Racisme

From Liberpédia

Peut-on être raciste et libéral ?

Oui, vous avez le droit d’être raciste, quoi qu’en pensent certaines organisations reconnues pour leur honnêteté et leur impartialité (ironie), telles que le Mrap [1] ou SOS-Racisme[2]. Et non, cela ne vous empêche pas d’être libéral. Attention toutefois aux sens différents que le mot racisme peut prendre.

Sens commun : racisme préférentiel

Préférer un groupe A à un groupe B. Dire « je n’aime pas les Belges » ou « je ne sortirais pas avec un Belge » ou « je trouve les Belges moins beaux que les Japonais », ce n’est ni libéral, ni anti-libéral. C’est une préférence individuelle, de même qu’aimer ou non le chocolat, préférer la soupe aux potirons à celle aux courgettes, aimer ou non les homosexuels, être homosexuel ou hétérosexuel, aimer ou non les racistes, etc. Il n’y a donc aucune contradiction avec le libéralisme.

La propriété implique un droit de discriminer, par définition. Et tout choix est une discrimination[3], par définition. Si un ami vient chez moi et prend une bière dans mon frigo, je le laisse faire. Si un voleur fait la même chose, je ne le laisse pas faire. Pourquoi juger différement une personne pour un même acte ? C’est purement discrétionnaire. De même, les boîtes de nuit ne se gênent pas pour discriminer, toujours sur des critères purement discrétionnaires (la plupart peuvent s’expliquer rationnellement, d’autres pas, peu importe du point de vue du Droit) : les filles entrent plus facilement que les gars, les gens bien habillés plus facilement que les gens mal habillés (la définition de « bien habillé » est purement locale, culturelle et subjective !), les gens qui connaissent le videur plus facilement que ceux qui ne le connaissent pas, etc. En quoi ces choix seraient-ils plus ou moins rationnels ou plus ou moins justifiés que le fait de discriminer contre les Maghrébins ou les Belges ? Dans tous ces exemples, chacun peut en penser ce qu’il veut, critiquer ou non la boîte de nuit pour ses choix, la seule chose sur laquelle les libéraux ne peuvent qu’être d’accord, par définition du libéralisme, est le fait que le propriétaire de la boîte de nuit a le droit de faire ces choix, par définition de sa qualité de propriétaire. Mais ces choix ne le rendent en rien plus ou moins libéral.

Ne pas confondre racisme préférentiel et racisme normatif : un raciste préférentiel n’affirme pas forcément que TOUS les Belges (par exemple) sont mauvais, il veut simplement ne pas en avoir chez lui ou près de chez lui, pour des raisons qui ne regardent que lui, et qui sont peut-être irrationnelles, mais pas nécessairement : si par exemple il tient particulièrement à la sécurité de son habitation, et qu’il est statistiquement avéré que les Belges ont plus tendance à commettre des cambriolages que les Néerlandais, le fait de discriminer contre les Belges n’implique en rien un racisme normatif. Ainsi, peut-être qu’en raison de ces statistiques le propriétaire aura un préjugé de méfiance à l’égard des Belges, et discriminera contre eux, pour réduire, dans son propre intérêt rationnel, son risque de se faire cambrioler (dans le cadre d’une gated community, par exemple), mais fera des exceptions pour les Belges qu’il connaît et dont il sait qu’ils ne sont pas cambrioleurs.

Faut-il discriminer, au niveau privé, selon des critères culturels ? Certains libéraux répondent que oui (Hoppe, Democracy The God That Failed, p. 211-213), d’autres que non. Les deux positions sont compatibles avec le libéralisme, le libéralisme en tant que tel est neutre face à ces choix.

Sens méthodologique : racisme normatif

Il y a bien contradiction entre racisme normatif et individualisme méthodologique. Mais pas avec libéralisme, théorie du Droit. Le racisme normatif consistant à dire, par exemple, que « TOUS les Belges sont ceci ou cela », SANS connaître tous les Belges. Le racisme normatif est faux, mais il ne s’oppose pas au libéralisme à proprement parler. Émettre un jugement de valeur, aussi intrinsèquement faux soit-il, est certes une erreur, mais ne nous dit en rien si la personne qui commet cette erreur souhaite pour autant perpréter des agressions contre d’autres personnes (auquel cas elle est potentiellement criminelle), ni même si elle considère de telles agressions comme légitimes (auquel cas elle n’est pas libérale).

Sens scientifique : racisme racialiste

Le concept de race est-il pertinent au niveau génétique ? Existe-il des données permettant de prouver que tel ou tel groupe est suffisamment homogène pour être qualifié de « race » ? Peut-il être prouvé scientifiquement que tel ou tel groupe ainsi défini est « supérieur » (selon quels critères ? dans quel domaine ? etc.) ou « inférieur » à un autre ? Un point de vue sur ses questions, qu’il soit ou non justifiable scientifiquement, n’a rien à voir avec la philosophie politique.

Sens politique : racisme institutionnel, anti-racisme institutionnel

Les lois anti-racistes violent le droit de propriété, de même que les lois racistes, telles que la discrimination positive imposée par les hommes de l’État.

Le racisme sur le plan politique, que ce soit sous forme d’apartheid ou de discrimination « positive », de même que l’anti-racisme politique, que ce soit sous forme d’interdiction de la discrimination privée ou d’interdiction de la libre expression d’opinions racistes, se fonde sur l’agression politique, et est donc incompatible avec le libéralisme.

Conclusion

Le racisme en tant que tel n’est donc en rien incompatible avec le libéralisme. Le racisme n’est ni libéral, ni anti-libéral, et un raciste peut être libéral ou ne pas l’être. Ce qui est anti-libéral, c’est la violation des droits de propriété, quels qu’en soient les motifs, qu’ils soient racistes ou anti-racistes, ou de quelque autre nature.

Voir aussi

Liens externes