Maurice Allais

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Il faut savoir que ce dernier est le prix Nobel d'économie qui, parmi d'autres mais lui essentiellement, a rendu depuis le début des années 1990 les droites conservatrice, souverainiste et nationaliste françaises encore plus aveugles – ou stupides, selon le point de vue – qu'elles ne l'étaient auparavant, c.à.d. encore plus sociales-étatistes (et accessoirement anti-américaines). (Eric ABC)

Par François Guillaumat

Maurice Allais a provoqué une catastrophe politique en convertissant les milieux pseudo-conservateurs et pseudo-nationalistes au socialisme par celui de ses aspects inhérents qui est propre à les séduire, la répression du changement social.

Ils étaient déjà auparavant, par définition du pseudo-conservatisme et du pseudo-nationalisme, tentés par le monopolisme protectionniste, mais nous pouvions les intimider en leur rappelant qu'ils ignoraient tout de la science économique. Mais depuis que "Leûûû Prix Nobel", pour des raisons différentes (eux ne maîtrisent pas le raisonnement comptable, lui se méprend sur les moyens de preuve de la théorie économique), cautionne leurs préjugés d'analphabètes économiques, on ne peut plus leur faire entendre raison.

Il s'ensuit que la droite nationale, sans qu'elle soit seulement capable de le reconnaître pour tel, tient désormais un discours aussi socialiste que celui des autres partis, ce qui non seulement brise effectivement la résistance au socialisme qui caractérisait l'électorat de droite jusqu'au début des années 1990, mais libère à cet égard les traîtres qui dirigent la fausse droite de toute contrainte vis-à-vis de leurs électeurs.

J'appelle Maurice Allais "le demi-fou matérialiste" non pas pour l'insulter – il se trompe de bonne foi, il ne mérite pas cela – mais pour expliquer ses erreurs.

S'il ne se rend pas compte que les théories du libre-échange sont aussi vraies que deux et deux font quatre, c'est parce qu'il est, de son propre aveu, un autodidacte en économie, sa formation étant celle d'un ingénieur. Et l'erreur principale que lui inspire ce défaut de sa formation est son matérialisme méthodologique : incapable de tirer les conséquences formelles du fait que c'est la pensée de l'homme qui inspire son action, il voudrait appliquer la méthode expérimentale à des questions dont même des pseudo-expérimentalistes aussi convaincus que Milton Friedman reconnaissent qu'elles n'en relèvent pas. D'où sa prétention absurde à "réfuter statistiquement" les théories du libre-échange, dont on ne répétera jamais assez que, correctement énoncées, elles sont aussi vraies que deux et deux font quatre.

Plus précisément, ce préjugé pseudo-expérimentaliste le conduit en outre à considérer comme "plus scientifique", parce que "plus réaliste" et plus "testable par l'expérience", un examen théorique du libre -échange qui mélangerait des considérations d'incertitude à l'examen comparatif des institutions. Et cette première erreur lui a donné deux occasions supplémentaires de se tromper :

- parce que la question du libre-échange est de nature purement institutionnelle, catégoriquement distincte de celle de l'incertitude. C'est pour cela, parce qu'ils comprennent la nature du problème et non pour le simplifier, que les théoriciens du libre-échange raisonnent en "statique comparative" et que leurs conclusions ne sont pas approximatives, mais absolues toutes choses égales par ailleurs. Par ailleurs, rappelons-le, elles ne sont pas contingentes, mais certaines.

- parce que Maurice Allais, mathématicien autodidacte en économie, sans expérience financière, ne sait pas raisonner sur l'information, et par conséquent sur l'incertitude en économie.

En conséquence, Maurice Allais

- attribue faussement au libre-échange des pertes éventuellement observables à la suite d'une ouverture des frontières qui ne peuvent en réalité être dues qu'à l'incertitude d'origine politique, et notamment au fait que les hommes de l'état… avaient imposé le protectionnisme au départ.

- prête faussement au protectionnisme une capacité à atténuer ces problèmes, alors que ce procédé de redistribution politique socialiste ne peut atténuer la charge du risque pour les uns qu'en forçant les autres à le subir à leur place, et aggrave le problème global de l'incertitude : de ce point de vue, c'est donc une politique de gribouille.

En outre, si je l'appelle "le demi-fou" c'est parce que pour moi il est évident que le gâtisme explique certaines de ses erreurs. Non seulement il se contredit dans ses écrits (par exemple, affirmant que l'unification monétaire européenne était impossible, puis appelant dans le même texte à un système de changes fixes au niveau mondial ce qui est encore plus difficile – c'est hélas le genre de contradictions qui échappent au profane) mais il a "vu" littéralement le contraire de ce qui se passait réellement : l'effet le plus spectaculaire et le plus caractéristique de la récession Trichet de 1992-95, qu'avait causée la politique déflationniste de la Banque de France, c'était l'effondrement des importations, jamais vu auparavant en temps de paix. Or, n'est-ce pas le moment qu'a choisi Allais pour hurler à l'"l'invasion des produits étrangers", prétendre qu'elle était la cause de la récession, et nier que la politique monétaire avait causée celle-ci ? Aussi mal formé à l'économie qu'il soit, Maurice Allais n'aurait jamais pu avoir une telle hallucination s'il avait encore eu toute sa tête.

Et ce n'est pas parce qu'il n'est plus responsable de ses actes qu'on ne doit pas mesurer le mal qu'il a fait, et continue à faire, à son propre pays - ni dire la vérité à son sujet. Malheureusement, il est bien tard.

J'ai porté ce jugement à l'époque, et je le confirme : à l'exception du communiste Chirac, aucune personnalité française n'a fait plus de mal à son pays que maurice allais au cours des années 1990.