« Égalité de traitement » : différence entre les versions

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Le sophisme de « l’égalité de traitement »
 
Dans ''Loving vs Virginia''[https://supreme.justia.com/cases/federal/us/388/1/case.html], les procureurs de la Virginie arguèrent que la loi interdisant certains mariages en fonction de la couleur de peau n’était pas discriminatoire, car :
 
:Thus, the State contends that, because its miscegenation statutes punish equally both the white and the Negro participants in an interracial marriage, these statutes, despite their reliance on racial classifications, do not constitute an invidious discrimination based upon race.
 
en effet, l’article de loi original stipule que :
 
:If any white person intermarry with a colored person, or any colored person intermarry with a white person, he shall be guilty of a felony and shall be punished by confinement in the penitentiary for not less than one nor more than five years.
 
De même, certains opposants [http://www.pageliberale.org/?p=1745] à la disparition légitime des mots hommes et femmes des textes de loi ont avancé que leur présence n’était en rien discriminatoire contre les homosexuels, puisqu’ils avaient le même droit que les hétérosexuels de se marier avec une personne de sexe opposé.
 
Or, par définition, puisque la discrimination a lieu en termes de reconnaissance du Droit, elle implique un non-respect des droits de personnes ''d’au moins un des deux groupes mentionnés''. Que la violation de Droit affecte les deux groupes ne la rend certainement pas moins inacceptable. Puisque le vrai problème de fond est le non-respect du Droit, on peut contester la pertinence de s’attarder sur la problématique de la « discrimination », qui peut être détournée par mauvaise foi comme ici. Cependant, si nous avons un groupe A et un groupe B, et une interdiction aux personnes classées comme A de se marier avec celles classées comme B, alors il y a bien discrimination entre, par exemple, une personne B1 qui a le droit de se marier avec une personne B2, et une personne A1 qui n’est pas autorisée à se marier avec cette même personne B2.
 
Ainsi, dans la Virginie d’avant 1967, une personne « blanche » (classée comme telle par l’État) avait le droit de se marier avec une autre personne « blanche », droit qu’une personne « de couleur » n’avait pas. De même, dans la France d’avant 2013, une personne « de sexe féminin » (classée comme telle par l’État) avait le droit de se marier avec une personne « de sexe masculin », droit qu’une autre personne « de sexe masculin » n’avait pas.

Version actuelle datée du 2 September 2018 à 12:28

Le sophisme de « l’égalité de traitement »

Dans Loving vs Virginia[1], les procureurs de la Virginie arguèrent que la loi interdisant certains mariages en fonction de la couleur de peau n’était pas discriminatoire, car :

Thus, the State contends that, because its miscegenation statutes punish equally both the white and the Negro participants in an interracial marriage, these statutes, despite their reliance on racial classifications, do not constitute an invidious discrimination based upon race.

en effet, l’article de loi original stipule que :

If any white person intermarry with a colored person, or any colored person intermarry with a white person, he shall be guilty of a felony and shall be punished by confinement in the penitentiary for not less than one nor more than five years.

De même, certains opposants [2] à la disparition légitime des mots hommes et femmes des textes de loi ont avancé que leur présence n’était en rien discriminatoire contre les homosexuels, puisqu’ils avaient le même droit que les hétérosexuels de se marier avec une personne de sexe opposé.

Or, par définition, puisque la discrimination a lieu en termes de reconnaissance du Droit, elle implique un non-respect des droits de personnes d’au moins un des deux groupes mentionnés. Que la violation de Droit affecte les deux groupes ne la rend certainement pas moins inacceptable. Puisque le vrai problème de fond est le non-respect du Droit, on peut contester la pertinence de s’attarder sur la problématique de la « discrimination », qui peut être détournée par mauvaise foi comme ici. Cependant, si nous avons un groupe A et un groupe B, et une interdiction aux personnes classées comme A de se marier avec celles classées comme B, alors il y a bien discrimination entre, par exemple, une personne B1 qui a le droit de se marier avec une personne B2, et une personne A1 qui n’est pas autorisée à se marier avec cette même personne B2.

Ainsi, dans la Virginie d’avant 1967, une personne « blanche » (classée comme telle par l’État) avait le droit de se marier avec une autre personne « blanche », droit qu’une personne « de couleur » n’avait pas. De même, dans la France d’avant 2013, une personne « de sexe féminin » (classée comme telle par l’État) avait le droit de se marier avec une personne « de sexe masculin », droit qu’une autre personne « de sexe masculin » n’avait pas.