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:In the United States, the manufacture and sale of alcoholic beverages are prohibited. Other countries do not go so far, but nearly everywhere some restrictions are imposed on the sale of opium, cocaine, and similar narcotics. [...] No words need be wasted over the fact that all these narcotics are harmful. The question whether even a small quantity of alcohol is harmful or whether the harm results only from the abuse of alcoholic beverages is not at issue here. It is an established fact that alcoholism, cocainism, and morphinism are deadly enemies of life, of health, and of the capacity for work and enjoyment; and a utilitarian must therefore consider them as vices. But this is far from demonstrating that the authorities must interpose to suppress these vices by commercial prohibitions, nor is it by any means evident that such intervention on the part of the government is really capable of suppressing them or that, even if this end could be attained, it might not therewith open up a Pandora's box of other dangers, no less mischievous than alcoholism and morphinism. | |||
:Le commerce et la production de boissons alcooliques ont été interdits aux États-Unis. D'autres États ne sont pas allés aussi loin, mais presque partout existent encore des restrictions à la vente de l'opium, de la cocaïne et d'autres stupéfiants. [...] Que tous ces stupéfiants soient nocifs, nous en convenons sans perdre un mot. Nous n'avons pas à débattre ici de la question de savoir si même de faibles quantités d'alcool sont nuisibles ou si seul l'abus des boissons alcooliques nuit à la santé. Il ne fait pas de doute que l'alcoolisme, la cocaïnomanie et la morphinomanie sont de terribles ennemis de la vie et de la santé de l'homme, de sa capacité de travailler et de jouir. C'est pourquoi on leur a donné le nom de vices. Mais il n'est pas pour autant prouvé que les pouvoirs publics doivent intervenir dans la répression de ces vices par des interdictions. Il n'est ni établi de façon évidente que l'intervention des pouvoirs publics soit propre à réprimer réellement ces vices ni que, même si ce résultat pouvait être atteint, d'autres dangers ne surgiraient pas qui ne seraient pas moins graves que l'alcoolisme et la morphinomanie. | |||
::Ludwig von Mises, ''[https://mises.org/library/liberalismus Liberalismus]'', ch. I. 11 : “Die Grenzen der Regierungstätigkeit”, Verlag von Gustav Fischer, Jena, 1927 [traduit en anglais : ''[https://mises.org/library/liberalism-classical-tradition Liberalism In The Classical Tradition]'', ch. I. 11 : “The Limits of Governmental Activity”, The Foundation for Economic Education, Irvington, NY, 1985 ; traduit en français : ''[http://www.quebecoislibre.org/08/leliberalisme.htm Le Libéralisme]'', ch. I. 11. : “[http://www.quebecoislibre.org/08/080120-2.htm#table34 Les limites du gouvernement]”, Les essais : Cahiers trimestriels, 1964-1965, L’imprimerie du Delta, Paris]. | |||
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Revision as of 10 October 2015 à 05:22
La guerre à la drogue est une politique vandale pratiquée par les Forces du désordre.
- In the United States, the manufacture and sale of alcoholic beverages are prohibited. Other countries do not go so far, but nearly everywhere some restrictions are imposed on the sale of opium, cocaine, and similar narcotics. [...] No words need be wasted over the fact that all these narcotics are harmful. The question whether even a small quantity of alcohol is harmful or whether the harm results only from the abuse of alcoholic beverages is not at issue here. It is an established fact that alcoholism, cocainism, and morphinism are deadly enemies of life, of health, and of the capacity for work and enjoyment; and a utilitarian must therefore consider them as vices. But this is far from demonstrating that the authorities must interpose to suppress these vices by commercial prohibitions, nor is it by any means evident that such intervention on the part of the government is really capable of suppressing them or that, even if this end could be attained, it might not therewith open up a Pandora's box of other dangers, no less mischievous than alcoholism and morphinism.
- Le commerce et la production de boissons alcooliques ont été interdits aux États-Unis. D'autres États ne sont pas allés aussi loin, mais presque partout existent encore des restrictions à la vente de l'opium, de la cocaïne et d'autres stupéfiants. [...] Que tous ces stupéfiants soient nocifs, nous en convenons sans perdre un mot. Nous n'avons pas à débattre ici de la question de savoir si même de faibles quantités d'alcool sont nuisibles ou si seul l'abus des boissons alcooliques nuit à la santé. Il ne fait pas de doute que l'alcoolisme, la cocaïnomanie et la morphinomanie sont de terribles ennemis de la vie et de la santé de l'homme, de sa capacité de travailler et de jouir. C'est pourquoi on leur a donné le nom de vices. Mais il n'est pas pour autant prouvé que les pouvoirs publics doivent intervenir dans la répression de ces vices par des interdictions. Il n'est ni établi de façon évidente que l'intervention des pouvoirs publics soit propre à réprimer réellement ces vices ni que, même si ce résultat pouvait être atteint, d'autres dangers ne surgiraient pas qui ne seraient pas moins graves que l'alcoolisme et la morphinomanie.
- Ludwig von Mises, Liberalismus, ch. I. 11 : “Die Grenzen der Regierungstätigkeit”, Verlag von Gustav Fischer, Jena, 1927 [traduit en anglais : Liberalism In The Classical Tradition, ch. I. 11 : “The Limits of Governmental Activity”, The Foundation for Economic Education, Irvington, NY, 1985 ; traduit en français : Le Libéralisme, ch. I. 11. : “Les limites du gouvernement”, Les essais : Cahiers trimestriels, 1964-1965, L’imprimerie du Delta, Paris].
Un esclavagisme-absurdisme
Un vandalisme
Une guerre défendue sur la base de ses propres échecs
- sous prétexte des risques de la drogue pour la santé, la drogue est interdite... ce qui ne fait que baisser la qualité des produits et donc les risques pour la santé et les morts par overdose !
- sous prétexte de défendre la morale, les forces du désordre commettent des crimes qui empêchent, justement, les individus de faire des choix moraux (voir La Politique du Décalogue) [1]
- sous prétexte de "l'improductivité des drogués" (qui est due en bonne partie à l'interdiction des drogues et donc leur coût plus élevé et qualité moindre, alors que par exemple des médecins ayant accès à de la morphine arrivent tout à fait à en consommer tout en menant une vie normale), les USA par exemple emprisonnent 1'000'000 [2] de leurs habitants qui n'ont fait de mal à personne, ce qui ne va certainement pas les rendre plus productifs ou utiles pour la société, d'autant plus que la prison n'est pas gratuite.
- sous prétexte du coût des drogués pour la société, les hommes de l'Etat mènent une guerre à la drogue... qui coûte des millards !
Des rentes pour certains dealers
Une autre erreur est de confondre la compréhension du fait qu'une violation de loi n'est pas nécessairement un crime avec la glorification de tous les contrevants à la loi : un honnête commerçant en produits pharmaceutiques, par exemple, peut, par ailleurs, être une personne peu fréquentable. Il est même vraisemblable que la prohibition étatique de certaines activités va y attirer un certain type de personnes, par exemple des gens avec une forte préférence pour le présent, qui peuvent, par ailleurs, avoir que peu d'égards pour le Droit. Il se peut donc que certains des commerçants que les forces du désordre mettent en prison y aient leur place, mais y soient entraînés pour les mauvaises raisons.
Ce serait commettre une autre erreur que d'en conclure que l'action des forces du désordre serait dès lors justifiée. D'une part, il est peu probable que la condamnation pour le non-crime soit celle qui aurait eu lieu d'être pour le vrai crime. D'autre part, ce n'est pas nécessairement le cas de tous les trafiquants. Ensuite, les ressources des forces du désordre n'étant pas infinies, tout l'effort qu'elles consacrent à pourchasser les honnêtes commerçants, c'est autant qu'elles ne pourront pas consacrer à la poursuite des vrais criminels : ce n'est pas parce que certains des faux criminels sont aussi de vrais criminels qu'il est justifié de cibler l'action répressive sur les faux au lieu des vrais. Enfin, il ne faut pas oublier que c'est bien l'action des forces du désordre - la répression de certains commerces légitimes - qui (en plus de ses autres effets désastreux sur le marché prohibé) attire justement ce type de personnes-là sur ce marché-là et leur garantit des profits à la mesure du risque pris. Autrement dit, si vous trouvez immoral qu'un dealer se fasse un fric énorme, il faut bien voir que la répression n'est pas la solution à, mais bien la cause de cette situation. De même, le désordre causé par l'intervention des forces du désordre sert de prétexte à leur intervention-même : par exemple, les dangers des drogues servent de prétexte à leur interdiction, alors que l'interdiction ne fait qu'amplifier les dangers des drogues.