« Les enseignements philosophiques de Ayn Rand » : différence entre les versions
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L'athéisme de Ayn Rand ne se déduit pas de sa philosophie, mais simplement de son incapacité à comprendre la distinction entre le nécessaire et le contingent, qu'elle confondait avec la distinction, toute aussi essentielle mais catégoriquement différente, entre ce qui est causé par les lois naturelles et ce qui l'est par les actes de la pensée humaine. | L'athéisme de Ayn Rand ne se déduit pas de sa philosophie, mais simplement de son incapacité à comprendre la distinction entre le nécessaire et le contingent, qu'elle confondait avec la distinction, toute aussi essentielle mais catégoriquement différente, entre ce qui est causé par les lois naturelles et ce qui l'est par les actes de la pensée humaine. |
Revision as of 20 June 2013 à 07:01
Alain Laurent, « Ayn Rand, ou la passion de l’égoïsme rationnel ». Les Belles Lettres, 2011
Dichotomie analytique-synthétique
Introduction à l'épistémologie objectiviste
Ayn Rand appelait sa philosophie "Objectivisme" et n'aurait jamais songé à la réduire à l'"égoïsme rationnel" :
celui-ci n'est qu'un aspect secondaire de sa pensée, la réfutation nécessaire mais accessoire d'un unique sophisme, si malveillant soit-il.
La contribution essentielle de Ayn Rand à la philosophie consiste en effet dans une théorie des concepts comme fondés sur l'expérience de la réalité et construits à partir de celle-ci
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_5f5w8f9
Celle-ci permet d'ancrer fermement la preuve philosophique dans la réalité objective, ce que les autres philosophes réalistes semblent faire moins complètement, surtout quand leur point de départ est la philosophie plutôt que la science expérimentale.
Elle permet aussi de réfuter une fausse opposition entre la logique et l'expérience, née de l'incapacité jumelle à comprendre l'origine des abstractions aussi bien chez David Hume que chez Emmanuel Kant
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_432gvrw98fh
L'athéisme de Ayn Rand ne se déduit pas de sa philosophie, mais simplement de son incapacité à comprendre la distinction entre le nécessaire et le contingent, qu'elle confondait avec la distinction, toute aussi essentielle mais catégoriquement différente, entre ce qui est causé par les lois naturelles et ce qui l'est par les actes de la pensée humaine.
Cet athéisme est en outre logiquement incompatible avec son individualisme et sa reconnaissance du libre arbitre et du progrès humain : la métaphysique de Ayn Rand n’est pas plus cohérente que celle d’Aristote, et bien plus complètement réfutée par la science qu’à l’époque d’icelui.
L’athéisme randien est donc un accident, qui révèle les lacunes de sa formation en métaphysique, mais qui n'en a pas depuis que David Hume et Immanuel Kant, ces Bouvard et Pécuchet de l'irrationalisme, ont prétendu que celle-ci n'était pas possible ? Ce n'est pas facile de trouver des experts dans une discipline que la plupart ne reconnaissent plus.
De même, de l'"égoïsme rationnel" : celui-ci n'est qu'un aspect secondaire de sa pensée, la réfutation nécessaire mais accessoire d'un unique sophisme, si catastrophiquement malfaisant soit-il.
Une fois surmontés les malentendus, reste la démonstration par Ayn Rand du fait que la métaphysique est possible et nécessaire, et c'est grâce à elle que le Père Sirico, ayant par la suite fréquenté de meilleurs métaphysiciens, a pu redécouvrir Dieu et devenir prêtre catholique.
En effet, réhabiliter la preuve philosophique dans son intégralité est la contribution essentielle de Ayn Rand à la pensée humaine, et c'est pour cela qu'elle appelait "Objectivisme" sa philosophie.
Elle l'a fait grâce à une théorie des concepts comme fondés sur l'expérience de la réalité et construits à partir de celle-ci
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_5f5w8f9
Celle-ci permet d'ancrer fermement la preuve philosophique dans la réalité objective, ce que les autres philosophes réalistes --ceux qui n'y ont jamais renoncé-- semblent faire moins complètement, surtout quand leur point de départ est la philosophie plutôt que la science expérimentale.
Elle permet aussi de réfuter une fausse opposition entre la logique et l'expérience, née d'une incapacité tout aussi accidentelle --elle ne date que de deux siècles seulement et tous n'en ont été frappés-- à comprendre l'origine des abstractions
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_432gvrw98fh
Cette fausse opposition, il suffit aux gens ordinaires de se rappeler que deux et deux font toujours quatre pour comprendre ce qu'en vaut l'aune ;
cependant les philosophes, chez qui elle est née, la prendront encore au sérieux tant qu'on ne leur aura pas appris que la science des définitions est possible et nécessaire, et que tout énoncé quel qu'il soit est obligé de le présupposer sous peine de commettre un "vol de concepts"
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_431r57pzghf
Dans cette mesure, cette pseudo-opposition demeure mortelle pour la pensée, parce qu'elle disqualifie les démonstrations logiques
et jette un soupçon permanent sur les résultats de la science expérimentale, même quand ceux-ci contribuent à réfuter les fausses métaphysiques
http://www.claude-tresmontant.com/article-etudes-de-metaphysique-biblique-86782271.html
Elle est aussi mortelle pour la civilisation dans la mesure où elle cautionne les absurdismes jumeaux du subjectivisme et du pseudo-expérimentalisme dans les sciences morales dont le socialisme est né, et se nourrit encore aujourd'hui.
http://fr.liberpedia.org/Pseudo-exp%C3%A9rimentalisme
Pour comprendre cela, il faut connaître un minimum de la tradition philosophique réaliste, et ce n'est pas à quoi l'université française invite le plus souvent.
http://www.claude-tresmontant.com/article-le-dogme-de-la-philosophie-moderne-82330657.html
Il y a quelque paradoxe à présenter Ayn Rand comme un "penseur libéral" tout en prétendant qu'elle ne serait "pas philosophe" :
le libéralisme étant une philosophie politique, tout "penseur libéral" est automatiquement un "philosophe politique", et celle-là était bien meilleure que la plupart de ceux qui, en France, se font passer pour tels (même si ce n'est pas trop difficile).
Quant à l'affirmation comme quoi Ayn Rand n'aurait "pas inventé de concepts", elle rappelle l'époque où Alain Laurent se faisait passer pour un spécialiste de Ayn Rand alors qu'à vue de nez il avait dû en lire un livre et demi, et inspire immanquablement la question :
"-- combien lui en reste-t-il encore à lire aujourd'hui ?"
Pour ceux qui les ont tous lus, ses livres, la contribution essentielle de l'objectivisme randien à la philosophie consiste dans une théorie des concepts comme fondés sur l'expérience de la réalité et construits à partir de celle-ci
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_5f5w8f9
Celle-ci permet d'ancrer fermement la preuve philosophique dans la réalité objective, ce que les autres philosophes réalistes --ceux qui n’y ont jamais renoncé-- semblent faire moins complètement, surtout quand leur point de départ est la philosophie plutôt que la science expérimentale.
L’Objectivisme permet donc aussi de réfuter une fausse opposition entre la logique et l'expérience, née de l'incapacité à comprendre l'origine des abstractions aussi bien chez David Hume que chez Emmanuel Kant
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_432gvrw98fh
Cette fausse opposition, il suffit aux gens ordinaires de se rappeler que deux et deux font toujours quatre pour comprendre ce qu'en vaut l'aune.
Cependant les philosophes, chez qui elle est née, la prennent au sérieux tant qu'on ne leur a pas appris que la science des définitions est possible, nécessaire, et conditionne la validité de leurs énoncés, faute de quoi ils commettront :
- des "abandons de contexte" ("context-dropping"),
- des "amalgames" (package-dealing"),
- des "définitions par des traits secondaires" ("definitions by non-essentials")
ou des "vols de concepts" ("concept stealing")
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_431r57pzghf
et ils se retrouveront à manier des "abstractions flottantes" (“floating abstractions") qui sont autant d'"anticoncepts" sans rapport avec la réalité objective.
Par exemple, les nominalistes sont les "voleurs de concepts" par excellence :
ils sont bien obligés de se servir de mots, mais c'est par définition du nominalisme qu'ils nient leurs fondements philosophiques, avec leur ancrage possible et nécessaire dans les lois observées de la réalité ;
de sorte que seule l'inconséquence dans la poursuite de leur absurde préjugé peut leur permettre de distinguer les "anticoncepts" de ceux qui n'en sont pas
-- il est vrai que cette inconséquence est fort répandue, l'absurdisme pratique impliquant une économie de la contradiction, une ladrerie dans l'antinomie, faute de quoi votre absurdisme est par trop patent et tout le monde hausse les épaules à vous entendre ou à vous lire, comme Atlas avec son globe terrestre.
C'est pourquoi la pseudo-opposition entre la logique et l’expérience, dont ils sont les auteurs et les champions, est mortelle pour la pensée,
parce qu'elle disqualifie les démonstrations logiques
et jette un soupçon permanent sur les résultats de la science expérimentale, surtout quand ceux-ci contribuent à réfuter les fausses métaphysiques
http://www.claude-tresmontant.com/article-etudes-de-metaphysique-biblique-86782271.html
Elle est aussi mortelle pour la civilisation dans la mesure où elle cautionne les absurdismes jumeaux du subjectivisme et du pseudo-expérimentalisme dans les sciences morales dont le socialisme est né, et se nourrit encore aujourd'hui.
http://fr.liberpedia.org/Pseudo-exp%C3%A9rimentalisme
Pour comprendre cela, il faut avoir appris un minimum de la tradition philosophique réaliste, et bien sûr ce n'est pas à quoi l'université française invite le plus souvent.
http://www.claude-tresmontant.com/article-le-dogme-de-la-philosophie-moderne-82330657.html
L'"égoïsme rationnel", on le trouve déjà chez Aristote, et même chez Auguste Comte l'inventeur du mot "altruisme" qui, croyez-le ou non, avait historiquement défini celui-ci comme une forme d'intérêt personnel bien compris dans un cadre social.
C'est "Objectivisme" que Ayn Rand appelait sa philosophie, et elle n'aurait jamais songé à réduire celle-ci à l'"égoïsme rationnel" :
celui-ci n'est qu'un aspect secondaire de sa pensée, la réfutation nécessaire mais accessoire d'un unique sophisme, si catastrophiquement malfaisant soit-il.
De même de son athéisme, qui ne se saurait se déduire de sa philosophie puisqu'il est métaphysiquement incompatible avec son individualisme, aussi bien qu'avec sa reconnaissance du libre arbitre et du progrès humain : chez Ayn Rand le matérialisme par défaut est encore plus incohérent que celui d’Aristote, et encore bien plus complètement réfuté qu'à son époque.
Il s'explique simplement par son incapacité à comprendre la distinction entre le nécessaire et le contingent, qu'elle confondait avec la distinction, toute aussi essentielle mais catégoriquement différente, entre ce qui est causé par les lois naturelles et ce qui l'est par les actes de la pensée humaine.
L’“athéisme” randien n'est donc qu'un accident, qui révèle les lacunes de sa formation en métaphysique ; mais qui n'en a pas depuis que le réalisme est réduit à une tradition parmi d'autres de la philosophie ?
Il n'est pas si facile de trouver des experts dans une discipline que tant de supposés "philosophes" ne reconnaissent même plus.
A ce propos, cependant, Ayn Rand se rachetait en partie parce que, sans pour autant la maîtriser, elle avait de nouveau prouvé que la métaphysique est possible et nécessaire.
C'est d'ailleurs pour cela que c'est grâce à elle que le Père Sirico, ayant par la suite fréquenté de meilleurs métaphysiciens, a pu redécouvrir Dieu et devenir prêtre catholique.
En effet, c'est sa tentative pour réhabiliter la preuve philosophique dans son intégralité qui est la contribution essentielle de Ayn Rand à la pensée, et c'est pour cela qu'elle appelait "Objectivisme" sa vision du monde.
C’est vraiment un trait caractéristique de l’état de la philosophie au XX° siècle que la fausse notion de “justice sociale” en philosophie normative, il a fallu que ce soit un économiste qui la dénonce, et uniquement parce qu’il avait besoin d’identifier les actes censés la réaliser et qu’il fut alors le seul à pouvoir conclure que c’était logiquement impossible ; et cela, seulement au bout de 70 ans de carrière intellectuelle.
http://lumiere101.com/2011/02/09/la-pretendue-justice-sociale/
Pour comprendre cela, il faut connaître un minimum de la tradition philosophique réaliste, et ce n'est pas ce à quoi l'université française invite le plus souvent.
http://www.claude-tresmontant.com/article-le-dogme-de-la-philosophie-moderne-82330657.html