« Extrême-droite » : différence entre les versions

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*a) L'antisémitisme? L'antisémitisme sous couvert d'anti-sionisme est aujourd'hui partagé par bon nombre de gauchistes et d'islamistes.
*a) L'antisémitisme? L'antisémitisme sous couvert d'anti-sionisme est aujourd'hui partagé par bon nombre de gauchistes et d'islamistes.
*b) Le nationalisme ? Partagé par certaines gauches, par exemple Chevènement, et non partagé par tous les mouvements classés par la gauche à l'extrême-droite. Certains sont nationalistes, tels Le Pen, d'autres plutôt pan-nationalistes ou identitaires.
*b) Le nationalisme ? Partagé par certaines gauches, par exemple Chevènement (même si lui-même utilise le terme "patriotisme"), et non partagé par tous les mouvements classés par la gauche à l'extrême-droite. Certains sont nationalistes, tels Le Pen, d'autres plutôt pan-nationalistes/européistes et/ou identitaires/régionalistes.
*c) L'autoritarisme ? Partagé par certaines gauches.
*c) L'autoritarisme ? Partagé par certaines gauches.
*d) Le totalitarisme ? Plus propre à caractériser les communistes.
*d) Le totalitarisme ? Plus propre à caractériser les communistes.
*e) Le racisme ? La gauche n'a souvent rien contre le racisme anti-blanc, ni contre la "discrimination positive". Sarkozy propose le racisme institutionnel pro-arabe.
*e) Le racisme ? La gauche n'a souvent rien contre le racisme anti-blanc, ni contre la "discrimination positive". Sarkozy propose le racisme institutionnel pro-arabe et pro-noir.
*f) La xénophobie ? Le critère même n'a pas de contenu clair non plus, s'il s'agit d'une opposition à l'ouverture totale, immédiate et sans condition des frontières, elle est largement partagée par une large partie du spectre politique. S'il s'agit au contraire d'une opposition à toute immigration, elle n'est pas partagée par toute "l'extrême-droite". Les identitaires par exemple font la distinction entre immigration européenne et extra-européenne, distinction que l'UE en général et même la Suisse fait également.
*f) La xénophobie ? Le critère même n'a pas de contenu clair non plus, s'il s'agit d'une opposition à l'ouverture totale, immédiate et sans condition des frontières, elle est largement partagée par une large partie du spectre politique. S'il s'agit au contraire d'une opposition à toute immigration, elle n'est pas partagée par toute "l'extrême-droite". Les Identitaires par exemple font la distinction entre immigration européenne et extra-européenne, distinction que l'UE en général et même la Suisse font également.
*g) Le nazisme ? Et "l'extrême-droite" israélienne ?
*g) Le nazisme ? Et "l'extrême-droite" israélienne ?
*h) L'imposition des idées par la force ? Propre à la politique.
*h) L'imposition des idées par la force ? Propre à la politique.
*i) La violence directe? Ne caractérise pas forcément tous les mouvements nationalistes, et caractérise aussi certaines gauches.
*i) La violence directe? Ne caractérise pas forcément tous les mouvements nationalistes, et caractérise aussi certaines gauches.


Et les autres catégories géographico-politiques ?
Et les autres catégories spatio-politiques ?


Certaines des critiques pour le terme "extrême-droite" s'appliquent également pour gauche, droite et extrême-gauche. A la différence près que ces trois termes sont en général assumés par ceux qu'ils désignent d'une part, et qu'il y a une certaine cohérence entre les divers mouvements de gauche d'autre part: par exemple, l'opposition au capitalisme, à la mondialisation, à la guerre. Le rejet de certaines préférences telles que l'homophobie ou le racisme, ainsi que des valeurs traditionnelles telles que la famille, partagé par les communistes, les socialistes et les anarcho-communistes. Et il y a bien une certaine linéarité: ceux qui se considèrent comme d'extrême-gauche sont effectivement plus opposés au capitalisme et plus "anti-racistes" que ceux qui se considèrent de centre-gauche. Ces termes ont en général un sens plus compréhensible et mieux défini. Ces points ne sont pas spécifiques à la gauche, certains peuvent être partagés par la droite, mais ne sont pas partagés par toute la droite, alors que toute la gauche est d'accord là-dessus.  
Certaines des critiques pour le terme "extrême-droite" s'appliquent également pour gauche, droite et extrême-gauche. A la différence près que ces trois termes sont en général assumés par ceux qu'ils désignent d'une part, et qu'il y a une certaine cohérence entre les divers mouvements de gauche d'autre part: par exemple, l'opposition au capitalisme, à la mondialisation, à la guerre. Le rejet de certaines préférences telles que l'homophobie ou le racisme, ainsi que des valeurs traditionnelles telles que la famille, partagé par les communistes, les socialistes et les anarcho-communistes. Et il y a bien une certaine linéarité: ceux qui se considèrent comme d'extrême-gauche sont effectivement plus opposés au capitalisme et plus "anti-racistes" que ceux qui se considèrent de centre-gauche. Ces termes ont en général un sens plus compréhensible et mieux défini. Ces points ne sont pas spécifiques à la gauche, certains peuvent être partagés par la droite, mais ne sont pas partagés par toute la droite, alors que toute la gauche est d'accord là-dessus.  
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===3. le problème de la relativité du terme===
===3. le problème de la relativité du terme===


Le problème est double: d'une part, comme nous l'avons vu, ces termes sont liés à la représentation des partis au parlement, et donc sont liés à des situations locales. D'autre part, même au sein d'un même pays, le terme d'extrême-droite a une signification qui varie selon la tendance politique de celui qui l'utilise. Le fait est que ce terme est utilisé systématiquement par la gauche et les médias de gauche et les pseudo-intellectuels de gauche, peu par la droite, et rarement si ce n'est jamais par ceux qu'il est censé désigner.
Le problème est double: d'une part, comme nous l'avons vu, ces termes sont liés à la représentation des partis au parlement, et donc sont liés à des situations locales. D'autre part, même au sein d'un même pays, le terme d'extrême-droite a une signification qui varie selon la tendance politique de celui qui l'utilise. Le fait est que ce terme est utilisé systématiquement par la gauche, les médias de gauche et les pseudo-intellectuels de gauche, un peu par la droite, et rarement si ce n'est jamais par ceux qu'il est censé désigner.


exemple 1: USA/France
exemple 1: USA/France
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a) Une approche relative à chaque pays: il se retrouvera donc avec une même dénomination pour des mouvements qui n'ont pas grand chose en commun (par exemple, l'UMP français et les républicains US)
a) Une approche relative à chaque pays: il se retrouvera donc avec une même dénomination pour des mouvements qui n'ont pas grand chose en commun (par exemple, l'UMP français et les républicains US)


b) Une approche spécifique à un certain pays, par rapport à laquelle il jauge le reste du monde. Par exemple, on se place du point de vue de la France, le PS à gauche, l'UMP à droite, le FN à l'extrême-droite. Et donc dans ce cas là on devrait classer par exemple les républicains US à l'extrême-droite, les démocrates US à droite, et les nazis américains, puisqu'il ya là-bas de vrais mouvements nazis qui ne sont pas interdits, ben euh, il faudra créer une nouvelle terminologie du genre extrême-extrême-droite". D'ailleurs j'avais déjà vu apparaître ce genre de termes ridicules, "extrême-droite dure" en l'occurence, pour désigner feu Unité Radicale.
b) Une approche spécifique à un certain pays, par rapport à laquelle il jauge le reste du monde. Par exemple, on se place du point de vue de la France, le PS à gauche, l'UMP à droite, le FN à l'extrême-droite. Et donc dans ce cas là on devrait classer par exemple les républicains US à l'extrême-droite, les démocrates US à droite, et les nazis américains, puisqu'il y a là-bas de vrais mouvements nazis qui ne sont pas interdits, ben euh, il faudra créer une nouvelle terminologie du genre extrême-extrême-droite". D'ailleurs on a déjà pu voir apparaître ce genre de termes ridicules, "extrême-droite dure" en l'occurence, pour désigner feu Unité Radicale (voir également les [http://fr.liberpedia.org/Ultra-lib%C3%A9ralisme "ultra-ultra-libéraux"].


En genéral, plus on se déplace à gauche, plus ceux compris sous extrême-droite se déplacent a gauche aussi. Ainsi, pour le PS par exemple, Le Pen est d'extrême-droite. Chirac par contre, ah non non, c'est le sauveur de la république. Par contre, si on se déplace encore plus à gauche, on va dire chez les révolutionnaires communistes, eh bien, pour eux, Le Pen est d'extrême-droite ET Chirac est d'extrême-droite. Le terme est utilisé ardemment par la gauche, et avec des différences de sens, modérément utilisé par la droite socio-démocrate, et pas du tout utilisé par le reste de la droite. Quant aux 20% d'électeurs du FN, je ne crois pas qu'ils se considèrent d'extrême-droite. Comme pour néo-libéral, on se retrouve donc avec une appellation revendiquée par personne: ni les nationalistes, pensez à Le Pen et son "ni droite ni gauche", et dans la mesure où effectivement une partie de son programme est conservatrice et une autre socialiste, il ne correspond ni à la droite-UMP ni à la gauche-PS, ni à la droite-UMP en plus extrême, ni à la gauche-PS en plus extrême, ni les "identitaires", qui considèrent que droite=capitalisme-bourgeois-libéral, or justement ils sont contre le capitalisme, le libéralisme et la mondialisation ! Donc ils rejettent l'appellation d'extrême-droite aussi, et effectivement leurs idées ne correspondent pas à celles de la droite-UMP en plus extrême.
En genéral, plus on se déplace à gauche, plus ceux compris sous extrême-droite se déplacent également à gauche. Ainsi, pour le PS par exemple, Le Pen est d'extrême-droite. Chirac par contre, ah non non, c'était en 2002 le sauveur de la République. Par contre, si on se déplace encore plus à gauche, on va dire chez les révolutionnaires communistes, eh bien, pour eux, Le Pen est d'extrême-droite ET Chirac est d'extrême-droite. Le terme est utilisé ardemment par la gauche, et avec des différences de sens, modérément utilisé par la droite social-démocrate, et pas du tout utilisé par le reste de la droite. Quant aux 20% d'électeurs du FN, il est fort peu probable qu'ils se considèrent "d'extrême-droite". Comme pour "néo-libéral", on se retrouve donc avec une appellation revendiquée par personne: ni les nationalistes, pensez à Le Pen et son "ni droite ni gauche", et dans la mesure où effectivement une partie de son programme est conservatrice et une autre socialiste, il ne correspond ni à la droite-UMP ni à la gauche-PS, ni à la droite-UMP en plus extrême, ni à la gauche-PS en plus extrême, ni les identitaires, qui considèrent que droite=capitalisme-bourgeois-libéral, or justement ils sont contre le capitalisme, le libéralisme et la mondialisation ! Donc ils rejettent l'appellation d'extrême-droite aussi, et effectivement leurs idées ne correspondent pas à celles de la droite-UMP en plus extrême.


exemple 2: Israel
exemple 2: Israel


a) En Europe beaucoup de gens considèrent Ariel Sharon comme étant "d'extrême-droite", or je ne crois pas qu'on le qualifie comme ça en Israel, où le terme designe plutôt les partis religieux ultra-orthodoxes, ou ceux qui sont pour l'expulsion des arabes d'Israel.
a) En Europe beaucoup de gens considèrent Ariel Sharon comme étant "d'extrême-droite", or ce n'est pas ainsi qu'on le qualifie en Israel, où le terme designe plutôt les partis religieux ultra-orthodoxes, ou ceux (qui ne sont pas forcément religieux d'ailleurs) qui sont pour l'expulsion des arabes d'Israel.


b) Si l'antisémitisme est souvent considéré comme une caractéristique essentielle de l'extrême-droite en Europe, ça peut difficilement être le cas en Israel.
b) Si l'antisémitisme est souvent considéré comme une caractéristique essentielle de l'extrême-droite en Europe, ça peut difficilement être le cas en Israel.
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- La droite (UDC + Parti "libéral" + aile droite du PRD) considère tout simplement l'UDC comme "de droite". Une bonne partie des électeurs de l'UDC se considèrent même "de centre".
- La droite (UDC + Parti "libéral" + aile droite du PRD) considère tout simplement l'UDC comme "de droite". Une bonne partie des électeurs de l'UDC se considèrent même "de centre".


- Le centre (aile centre du PRD et du PDC) parle de droite dure.
- Le centre (aile centre du PRD et du PDC) parle de "droite dure".


- Les médias officiels et vaguement-centristes parlent de droite dure (ce qui fait quand même la majorité des médias)
- Les médias officiels et vaguement-centristes (ce qui fait quand même la majorité des médias) parlent de "droite dure".


- La gauche (PS, aile gauche du PDC, aile gauche du PRD) parle de nationaliste, populiste, certains cas isolés parlant de "fasciste", et parfois d'extrême-droite.
- La gauche (PS, aile gauche du PDC, aile gauche du PRD) parle de "nationaliste", "populiste", certains cas isolés parlant de "fasciste", et parfois d'extrême-droite.


- "L'extrême-gauche" (i.e., les altermondialistes, les médias gauchistes, les communistes) parle d'extrême-droite / nazis / fascistes.
- "L'extrême-gauche" (i.e., les altermondialistes, les médias gauchistes, les communistes) parle d'extrême-droite / nazis / fascistes.
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Les socialo-étatistes mettent sous extrême-droite tout et son contraire: l'autoritarisme comme le libéralisme, le capitalisme comme l'anti-capitalisme, le libre-échange comme le protectionnisme, les nazis comme les sionistes, etc.
Les socialo-étatistes mettent sous extrême-droite tout et son contraire: l'autoritarisme comme le libéralisme, le capitalisme comme l'anti-capitalisme, le libre-échange comme le protectionnisme, les nazis comme les sionistes, etc.


En fait, quiconque s'oppose au socialo-étatisme, au système en place, et à l'idéologie anti-raciste, multiculturelle et tiers-mondiste, quiconque en dénonce les dérives, les contradictions et les conséquences catastrophiques, est considéré comme un extrémiste par les étatistes . La stratégie de la gauche consiste à adopter un terme anti-conceptuel, lui donner une définition vague et ensuite s'en servir comme instrument de combat contre leurs ennemis:
En fait, quiconque s'oppose au socialo-étatisme, au système en place, et à l'idéologie anti-raciste, multiculturelle et tiers-mondiste, quiconque en dénonce les dérives, les contradictions et les conséquences catastrophiques, est considéré comme un "extrémiste" par les étatistes. La stratégie de la gauche consiste à adopter un terme anti-conceptuel, lui donner une définition vague et ensuite s'en servir comme instrument de combat contre leurs ennemis:


a) En faisant des associations fallacieuses de concepts qui n'ont aucun rapport entre eux, voire sont antinomiques:
a) En faisant des associations fallacieuses de concepts qui n'ont aucun rapport entre eux, voire sont antinomiques:
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b) En élargissant progressivement le sens de "extrême-droite" pour y associer et décrédibiliser le plus possible de leurs ennemis:
b) En élargissant progressivement le sens de "extrême-droite" pour y associer et décrédibiliser le plus possible de leurs ennemis:
      
      
:C'est connu depuis Staline et ça s'appelle la "technique du salami" : on détache progressivement de la droite des petits morceaux en les traitant de "fascistes", et eux seuls - et le reste de la droite, par bêtise ou par lâcheté, ne les défend pas contre ces mensonges jusqu'au jour où elle ne peut plus former de coalition majoritaire, parce qu'au lieu de la défendre, elle a participé elle-même à fabriquer une "extrême-droite" réputée "fâchiste" et infréquentable - et où, par isolement et abandon des gens normaux, la concentration des excités et des cinglés est devenue telle qu'elle finit par ratifier les diffamations organisées contre elle.
:C'est connu depuis Staline et ça s'appelle la "technique du salami" : on détache progressivement de la droite des petits morceaux en les traitant de "fascistes", et eux seuls et le reste de la droite, par bêtise ou par lâcheté, ne les défend pas contre ces mensonges jusqu'au jour où elle ne peut plus former de coalition majoritaire, parce qu'au lieu de la défendre, elle a participé elle-même à fabriquer une "extrême-droite" réputée "fâchiste" et infréquentable et où, par isolement et abandon des gens normaux, la concentration des excités et des cinglés est devenue telle qu'elle finit par ratifier les diffamations organisées contre elle.


:Bien entendu, ça ne marche que dans ce sens-là : seule la gauche est assez malhonnête et assez organisée pour nuire pour imposer une imposture aussi manifeste.
:Bien entendu, ça ne marche que dans ce sens-là : seule la gauche est assez malhonnête et assez organisée pour nuire pour imposer une imposture aussi manifeste.

Revision as of 10 August 2007 à 09:16

Extrême-droite : pourquoi le terme ne veut rien dire

Pourquoi "extrême-droite" ne veut rien dire ? L'extrémisme est un anti-concept ; la catégorie n'a pas de définition claire ; l'usage du terme est relatif aux pays et aux tendances politiques; le terme est un instrument de propagande socialiste. 

1. L'extrémisme est un anti-concept

En général, le terme d'extrémisme prend deux sens différents, tous deux anti-conceptuels.

a) Ceux qui cherchent à imposer leurs valeurs par la force:

L'"extrémisme" ne signifie rien et ne peut rien signifier :
- les groupes qui cherchent à imposer leurs valeurs par la force ne sont pas "extrémistes", ils sont POLITIQUES, par définition de la politique.
- Et les groupes politiques qui cherchent à imposer d'autres normes que la non-agression ne sont pas non plus "extrémistes", ils sont ÉTATISTES c'est-à-dire esclavagistes, schizophrènes, anti-moraux et criminels, par définition de l'étatisme.
Ni la "droite", ni la "gauche" actuelles ne représentent plus des valeurs déterminées, encore moins justifiées. La qualification d'"extrémisme" est purement anti-conceptuelle, c'est une malhonnêteté inventée par les communistes.
La gauche actuelle en est arrivée à appeler "d'extrême-droite" toutes les valeurs qui dominaient la société avant l'imposition de l'anomie pseudo-démocratique et socialiste, et qui disparaissent progressivement sous son influence. si c'était le cas, alors la France d'avant mai 68 était majoritairement "d'extrême-droite"
François Guillaumat

b) Ceux qui poussent une idée jusqu'au bout. Ce terme est donc toujours relatif à l'idée qui est poussée jusqu'au bout, et ne peut pas avoir un sens en soi. Mais dans ce cas là ils ne sont pas plus extrémistes, mais tout simplement soit plus cohérents (par exemple les anarcho-capitalistes par rapport aux minarchistes), soit plus cohérents et en même temps plus criminels (les communistes par rapport aux socialistes.)

Les termes de gauche-droite, à la base, viennent des positions des partis au parlement, et donc sont toujours liés à un pays, et donc ne sont pas du tout pertinents pour décrire des idéologies politiques, indépendantes du contexte.

Lorssqu'il s'agit de partis qui ne sont même pas représentés au parlement, tels que FN/MNR+LO/LCR, cette terminologie a encore moins de sens. Si ce n'est que, par extension, le terme "gauche" est associé aux idées propres au parti siégeant à la gauche du parlement, et le terme "droite" aux idees propres au parti siégeant à la droite du parlement. Dans ce sens-là, parler d'extrême-droite impliquerait "les idées de la droite, en plus extrême" et parler d'extrême-gauche "les idées de la gauche, en plus extrême". Dire que Le Pen c'est Chirac en plus extrême ne veut strictement rien dire, il ne s'agit pas ici des mêmes idées de base en plus cohérent, mais d'idées différentes, tout simplement. Dire que Arlette c'est Jospin en plus extrême donne déjà plus de sens, mais il serait plus exact de dire: en plus cohérent, en plus criminel.

2. Quelles caractéristiques claires ?

Quelles peuvent donc bien être les caractéristiques communes de "l'extrême-droite" ?

  • a) L'antisémitisme? L'antisémitisme sous couvert d'anti-sionisme est aujourd'hui partagé par bon nombre de gauchistes et d'islamistes.
  • b) Le nationalisme ? Partagé par certaines gauches, par exemple Chevènement (même si lui-même utilise le terme "patriotisme"), et non partagé par tous les mouvements classés par la gauche à l'extrême-droite. Certains sont nationalistes, tels Le Pen, d'autres plutôt pan-nationalistes/européistes et/ou identitaires/régionalistes.
  • c) L'autoritarisme ? Partagé par certaines gauches.
  • d) Le totalitarisme ? Plus propre à caractériser les communistes.
  • e) Le racisme ? La gauche n'a souvent rien contre le racisme anti-blanc, ni contre la "discrimination positive". Sarkozy propose le racisme institutionnel pro-arabe et pro-noir.
  • f) La xénophobie ? Le critère même n'a pas de contenu clair non plus, s'il s'agit d'une opposition à l'ouverture totale, immédiate et sans condition des frontières, elle est largement partagée par une large partie du spectre politique. S'il s'agit au contraire d'une opposition à toute immigration, elle n'est pas partagée par toute "l'extrême-droite". Les Identitaires par exemple font la distinction entre immigration européenne et extra-européenne, distinction que l'UE en général et même la Suisse font également.
  • g) Le nazisme ? Et "l'extrême-droite" israélienne ?
  • h) L'imposition des idées par la force ? Propre à la politique.
  • i) La violence directe? Ne caractérise pas forcément tous les mouvements nationalistes, et caractérise aussi certaines gauches.

Et les autres catégories spatio-politiques ?

Certaines des critiques pour le terme "extrême-droite" s'appliquent également pour gauche, droite et extrême-gauche. A la différence près que ces trois termes sont en général assumés par ceux qu'ils désignent d'une part, et qu'il y a une certaine cohérence entre les divers mouvements de gauche d'autre part: par exemple, l'opposition au capitalisme, à la mondialisation, à la guerre. Le rejet de certaines préférences telles que l'homophobie ou le racisme, ainsi que des valeurs traditionnelles telles que la famille, partagé par les communistes, les socialistes et les anarcho-communistes. Et il y a bien une certaine linéarité: ceux qui se considèrent comme d'extrême-gauche sont effectivement plus opposés au capitalisme et plus "anti-racistes" que ceux qui se considèrent de centre-gauche. Ces termes ont en général un sens plus compréhensible et mieux défini. Ces points ne sont pas spécifiques à la gauche, certains peuvent être partagés par la droite, mais ne sont pas partagés par toute la droite, alors que toute la gauche est d'accord là-dessus.

3. le problème de la relativité du terme

Le problème est double: d'une part, comme nous l'avons vu, ces termes sont liés à la représentation des partis au parlement, et donc sont liés à des situations locales. D'autre part, même au sein d'un même pays, le terme d'extrême-droite a une signification qui varie selon la tendance politique de celui qui l'utilise. Le fait est que ce terme est utilisé systématiquement par la gauche, les médias de gauche et les pseudo-intellectuels de gauche, un peu par la droite, et rarement si ce n'est jamais par ceux qu'il est censé désigner.

exemple 1: USA/France

Chirac est de droite, W. Bush est de droite, on est bien avancés. Aux USA, Chirac serait à la gauche des démocrates, et donc serait "de gauche". Le parti démocrate est de gauche, par définition, puisqu'il siège à la gauche du parlement US. Les républicains sont de droite, par définition, puisqu'ils siègent à la droite du parlement US.

Si l'on compare avec la France, l'UMP (droite du parlement) serait plus proche de la gauche américaine que des républicains, et les républicains seraient plus proches du FN (pro-peine-de-mort, anti-avortement, patriotes, traditionalistes, etc...) que de l'UMP. Et d'ailleurs, en Europe, W. Bush est souvent qualifié d'extrême-droite par les alter-mondialistes et autres communistes, ce qui a du sens du point de vue européen, dans la mesure ou si Bush était un député européeen il serait très à droite au parlement, mais n'a pas de sens du point de vue international.

Si quelqu'un prétend utiliser les termes de gauche-droite dans un cadre international, il aura le choix entre:

a) Une approche relative à chaque pays: il se retrouvera donc avec une même dénomination pour des mouvements qui n'ont pas grand chose en commun (par exemple, l'UMP français et les républicains US)

b) Une approche spécifique à un certain pays, par rapport à laquelle il jauge le reste du monde. Par exemple, on se place du point de vue de la France, le PS à gauche, l'UMP à droite, le FN à l'extrême-droite. Et donc dans ce cas là on devrait classer par exemple les républicains US à l'extrême-droite, les démocrates US à droite, et les nazis américains, puisqu'il y a là-bas de vrais mouvements nazis qui ne sont pas interdits, ben euh, il faudra créer une nouvelle terminologie du genre extrême-extrême-droite". D'ailleurs on a déjà pu voir apparaître ce genre de termes ridicules, "extrême-droite dure" en l'occurence, pour désigner feu Unité Radicale (voir également les "ultra-ultra-libéraux".

En genéral, plus on se déplace à gauche, plus ceux compris sous extrême-droite se déplacent également à gauche. Ainsi, pour le PS par exemple, Le Pen est d'extrême-droite. Chirac par contre, ah non non, c'était en 2002 le sauveur de la République. Par contre, si on se déplace encore plus à gauche, on va dire chez les révolutionnaires communistes, eh bien, pour eux, Le Pen est d'extrême-droite ET Chirac est d'extrême-droite. Le terme est utilisé ardemment par la gauche, et avec des différences de sens, modérément utilisé par la droite social-démocrate, et pas du tout utilisé par le reste de la droite. Quant aux 20% d'électeurs du FN, il est fort peu probable qu'ils se considèrent "d'extrême-droite". Comme pour "néo-libéral", on se retrouve donc avec une appellation revendiquée par personne: ni les nationalistes, pensez à Le Pen et son "ni droite ni gauche", et dans la mesure où effectivement une partie de son programme est conservatrice et une autre socialiste, il ne correspond ni à la droite-UMP ni à la gauche-PS, ni à la droite-UMP en plus extrême, ni à la gauche-PS en plus extrême, ni les identitaires, qui considèrent que droite=capitalisme-bourgeois-libéral, or justement ils sont contre le capitalisme, le libéralisme et la mondialisation ! Donc ils rejettent l'appellation d'extrême-droite aussi, et effectivement leurs idées ne correspondent pas à celles de la droite-UMP en plus extrême.

exemple 2: Israel

a) En Europe beaucoup de gens considèrent Ariel Sharon comme étant "d'extrême-droite", or ce n'est pas ainsi qu'on le qualifie en Israel, où le terme designe plutôt les partis religieux ultra-orthodoxes, ou ceux (qui ne sont pas forcément religieux d'ailleurs) qui sont pour l'expulsion des arabes d'Israel.

b) Si l'antisémitisme est souvent considéré comme une caractéristique essentielle de l'extrême-droite en Europe, ça peut difficilement être le cas en Israel.

exemple 3: Suisse

Comment est désignée l'UDC dont le nom veut dire "Union Démocratique du Centre", et qui, en gros, a des courants nationaux-conservateurs, conservateurs et libéraux-conservateurs, et qui globalement est un parti conservateur ?

- La droite (UDC + Parti "libéral" + aile droite du PRD) considère tout simplement l'UDC comme "de droite". Une bonne partie des électeurs de l'UDC se considèrent même "de centre".

- Le centre (aile centre du PRD et du PDC) parle de "droite dure".

- Les médias officiels et vaguement-centristes (ce qui fait quand même la majorité des médias) parlent de "droite dure".

- La gauche (PS, aile gauche du PDC, aile gauche du PRD) parle de "nationaliste", "populiste", certains cas isolés parlant de "fasciste", et parfois d'extrême-droite.

- "L'extrême-gauche" (i.e., les altermondialistes, les médias gauchistes, les communistes) parle d'extrême-droite / nazis / fascistes.

Nous voyons donc bien que le terme n'est pas universel, qu'il est toujours relatif à un pays d'une part, et à la tendance politique de celui qui s'exprime d'autre part.

4. pourquoi utiliser des termes qui sont des instruments de propagande socialiste ?

Les socialo-étatistes mettent sous extrême-droite tout et son contraire: l'autoritarisme comme le libéralisme, le capitalisme comme l'anti-capitalisme, le libre-échange comme le protectionnisme, les nazis comme les sionistes, etc.

En fait, quiconque s'oppose au socialo-étatisme, au système en place, et à l'idéologie anti-raciste, multiculturelle et tiers-mondiste, quiconque en dénonce les dérives, les contradictions et les conséquences catastrophiques, est considéré comme un "extrémiste" par les étatistes. La stratégie de la gauche consiste à adopter un terme anti-conceptuel, lui donner une définition vague et ensuite s'en servir comme instrument de combat contre leurs ennemis:

a) En faisant des associations fallacieuses de concepts qui n'ont aucun rapport entre eux, voire sont antinomiques:

étape 1: nazis = pas bien = extrême-droite

étape 2: nationalistes = extrême-droite

étape 3: extrême-droite = nazis -> nationalistes = nazis.

étape 4: nationalistes = conservateurs -> conservateurs = nationalistes

étape 5: nationalistes = extrême-droite = nazis -> conservateurs = nationalistes = extrême-droite = nazis

étape 6: nationalistes = non-tiers-mondistes et anti-discrimination-positive et anti-islamisme. nationalistes = extrême-droite = nazis -> non-tiers-mondistes et anti-discrimination-positive et anti-islamisme = nazis

étape 7: libéraux = non-tiers-mondistes et anti-discrimination-positive et anti-islamisme -> libéraux = nazis. Ariel Sharon = anti-islamisme -> Ariel Sharon = nazi.

b) En élargissant progressivement le sens de "extrême-droite" pour y associer et décrédibiliser le plus possible de leurs ennemis:

C'est connu depuis Staline et ça s'appelle la "technique du salami" : on détache progressivement de la droite des petits morceaux en les traitant de "fascistes", et eux seuls – et le reste de la droite, par bêtise ou par lâcheté, ne les défend pas contre ces mensonges jusqu'au jour où elle ne peut plus former de coalition majoritaire, parce qu'au lieu de la défendre, elle a participé elle-même à fabriquer une "extrême-droite" réputée "fâchiste" et infréquentable – et où, par isolement et abandon des gens normaux, la concentration des excités et des cinglés est devenue telle qu'elle finit par ratifier les diffamations organisées contre elle.
Bien entendu, ça ne marche que dans ce sens-là : seule la gauche est assez malhonnête et assez organisée pour nuire pour imposer une imposture aussi manifeste.
Que Madelin cherche à y échapper ne prouve qu'une chose : c'est qu'il espère que le couteau qui découpe le salami l'épargnera pour le moment. Mais l'expression d'"ultra"-libéralisme est déjà une tentative sournoise pour infliger aux libéraux un traitement équivalent à celui des "extrémistes", tout en ayant l'hypocrisie de ne pas les étiqueter ouvertement comme tels : ce n'est qu'un degré de plus dans la malhonnêteté, et qui peut jurer que ça ne marche pas ?
François Guillaumat

Le couteau est déjà arrivé près de nous: le MRAP parle[1] d'"extrême-droite libertarienne" dans un de ses "rapports"[2].

5. pourquoi utiliser des notions douteuses plutôt que des termes claires ?

Pourquoi utiliser des termes imprécis comme extrême-droite, alors que des termes précis tels que nationalistes, identitaires, néo-nazis, etc. existent pour qualifier les différents mouvements regroupés à tort sous un même terme ?

Bien sûr, souvent ce que quelqu'un veut dire par "extrême-droite" est compréhensible. Est-ce correct pour autant ? Si j'écris keskisspass, tout le monde comprend, est-ce pour autant la bonne orthographe ? Si je dis néo-libéral ou ultra-libéral, c'est aussi compris par tous, sauf que personne ne sait exactement qui ça désigne, puisque personne ne se considère comme tel. Raffarin est-il ultra-libéral ? La mondialisation est-elle néo-libérale ?

Pourquoi utiliser des notions douteuses, si ce n'est pour se rendre complice de la propagande de la gauche ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser des termes clairs et précis ?

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