers. Les victimes de la politique protectionniste ne sont pas seulement les importateurs, qui voudraient pouvoir acheter moins cher leurs produits à l’étranger, ce sont aussi les producteurs qui ont besoin de pouvoir s’approvisionner aux meilleures conditions pour demeurer concurrentiels, et c’est aussi les exportateurs, qui ont besoin que le salétranger puisse nous vendre ses produits, afin que lui il puisse lui vendre les siens. Finalement le raisonnement comptable démontre que l’effet net sur la richesse nationale du protectionnisme, c’est d’appauvrir le pays. De ce point de vue là, les protectionnistes sont des traîtres. Ils ne sont pas seulement des créateurs de conflits à l’intérieur de la communauté nationale, ce sont des traîtres, puisqu’ils affaiblissent leur pays par incompétence, par aveuglement idéologique, et refus de reconnaître la vérité qui est à la portée d’un élève de 5ème, puisqu’il ne s’agit que d’appliquer les règles de l’algèbre, de ne pas se tromper de signe, de ne pas prendre un gain pour une perte, et une perte pour un gain. Alors de ce point de vue là, il y a un sophisme qui est caractéristique chez les soi-disant nationalistes et qui consiste à prétendre disqualifier le raisonnement libre-échangiste sous prétexte qu’il serait porteur de valeurs, et que les nationalistes ne reconnaîtraient pas ces valeurs-là. Il s’agit d’un raisonnement que Frédéric Bastiat avait bien résumé en disant, voilà, je vous explique que deux et deux font quatre, et vous vous me dîtes que je suis un économiste sans cœur, quelqu’un qui n’a aucune compassion, qui veut le malheur des autres. Deux et deux font quatre quelles que soient les intentions, quelles que soient les valeurs. La théorie économique, et à fortiori le raisonnement algébrique, ne sont pas en eux-même porteurs de valeurs, ils disent, “ceci est”; “si vous faîtes ceci, voici ce qui va se passer”. Et en l’espèce, le raisonnement comptable démontre que le protectionnisme appauvrit le pays auquel son gouvernement l’afflige, et puis voilà. Et si vous voulez continuer à faire du protectionnisme, c’est-à-dire si vous voulez ruiner vos concitoyens et affaiblir votre nation, vous pouvez le faire. Seulement ce que dit le raisonnement économique, c’est que vous allez probablement à l’encontre de vos intérêts proclamés. Alors évidemment le comptable c’est un individu à l’esprit étriqué, au cœur sec, seulement le raisonnement comptable c’est le seul qui permette en théorie économique, et avec les limites de ce type de raisonnement, c’est pour ça qu’il y a quatre autres niveaux dans la théorie en question, c’est le seul qui permette de définir de façon objective l’intérêt national. Est-ce que l’ensemble des résidents est enrichi, ou est-ce que l’ensemble des résidents est plus pauvre, du fait de telle ou telle politique. On a quelquefois l’impression que les nationalistes se servent de l’alibi de ce prétendu conflit de valeurs alors qu’il ne s’agit que d’une question de fait, pour ne pas voir que le protectionnisme est contraire justement à ce qu’ils seraient bien obligés d’appeler l’intérêt national s’ils se pliaient aux disciplines de l’arithmétique; en tout cas, ou de l’algèbre, en l’espèce. On a affaire à des gens qui refusent d’examiner un raisonnement qui est aussi vrai que deux et deux font quatre, parce qu’ils préfèrent, finalement, aller à la poursuite du chiffon rouge qu’on leur agite sous le nez, avec le salétranger, et parce qu’on refuse de voir que la politique en question oppose les intérêts nationaux entre eux, qu’on refuse de voir que c’est une politique qui redistribue la richesse de façon complètement aléatoire de part et d’autre de la frontière, de sorte que la frontière n’est pas le lieu d’opposition entre les intérêts. C’est un refus de voir que la frontière n’est pas le lieu d’opposition entre les intérêts, du fait de la politique protectionniste. Et c’est apparemment un attachement sentimental à l’idée de défendre le territoire national, cette idée de souveraineté nationale, comme je dis souvent, comme un furoncle mal placé. Là on en sait pas très bien quoi faire pour ramener les protectionnistes à la raison, à l’idée d’examiner les faits pour ce qu’ils sont, au lieu de se chercher des alibis dans un prétendu conflit de valeurs.
Georges Lane
Mais à cet égard je voudrais, François, insister sur un point: la comptabilité à laquelle vous faîtes référence, c’est la comptabilité en droit constaté, c’est-à-dire la comptabilité qui repose sur les échanges de droits de propriété entre les gens. Ce n’est pas une comptabilité farfelue qui va faire intervenir n’importe quel prix ou n’importe quelle idée qui sera passé par la tête de l’organisateur de cette comptabilité. Autrement dit, c’est pour ça que j’insiste sur ce point, la comptabilité à laquelle vous faîtes référence repose sur des valeurs. Elle repose sur les droits de propriété dont sont dotées les personnes en question. Et il ne s’agit pas de condamner ces droits de propriété. C’est une des façons par lesquelles l’individu, l’être humain, existe. Autrement dit cette comptabilité n’est pas amorale, elle est tout à fait morale. Et c’est étant donné cette comptabilité qu’on peut justement parler des vols, qu’on peut parler des destructions, des saccages qui vont être commis par la puissance publique.
François Guillaumat
Oui, ce que ça veut dire en fait, c’est que non seulement la science économique, comme toute science, dépend de valeurs qui sont celles de l’honnêteté, de la non-agression, et qu’en plus, pour que les chiffres que nous donne la comptabilité aient un sens, il faut justement que ce vol, que ce saccage n’ait pas lieu. Sinon les chiffres ne veulent rien dire. C’est pour ça que la partie étatique de la comptabilité ne veut rien dire. En plus de la fausse distinction entre l’intérêt national et l’intérêt étranger à propos du protectionnisme, une autre distinction qu’il faut dénoncer, c’est l’idée complètement fausse comme quoi la frontière serait non seulement le lieu d’opposition des intérêts, mais serait l’occasion d’une politique différente des autres. Car il est en réalité indifférent qu’on entrave les échanges aux frontières, ou qu’on les entrave à l’intérieur des frontières. C’est sur cette fausse distinction que repose tout le reproche fait aux socialistes internationalistes d’être partisans du libre-échange. Pourquoi est-ce qu’ils sont apparemment partisans du libre-échange, parce qu’ils veulent supprimer les frontières. Mais ils ne sont pas pour que les échanges soient libres, les socialistes. Les socialistes sont pour que les frontières disparaissent en tant qu’obstacle, en tant que limite au pouvoir de la police sous leurs ordres a de voler les citoyens. Et en tant que socialiste, vous pouvez entraver les échanges ou bon vous semble, n’importe où. Où vous pouvez envoyer les policiers, les gendarmes et les douaniers. En d’autres termes, la frontière non seulement n’est pas le lieu d’opposition des intérêts, puisque dans le protectionnisme les salétrangers profitent ou souffrent de façon aléatoire au même titre que les gentils nationaux, mais la frontière n’est pas le lieu de mise en œuvre d’une politique spécifique, la frontière n’est qu’un des endroits où la police, ou la gendarmerie ou les douaniers peuvent voler les producteurs sur l’ordre des prédateurs étatiques. Il n’y a aucune différence de nature entre les entraves aux échanges que les hommes de l’état imposent aux frontières et les entraves aux échanges que les hommes de l’état à distance des frontières. Le protectionnisme en l’espèce n’est pas du tout une politique différente des autres, c’est une politique qui se trouve s’appliquer à un certain endroit mais ses effets contraignants sont tout à fait identiques à celles des autres. Et à cet égard il y a une autre distinction qui n’a aucun sens, c’est la distinction entre protectionnisme et fiscalisme. Cette distinction n’a aucun sens, parce qu’il y a une équivalence absolue, qui est même mathématiquement démontrable, entre le monopole et l’impôt-subvention. Le monopole s’empare du bien d’autrui contre son consentement comme l’impôt, et donne le butin de ce vol à un receleur que les hommes de l’état n’ont pas forcément voulu qu’il soit, comme la subvention. De ce point de vue là, l’impôt-subvention et le monopole protectionniste ont les mêmes effets contraignants. C’est une redistribution de producteurs innocents vers des prédateurs et des receleurs qui eux ne le sont pas. Et c’est une destruction de richesse, à fortiori en raison de la loi Bitur-Camember, et c’est une redistribution et une destruction de richesse aléatoire. En ce sens que ce sont très rarement les victimes désignées de ce genre de politiques qui en supportent réellement la charge et ce ne sont que très rarement les bénéficiaires désignés de ces politiques qui s’en trouvent enrichis. C’est une redistribution au hasard, et c’est une destruction certaine, et il n’y a aucune différence entre le protectionnisme et le fiscalisme. Et d’ailleurs on peut s’en apercevoir rien qu’en examinant les actes qui constituent le protectionnisme, parce qu’une grande partie du protectionnisme passe par l’impôt, passe par des droits de douane. On ne peut pas distinguer le protectionnisme par les droits de douane du fiscalisme, puisque c’est les mêmes actes. De ce point de vue là, cette distinction, non seulement n’a aucun sens au regard d’un économiste, mais elle n’a même pas de sens au regard d’un juriste lambda. Cette distinction implique une contradiction dans un discours qui prône le protectionnisme tout en dénonçant le fiscalisme. On ne peut pas faire les deux. Quand on fait les deux, on se disqualifie, on annule son discours. On n’a pas de politique, on n’a rien à proposer. On est hors-jeu. Et non seulement on est hors-jeu, mais en plus on donne à la droite “molle” tous les prétextes pour faire de la démagogie. Puisqu’on a cessé de dénoncer le socialisme, on a trahi l’anti-socialisme, et par conséquent le socialisme peut se donner libre cours. Enfin, le discours anti-mondialiste, aujourd’hui, non seulement trahi l’anti-socialisme, mais il reprend des arguments que nous avons déjà vus chez les socialistes. Je pense en particulier à Éric Zemmour, qui dit des choses admirables quand il analyse la politique française, puis on dirait qu’il a été touché par le radjaidjah quand il parle d’économie. Éric Zemmour tient le discours du Front National, pas plus intelligemment, mais de façon mieux acceptée, pour des raisons de racisme institutionnel évidentes pour tous, Éric Zemmour raisonne comme les socialistes vis-à-vis de la prétendue protection sociale. Et il est complètement aveugle au fait que la prétendue protection sociale est un leurre absolu, que les prétendues conquêtes sociales se sont faites sur le dos des salariés, que les victimes et les bénéficiaires de la redistribution politique socialiste ne sont pas ceux que disent leurs partisans et leurs administrateurs, mais il tient le discours socialiste. Pourquoi et en quoi tient-il le discours socialiste? Parce que le socialisme échoue pour trois raisons: le socialisme échoue parce que ses esclaves lui échappent, soit en choisissant d’investir dans des activités non taxées, soit en quittant le pays. C’est ce qui arrive quand vous achetez des produits fabriqués par des pays moins socialistes, vous échappez en partie au socialisme. Quand vous allez vous installer dans un pays étranger, quand vous allez mettre votre argent dans un pays étranger, vous échappez au socialisme. C’est que les socialistes vitupèrent sous la dénomination de délocalisation, de fuites des capitaux, c’est ce que la maîtresse de plantation servile Martine Aubry dénonçait quand elle insultait les esclaves en fuite qui allaient s’installer à Londres ou à Bruxelles pour échapper à l’esclavage socialiste. Le socialisme échoue donc pour cette première raison, que les gens essayent de lui échapper, et y parviennent dans une certaine mesure. Mais le socialisme fondamentalement échoue parce qu’il détruit la richesse, et parce qu’il la détruit à 100%, comme nous l’avons démontré avec la loi de Bitur-Camember. Il détruit tout ce qu’il touche. C’est vraiment une machine à fabriquer de la merde à partir des efforts et de la peine des hommes, et donc il détruit à 100% la richesse qu’il vole. Et enfin, troisième raison pour laquelle le socialisme échoue, c’est parce que ses bénéficiaires et ses victimes ne sont pas ceux qu’il voulait. Parce qu’il y a les lois de l’économie, qui font que ses victimes lui échappent et que ses bénéficiaires sont les plus malins ou ceux qui se trouvent posséder les actifs les plus spécifiques à l’activité subventionnée, et par conséquent le socialisme échoue parce qu’il n’enrichit pas ceux qu’il voudrait enrichir, et qu’il n’appauvrit pas ceux qu’il voudrait appauvrir. Or, aujourd’hui, que dit le discours anti-mondialiste, anti-mondialisation à propos du socialisme: il reproche à la liberté des échanges de mettre en cause la prétendue protection sociale et les prétendus services publics. Il raisonne comme le socialiste, qui croit que le socialisme échoue, non pas parce qu’il est intrinsèquement destructeur et aléatoire, mais parce que ses victimes, parce que ses esclaves désignés réussissent à lui échapper. Et c’est profondément désolant de voir des gens à certains égards admirablement intelligents tenir ce discours socialiste d’aveuglement total, face aux effets réels de la politique en question. Alors, en conclusion, on pourra dire que le protectionnisme n’est qu’un aspect du socialisme, et que tout socialisme est protectionniste, même que tout protectionnisme est socialiste. Mais que les gens qui vitupèrent le mondialisme sans avoir renoncé au socialisme et à ses œuvres, auront toujours le dessous par rapport aux socialistes internationalistes, et pour les raisons que nous avons dîtes au départ, à savoir que ce qui limite le socialisme, c’est les frontières, c’est le pouvoir de police qui s’arrêtent aux frontières. C’est que les hommes de l’état socialiste qui veulent voler leurs victimes, qui veulent dépouiller leurs esclaves, ne peuvent pas aller voler et dépouiller leurs esclaves au-delà des frontières. De sorte que si ce que vous voulez faire, c’est préserver le socialisme, vous y réussirez beaucoup mieux en détruisant les frontières qu’en les préservant. Si c’est le socialisme que vous voulez, vous allez à l’encontre de votre projet en dénonçant le mondialisme. Il faut au contraire pousser à la roue du mondialisme comme l’ont parfaitement compris ceux qui s’appellent les alter-mondialistes et dont on est bien obligé de comprendre qu’ils ont compris ce que la plupart des nationalistes français, eux, ne comprennent pas. À savoir que si on veut le socialisme, il faut que ce socialisme soit mondial. Si vous êtes contre le mondialisme, et bien il faut être contre le socialisme, par ce que c’est la seule position qui soit cohérente. Et vous continuerez à servir le mondialisme tout en le dénonçant si vous continuez à défendre les prétendus services publics, la prétendue protection sociale, et à dénoncer les esclaves du socialisme qui réussissent à lui échapper.
Georges Lane
Pour conclure, je dirais que ce que nous venons de dire nous situe un peu plus de cent ans après un ensemble d’articles de Vilfredo Pareto, qui va sortir aux Éditions du Trident sous le titre Le Péril socialiste. Ces articles, écrits à la fin du XIXème siècle, s’interrogeaient justement sur le péril socialiste qui était à l’horizon, titre d’un article dans cet ouvrage et des aspects de ce péril, qui était l’étatisme et qui était le protectionnisme. Cet ouvrage va paraître au mois de juillet, vous verrez que l’actualité de cette fin du XIXème siècle est tout à fait proche de celle qu’on vient de dire aujoud’hui, au début du XXIème siècle. En d’autres termes, un grand nombre de gens n’ont strictement rien appris, rien compris, ils continuent à répéter les mêmes absurdités, et ils continuent en conséquence à faire le malheur des gens qu’ils assujettissent à toutes leurs boîtes à outils de règles protectionnistes, de règles de vol, des produits des efforts de chacun des individus.