Ultra-libéralisme

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Ultra-libéralisme aurait un sens comme terme de typologie idéologique si on l'employait pour désigner quelqu'un de très libéral. Or, dès l'origine, l'expression "ultra-libéral" ne sert qu'aux socialo-communistes pour désigner quiconque serait moins socialiste qu'eux-mêmes. Ainsi, pour un communiste ou un attacant, un membre du PS est déjà ultra-libéral, alors que pour un membre du PS, l'UMP sera ultra-libérale (pour leur part, les vrais libéraux considérent tous ces partis comme plus ou moins socialistes, et donc même pas libéraux, et encore moins ultra-libéraux !). À force d'employer ainsi le terme dans des conditions où il n'a aucun sens, lorsqu'arrive le moment de désigner des gens qui sont vraiment ne serait-ce qu'un petit peu libéraux, voilà ce qui arrive :

"Le non l'emporte chez les ultras ultralibéraux"

Les libéraux rejettent évidemment l'étiquette d'"ultralibéral", laquelle pourrait avoir un sens si elle désignait les "libéraux purs et durs", mais dont on ne se sert que pour disqualifier comme libéraux des gens qui ne le sont même pas.

Remarquons, pour quiconque douterait que l'expression est sophistique et polémique, que l'expression "ultra-libéral" devrait aussi impliquer celle d'"infra-libéral", dont nul ne se sert jamais...

En fait, le mot vise à disqualifier le libéralisme en l'associant, sans avoir l'honnêteté de porter ouvertement l'accusation, à une idée d'"extrémisme". Parler d'"extrémisme" ne signifie rien en soi -quel mal y a-t-il à être, par exemple, "extrêmement" bon ou intelligent ? Mais l'extrémisme fait contre lui l'unanimité des politiciens dans une pseudo-démocratie socialiste, pour les raisons décrites par Ayn Rand dans "Le Nouveau Fascisme" :

Une économie mixte est le règne des groupes de pression. C’est une guerre civile institutionnelle et amorale entre lobbies et intérêts sectoriels, qui tous se battent pour s’emparer quelque temps de la machine législative, pour extorquer quelque privilège particulier aux dépens de quelqu’un d’autre au moyen d’une intervention de l’Etat — c’est-à-dire par la force.
En l’absence de droits personnels, en l’absence de tout principe moral ou juridique, le seul espoir qu’a une économie mixte de préserver sa ressemblance précaire avec un ordre social, de tenir en laisse les groupes de sauvages désespérément rapaces que lui-même a créés et d’empêcher la spoliation légalisée de dégénérer en un pur et simple pillage de tous par tous en-dehors de la loi — est le compromis : compromis sur tout et dans tous les domaines, compromis matériel, intellectuel et spirituel pour que personne ne franchisse la ligne en en demandant trop, faisant s’effondrer toute la pourriture de cette construction.
Si le jeu doit continuer, on ne peut rien autoriser à demeurer ferme, solide, absolu, incorruptible ; absolument tout (et tout le monde) doit être fluide, approximatif, flexible, indéterminé.

Le terme "ultra-libéral" a été inventé par des sophistes du social-étatisme à la française – notamment Jean-François Kahn et Philippe Séguin –, au moment où le socialisme réel s'effondrait à l'Est, pour faire croire que si celui-ci avait causé toutes ces catastrophes – dont on commençait seulement à mesurer l'ampleur – ce n'aurait pas été parce qu'il était socialiste, mais parce qu'il était "extrémiste".

Ainsi, on pouvait sauver le socialisme pseudo-démocratique, moins avancé dans sa destruction de la société civile et de la démocratie que le socialisme réel, en détournant l'attention vers une fausse explication, par un faux concept, de ses effarantes destructions ; fausse explication et faux concept qui allaient permettre de disqualifier les solutions libérales qui auraient dû s'imposer, en les chargeant sournoisement à leur tour, par l'insinuation que comporte le mot "ultra", de la même accusation insensée et infamante.

Voir aussi : hyper-libéralisme néo-libéralisme

libéralisme extrême-droite dure

"vilain vilain vilain"