« Sophisme comptable » : différence entre les versions

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- le '''sophisme comptable'''  affirme  au moins implicitement,  que cette distribution  "vaudrait"  les charges qu'elle fait peser sur  ceux  qui la paient,  alors que,  dans  la mesure  où on les a forcés  à le faire,  on a au contraire  la meilleure preuve possible qu'elle ne les vaut pas.
- le '''sophisme comptable'''  affirme  au moins implicitement,  que cette distribution  "vaudrait"  les charges qu'elle fait peser sur  ceux  qui la paient,  alors que,  dans  la mesure  où on les a forcés  à le faire,  on a au contraire  la meilleure preuve possible qu'elle ne les vaut pas.


- le '''sophisme'''  anti-comptable  consiste  à ''passer entièrement sous silence''  l'origine de ces distributions,  à méconnaître le fait métaphysique  qu'elle soivent forcément avoir une origine ou une autre,  sortir de quelque part,  être prises à quelqu'un,  et à faire et à discourir  comme si celles-ci,  au contraire,  étaient gratuites.  C'est par un sophisme anti-comptable que l'on entretient le "mythe de l'état-père Noël que dénonçait [[Ludwig von Mises]]  
- le '''sophisme'''  anti-comptable  consiste  à ''passer entièrement sous silence''  l'origine de ces distributions,  à méconnaître le fait métaphysique  qu'elle doivent forcément avoir une origine ou une autre,  sortir de quelque part,  être prises à quelqu'un,  et à faire et à discourir  comme si celles-ci,  au contraire,  étaient gratuites.  C'est par un sophisme anti-comptable que l'on entretient le "mythe de l'état-père Noël que dénonçait [[Ludwig von Mises]]  


En particulier,  les promesses électorales contiennent force sophismes  anti-comptables implicites,  dans la mesure  où le politicien qui les fait ''promet à tout le monde de l'argent volé aux autres''.  
En particulier,  les promesses électorales contiennent force sophismes  anti-comptables implicites,  dans la mesure  où le politicien qui les fait ''promet à tout le monde de l'argent volé aux autres''.  

Revision as of 26 September 2007 à 16:16

Le sophisme comptable consiste à faire passer une dépense pour une mesure inconditionnelle de la valeur de ce qu'elle a payé, en méconnaissant les conditions d'un jugement de valeur authentique, notamment le fait que celui-ci porte forcément sur un choix à venir entre les termes d'une alternative.

Le sophisme comptable est un non sequitur

Utilisé dans un raisonnement qui se veut normatif, le sophisme comptable consiste à déduire du fait qu'une dépense a été faite qu'elle valait la peine d'être faite :

"En fait, l'« argument » invoqué, en fin de compte, se résume à dire « tout ce qui passé est juste ». Mais il ne dit permet de rien dire sur le futur. Car si on applique le même raisonnement sur le futur, on pourra dire que ce futur aura été juste, mais on ne saurait dire que sur le chemin de ce futur, les crédits de la recherche « publique » auront été étendus ou abolis.
"L'erreur élémentaire de raisonnement qui se cache derrière chacun de ces sophismes, c'est d'appliquer un calcul comptable, comme justification d'une conclusion morale: on regarde ce qui a été fait, que l'on considère à juste titre comme la cause de ce qui est, en insistant sur un aspect bon ([ou, ] respectivement, mauvais) de ce qui est, et on en déduit, par un non sequitur, que ce qui a été fait était bon ([ou, ] respectivement, mauvais) par rapport aux alternatives proposées.

Le sophisme comptable enregistre de fausses productions

La première conséquence du sophisme comptable consiste donc à traiter comme une "valeur" ce qui n'en est pas une. Ainsi, la "comptabilité nationale" prétend évaluer la prétendue "production" de l'état au prix de la charge pécuniaire qu'elle inflige aux contribuables, alors que la seule indication possible de la valeur d'un service, ce sont les actes que les personnes accomplissent volontairement pour l'obtenir.

Ce premier aspect du sophisme comptable conduit donc à enregistrer comme des "productions" des actes qui sont en fait destructeurs ; il s'oppose donc au raisonnement économique, dont la première tâche est de distinguer les actes effectivement productifs de ceux qui ne le sont qu'en apparence et qui de ce fait gaspillent les ressources : l' économiste sait que dans la plupart des cas, creuser des trous pour les reboucher ensuite, ce n'est pas de la production mais du gaspillage.

Un autre exemple de fausse production comptabilisée comme une vraie consiste dans les activités protégées par un privilège de monopole, qui auraient disparu si on ne les entretenait pas artificiellement de la sorte. Le privilège de monopole a donc les mêmes effets que l'impôt-subvention : il vole pour de puissants privilégiés, camouflant cette redistribution politique sous les apparences d'une autre fausse production.

"Sans l'incitation à la quantité puis les quotas, sans la nationalisation de la pollution, l'agriculture intensive et polluante serait sans doute remplacée par une agriculture plus propre, « biologique », moins polluante, etc. Au lieu de surproduire des denrées inutiles, on produirait d'autres denrées: des produits actuellement haut de gamme, ou alors des carburants verts. Et si vraiment il n'est pas rentable de rien faire pousser sur un terrain donné alors le terrain sera aménagé pour autre chose que l'agriculture: des parcs naturels abritant un retour de la vie sauvage, des habitations permettant à des hommes de vivre avec plus d'espace, des champs d'éoliennes, etc. On peut tenter de deviner comment les terrains agricoles actuels seraient utilisés en l'absence de la P.A.C., mais cela ne restera jamais que des conjectures, par définition. Les usages effectifs seraient en fin de compte déterminés par l'imagination et les préférences des personnes prêtes à engager les fruits de leur travail passé et futur dans l'aménagement effectif desdits terrains." [1]

Le sophisme comptable consiste à méconnaître les alternatives

La deuxième conséquence du sophisme comptable c'est qu'on enregistre comme des coûts ce qui ne sont que des charges. Le coût est la valeur de ce à quoi on renonce au moment de faire un choix. Le coût est toujours un coût d'opportunité.

" Un calcul comptable est une comparaison entre un avant et un après. Un calcul comptable ne considère aucune alternative à l'action qui s'est déroulée, et ne saurait donc en aucun cas permettre d'atteindre aucune conclusion concernant la comparaison entre plusieurs telles alternatives. Pour faire un choix entre des alternatives, il faut faire un calcul économique : comparer plusieurs opportunités, plusieurs futurs possibles pour un même maintenant, selon les choix qui se présentent à un instant donné, et sachant qu'au plus un seul de ces futurs sera de l'ordre du factuel, en fonction du choix effectivement fait.
"Le calcul comptable s'intéresse aux coûts comptables, i.e. aux transferts de propriété ayant lieu au cours d'une opération. Le calcul économique s'intéresse aux coûts économiques, i.e. aux différences de résultats entre plusieurs opérations envisageables mettant en œuvre les mêmes ressources données. (On appelle aussi cette différence coût d'opportunité.) Utiliser un calcul comptable à la place d'un calcul économique, c'est le sophisme comptable.
[2]

Appeler "coût" les charges imposées par la violence, comme le sont les impôts, comme appeler "valeur" la dépense du butin ainsi volé, c'est aussi une forme tacite d'apologie du crime puisque c'est nier implicitement ce qui la distingue la violence agressive des actes conformes à la justice naturelle.

Le sophisme comptable oblitère la nécessité du choix

Ce qu'implique le sophisme comptable, c'est que la question de savoir quoi produire, et comment, serait une question triviale, de sorte que le seul problème économique serait la disponibilité des moyens de production. C'est l'illusion de l'ingénieur qui croit que les choix d'investissement et de production seraient des questions purement techniques.

Le sophisme comptable implique une vision du monde qui méconnaît le rôle central de l'esprit humain dans la production. Celui-ci non seulement imagine les projets et doit prévoir dans quel avenir on les réalisera, mais est la source de tous les divers moyens de les réaliser.

"Il y a une importante conséquence au fait que chacune des décisions de chacune de nos vies est prise sur des spéculations, sur des conjectures, sur une information partielle, sur une évaluation des futurs possibles, sur des hypothèses impossibles à vérifier directement parce qu'elles portent sur des futurs contre-factuels, sur des paris plus ou moins informés mais toujours hasardeux quant au meilleur choix parmi ces futurs possibles. Cette conséquence est qu'en un sens profond, chaque homme est un entrepreneur, et chaque vie une entreprise: il n'est pas possible de justifier nos actions par une fantomatique connaissance objective absolue; nous ne pouvons fondamentalement agir et engager les ressources à notre disposition qu'en fonction de convictions personnelles. " [3]

Le sophisme comptable est matérialiste

Le sophisme comptable prétend "mesurer" la valeur par des objets physiques, sans voir que les jugements de valeur sont des actes de la pensée, que les choses n'ont de valeur que si quelqu'un leur en attribue comme moyens de réaliser ses projets à venir.

Ce sophisme matérialiste est le fait de tous ceux qui croient que l'argent a une valeur intrinsèque, autre que celle que leur donnent ceux qui s'en servent. Ce malentendu matérialiste sur l'argent est ce qui explique l'interdiction du prêt d'argent à intérêt comme étant "contre nature". Cette condamnation s'appuyait sur le fait que l'argent ne fait pas de petits ; ses auteurs ne voyaient pas qu'une somme d'argent disponible seulement dans l'avenir vaut moins qu'une même somme disponible immédiatement, et que cette différence de valeur explique le revenu d'intérêt.

De même, en comptabilité, les sommes d'argent qu'on enregistre ne reflètent pas les alternatives à venir mais les choix du passé, et n'ont donc de sens pour le présent que s'ils demeurent conforment aux jugements actuels sur l'avenir. La difficulté principale de l'évaluation comptable tient à ce que, si on soustrait une richesse du projet qui lui donnait sa valeur comme c'est le cas de l'impôt, ou si on l'évalue sans tenir compte des conditions prévisibles de la rareté à venir, son prix cesse d'indiquer sa valeur sociale. Le sophisme comptable consiste à faire comme si cette difficulté n'existait pas, à enregistrer un jugement de valeur passé en-dehors du contexte où il peut être valide.

Le sophisme comptable est un vol de concepts

Le sophisme comptable consiste donc à se servir des concepts de la valeur, en méconnaissant les conditions d'un jugement de valeur authentique, à prétendre se servir des indications fournies par les prix en refusant de tenir compte de ce qui leur permet d'indiquer la rareté réelle.

Employer une notion tout en niant la réalité qui lui donne un sens, c'est ce que Ayn Rand appelait un vol de concepts : le sophisme comptable vole les concepts de la valeur en refusant de reconnaître les conditions du choix authentique qui seules peuvent leur donner un sens.

Ce sophisme est typique des adeptes de la planification autoritaire qui ne comprennent pas que la rationalité économique qu'ils voyaient à l'oeuvre auparavant dans les domaines où ils ont usurpé la prise de décision sera détruite par cette usurpation même ; que c'est pour cela que les planificateurs soviétiques en étaient réduits à recopier les prix des marchés et catalogues occidentaux pour donner à leurs calculs un semblant de signification.

Le sophisme comptable débouche sur le sophisme anti-comptable

Comme le sophisme comptable implique de méconnaître les alternatives réelle dans la description de choix dont on ne veut pas reconnaître qu'ils se posaient, sa version à l'usage du public encore plus ignorant des alternatives consiste à ne même plus tenir compte de la contrepartie, faussement comptabilisée, des distributions envisagées :

- le sophisme comptable affirme au moins implicitement, que cette distribution "vaudrait" les charges qu'elle fait peser sur ceux qui la paient, alors que, dans la mesure où on les a forcés à le faire, on a au contraire la meilleure preuve possible qu'elle ne les vaut pas.

- le sophisme anti-comptable consiste à passer entièrement sous silence l'origine de ces distributions, à méconnaître le fait métaphysique qu'elle doivent forcément avoir une origine ou une autre, sortir de quelque part, être prises à quelqu'un, et à faire et à discourir comme si celles-ci, au contraire, étaient gratuites. C'est par un sophisme anti-comptable que l'on entretient le "mythe de l'état-père Noël que dénonçait Ludwig von Mises

En particulier, les promesses électorales contiennent force sophismes anti-comptables implicites, dans la mesure où le politicien qui les fait promet à tout le monde de l'argent volé aux autres. Frédéric Bastiat appelait cette pratique "montrer la main douce, celle qui donne, et cacher la main rude, celle qui prend".

Comme le sophisme anti-comptable consiste à méconnaître la loi première de l'existence, la loi de l'identité, qui inspire toute la procédure et les disciplines comptables, on pourrait être tenté d' opposer radicalement le sophisme anti-comptable au sophisme comptable, dans la mesure où son principe apparaît comme l'inverse du premier. Cependant, leur principe commun est de fausser la prise en compte des valeurs, en occultant le fondement naturel de la comptabilité et de ses règles  : les conditions de l'authenticité des jugements de valeur dans le premier cas, la prise en compte de la loi métaphysique de l'identité dans l'autre. Dans les deux cas il s'agit de falsifier la réalité, dans les deux cas d'amener à ne pas prendre en compte les conséquences de ses lois. On peut donc présenter le sophisme anti-comptable comme un cas particulier, ultime, du sophisme comptable, lequel se définit alors comme une falsification des règles de la comptabilité dans le but de fausser la perception des effets d'une politique. En effet le principal effet, et la raison d'être, des sophismes comptables, et notamment du sophisme anti-comptable, est d'entretenir l'illusion fiscale.

Le sophisme anti-comptable est la première source de l'illusion fiscale

L'illusion fiscale décrit la différence entre les effets réels des politiques et des institutions redistributrices et leurs effets supposés tels que le discours public prétend en débattre, et à ce titre le rôle de l'économiste est d'attirer l'attention sur ce qu'on ne voit pas, par opposition à ce qu'on voit, pour reprendre les expressions de Frédéric Bastiat.

Comme le sophisme anti-comptable consiste à occulter une contrepartie nécessaire des distributions étatiques --le pillage qui les alimente, il représente dans la pratique les neuf dixièmes de l'illusion fiscale qui permet à l'étatisme de faire croire à ses victimes qu'il leur est avantageux. Notamment, la plupart des Sophismes économiques que dénonce Frédéric Bastiat dans le recueil qui porte ce titre sont des sophismes anti-comptables.

La vérité ultime que cache l'illusion fiscale est que la redistribution politique détruit la totalité du butin redistribué, ou son équivalent pour les parties prenantes : en effet, la rivalité pour le butin conduit chacun à consommer, pour s'en emparer, des ressources qui sont en tendance équivalentes au butin espéré (et complètement perdues pour toute production) : c'est la Loi de Bitur-Camember, ainsi nommée parce qu'elle est à la fois un quasi-sophisme anti-comptable (puisqu'elle procède d'un refus de prendre complètement en compte les conséquences ultimes de ce que la redistribution politique, en tendance, doit coûter à ses parties prenantes) et un comble de l'illusion fiscale.