« La Politique du Décalogue » : différence entre les versions

From Liberpédia
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Line 15: Line 15:
La justice libérale,  par conséquent,  tout le monde  la connaît,  ''et tout le monde s'y soumet''  dans sa vie  de tous  les jours,  y compris  les politiciens  et autres  hommes de l'état,  quand  justement  ils'' n'agissent pas'' en tant  qu'hommes  de l'état.  Celui qui ne s'y conforme  pas :  qui frappe  son voisin,  agresse  les passants  dans la rue  pour les voler,  tue  sa femme,  celui-là  se retrouve  en prison,  à l'hôpital  ou à la morgue.  La définition  libérale  de la justice  est donc  la définition  normale  des gens normaux.  Alors  par quelle aberration  devons-nous  subir  les pillages  et autres brimades  d'un état  qui est socialiste  comme jamais ?  Et par quelle schizophrénie  tant de clercs,  de soi-disant  "chrétiens",  et  comme les autres  conscients  et respectueux  de la justice  naturelle,  approuvent-ils  de sa part  tous  ces délits  et crimes ?
La justice libérale,  par conséquent,  tout le monde  la connaît,  ''et tout le monde s'y soumet''  dans sa vie  de tous  les jours,  y compris  les politiciens  et autres  hommes de l'état,  quand  justement  ils'' n'agissent pas'' en tant  qu'hommes  de l'état.  Celui qui ne s'y conforme  pas :  qui frappe  son voisin,  agresse  les passants  dans la rue  pour les voler,  tue  sa femme,  celui-là  se retrouve  en prison,  à l'hôpital  ou à la morgue.  La définition  libérale  de la justice  est donc  la définition  normale  des gens normaux.  Alors  par quelle aberration  devons-nous  subir  les pillages  et autres brimades  d'un état  qui est socialiste  comme jamais ?  Et par quelle schizophrénie  tant de clercs,  de soi-disant  "chrétiens",  et  comme les autres  conscients  et respectueux  de la justice  naturelle,  approuvent-ils  de sa part  tous  ces délits  et crimes ?


La raison  est typique  des tromperies  du Malin :  "tout le monde  est contre le vol,"  expliquent  les sophistes  qui le servent,  "mais  le vol  n'existe pas  en soi,  c'est 'la loi'  qui le définit".  Pour être clair,  ce seraient  les hommes de l'état  qui décident  ce que c'est  qu'un voleur  et qui n'en est pas un.  De même  que pour  l'avortement,  ils déterminent  aujourd'hui  ce qui est  un assassinat  et ce qui  n'en est pas.  à eux  appartiendrait donc ''la définition  du bien et du mal''.
La raison  est typique  des tromperies  du Malin :  "tout le monde  est contre le vol,"  expliquent  les sophistes  qui le servent,  "mais  le vol  n'existe pas  en soi,  c'est 'la loi'  qui le définit".  Pour être clair,  ce seraient  les hommes de l'état  qui décident  ce que c'est  qu'un voleur  et qui n'en est pas un.  De même  que pour  l'avortement,  ils déterminent  aujourd'hui  ce qui est  un assassinat  et ce qui  n'en est pas.  À eux  appartiendrait donc ''la définition  du bien et du mal''.


C'est en cela  que le libéralisme  s'oppose  à l'étatisme :  pour lui,  un voleur,  un assassin  ne sont pas  ceux qui ne passent pas  par les procédures étatiques  reconnues  pour dépouiller  leur prochain  ou l'expédier  ad patres :  pour  le libéral,  à l'inverse  du démocrate-social  qui se fait souvent  passer pour lui,  le voleur  est celui qui s'empare  du bien d'autrui  sans son consentement ;  quels que soient l'agresseur,  la victime,  le motif  du vol,  la destination  du butin,  les "besoins"  des receleurs,  ou encore  le nombre  de personnes  qui approuvent  ce vol  ou nient  qu'il en est un.  Et selon  les mêmes principes  rationnels  de l'objectivité  et de l'universalité,  est un assassin  quiconque tue délibérément  un innocent.  Point final :  définitions  nécessaires  et suffisantes.  Quant à savoir  de quel côté  se trouve  le Décalogue  il suffit  de se demander  s'il ordonne :  "tu feras  comme disent  les hommes  de l'état",  "tu adoreras  la Démocratie"  ou si,  au contraire,  il répète :  "tu ne voleras pas",  "tu n'assassineras pas",  etc.
C'est en cela  que le libéralisme  s'oppose  à l'étatisme :  pour lui,  un voleur,  un assassin  ne sont pas  ceux ''qui ne passent pas  par les procédures étatiques  reconnues'' pour dépouiller  leur prochain  ou l'expédier  ''ad patres'' :  pour  le libéral,  à l'inverse  du démocrate-social  qui se fait souvent  passer pour lui,  ''le voleur  est celui qui s'empare  du bien d'autrui  sans son consentement'' ;  quels que soient l'agresseur,  la victime,  le motif  du vol,  la destination  du butin,  les "besoins"  des receleurs,  ou encore  le nombre  de personnes  qui approuvent  ce vol  ou nient  qu'il en est un.  Et selon  les mêmes principes  rationnels  de l'''objectivité'' et de l'''universalité'',  est un assassin  quiconque tue délibérément  un innocent.  Point final :  définitions  nécessaires  et suffisantes.  Quant à savoir  de quel côté  se trouve  le Décalogue  il suffit  de se demander  s'il ordonne :  "tu feras  comme disent  les hommes  de l'état",  "tu adoreras  la Démocratie"  ou si,  ''au contraire'',  il répète :  "tu ne voleras pas",  "tu n'assassineras pas",  etc.


Autre aspect  de l'eritis sicut dei  que les clercs  ne semblent plus  condamner  comme le libéralisme  le fait :  le refus  d'appliquer  aux hommes de l'état  les prescriptions  universelles  de la morale  et du Droit.  Pour les étatistes,  il existerait apparemment  un chapeau de sorcier,  avec marqué dessus  "Homme de l'état",  qui transformerait  tous les mensonges,  tous les pillages,  tous les meurtres,  en une forme  de "justice supérieure"  à condition  de le porter.  Est-il vraisemblable,  pourtant,  que  le Décalogue  ne s'adresse pas  aux hommes de l'état ?  Ces interdictions  de faire  le Mal,  faudrait-il  les en dispenser  parce qu'ils  sont ceux  qui peuvent  en faire  le plus,  étant les seuls  à pouvoir  user impunément  de la violence  agressive ?  Ne sont-ils pas  des êtres humains  comme les autres,  et  davantage encore  portés  à l'erreur  et au crime,  étant  ceux qui peuvent  forcer les autres  à supporter  ses conséquences  à leur place ?  Ne sont-ils pas suprêmement  ceux qui peuvent  mentir,  voler,  assassiner ?
Autre aspect  de l'''eritis sicut dei'' que les clercs  ne semblent plus  condamner  comme le libéralisme  le fait :  le refus  d'appliquer  aux ''hommes de l'état'' les prescriptions  universelles  de la morale  et du Droit.  Pour les étatistes,  il existerait apparemment  un ''[croyance dans le chapeau|chapeau de sorcier]'',  avec marqué dessus  "HOMME DE L'ÉTAT",  qui transformerait  tous les mensonges,  tous les pillages,  tous les meurtres,  en une forme  de "justice supérieure"  à condition  de le porter.  Est-il vraisemblable,  pourtant,  que  le Décalogue  ne s'adresse pas  aux hommes de l'état ?  Ces interdictions  de faire  le Mal,  faudrait-il  les en dispenser  parce qu'ils  sont ceux  qui peuvent  en faire  le plus,  étant les seuls  à pouvoir  user impunément  de la violence  agressive ?  Ne sont-ils pas  des êtres humains  comme les autres,  et  davantage encore  portés  à l'erreur  et au crime,  étant  ''ceux qui peuvent  forcer les autres  à supporter  ses conséquences  à leur place'' ?  Ne sont-ils pas suprêmement  ceux qui peuvent  mentir,  voler,  assassiner ?


Que nos clercs  ne se récrient  pas trop vite  devant  le "simplisme"  de cette "caricature".  Car c'est bien aussi  ce qu'implique  leur propre  invocation  du "bien commun"  à l'encontre  du libéralisme.  Elle ne fait  qu'ajouter  une formule rituelle  comme condition d'efficacité  du chapeau,  mais  l'inconséquence magique  est la même :  oui,  disent-ils  en substance,  les hommes de l'état  ont le "droit"  de disposer  du bien d'autrui  contre son gré,  à condition  de prétexter  une destination particulière  du butin.  Mais la destination est indéfinissable  et le prétexte absurde,  puisque  le principe libéral  de non agression,  comme l'ont découvert  les derniers Scolastiques,  est justement  la solution de ce programme de recherche  qu'est  la question du "bien commun".
Que nos clercs  ne se récrient  pas trop vite  devant  le "simplisme"  de cette "caricature".  Car c'est bien aussi  ce qu'implique  leur propre  invocation  du "bien commun"  à l'encontre  du libéralisme.  Elle ne fait  qu'ajouter  une formule rituelle  comme condition d'efficacité  du chapeau,  mais  l'inconséquence magique  est la même :  oui,  disent-ils  en substance,  les hommes de l'état  ont le "droit"  de disposer  du bien d'autrui  contre son gré,  à condition  de prétexter  une destination particulière  du butin.  Mais la destination est indéfinissable  et le prétexte absurde,  puisque  le principe libéral  de non agression,  comme l'ont découvert  les derniers Scolastiques,  est justement  la solution de ce programme de recherche  qu'est  la question du "bien commun".

Revision as of 17 February 2006 à 13:45

Par François Guillaumat

La norme libérale consiste à soumettre tous les membres de la Cité aux quatre articles du Décalogue qui concernent la politique :

— tu ne voleras pas,
— tu ne désireras pas injustement le bien d'autrui,
— tu n'assassineras pas,
— tu ne mentiras pas,

cette dernière norme étant incluse dans la politique, parce que la plupart des mensonges violent en fait le droit ou sont nécessaires à l'injustice.

La justice libérale, par conséquent, tout le monde la connaît, et tout le monde s'y soumet dans sa vie de tous les jours, y compris les politiciens et autres hommes de l'état, quand justement ils n'agissent pas en tant qu'hommes de l'état. Celui qui ne s'y conforme pas : qui frappe son voisin, agresse les passants dans la rue pour les voler, tue sa femme, celui-là se retrouve en prison, à l'hôpital ou à la morgue. La définition libérale de la justice est donc la définition normale des gens normaux. Alors par quelle aberration devons-nous subir les pillages et autres brimades d'un état qui est socialiste comme jamais ? Et par quelle schizophrénie tant de clercs, de soi-disant "chrétiens", et comme les autres conscients et respectueux de la justice naturelle, approuvent-ils de sa part tous ces délits et crimes ?

La raison est typique des tromperies du Malin : "tout le monde est contre le vol," expliquent les sophistes qui le servent, "mais le vol n'existe pas en soi, c'est 'la loi' qui le définit". Pour être clair, ce seraient les hommes de l'état qui décident ce que c'est qu'un voleur et qui n'en est pas un. De même que pour l'avortement, ils déterminent aujourd'hui ce qui est un assassinat et ce qui n'en est pas. À eux appartiendrait donc la définition du bien et du mal.

C'est en cela que le libéralisme s'oppose à l'étatisme : pour lui, un voleur, un assassin ne sont pas ceux qui ne passent pas par les procédures étatiques reconnues pour dépouiller leur prochain ou l'expédier ad patres : pour le libéral, à l'inverse du démocrate-social qui se fait souvent passer pour lui, le voleur est celui qui s'empare du bien d'autrui sans son consentement ; quels que soient l'agresseur, la victime, le motif du vol, la destination du butin, les "besoins" des receleurs, ou encore le nombre de personnes qui approuvent ce vol ou nient qu'il en est un. Et selon les mêmes principes rationnels de lobjectivité et de luniversalité, est un assassin quiconque tue délibérément un innocent. Point final : définitions nécessaires et suffisantes. Quant à savoir de quel côté se trouve le Décalogue il suffit de se demander s'il ordonne : "tu feras comme disent les hommes de l'état", "tu adoreras la Démocratie" ou si, au contraire, il répète : "tu ne voleras pas", "tu n'assassineras pas", etc.

Autre aspect de l'eritis sicut dei que les clercs ne semblent plus condamner comme le libéralisme le fait : le refus d'appliquer aux hommes de l'état les prescriptions universelles de la morale et du Droit. Pour les étatistes, il existerait apparemment un [croyance dans le chapeau|chapeau de sorcier], avec marqué dessus "HOMME DE L'ÉTAT", qui transformerait tous les mensonges, tous les pillages, tous les meurtres, en une forme de "justice supérieure" à condition de le porter. Est-il vraisemblable, pourtant, que le Décalogue ne s'adresse pas aux hommes de l'état ? Ces interdictions de faire le Mal, faudrait-il les en dispenser parce qu'ils sont ceux qui peuvent en faire le plus, étant les seuls à pouvoir user impunément de la violence agressive ? Ne sont-ils pas des êtres humains comme les autres, et davantage encore portés à l'erreur et au crime, étant ceux qui peuvent forcer les autres à supporter ses conséquences à leur place ? Ne sont-ils pas suprêmement ceux qui peuvent mentir, voler, assassiner ?

Que nos clercs ne se récrient pas trop vite devant le "simplisme" de cette "caricature". Car c'est bien aussi ce qu'implique leur propre invocation du "bien commun" à l'encontre du libéralisme. Elle ne fait qu'ajouter une formule rituelle comme condition d'efficacité du chapeau, mais l'inconséquence magique est la même : oui, disent-ils en substance, les hommes de l'état ont le "droit" de disposer du bien d'autrui contre son gré, à condition de prétexter une destination particulière du butin. Mais la destination est indéfinissable et le prétexte absurde, puisque le principe libéral de non agression, comme l'ont découvert les derniers Scolastiques, est justement la solution de ce programme de recherche qu'est la question du "bien commun".

La non agression est la seule définition de l'acte juste qui soit constatable par tous : définissant comme propriété légitime tout ce qu'on n'a pas objectivement volé, c'est-à-dire acquis par violence et tromperie, ce principe est universel et exclusif de tout autre. En l'admettant "mais dans certaines limites", parce qu'ils prétendent le faire dépendre d'autres normes prétendument "supérieures", comme le "bien commun", le "droit à la vie" et autres "destination universelle des biens", les clercs ne jettent pas seulement la logique par-dessus bord : en la rejetant, c'est toute l'objectivité du Juste qu'ils abandonnent. Ils livrent à l'arbitraire l'ensemble des règles politiques et sociales et de ce fait, qu'ils en aient conscience ou non, embrassent non seulement le subjectivisme, mais l'utilitarisme qu'ils prétendent par ailleurs abhorrer. Car pour définir la justice au-delà des critères du Décalogue, il leur faudrait pouvoir sonder les reins et les cœurs. Et, bien entendu, qui veut faire l'ange fait la bête. Voilà à quoi conduit de trouver plus raisonnable, moins extrémiste, de dire suivant la formule du Cardinal de Lubac, que deux et deux feraient quatre et demi.

L'antilibéralisme de nos clercs leur offre bien d'autres occasions de renier les principes et les valeurs du christianisme : confondant la morale avec la justice, ils invoquent ses recommandations contre le Droit des autres, oubliant — ou feignant d'oublier — que ce Droit-là de choisir est une condition nécessaire de l'acte moral, et prennent pour de la charité cette prétendue "solidarité" qui n'est, pour reprendre un mot de saint Augustin, qu'un brigandage étatique. voler les autres soi-disant au profit des pauvres, est-ce vraiment ce que le Christ demandait aux puissants ? Et comment croire qu'ils l'admettent par souci concret d'aider les nécessiteux, alors que leur "réalisme" consiste surtout à gober toutes les pieuses déclarations des hommes de l'état, comme si la redistribution politique ne consistait pas par définition en ce que les forts volent les faibles, les pauvres en étant donc toujours les principales victimes[1] ?

Traitant par le mépris l'obligation de servir autrui pour se servir soi-même qui caractérise les relations par définition volontaires de la société libérale, accablant de quolibets la "mythique main invisible", ils encensent les hommes de l'état qui détruisent cette nécessité réelle du service rendu à autrui au milieu de discours sur le prétendu "service public", institution qui,, par nature et par vocation, en est effectivement dispensée par leur violence subventionneuse et monopolistique : non serviam ! Accusant d'"idolâtrer le marché" ceux qui ne font que prendre au sérieux les prescriptions politiques du Décalogue, ils rejettent sa définition de l'acte juste au profit d'utopies de "justice sociale" impliquant que les hommes de l'état seraient Omnipotents, Omniscients et Infiniment Bons et se retrouvent à patauger dans leur matérialisme pratique, car ce sont eux qui raisonnent sérieusement à partir de prétendues "mesures" des projets humains avec des sommes d'argent, ayant perdu toute conscience de l'abîme moral qui sépare l'argent honnête de celui qu'ils ont volé. Et pour parler de "marché" qui donc, sinon eux-mêmes n'a que ce mot-là à la bouche ? La règle de vie qu'ils voudraient disqualifier étant le simple principe de non agression, intimement connu et reconnu par tout le monde, comment en faire un monstre, s'ils ne l'affublent pas d'un nom que personne ne comprend, à commencer par eux-mêmes ?

Cependant, les valeurs chrétiennes les plus spectaculairement reniées par l'antilibéralisme clérical sont les principales : l'amour, et notamment l'amour de la vérité. Le libéralisme est d'abord l'objet de falsifications. La plus grave, hélas, fut commise au siècle dernier par notre Sainte Mère l'église qui, au lieu de reconnaître dans le libéralisme son enfant légitime, l'a pris pour le contraire de ce qu'il est : pour un "subjectivisme" parce que, quand il disait que ceux qui se trompent ont des Droits, elle croyait entendre que l'erreur en aurait. Pourtant, après deux siècles de mises au point par tant de libéraux expressément ou implicitement partisans du droit naturel (à la suite de Locke), que penser de descriptions qui le confondent encore — ou font semblant — avec un absurde rejet de toute norme et de toute contrainte, avec les misérables rationalisations de l'anomisme libertaire, refusant toujours de faire aux libéraux la charité de les considérer comme capables de penser la norme politique ? Ou qui appellent "libéraux" des précurseurs de l'étatisme totalitaire comme Hobbes ou Rousseau, des pseudo-conservateurs ploutocratiques comme Guizot et même — cela s'est vu ! autoritaires comme Bismarck ? Ou encore qui voient du"néo-libéralisme" dans le vol de leurs terres aux paysans, la collusion des monopoles d'état en des supermonopoles supranationaux ou l'accaparement personnel par les hommes au pouvoir des richesses volées au peuple par leurs prédécesseurs socialo-communistes ?

Est-ce pour cela que les auteurs de commentaires se voulant savants ne font qu'interpréter de travers les quelques publicistes dont on leur a dit qu'ils étaient libéraux parce qu'ils sont des économistes compétents, comme Friedman ou Hayek ? Comment écarter l'hypothèse d'un refus de savoir, chez ceux qui "jugent le libéralisme" sans avoir lu une ligne de Mises, Rand, Jasay, Rothbard et Hoppe, ses plus grands penseurs en ce siècle ? Comment prendre au sérieux ces "penseurs sociaux", diplômés voire professeurs de "philosophie politique", qui discutent gravement des politiques et des institutions sans seulement connaître leurs conséquences réelles, n'ayant jamais appris la théorie économique ? Qui passent leur temps à accuser la liberté naturelle de causer chômage, pauvreté, analphabétisme, drogue, Sida, délinquance, alors que ces pannes de la régulation sociale ne sont dues qu'à l'irresponsabilité et à l'impuissance institutionnelles que les hommes de l'état nous imposent par leurs usurpations massives et permanentes ? Comment ne pas douter de la santé mentale de ceux qui taxent d'"ultralibéralisme" notre société alors que ces hommes de l'état y bafouent toujours davantage notre Droit de décider des affaires qui sont les nôtres, volant, pour redistribuer à leurs conditions, bien plus de la moitié de ce que nous produisons ? Et surtout, comment croire que ces gens-là auraient sincèrement recherché la Vérité ?

C'est pour ces ignorants volontaires, qui manquent à leur devoir d'état, et plus encore pour leurs innombrables dupes, dont ils s'affairent depuis des décennies à brouiller le jugement, que Patrick Simon a écrit ce livre. Qu'on se rassure : c'est avec beaucoup plus de ménagements qu'il tente de rapprocher ses lecteurs de certaines des dures évidences que je viens de leur jeter à la face. C'est par des faits, des exemples, des citations patiemment développés qu'il démontre que la norme politique libérale est au moins compatible avec le christianisme. Autant dire que c'est avec une spatule, une toute petite spatule en bois, qu'il tente de décrotter nos analphabètes économiques à la française, auteurs et lecteurs de dénonciations ampoulées à l'encontre d'un libéralisme dont ils ne savent rien et auquel ils n'ont rien compris. Et s'il s'en trouve parmi eux qui n'ont pas tout à fait oublié l'époque où la Vérité les intéressait, ils sortiront de sa lecture considérablement plus intelligents qu'ils n'y étaient entrés.