« Humanisme et constructivisme » : différence entre les versions
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*Réglementent la façon de s'habiller, par exemple en voulant imposer l'uniforme scolaire. | *Réglementent la façon de s'habiller, par exemple en voulant imposer l'uniforme scolaire. | ||
==Les implications épistémologiques et politiques de l'humanisme== | |||
L'humanisme conduit donc tout naturellement à rejeter : | L'humanisme conduit donc tout naturellement à rejeter : |
Revision as of 30 December 2007 à 12:06
L'humanisme consiste à considérer les être humains comme des êtres humains : des individus qui ont tous les mêmes droits, et sont responsables de leurs actes.
- Nous avons souligné dès le début qu'il existait deux visions de la société, une vision mécaniciste et une vision humaniste. Bien évidemment, la première vision est celle des constructivistes. Mais nous le savons, les libéraux pragmatiques ou utilitaristes sont également proches de cette vision : ils se fixent des objectifs collectifs, mais ils considèrent que, d'un point de vue pratique, il est parfois préférable de laisser faire les individus. Comme Friedrich Hayek l'a souligné, la véritable distinction n'est pas la distinction habituelle entre les socialistes et les conservateurs (ou la droite et la gauche), mais entre les constructivistes et les libéraux, c'est-à-dire entre ceux qui pensent possible de « construire » une société et ceux qui pensent qu'il faut laisser agir les individus sans que l'on puisse savoir ce qu'il en résultera.
- La supériorité du capitalisme sur le communisme c'est qu'il n'a pas été nécessaire de l'inventer.
- Coluche
Humanisme et égalité
En agissant sans demander leur avis aux autres, chacun se reconnaît ipso facto comme un être humain ayant le droit de faire ce qu'il veut avec ce qui est à lui, à commencer par son corps : chacun respire, parle et mange sans demander l'autorisation à autrui. (cf. la démonstration de Hoppe et la présentation des principes du Droit libéral)
Chacun reconnaît donc ce droit à soi-même : la question est donc de savoir s'il est cohérent et le reconnaît également aux autres, autrement dit s'il accepte l'idée d'un droit universel et commun à tous les êtres humains, ou s'il préfère simplement la loi du plus fort.
L'humanisme consiste à considérer que les êtres humains ont des droits parce qu'ils sont des êtres humains, et que dès lors ces droits sont les mêmes pour tous les êtres humains : c'est ce qu'on appelle légalité en Droit, ou plus correctement, lidentité des droits. Le même principe se retrouve dans la notion de Droits de l'homme bien comprise.
Humanisme et libéralisme
L'humanisme bien compris est donc synonyme du libéralisme bien compris : dans les deux cas, le principe de base est l'identité des droits entre les êtres humains.
Constructivisme et égalité
Le construviste au contraire ne reconnaît pas que les êtres humains ont des droits par le simple fait d'être des êtres humains. Ils peuvent tout au plus avoir des "droits" qui leur sont accordés par la loi, mais fondamentalement, le constructivisme implique nécessairement une inégalité : tous ne peuvent pas décider à la fois selon quel Plan construire le socialisme.
Humanisme contre constructivisme
Le contraire de l'humanisme est le constructivisme : le constructivisme consiste à considérer les êtres humains (ou plutôt tous les êtres humains à l'exception du constructiviste), comme des poupées, des jouets, bref des objets avec lesquels "on" peut construire ce qu'on veut. D'où bien sûr la notion de construction du socialisme, alors que le capitalisme ne se "construit" pas.
Ainsi, un enfant qui joue avec des poupées peut décider librement :
- Dans quelle maison Ken et Barbie vont habiter ;
- Si Ken et Barbie peuvent ou non sortir ensemble, quelle peut être leur orientation sexuelle, etc. ;
- Ce que Ken et Barbie peuvent manger, fumer, et boire ;
- Quelles autres poupées Ken et Barbie peuvent inviter chez eux ;
- Et bien sûr, comment Ken et Barbie doivent s'habiller.
L'humaniste est celui qui a compris que s'il peut certes être amusant de jouer ainsi avec des poupées, il n'a pas le Droit de jouer ainsi avec d'autres êtres humains, puisque lui-même reconnâit qu'eux n'ont pas le Droit de jouer ainsi avec lui (principe d'universalité des règles de justice et d'identité des droits).
Ne sont donc pas humanistes mais au contraire constructivistes ceux qui :
- Réglementent le marché du logement et du terrain (zoning laws, autorisations de construire, demandes d'autorisation pour ne serait-ce qu'ajouter une fenêtre à sa maison, et évidemment, le même principe poussé à sa conclusion logique dans les pays plus communistes, attribution de logements par la corruption politique) ;
- Prétendent décider de la vie sexuelle ou maritale d'autres êtres humains (lois sur le mariage, interdiction de l'homosexualité, interdiction du sexe avant le mariage, etc.) ;
- Prétendent interdire ou réglementer l'usage de l'alcool, du tabac, des drogues, ou même de la nourriture trop grasse. La conclusion logique de ce genre de comportement est bien sûr de considérer les êtres humains comme une propriété ;
- Prétendent décider à la place des propriétaires ce que ceux-ci peuvent faire avec ce qui est à eux, et donc qui inviter chez eux (discrimination) ;
- Réglementent la façon de s'habiller, par exemple en voulant imposer l'uniforme scolaire.
Les implications épistémologiques et politiques de l'humanisme
L'humanisme conduit donc tout naturellement à rejeter :
- Le socialisme et le nazisme, car ils nient l'identité des droits entre tous les êtres humains ;
- La réification, qui oublie que seuls les êtres humains peuvent agir ;
- L'argument d'Eichmann, car il tente de cacher le principe de responsabilité ;
- Le polylogisme et le relativisme et car eux aussi nient que les êtres humains ont les mêmes droits ;
- L'esclavagisme, dont la conscription bien sûr, pour la même raison ;
- La guerre à la drogue et la répression sexuelle, car là encore elles nient l'égalité en Droit et traite les êtres humains comme des objets ou des jouets et non des êtres humains.
Le constructivisme au quotidien et autres exemples
Pascal Couchepin veut réduire d'un tiers le nombre de fumeurs. [...] [il a] précisé qu'il ne considérait pas un prix de 10 francs par paquet comme «antisocial», «puisque se faire du mal à soi-même n'est pas social».
Pascal Couchepin explique que la part de fumeurs dans la population est déjà passée de 32 à 30%. «J'aimerais toutefois qu'elle recule jusqu'à 20%». Ce qui signifie qu'un fumeur sur trois devrait arrêter la cigarette. Pour y parvenir, «il y aura plus de restrictions, mais sans exagération», affirme-t-il.[1] (TSR, 2007-12-30)
Mais deux fumeurs sur trois ne devraient pas arrêter la cigarette ? Et pourquoi 20%, et pas 10%, ou 0,354 % ?
Les rues et les places sont convenablement disposées, soit pour le transport, soit pour abriter contre le vent. Les édifices sont bâtis confortablement ; ils brillent d'élégance et de propreté, et forment deux rangs continus, suivant toute la longueur des rues, dont la largeur est de vingt pieds.
Thomas More, Utopia [2]
Références
- Pascal Salin, Libéralisme, ch. 1.