Dames du Kremlin

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Dames du Kremlin, c’est-à-dire des agents féminins des services soviétiques…

http://www.inprecor.fr/article-Victor-Serge,-Romain-Rolland-et-l%E2%80%99%3Ci%3EHumanit%C3%A9%3C-i%3E-en-1933?id=481

https://fr.wikipedia.org/wiki/Romain_Rolland



en:Kremlinism/Spies


Ce dernier livre pose cependant bien la question : Maria Koudacheva fut-elle une de ces « dames du Kremlin », comme les appelait la baronne Boudberg, qui fut la maîtresse de Gorki, puis celle d’Herbert George Wells2 ? L


De plus, Fédéroski insiste sur le rôle d’un autre homme et, ici, la remarque est d’importance, qui montre bien que le Kremlin veillait : « Mme Romain Rolland m’a dit elle-même qu’à l’époque elle avait eu des ‘‘contacts étroits’’ avec un personnage qui avait traversé sa route tortueuse, un énigmatique homme de l’ombre, redoutable manipulateur, qui joua un rôle primordial dans l’enrôlement des intellectuels et des artistes européens au profit de l’URSS et se consacra entièrement à la défense de la cause communiste en Occident : Willi Münzenberg, militant convaincu et impitoyable » (p. 123). Des « compagnons de route » du communisme, il fit ainsi, pour reprendre l’expression attribuée à Lénine, des « idiots utiles » ! Déjà, dans Les égéries russes Fédorovski avait été clair : « À Maria Koudacheva, au moment de l’obtention du visa, on mettra le marché en main. Elle peut partir mais seulement si elle s’engage à faire ‘‘mieux comprendre’’ à l’intellectuel vieillissant la noble réalité de la Russie révolutionnaire. Et afin d’être encore plus sûr qu’elle remplira sa mission, on lui annonce que son fils restera en Union soviétique » (p. 266).


https://www.association-romainrolland.org/image_articles35/Duchatelet%2035.pdf


https://www.jstor.org/stable/26541311


https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-fin-de-l-innocence-les-intellectuels-d-occident-et-la-tentation-stalinienne_799299.html

Pour les beaux yeux de Staline La Révolution a besoin de ceux qui modèlent l'opinion publique... C'est au nom de ce principe très réaliste que les bolcheviques s'attachèrent à séduire les intellectuels du monde entier dès le lendemain de la révolution d'Octobre.

Par Didier Sénécal (Lire) Publié le 01/10/1995 à 00:00, mis à jour le 16/08/2001 à 00:00 Partager cet article La Révolution a besoin de ceux qui modèlent l'opinion publique... C'est au nom de ce principe très réaliste que les bolcheviques s'attachèrent à séduire les intellectuels du monde entier dès le lendemain de la révolution d'Octobre. Pendant plusieurs décennies, grâce à leur machiavélisme, ils réussirent à faire prendre des vessies pour des lanternes à une pléiade de Prix Nobel, d'esprits brillants et d'artistes de grand talent. Et dans ce spectacle de marionnettes, le plaisir de tirer les ficelles revint à deux manipulateurs hors pair dont les exploits constituent la matière de ce livre: l'Allemand Willi Münzenberg, stratège communiste de haut vol, et le Tchèque Otto Katz, qui se targuait d'avoir été dans les petits papiers de Kafka et dans le lit de Marlène Dietrich.

Leur méthode était double. D'une part, ils créaient des organisations de façade défendant des causes aussi nobles que la paix ou l'antifascisme, mais dont le but véritable était de cautionner l'entente secrète entre Hitler et Staline; d'autre part, ils contrôlaient étroitement les compagnons de route français et les fellow travellers anglo-saxons, bref, ceux que Münzenberg surnommait d'un ton railleur les «innocents». Comment amener les représentants de la «gauche chic» à défendre l'indéfendable tout en continuant à se croire indépendants?

Souvent le charme slave suffit à régler la question. La baronne Moura Boudberg se chargea de Maxime Gorki, puis de H.G. Wells. La princesse Maria Pavlova Koudatchova, agent des services secrets soviétiques, fut successivement la secrétaire, la maîtresse, l'épouse et la veuve de Romain Rolland. Selon Nina Berberova, il faut ajouter les femmes de Paul Eluard et de Fernand Léger à la liste des «dames du Kremlin». Et aucun admirateur d'Aragon n'ignore que les yeux d'Elsa étaient aussi l'?il de Moscou...

Un vaste complot Des tragédies bien exploitées, tel le procès de Sacco et Vanzetti, des soirées au Bolchoï, des bons sentiments et des avantages en nature: c'est avec des recettes éprouvées que Münzenberg et Katz attirèrent dans leurs rets les belles âmes hollywoodiennes, londoniennes et parisiennes. De l'incendie du Reichstag à la guerre d'Espagne, ils man?uvrèrent des pions nommés André Malraux, Erwin Piscator, Dashiell Hammett, Dorothy Parker ou Ernest Hemingway.

Le style de Stephen Koch n'est pas renversant d'élégance ni son plan aveuglant de clarté, et il aurait pu s'abstenir de certains jugements de valeur - la «cupidité» de Geneviève Tabouis, la «méchanceté» ou le «sadisme» de Hemingway. Mais on doit saluer la précision avec laquelle il démonte un complot sans précédent dans l'histoire des idées. La figure de ceux qui surent dire non en sort grandie. En ces temps de fausses certitudes, l'honneur des intellectuels fut sauvé par les doutes de John Dos Passos, par le Retour de l'URSS d'André Gide, par la droiture de Paul Nizan, déchirant sa carte du Parti au lendemain du pacte germano-soviétique.