Rasoir de Schrödinger

From Liberpédia
(Redirected from Rasoir de Schödinger)

Le rasoir de Schrödinger est un sophisme consistant à aller contre la loi de non-contradiction, en soutenant que quelque chose serait en même temps A et non-A[1].

Le rasoir de Schrödinger

L’exemple classique est celui d’un produit (un rasoir de Schrödinger) différent, mais identique :

Tesco said Monday that it has cut the price of basic women’s razors to match the price offered for identical men’s razors. [2]

En effet, de par la loi du prix unique, si un produit identique est offert à des prix différents, alors par arbitrage entrepreneurial ou simple choix informé des consommateurs, les divers prix convergeront vers un seul.

Dès lors, de deux choses l’une :

  • soit les rasoirs sont différents, auquel cas il est normal qu’ils aient des prix différents ;
  • soit ils sont identiques, auquel cas des prix différents sont une anomalie temporaire  : une opportunité de profit à saisir, qui disparaîtra dès lors qu’elle sera remarquée (ce qui semble bien avoir été le cas en fin de compte).

Le robot de Schrödinger

Le robot de Schrödinger [3] produit des rasoirs de Schrödinger : des produits à la fois vendus si cher que personne n’a les moyens de se les offrir, et si bon marché que tout le monde les achète.

L’employé de Schrödinger

L’employé de Schrödinger est un employé X qui possède toutes les qualités d’un employé Y (il fera un travail de même qualité), mais ne les possède pas (il mérite moins ce travail). L’exemple typique est celui des salzétrangers qui viennent « voler » le travail des locaux.

Le service public de Schrödinger

Le service public de Schrödinger est adoré de la population (des millions de personnes sont ravies de le payer), mais disparaîtrait du jour au lendemain dès lors que celle-ci ne serait plus forcée de la payer (personne n’accepterait de le payer).

Le service public de Schrödinger est si bon marché qu’il est certainement plus avantageux que d’autres services offerts sur le marché libre, mais si cher que personne ne le paierait volontairement.

De tels arguments ont été employés par exemple lors du débat sur la fin de la redevance audiovisuelle suisse :

The assumption that the media landscape would crumble if we were to abolish this annual fee is ridiculous. The opponents to our campaign claim that without the "Billag", nobody would pay for state channels, yet they simultaneously also argue that people are very fond of the content. Which one is it now?[4]

L’appartement de Schrödinger

L’appartement de Schrödinger est loué si souvent qu’il rapporte une fortune, mais si rarement qu’il rend la ville déserte :

« On ne peut pas accepter d’avoir des centres-villes complètement désertés parce que des logements ont été transformés en machine à cash pour des touristes », explique l’élu de gauche.
Airbnb : Les amendes infligées aux propriétaires ont explosé à Paris

L’armée de Schrödinger

L’armée de Schrödinger est si impopulaire que personne n’accepterait de la faire volontairement, mais si populaire que son caractère obligatoire est approuvé en votation populaire par 1’762’811 personnes [5].

Les effectifs de l'armée suisse étant de 140'000 personnes, la participation de 8% seulement de ceux souhaitant qu'elle soit obligatoire suffirait pour qu'elle n'ait plus besoin de l'être : paradoxe démocratique [6].

L’immigré de Schrödinger

Schrodingers-immigrant.jpg

Autres exemples

  • L’impôt neutre : il prélève quelque chose dans l’économie, mais n’affecte pas l’économie.
  • La planification économique socialiste : elle répond aux préférences des consommateurs, mais produit autre chose que le capitalisme.
  • Un État minimal : il jouit d’un monopole de l’agression, mais ne viole pas les droits de propriété.
  • la notion de « partie prenante » :
La pseudo-démocratie socialiste, produit-type d’une conception de la norme politique qui tient la cohérence logique pour l’ennemi principal, a inventé une notion qui exprime assez bien cette conception absurdiste de l’économie, où les Droits de propriété existeraient, tout en n’existant pas : c’est la notion de « partie prenante », traduite de l’anglais « stakeholder ».
Le monde des politiques de concurrence rappelle celui d’Alice au Pays des merveilles : tout paraît à la fois être mais en même temps, semble-t-il, n’est pas. Dans un monde où l’on exalte la concurrence comme l’axiome fondamental, comme le principe directeur, on trouve pourtant à condamner une concurrence « excessive » comme prétendument destructrice. C’est un monde où l’on dénonce comme « délictueux » les actes qui visent à atténuer la rivalité lorsqu’ils sont choisis par les dirigeants d’entreprise, mais où l’on exalte leur caractère « éclairé » quand ils sont commis par les hommes de l’Etat. C’est un monde où la législation est si vague que les entrepreneurs n’ont aucun moyen de savoir si telle ou telle action sera tenue pour illégale tant qu’ils n’auront pas entendu le verdict du juge — bien après les faits.
Alan Greenspan, L’Antitrust


  • 1 ^  L’expression « rasoir de Schrödinger » et les autres utilisées dans l’article par déclinaison sont ici employées par analogie avec « Le chat de Schrödinger », la fameuse expérience de pensée de physique quantique.