Égalité

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Un État ne peut pas être égalitaire

Nous pouvons commencer par constater que l'État est une inégalité, et que tout égalitarisme doit par conséquent nécessairement être anarchiste. Certains ont le pouvoir de collecter des impôts, d'autres non. Certains peuvent imposer leurs choix aux autres, d'autres non, etc.

Si transporter de l'héroïne est illégal, dès l'instant qu'un policier la confisque à son propriétaire légitime, c'est lui-même qui transporte de l'héroîne, et devrait donc en toute logique être dans l'illégalité ! La même chose vaut bien entendu pour les armes à feu. Par ailleurs, un SDF est-il autant protégé par la police qu'un Jacques Chirac ? Les policiers vont-ils investir autant d'effort à retrouver le scooter de tout un chacun que celui du fils de Sarkozy ?

Fausses égalités socialistes

L'égalité légale

Une loi est-elle égalitaire sous prétexte qu'elle s'applique à tout le monde ? Prenons par exemple la proposition « même les fonctionnaires payent des impôts ». En réalité, il y a d'une part ceux qui acceptent de payer des impôts, voire même qui en profitent, et qui donc ne les subissent pas (on pourrait même dire, comme Rothbard, que si leur bilan net de l'État est positif, ils ne paient tout simplement pas d'impôts), et d'autre part ceux qui les subissent.

Il y a également une distinction, et de taille, entre ceux qui peuvent user de la violence pour forcer autrui à payer des impôts, et ceux qui ne le peuvent pas. Il y a donc bel et bien création de deux classes : ceux qui imposent, et ceux qui subissent.

En suivant cet argument, il faudrait d'ailleurs conclure qu'une dictature est le régime le plus égalitaire qui soit : tout le monde doit obéir au doigt et à l'œil au dictateur, y compris le dictateur lui-même !

L'égalité matérielle

La recherche de l'égalité matérielle équivaut également à créer deux classes : ceux qui produisent des richesses, et ceux qui les pillent.

Cette fausse égalité-là est en outre une absurdité pratique : imaginons que l'on considère que chacun doit avoir 1000 francs de revenu par mois, et qu'à cette fin tous payent 100% d'impôts et se voient ensuite attribuer les 1000 francs. Outre le fait qu'un tel système serait voué au fiasco économique, outre son injustice complète, il suffirait que quelqu'un trouve un franc par terre pour que l'égalité ne tienne déjà plus.

Il y aurait par ailleurs toujours une scandaleuse inégalité entre ceux qui auraient tout dépensé après une semaine et ceux qui garderaient les 1000 francs. De fait, chaque franc dépensé ou épargné créerait une inégalité : au bout d'un certain temps, il y aurait à nouveau des riches et des pauvres.

Faudrait-il alors abolir l'argent ? Mais sans argent, la situation serait encore plus absurde : Jean posséde un téléviseur mais pas de frigidaire, Paul a un frigidaire mais pas de téléviseur : inégalité !

Abolir la propriété alors ? Mais le frigidaire est soit chez Paul, soit chez Jean ; il ne peut pas être à deux endroits en même temps. Il y aurait dont de toute manière une inégalité.

La vie est la pire de toutes les inégalites sociales. Pour supprimer les inégalités, il faut soit resusciter tous les morts (et faire vivre tous les vivants potentiels), soit exterminer tous les vivants. Les égalitaristes, ne pouvant s'approcher de leur but par la première voie, en viennent immanquablement à s'en approcher par la seconde.
Faré

La vraie égalité

La vraie égalité, ou du moins la seule à avoir une pertinence pour le débat politique, c'est tout simplement l'égalité en droit, ou plus précisément la reconnaissance de l'identité des droits de tous. Les droits qui peuvent être les mêmes pour tous sont donc des droits universalisables, et par conséquent non-contradictoires.

  • Si chacun a le droit de ne pas être assassiné, un assassin enfreint ce droit et par conséquent y renonce pour lui-même. Il s'ensuit dès lors que n'importe qui peut abattre un assassin.